Texte intégral
Mes Chers amis,
Avec les parlementaires du groupe, avec André SANTINI, avec Jean-
Christophe LAGARDE, je voudrais tout d'abord dire merci à deux ou trois
personnes. Je voudrais dire merci à Jean-Pierre COLIN, président de la
fédération du Var. Je voudrais dire merci à Mireille BENEDETTI, avec sa
conviction, son enthousiasme extraordinaires, nous sommes en train de
faire de belles choses dans les Bouches du Rhône ; puisque
progressivement nous sommes en train d'élargir la famille, Robert
ASSANTE, maire du 11ème et 12ème arrondissement de Marseille et
Conseiller général vient de nous rejoindre, Robert est là au premier
rang.
Et puis je voudrais surtout dire merci à Damien ABAD, et merci aux
jeunes. Pour ceux qui étaient au Congrès fondateur de Nîmes en mai
dernier, ils se souviennent des mots que j'avais eu pour Damien : je
pense, Damien, que si les petits cochons ne te mangent pas, a priori la
destinée des présidents des jeunes centristes devrait te permettre, un
jour comme Jean-Christophe avant toi, de gravir les échelons de la vie
politique française. Parce que tu as du courage, parce que tu es
intelligent, et surtout parce que tu as une force et une détermination
extraordinaires : Bravo Damien !
Alors c'est vrai, Mireille, ces 15 derniers jours ont été rudes, ils
ont été rudes mais je suis vraiment heureux d'être là parmi vous
aujourd'hui. Etre parmi vous pour cette première Université d'été, d'un
parti qui n'a même pas un an d'existence. Un parti qui a 10 mois d'
existence, puisque les statuts de ce parti ont été rédigés en septembre
dernier et qu'ils ont été adoptés en novembre. Et bien moins d'un an
après la création de notre parti politique, que les jeunes aient
organisé l'Université d'été de notre parti, et que vous ayez réunis 400
personnes, où chacun est venu par ses propres moyens en finançant son
déplacement ; c'est la preuve mes chers amis, que notre formation
politique en l'espace de dix mois, a beaucoup avancée.
Que de chemin parcouru depuis dix mois !
Un groupe parlementaire autonome à l'Assemblée nationale.
Un congrès fondateur à Nîmes où nous avons réussi à mobiliser pendant
deux jours plus de 2 000 militants dans le hall des expositions de
Nîmes.
Près de 8000 adhérents, c'est-à-dire plus du tiers de ce que
représentait le fichier de l'UDF à la veille de l'élection
présidentielle, nous étions 21000 adhérents à jour de cotisation.
Des élus sans cesse plus nombreux à chaque élection. Je vous invite à
lire dans une des dernières revues de sciences politiques, une analyse
de Pierre MARTIN, indiquant que nous avions fait plus d'élus aux
dernières élections municipales et cantonales que le Modem, et que nous
avions été en nombre d'élus la troisième force politique du pays.
Et mon cher Damien, au-delà des fédérations de plus en plus nombreuses,
de plus en plus constituées, nous avons un mouvement national des
Jeunes centristes, dont certains sont ici devant nous, ce mouvement
compte aujourd'hui 1000 jeunes. 1000 jeunes qui sont aujourd'hui la
pépinière de demain.
Alors, mon cher Damien tu nous dis aujourd'hui : « il nous faut des
places », Je ne suis pas contre ! Mais il n'y a pas de droit en la
matière, il y a une exigence, celle de vous faire une place en fonction
du travail accompli, en fonction de l'effort que vous accomplirez pour
participer à la vie politique locale. Parce que quand on est jeune,
pour avoir été Conseiller général à 29 ans, on a un atout formidable,
c'est que celles et ceux qui sont plus âgés que vous, vous regardent
non pas avec un regard de défiance, mais avec un regard extrêmement
bienveillant. Ils disent : « voilà des jeunes qui veulent s'investir
dans la vie politique », et cela vous procure un atout absolument
extraordinaire. Et si vous savez mettre en oeuvre cet atout, nous vous
ferons la place que vous méritez aux élections européennes, et à coup
sûr aux élections régionales dans moins de 18 mois. Investissez vous,
prenez vos responsabilités, et je vous garantis que vous aurez la place
qui doit être la vôtre.
