Texte intégral
Monsieur le Président de la Fédération Internationale de Football,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de vous recevoir, Monsieur le Président, au Palais de lElysée, je vous y souhaite une très cordiale bienvenue à vous-même et à votre épouse à laquelle je suis heureux de présenter mes très respectueux hommages.
En vous accueillant ici, Monsieur le Président, en présence des hautes personnalités de la FIFA, de la Fédération Française de Football et du Comité français dorganisation de la Coupe du Monde de football, je les salue, naturellement, très cordialement, je me fais auprès de vous, Monsieur le Président, linterprète de tous les Français qui, depuis un mois, suivent avec passion le déroulement dune compétition qui enthousiasme des milliards de téléspectateurs.
Au nom de mes compatriotes, au nom des dix villes françaises où se sont déroulés les matchs du Mondial, je veux vous remercier du privilège que vous nous avez donné dorganiser cette Coupe du Monde.
Je veux vous exprimer la fierté de la France davoir préparé cette extraordinaire fête des nations dont les drapeaux pavoisent, depuis un mois, toute la longueur des Champs-Elysées, mais aussi les stades, les rues, les avenues, partout dans notre pays.
Je veux vous dire limmense bonheur dun public qui jusque-là nosait pas crier sa joie tant il était intimidé par le formidable enjeu : disputer la finale de la Coupe du Monde ; réaliser cet exploit pour la première fois et y parvenir sur le Stade de France ; se préparer à rencontrer à Saint-Denis létonnante, la magnifique Seleçao. Comment notre pays tout entier pourrait-il dès lors réprimer cette ferveur si particulière qui naccompagne que les moments exceptionnels ?
Le Comité français dorganisation a réussi son pari, c'était un pari difficile, il a été gagné. Je voudrais exprimer toute notre reconnaissance, notre estime et nos félicitations à son Président, Michel Platini, qui a relevé ce défi avec tant délégance et aussi tant defficacité, sans oublier naturellement son Directeur Général, Jacques Lambert.
Mais tout le monde comprendra que je veuille avoir une pensée particulière, en votre nom à tous, pour le gendarme Daniel Nivel et pour sa famille, dont la vie a basculé à Lens, ce 21 juin, par la folie de quelques-uns, des marginaux n'ayant rien à voir avec le monde du football, des brutes, des lâches.
Et comment ne pas évoquer aussi la tristesse que nous cause la disparition de Fernand Sastre, qui fut l'un des principaux artisans de ce Mondial et qui sen est allé, son uvre accomplie, dans les heures qui en ont suivi son ouverture ; Fernand Sastre pour qui nous avons tous une pensée aujourdhui, ainsi que pour son épouse à qui je voudrais exprimer à nouveau toute ma sympathie et toute notre amitié.
Parce quil ne laissait rien au hasard, Fernand Sastre lui-même, Monsieur le Président, avait souhaité lorganisation, à lElysée, de ce déjeuner. Je ne peux mempêcher dy voir comme une sorte de prescience, car ce déjeuner préfigure le grand rendez-vous qui aura lieu demain au Stade de France où les deux équipes, celle du Brésil et celle de la France, se disputeront le titre de championne du monde.
Leurs mérites, chacun les connaît. Vous-même, Monsieur le Président, avez beaucoup plus de qualités que moi pour célébrer ceux de léquipe brésilienne qui est qualifiée pour sa 6ème finale et qui a remporté déjà quatre fois la Coupe du Monde.
Pour ma part, je parlerai de notre superbe équipe tricolore, pour la première fois dans lhistoire du Mondial elle est en finale et met à notre portée un rêve que tous les Français attendaient et auxquels ils croient.
A toute lEquipe de France, je veux dire :
Je suis avec vous, tous les Français sont avec vous. Que demain soir la Coupe du Monde soit la vôtre, que demain soir la Coupe du Monde soit française ! J'en ai la conviction.
Monsieur le Président, ce Mondial, cette finale qui promet dans tous les cas dêtre fabuleuse et qui entrera de toutes les façons dans la légende du football, vous même y avez joué une part éminente. Cest ce rôle essentiel et luvre considérable que vous avez accomplie depuis vingt-quatre ans à la tête de la Fédération Internationale que je voudrais aujourdhui saluer en vous élevant à la dignité de Grand Officier de la Légion dHonneur.
Avec vous, cest un avocat reconnu, membre du Conseil dadministration de plusieurs sociétés très importantes de Rio, directeur de la compagnie nationale dautobus au Brésil, ainsi que de grandes entreprises spécialisées dans le domaine des assurances ou de la chimie, qui est élu, en 1974, à la présidence de la Fédération Internationale de Football.