C'est à vous, la jeunesse d'un parti jeune, que je m'adresse aujourd'
hui.
Je compte sur votre enthousiasme,
Je compte sur votre dynamisme,
Je compte sur votre talent,
Je compte sur vos idées,
Je compte sur votre diversité,
Vous l'aurez compris, je compte sur vous pour porter haut et fort nos
idéaux et nos combats.
Je compte sur vous pour que nos valeurs et nos convictions irriguent le
débat public.
Je compte sur vous pour lancer des idées nouvelles, pour être à l'
avant-garde, pour faire avancer la France, pour redonner du souffle à
l'Europe.
Je compte sur vous pour inspirer l'évolution du monde et pour être la
force d'imagination de notre parti.
Nous comptons sur vous, les Jeunes centristes, sur toi Damien, pour
lancer des idées nouvelles, pour vous engager pour que notre parti ait
dans les années à venir, la place qui est la sienne, et je pense aux
élections présidentielle et législative
Car après la fondation de nos structures, nous voici désormais
pleinement mobilisés dans l'élaboration de notre projet politique, dans
l'écriture du contrat que nous voulons proposer aux Français.
Notre projet politique, nous devons le penser dans un esprit d'
ouverture et de rassemblement de la famille centriste. Sans exclusive.
Il nous faut travailler aussi bien avec les réformateurs de l'UMP -
dont je rappelle que beaucoup sont d'anciens membres de l'UDF et du
centre, du CDS pour Yves BUR, du PR pour Hervé NOVELLI, des Adhérents
Directs pour Louis GISCARD d'ESTAING - qu'avec le parti radical de
Jean-Louis BOORLO, mais aussi avec Jean-Marie BOCKEL, et avec les
anciens centristes réunis autour de Pierre MEHAIGNERIE. Nous devons
faire le chemin inverse de celui qui a conduit à la mort de l'UDF,
c'est-à-dire par le dialogue refaire le chemin de la reconstruction de
notre famille politique, celle qu'était l'UDF.
Notre projet politique, nous devons l'imaginer avec tous ceux avec qui
nous partageons les mêmes valeurs et la même volonté d'agir.
C'est dans cet esprit que nous avons installé nos premiers groupes de
travail :
L'un sur l'économie autour de Christian SAINT-ETIENNE, et nous aurons
un Conseil national dès novembre pour évoquer ensemble les grandes
orientations de la politique économique que nous voulons défendre. Une
politique économique qui doit assurer le juste équilibre entre liberté
d'entreprise, liberté économique, esprit de justice et d'équité.
L'autre sur l'Europe, autour de Brigitte FOURE, dans la perspective de
rénover le projet européen qui est au fond de nos coeurs. Et nous
lançons avec Jean-Pierre RAFFARIN et Hervé NOVELLI, les Séminaires des
Centres. Le premier aura lieu le 18 septembre prochain, à Epaignes, sur
l'Europe. Les séminaires des centres ne sont font pas avec nous mais
autour de nous.
Ce premier séminaire des centres sur l'Europe sera ouvert par le père
fondateur de l'UDF, Valéry GISCARD D'ESTAING, lui qui a su construire
ce parti du centre et du centre droit. Lui qui avait eu l'intuition
géniale que les centres éclatés devaient se réunir pour permettre au
centre de peser face au parti conservateur de l'époque, le RPR.
Si nous avons choisi de consacrer ce premier séminaire à l'Europe, c'
est parce que l'Europe est un sujet qui nous réunit depuis toujours,
nous les centristes. L'Europe est partie prenante de notre identité
politique. Nous les centristes, nous ne sommes pas seulement des
Européens de raison ; nous sommes avant tout des Européens passionnés
et c'est cette passion là qui nous permettra de nous rassembler.
Des Séminaires des centres, nous en aurons régulièrement, tout au long
de l'année. J'ai d'ores et déjà confié à Valérie LETARD la préparation
du 2e séminaire que nous tiendrons avant la fin de l'année sur le thème
essentiel de l'avenir des solidarités, pour et poser aussi la question
de l'humanisme.
Aujourd'hui, nous sommes ainsi en ordre de marche et résolument tournés
vers l'action.
Parce que l'action, c'est le mandat que nous ont confié les Français en
2007 pour prendre toute notre part aux réformes nombreuses, courageuses
et nécessaires dont le pays a besoin.
Oui, 2007, ce moment où le Nouveau Centre a vu le jour, renonçant à une
opposition confortable mais inutile.
Car aux commentaires, nous préférons l'action.
Car à l'imprécation, nous préférons la responsabilité.
De quoi s'agit-il ?
Il s'agit de remettre la France en mouvement.
Il s'agit de rattraper notre retard dans la compétition mondiale.
Il s'agit de mieux préparer l'avenir et faisant enfin les réformes
structurelles que les gouvernements successifs ont toujours remis à
demain.
Car à force de remettre à demain les réformes, les indicateurs de la
maison France se sont installés dans le rouge depuis des années et des
années.
Je pense à notre déficit budgétaire structurel : songez qu'il faut
remonter à 1980 - il y a 28 ans - pour retrouver un budget en
équilibre. C'était sous Raymond BARRE... 40 milliards d'euros, c'est
devenu notre déficit de croisière. Et 28 ans de déficits cumulés, c'est
aujourd'hui 1 300 milliards de dette, qu'il nous faut bien rembourser.
Votre impôt sur le revenu suffit à peine à rembourser les seuls
intérêts de la dette.
Je pense à notre déficit commercial. Et ce n'est pas l'euro, le
coupable ! Avec la même monnaie, nos voisins allemands s'en sortent
bien mieux que nous !
Je pense au faible taux d'emploi des jeunes, sensiblement inférieur à
celui de nos principaux partenaires européens. De dix points inférieurs
en moyenne à nos partenaires européens.
Je pense au trop faible nombre de brevets déposés par nos entreprises.
On dépose en France deux fois moins de brevets qu'en Allemagne.
Pourquoi ?
Je pense enfin à la difficulté qu'ont nos universités à apparaître dans
les grands classements internationaux.
Dès lors, comment ne pas s'engager franchement dans la voie des
réformes ? Et nous voulons être le parti de la réforme et de la
modernité.
Puis-je rappeler l'ensemble des réformes que nous avons menées dans la
majorité présidentielle depuis plus d'un an.
60 projets de loi qui ont été adoptés par Parlement depuis le début de
la législature.
L'alignement des régimes spéciaux de retraites sur les autres régimes
de retraite : c'était justice que de le faire !
Le service minimum dans les transports : on en parlait depuis 20 ans.
Tout comme l'autonomie des universités que personne n'osait faire !
Et nous avons aussi ouvert le chantier des grandes réformes sociales :
le dialogue social, le contrat de travail, la représentativité
syndicale et bien sûr, les 35 heures. Voilà 10 ans que nous étions
tétanisés sur cette question. Nous avons tenu nos promesses ! Nous
avons fait ce que nous avions dit pendant la campagne présidentielle.
La modernisation de l'Etat est notre priorité quotidienne.
La fusion ANPE / Unedic, c'est fait !
La réforme des impôts et de la compatibilité publique, c'est fait !
La fusion DDE-DDA, c'est encore nous !
Et je n'ose parler de la réforme profonde du ministère de la défense
dont nous avions absolument besoin pour moderniser notre outil de
défense.
Ces réformes, nous les avons voulues. Ces réformes nous les avons
portées avec nos différences. Mais ces réformes nous les avons faites.
Ce sont ces réformes structurelles internes qui nous permettront d'
avoir à terme un niveau de croissance au moins égal à ceux de nos
voisins européens. Depuis 1995 la France connaît en moyenne un point de
croissance de moins que nos voisins européens. Parce que nous aurons
fait ces réformes structurelles, lorsque la croissance mondiale
reviendra, la France sera en mesure d'engranger les bénéfices de ces
réformes structurelles.
Voilà pourquoi, à travers toutes ces réformes, j'ai le sentiment que le
pari que nous avons fait en 2007, entre les deux tours de l'élection
présidentielle, était le bon.
Nous avons refusé d'être dans l'incantation ; nous avons choisi d'être
dans l'action.
Nous avons refusé d'être dans l'abstention ; nous avons choisi d'être
ceux qui participent à la réforme.
Et s'il y a bien une réforme qui justifie notre choix, c'est la réforme
institutionnelle.