Cest aussi un francophone accompli : de vos origines belges, vous avez gardé votre goût pour notre langue, tout comme votre épouse, et vous portez une amitié profonde tous les deux à notre pays -je le sais- et vous vous y rendez fréquemment. Vous avez dailleurs été longtemps le « directeur » du lycée franco-brésilien de Rio de Janeiro.
En 1974, vous nêtes pas seulement, si jose dire, le grand homme daffaires qui, au terme dun parcours sans faute, a accédé à cette lourde et prestigieuse responsabilité ; vous êtes aussi le sportif de haut niveau qui a été sélectionné à deux reprises pour participer aux Jeux Olympiques de natation à Berlin et de waterpolo à Melbourne en 1956. Vous êtes enfin le Président de limportante Fédération brésilienne de football qui, pendant quinze ans, de 1958 à 1973, a accompagné léquipe du Brésil dans toutes les grandes compétitions, notamment lors de ses trois premières victoires en Coupe du Monde en 1958, 1962 et 1970.
Lorsque vous êtes élu à la tête de la FIFA à l'occasion du Congrès de Francfort, cest pour donner une nouvelle impulsion à un sport dont vous entreprenez la rénovation. Vous souhaitez en effet que le football sorte de lEurope, son berceau, et de lAmérique du Sud, où il a grandi dans la ferveur, pour conquérir le monde. Cette idée qui séduit va faire de vous le premier Président de la FIFA à nêtre pas né sur le Vieux Continent.
Vingt-quatre ans plus tard, vous avez réalisé votre pari. Le football nest plus seulement laffaire de jeunes hommes issus de ces deux continents de prédilection. Vous lavez ouvert dans toutes les directions. Vers les jeunes avec la création de championnats du monde juniors et des moins de vingt ans. Vers les femmes, qui, elles aussi, ont leur compétition internationale et qui ont participé, grâce à vous, en 1996, aux Jeux dAtlanta. Vers la Chine qui est intégrée au sein de la FIFA en 1978. Vers les pays en voie de développement qui bénéficient dune politique suivie de soutien à la pratique du football et dont les excellents résultats enregistrés par les équipes africaines prouvent que vos efforts portent leurs fruits.
Ainsi, grâce à cette politique dexpansion dont vous vous êtes fait lavocat et lambassadeur infatigable au cours de vos voyages incessants autour du monde, le football épouse peu à peu la planète tout entière et la Coupe du Monde, qui en est la compétition reine, enregistre à chaque édition de nouveaux progrès. En 1982, à Séville, en Espagne, elle met en compétition non plus seize, mais vingt-quatre équipes. En 1994, vous tentez une greffe sur le seul territoire, les États-Unis, qui échappent encore à lenthousiasme contagieux que génère le football. Et quatre ans plus tard, en 1998, ce sont trente-deux nations que la France reçoit pour la Coupe. Enfin, en 2002, ce sera lAsie qui célébrera ses noces avec le football.
En vingt-quatre ans, grâce à vos qualités dhomme daction, de fin négociateur et dhabile diplomate, vous avez conféré à la FIFA un rayonnement international jamais atteint. Vous aimez dailleurs rappeler quelle est devenue la première organisation mondiale devant lOrganisation des Nations Unies, grâce à l'expansion et à l'extraordinaire audience qu'elle a connues sous votre autorité. elle est devenue le symbole dune politique qui a fait du football le premier sport du monde avec plus de 200 millions de licenciés. Cest un énorme succès qui vous doit beaucoup.
Aussi votre action vous vaut-elle, Monsieur le Président, le respect et la gratitude des footballeurs et de tous ceux qui, - si nombreux dans le monde -, sintéressent à ce sport.
Cest sur ce bilan exceptionnel que vous avez décidé de quitter la présidence de la FIFA au soir de cette Coupe du Monde pour vous consacrer entièrement à votre groupe, que vous présidez depuis longtemps et à votre club, Fluminense, dont vous êtes le Président dhonneur.
De hautes distinctions sont naturellement venues couronner les innombrables services que vous avez rendus au football. En témoignage de mon amitié et de ma reconnaissance, en témoignage de la reconnaissance et de lamitié du monde sportif mais aussi de tous les Français, au soir de cette coupe, je suis heureux, Monsieur le Président, en vous adressant mes très vives et très sincères félicitations, de vous élever à lune des plus hautes dignités de la République Française.
Joao Havelange,
Au nom de la République Française,
nous vous élevons à la dignité de Grand Officier de la Légion dHonneur.