Car cette réforme c'était la notre, c'était celle de l'UDF ! Des droits
nouveaux pour les citoyens, comme le droit d'initiative populaire que
nous avons fait inscrire dans la Constitution, l'impartialité de l'Etat
notamment pour éviter que certaines nominations relèvent du copinage
politique, le rééquilibrage du pouvoir au bénéfice du Parlement. Cela
fait des années que nous voulions cette réforme. Aujourd'hui, nous l'
avons !
Dès le 22 septembre prochain se tiendra un débat à l'Assemblée
nationale puis au Sénat, suivi d'un vote. Ce débat et ce vote
porteront sur l'engagement de nos forces en Afghanistan. Et bien, ce
n'est rien d'autre que l'application du nouvel article 35 de la
Constitution.
Quoi de plus naturel que de permettre au Parlement de se prononcer
régulièrement sur l'envoi de nos soldats dans le cadre d'opérations
extérieures ?
Mes Chers amis,
Les réformes sont engagées mais, c'est vrai, les Français restent
inquiets. Ils s'interrogent. Beaucoup d'entre eux redoutent les
lendemains.
Je sais bien que les motifs de préoccupation ne manquent pas.
Je sais bien que la question du pouvoir d'achat est réelle. Elle est
légitime. Les Français ont raison de nous interpeller sur ce point.
Nous devons leur répondre.
De même, sur le plan international, incontestablement, la situation est
compliquée. Nous devons contenir la prolifération nucléaire, nous
devons combattre le terrorisme qui est une menace permanente, nous
devons faire face à de nouvelles crises. Les affrontements de cet été
entre la Russie et la Géorgie sont venus nous rappeler brutalement qu'à
nos portes, les risques de crises n'ont pas totalement disparu.
Mais si les Français sont inquiets, c'est aussi parce que la
mondialisation brouille les repères sur lesquels notre société s'est
construite depuis un demi-siècle. Elle bouscule nos habitudes et nos
certitudes. Elle bouleverse l'ordre du monde en faisant la part belle
aux puissances émergentes.
Oui, mes chers amis, le monde change. Il change vite, de plus en plus
vite. Et c'est une donnée sur laquelle nous n'avons pas de prise.
Mais la mondialisation, nous y participons. Nous pouvons l'infléchir.
Nous pouvons l'inspirer.
Notre projet, c'est la liberté, et pas seulement la liberté économique.
Il est faux de dire que la mondialisation condamne le modèle français.
Elle en révèle les faiblesses, ce qui est différent, et elle nous
contraint à les corriger.
Elle nous pousse à rechercher les nouveaux gisements de la croissance
économique.
Elle nous conduit à réhabiliter le travail, que nous avons découragé à
coups de 35 heures et de charges excessives.
C'est pour cette raison que le Revenu de Solidarité Active (RSA)
représente une opportunité sans précédent pour sortir de ce cercle
vicieux que nous avons tant dénoncé lors de toutes nos campagnes
électorales.
Je veux rendre hommage à l'action menée par Martin HIRSCH. Voici en
effet une réforme majeure, que je soutiens sans réserve.
Nous qui nous sommes tant battus pour le « i » de RMI,
Nous qui nous sommes tant élevés contre les trappes à pauvreté,
Nous aurons enfin, avec le RSA, un dispositif adapté à la reprise d'
activité et une réelle incitation financière au travail.
C'est vrai, mon cher Jean-Christophe, que le financement de cette
mesure suscite des interrogations, au sein même de la majorité. C'est
le rôle même du débat parlementaire que de répondre à cette
interrogation. Si on renforce les droits du Parlement, ce n'est tout de
même pas pour considérer que le projet du gouvernement n'est pas
amendable C'est au contraire pour considérer que le Parlement doit
jouer tout son rôle. Et d'ailleurs, le Parlement n'a-t-il pas d'abord
été créé pour voter l'impôt ?
Fallait-il pour autant créer une nouvelle taxe ?
Selon nous - et nous en avons parlé lors de notre dernier comité
exécutif - des solutions alternatives méritent d'être étudiées. C'est
pour cela que je mets dans le débat, au sein de notre parti, une
alternative : soit le plafonnement de niches fiscales, soit la
limitation des exonération de charges sociales liées aux 35 heures,
pour toute une série de grands groupes dont aucune des décisions d'
investissement ne correspond à la problématique de l'exonération de
charges sociales ?
Faut-il pour autant prévoir une première exception au bouclier fiscal ?
Dans le contexte de concurrence dans lequel nous nous trouvons, on ne
peut pas tenir un double discours : d'une part affirmer qu'un niveau de
fiscalité excessif décourage l'investissement, provoque les
délocalisations et empêche la création d'activité ; et d'autre part,
déroger à la règle du bouclier fiscal un an seulement après sa
création. Ceci porterait un coup très dur au pacte de confiance que
nous avons conclu avec les contribuables. Il faut au contraire veiller
à maintenir ce lien de confiance que nous tentons de créer entre le
contribuable et le pouvoir politique.
Je crois ainsi, après ce que je viens de vous dire, qu'il est possible
de ne pas toucher au bouclier fiscal tout en mettant en place une
mesure dont le financement serait tout à fait équitable. Et c'est un
objectif que nous nous sommes fixé.
Mes Chers amis, libérer la croissance, porter la liberté, mais aussi
faire en sorte que nous ayons une société plus solidaire, déployée dans
toutes ses dimensions : générationnelle, territoriale, culturelle,
technologique.
Pour cela, nous avons aussi besoin d'inventer de nouvelles formes de
solidarités. Je suis convaincu que nous avons un immense chantier à
ouvrir : celui des solidarités intermédiaires. A côté des grands
systèmes de solidarité, il existe un grand nombre de solidarités
collectives capables de répondre aux préoccupations et aux
problématiques de nos compatriotes. Il faut développer ces solidarités
intermédiaires. Je pense au mutualisme, au secteur coopératif, aux
branches professionnelles, aux fondations, au syndicalisme, au monde
associatif, Je souhaite que nous fassions des propositions qui
permettent de sortir du « tout distribution » ou des systèmes qui
mettent en cause un certain nombre de principes auxquels nous croyons.
Le libéralisme ne doit pas seulement être économique. Il est aussi
politique.
Comment vous parler de liberté sans vous faire part de ma réflexion sur
« Edvige », ce fameux fichier qui fait tant couler d'encre ces derniers
jours.
De quoi s'agit-il exactement ?
Il s'agit d'un nouveau fichier de renseignements qui est la conséquence
directe de la fusion des renseignements généraux (les RG) avec la DST.
Cette fusion a donné naissance à une nouvelle direction du ministère de
l'Intérieur: la direction centrale du renseignement intérieur.
« Edvige » c'est donc le fichier dont disposera l'Etat pour centraliser
des informations sur les personnes susceptibles de porter atteinte à
l'ordre public.
« Edvige » suscite la colère de nombreuses associations et partis
politiques de gauche dont le parti socialiste. Mais je veux rappeler un
moment de vérité et d'histoire. Car ce fichier n'est en réalité que la
reprise de deux décrets datant de 1991, quand Edith CRESSON était
Premier ministre.
Je veux rappeler que nous avons évidemment besoin de fichiers pour
assurer la sécurité de nos compatriotes. On sait leur utilité pour
lutter contre la délinquance et la criminalité sexuelle. Mais en l'
espèce, les informations qui seront collectées, si je me réfère à la
lecture du décret du 1er juillet 2008, sont elles toujours bien
nécessaires ? Je voudrais poser un certain nombre de questions : est-il
utile, pour assurer la sécurité de nos compatriotes, de centraliser les
informations relatives aux personnes physiques ayant seulement «
sollicité » un mandat politique ou syndical ? Est-il utile que l'on y
intègre les coordonnées téléphoniques ? Est-il nécessaire d'y intégrer
des éléments relatifs à l'immatriculation des véhicules de personnes
ayant exercé des mandats ? Est-il utile d'intégrer des informations d'
ordre fiscal et patrimonial ? Est-ce bien nécessaire de ficher les
personnes jouant selon les termes même du décret, « un rôle
institutionnel, économique, social ou religieux significatif »?
N'y a-t-il pas là un curieux mélange des genres ? Voilà en tout état de
cause un sujet qui nous interpelle tous. Dans une société où les
nouvelles technologies sont partout, la question des nouvelles libertés
est fondamentale. Ces libertés, qu'elles soient individuelles ou
collectives, il faut définir le cadre juridique et politique de leur
expression. Car si Internet est un formidable espace de liberté, c'est
aussi une menace permanente sur nos propres libertés individuelles, et
sur notre droit à la protection de la vie privée.