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de vous recevoir, Monsieur le Président, au Palais de lElysée, je vous y souhaite une très cordiale bienvenue à vous-même et à votre épouse à laquelle je suis heureux de présenter mes très respectueux hommages.
En vous accueillant ici, Monsieur le Président, en présence des hautes personnalités de la FIFA, de la Fédération Française de Football et du Comité français dorganisation de la Coupe du Monde de football, je les salue, naturellement, très cordialement, je me fais auprès de vous, Monsieur le Président, linterprète de tous les Français qui, depuis un mois, suivent avec passion le déroulement dune compétition qui enthousiasme des milliards de téléspectateurs.
Au nom de mes compatriotes, au nom des dix villes françaises où se sont déroulés les matchs du Mondial, je veux vous remercier du privilège que vous nous avez donné dorganiser cette Coupe du Monde.
Je veux vous exprimer la fierté de la France davoir préparé cette extraordinaire fête des nations dont les drapeaux pavoisent, depuis un mois, toute la longueur des Champs-Elysées, mais aussi les stades, les rues, les avenues, partout dans notre pays.
Je veux vous dire limmense bonheur dun public qui jusque-là nosait pas crier sa joie tant il était intimidé par le formidable enjeu : disputer la finale de la Coupe du Monde ; réaliser cet exploit pour la première fois et y parvenir sur le Stade de France ; se préparer à rencontrer à Saint-Denis létonnante, la magnifique Seleçao. Comment notre pays tout entier pourrait-il dès lors réprimer cette ferveur si particulière qui naccompagne que les moments exceptionnels ?
Le Comité français dorganisation a réussi son pari, c'était un pari difficile, il a été gagné. Je voudrais exprimer toute notre reconnaissance, notre estime et nos félicitations à son Président, Michel Platini, qui a relevé ce défi avec tant délégance et aussi tant defficacité, sans oublier naturellement son Directeur Général, Jacques Lambert.
Mais tout le monde comprendra que je veuille avoir une pensée particulière, en votre nom à tous, pour le gendarme Daniel Nivel et pour sa famille, dont la vie a basculé à Lens, ce 21 juin, par la folie de quelques-uns, des marginaux n'ayant rien à voir avec le monde du football, des brutes, des lâches.
Et comment ne pas évoquer aussi la tristesse que nous cause la disparition de Fernand Sastre, qui fut l'un des principaux artisans de ce Mondial et qui sen est allé, son uvre accomplie, dans les heures qui en ont suivi son ouverture ; Fernand Sastre pour qui nous avons tous une pensée aujourdhui, ainsi que pour son épouse à qui je voudrais exprimer à nouveau toute ma sympathie et toute notre amitié.
Parce quil ne laissait rien au hasard, Fernand Sastre lui-même, Monsieur le Président, avait souhaité lorganisation, à lElysée, de ce déjeuner. Je ne peux mempêcher dy voir comme une sorte de prescience, car ce déjeuner préfigure le grand rendez-vous qui aura lieu demain au Stade de France où les deux équipes, celle du Brésil et celle de la France, se disputeront le titre de championne du monde.
Leurs mérites, chacun les connaît. Vous-même, Monsieur le Président, avez beaucoup plus de qualités que moi pour célébrer ceux de léquipe brésilienne qui est qualifiée pour sa 6ème finale et qui a remporté déjà quatre fois la Coupe du Monde.
Pour ma part, je parlerai de notre superbe équipe tricolore, pour la première fois dans lhistoire du Mondial elle est en finale et met à notre portée un rêve que tous les Français attendaient et auxquels ils croient.
A toute lEquipe de France, je veux dire :
Je suis avec vous, tous les Français sont avec vous. Que demain soir la Coupe du Monde soit la vôtre, que demain soir la Coupe du Monde soit française ! J'en ai la conviction.
Monsieur le Président, ce Mondial, cette finale qui promet dans tous les cas dêtre fabuleuse et qui entrera de toutes les façons dans la légende du football, vous même y avez joué une part éminente. Cest ce rôle essentiel et luvre considérable que vous avez accomplie depuis vingt-quatre ans à la tête de la Fédération Internationale que je voudrais aujourdhui saluer en vous élevant à la dignité de Grand Officier de la Légion dHonneur.
Avec vous, cest un avocat reconnu, membre du Conseil dadministration de plusieurs sociétés très importantes de Rio, directeur de la compagnie nationale dautobus au Brésil, ainsi que de grandes entreprises spécialisées dans le domaine des assurances ou de la chimie, qui est élu, en 1974, à la présidence de la Fédération Internationale de Football.