Voilà des sujets majeurs sur lesquels nous devons travailler. Je
souhaite que sur la question de l'émergence et de la protection des
nouvelles libertés individuelles, collectives, politiques, nous soyons
fer de lance au sein de la majorité. Pour ma part, je ferai des
propositions au début de l'année prochaine sur ces sujets car, me
semble-t-il la France a trop longtemps oublié la question de la
liberté.
Mes chers amis, la France est le pays de la liberté et l'humanisme.
Mais la France est aussi un pays qui doit assumer les responsabilités
d'une grande puissance.
Car la France n'est pas un pays comme les autres.
Nous sommes membre permanent du Conseil de sécurité.
Nous sommes membre fondateur de l'Union européenne.
Nous sommes une des 4 ou 5 grandes puissances militaires du monde et
nous disposons de l'arme nucléaire.
Nous sommes la 5e puissance économique de la planète, en dépit de nos
difficultés.
Tout ceci nous confère une place éminente dans le monde. Tout ceci nous
donne une influence majeure. Une singularité qui nous confère des
devoirs.
Le premier des devoirs, c'est d'oeuvrer activement pour la sécurité et
pour la stabilité du monde. C'est tout le sens de notre engagement en
Afghanistan.
Dois-je rappeler que c'est Lionel JOSPIN et Jacques CHIRAC, qui dans un
élan d'unité nationale si rare dans notre pays, ont décidé, d'un commun
accord en 2001, l'envoi de nos troupes en Afghanistan ?
Dois-je rappeler que la communauté internationale intervient dans le
cadre d'un mandat des Nations Unies, renouvelé chaque année ?
Dois-je rappeler que 39 pays sont aujourd'hui présents en Afghanistan
et parmi eux, 25 des 27 Etats membres de l'Union européenne ?
Dois-je rappeler la terreur pratiquée par le régime taliban et la
négation des droits de l'homme et de la femme, avant l'arrivée de la
communauté internationale ?
Dois-je rappeler, même si cela n'apparaît pas encore suffisamment, les
progrès accomplis depuis 7 ans ? Nous construisons des routes :( 4 000
kilomètres contre 50 en 2001), des écoles ( 6 millions d'enfants
scolarisés alors que les jeunes filles n'étaient pas scolarisées en
2001) et des hôpitaux (80 % des Afghans ont aujourd'hui accès au
système de santé contre 10 % en 2001) et nous formons l'armée afghane
(50 000 hommes aujourd'hui et près de 80 000 hommes à la fin de l'
année). Cette mission que nous effectuons, même si elle est à 7000
kilomètres de nos frontières, c'est une mission que nous effectuons par
la sécurité de nos propres concitoyens. Car l'Afghanistan en 2001, c'
était le foyer du terrorisme international.
Oui, le 18 août, dix de nos soldats ont payé du sacrifice ultime de
leur vie dans l'accomplissement de leur devoir. Ils sont morts en
combattant contre le terrorisme et pour notre liberté. Je veux, avec
vous, ici à nouveau leur rendre hommage et saluer leur courage. Je veux
leur témoigner une nouvelle fois ma reconnaissance et notre
reconnaissance.
Nous n'avons pas le droit de tomber dans le piège que veulent nous
tendre les Talibans : celui de la faiblesses d'opinions publiques
occidentales par essence fragiles. Ne tombons pas dans leur piège !
Soyons unis, unis dans le combat contre le terrorisme, unis dans la
défense des droits de l'homme, unis derrière nos soldats qui ne
comprennent pas ce qui se passe et les débats qui heurtent une grande
partie de l'opinion publique.
A ceux qui nous disent qu'il faut changer de stratégie, je leur
demande: mais quelle stratégie ? Comment pourrions concevoir un seul
instant que la France, membre permanent du Conseil de sécurité, membre
fondateur de l'Union européenne et actuellement en charge de la
présidence du Conseil de l'Union, puisse du jour au lendemain annoncer
son retrait aux 38 autres membres de la Communauté internationale. Ce
serait une démission et une faute grave.
Nous n'avons qu'un seul devoir, c'est de continuer une épreuve certes
difficile mais qui est indispensable pour notre sécurité et pour la
stabilité du monde.
Mes Chers amis,
Je voudrais conclure par l'Europe. L'Europe, c'est un idéal pour nous.
Initialement, l'Europe a été pensée pour pacifier notre continent. Ce
projet ne sera jamais périmé. Mais la globalisation nous conduit à le
compléter ou à penser différemment l'Union.
Aujourd'hui, pour nous, centristes européens, le projet d'une Europe
pour le monde demeure. L'Europe doit nous protéger des effets négatifs
de la mondialisation : du terrorisme, des nouvelles criminalités, des
nouvelles pandémies, du réchauffement climatique, de l'immigration
dérégulée, du capitalisme sauvage, et en particulier les
délocalisations réalisées à coups de dumping fiscal et social. La
compétition, oui. Pas la jungle ! C'est cela, le modèle européen.
Mais l'Europe doit avoir une nouvelle ambition : celle de projeter son
modèle et de le faire partager avec le reste du monde. Je souhaite que
nous portions cette ambition lors des prochaines élections européennes.
Il s'agit de partager les valeurs de liberté, d'humanisme, de
solidarité et de tolérance.
Nous devons défendre une Europe conquérante, capable d'emporter des
marchés tout en déployant le modèle social qui fonde notre identité :
c'est-à-dire la croissance économique et la dignité humaine.
Une Europe qui sache faire entendre sa voix dans les affaires du monde,
comme elle vient de le prouver en affichant son unité comme jamais dans
la question du Caucase.
L'évolution du monde nous impose de nous regrouper pour peser face aux
géants qui se constituent. Quand la France parle seule à la Chine, elle
pèse peu. Mais quand l'Europe s'adresse unie à la Russie, elle est
alors capable de peser beaucoup plus. Quand l'Europe est unie, quand
elle sait porter un projet et une ambition, elle devient alors en
mesure de faire bouger les lignes.
En conclusion, je voudrais vous dire une seule chose.
Au printemps 2009, nous participerons à la compétition électorale. Y
participer comment ? Soit sur des listes autonomes, soit dans le cadre
de listes parfois autonomes ou de listes avec nos camarades de l'UMP,
soit pourquoi pas sur des listes complémentaires avec celles de l'UMP
et avec des têtes de liste qui seraient Nouveau Centre. Mais ce que je
sais, c'est qu'à un moment ou à un autre, nous devrons en effet porter
notre ambition électorale, parce qu'un parti politique n'existe que s'
il sait aller directement à la rencontre des électeurs et des urnes.
Ce que je vous demande, si ce n'est pas pour les élections européennes,
c'est que nous soyons prêts pour les régionales afin de porter là aussi
un des grands projets qui est le notre : celui d'une décentralisation
rénovée, celui d'une décentralisation modernisée, celui d'une
décentralisation qui a enfin fait le ménage dans tous les échelons de
nos collectivités locales. Nous allons porter notre contrat et notre
projet de société. Il nous reste désormais à nous préparer pour les
prochaines échéances électorales, européennes et régionales. C'est à
cela que je vous invite pour les prochaines années.
Source http://www.le-nouveaucentre.org, le 8 septembre 2008
Avec les parlementaires du groupe, avec André SANTINI, avec Jean-
Christophe LAGARDE, je voudrais tout d'abord dire merci à deux ou trois
personnes. Je voudrais dire merci à Jean-Pierre COLIN, président de la
fédération du Var. Je voudrais dire merci à Mireille BENEDETTI, avec sa
conviction, son enthousiasme extraordinaires, nous sommes en train de
faire de belles choses dans les Bouches du Rhône ; puisque
progressivement nous sommes en train d'élargir la famille, Robert
ASSANTE, maire du 11ème et 12ème arrondissement de Marseille et
Conseiller général vient de nous rejoindre, Robert est là au premier
rang.