Cest aussi un francophone accompli : de vos origines belges, vous avez gardé votre goût pour notre langue, tout comme votre épouse, et vous portez une amitié profonde tous les deux à notre pays -je le sais- et vous vous y rendez fréquemment. Vous avez dailleurs été longtemps le « directeur » du lycée franco-brésilien de Rio de Janeiro.
En 1974, vous nêtes pas seulement, si jose dire, le grand homme daffaires qui, au terme dun parcours sans faute, a accédé à cette lourde et prestigieuse responsabilité ; vous êtes aussi le sportif de haut niveau qui a été sélectionné à deux reprises pour participer aux Jeux Olympiques de natation à Berlin et de waterpolo à Melbourne en 1956. Vous êtes enfin le Président de limportante Fédération brésilienne de football qui, pendant quinze ans, de 1958 à 1973, a accompagné léquipe du Brésil dans toutes les grandes compétitions, notamment lors de ses trois premières victoires en Coupe du Monde en 1958, 1962 et 1970.
Lorsque vous êtes élu à la tête de la FIFA à l'occasion du Congrès de Francfort, cest pour donner une nouvelle impulsion à un sport dont vous entreprenez la rénovation. Vous souhaitez en effet que le football sorte de lEurope, son berceau, et de lAmérique du Sud, où il a grandi dans la ferveur, pour conquérir le monde. Cette idée qui séduit va faire de vous le premier Président de la FIFA à nêtre pas né sur le Vieux Continent.
Vingt-quatre ans plus tard, vous avez réalisé votre pari. Le football nest plus seulement laffaire de jeunes hommes issus de ces deux continents de prédilection. Vous lavez ouvert dans toutes les directions. Vers les jeunes avec la création de championnats du monde juniors et des moins de vingt ans. Vers les femmes, qui, elles aussi, ont leur compétition internationale et qui ont participé, grâce à vous, en 1996, aux Jeux dAtlanta. Vers la Chine qui est intégrée au sein de la FIFA en 1978. Vers les pays en voie de développement qui bénéficient dune politique suivie de soutien à la pratique du football et dont les excellents résultats enregistrés par les équipes africaines prouvent que vos efforts portent leurs fruits.
Ainsi, grâce à cette politique dexpansion dont vous vous êtes fait lavocat et lambassadeur infatigable au cours de vos voyages incessants autour du monde, le football épouse peu à peu la planète tout entière et la Coupe du Monde, qui en est la compétition reine, enregistre à chaque édition de nouveaux progrès. En 1982, à Séville, en Espagne, elle met en compétition non plus seize, mais vingt-quatre équipes. En 1994, vous tentez une greffe sur le seul territoire, les États-Unis, qui échappent encore à lenthousiasme contagieux que génère le football. Et quatre ans plus tard, en 1998, ce sont trente-deux nations que la France reçoit pour la Coupe. Enfin, en 2002, ce sera lAsie qui célébrera ses noces avec le football.
En vingt-quatre ans, grâce à vos qualités dhomme daction, de fin négociateur et dhabile diplomate, vous avez conféré à la FIFA un rayonnement international jamais atteint. Vous aimez dailleurs rappeler quelle est devenue la première organisation mondiale devant lOrganisation des Nations Unies, grâce à l'expansion et à l'extraordinaire audience qu'elle a connues sous votre autorité. elle est devenue le symbole dune politique qui a fait du football le premier sport du monde avec plus de 200 millions de licenciés. Cest un énorme succès qui vous doit beaucoup.
Aussi votre action vous vaut-elle, Monsieur le Président, le respect et la gratitude des footballeurs et de tous ceux qui, - si nombreux dans le monde -, sintéressent à ce sport.
Cest sur ce bilan exceptionnel que vous avez décidé de quitter la présidence de la FIFA au soir de cette Coupe du Monde pour vous consacrer entièrement à votre groupe, que vous présidez depuis longtemps et à votre club, Fluminense, dont vous êtes le Président dhonneur.
De hautes distinctions sont naturellement venues couronner les innombrables services que vous avez rendus au football. En témoignage de mon amitié et de ma reconnaissance, en témoignage de la reconnaissance et de lamitié du monde sportif mais aussi de tous les Français, au soir de cette coupe, je suis heureux, Monsieur le Président, en vous adressant mes très vives et très sincères félicitations, de vous élever à lune des plus hautes dignités de la République Française.
Joao Havelange,
Au nom de la République Française,
nous vous élevons à la dignité de Grand Officier de la Légion dHonneur.