Et puis je voudrais surtout dire merci à Damien ABAD, et merci aux
jeunes. Pour ceux qui étaient au Congrès fondateur de Nîmes en mai
dernier, ils se souviennent des mots que j'avais eu pour Damien : je
pense, Damien, que si les petits cochons ne te mangent pas, a priori la
destinée des présidents des jeunes centristes devrait te permettre, un
jour comme Jean-Christophe avant toi, de gravir les échelons de la vie
politique française. Parce que tu as du courage, parce que tu es
intelligent, et surtout parce que tu as une force et une détermination
extraordinaires : Bravo Damien !
Alors c'est vrai, Mireille, ces 15 derniers jours ont été rudes, ils
ont été rudes mais je suis vraiment heureux d'être là parmi vous
aujourd'hui. Etre parmi vous pour cette première Université d'été, d'un
parti qui n'a même pas un an d'existence. Un parti qui a 10 mois d'
existence, puisque les statuts de ce parti ont été rédigés en septembre
dernier et qu'ils ont été adoptés en novembre. Et bien moins d'un an
après la création de notre parti politique, que les jeunes aient
organisé l'Université d'été de notre parti, et que vous ayez réunis 400
personnes, où chacun est venu par ses propres moyens en finançant son
déplacement ; c'est la preuve mes chers amis, que notre formation
politique en l'espace de dix mois, a beaucoup avancée.
Que de chemin parcouru depuis dix mois !
Un groupe parlementaire autonome à l'Assemblée nationale.
Un congrès fondateur à Nîmes où nous avons réussi à mobiliser pendant
deux jours plus de 2 000 militants dans le hall des expositions de
Nîmes.
Près de 8000 adhérents, c'est-à-dire plus du tiers de ce que
représentait le fichier de l'UDF à la veille de l'élection
présidentielle, nous étions 21000 adhérents à jour de cotisation.
Des élus sans cesse plus nombreux à chaque élection. Je vous invite à
lire dans une des dernières revues de sciences politiques, une analyse
de Pierre MARTIN, indiquant que nous avions fait plus d'élus aux
dernières élections municipales et cantonales que le Modem, et que nous
avions été en nombre d'élus la troisième force politique du pays.
Et mon cher Damien, au-delà des fédérations de plus en plus nombreuses,
de plus en plus constituées, nous avons un mouvement national des
Jeunes centristes, dont certains sont ici devant nous, ce mouvement
compte aujourd'hui 1000 jeunes. 1000 jeunes qui sont aujourd'hui la
pépinière de demain.
Alors, mon cher Damien tu nous dis aujourd'hui : « il nous faut des
places », Je ne suis pas contre ! Mais il n'y a pas de droit en la
matière, il y a une exigence, celle de vous faire une place en fonction
du travail accompli, en fonction de l'effort que vous accomplirez pour
participer à la vie politique locale. Parce que quand on est jeune,
pour avoir été Conseiller général à 29 ans, on a un atout formidable,
c'est que celles et ceux qui sont plus âgés que vous, vous regardent
non pas avec un regard de défiance, mais avec un regard extrêmement
bienveillant. Ils disent : « voilà des jeunes qui veulent s'investir
dans la vie politique », et cela vous procure un atout absolument
extraordinaire. Et si vous savez mettre en oeuvre cet atout, nous vous
ferons la place que vous méritez aux élections européennes, et à coup
sûr aux élections régionales dans moins de 18 mois. Investissez vous,
prenez vos responsabilités, et je vous garantis que vous aurez la place
qui doit être la vôtre.
C'est à vous, la jeunesse d'un parti jeune, que je m'adresse aujourd'
hui.
Je compte sur votre enthousiasme,
Je compte sur votre dynamisme,
Je compte sur votre talent,
Je compte sur vos idées,
Je compte sur votre diversité,
Vous l'aurez compris, je compte sur vous pour porter haut et fort nos
idéaux et nos combats.
Je compte sur vous pour que nos valeurs et nos convictions irriguent le
débat public.
Je compte sur vous pour lancer des idées nouvelles, pour être à l'
avant-garde, pour faire avancer la France, pour redonner du souffle à
l'Europe.
Je compte sur vous pour inspirer l'évolution du monde et pour être la
force d'imagination de notre parti.
Nous comptons sur vous, les Jeunes centristes, sur toi Damien, pour
lancer des idées nouvelles, pour vous engager pour que notre parti ait
dans les années à venir, la place qui est la sienne, et je pense aux
élections présidentielle et législative
Car après la fondation de nos structures, nous voici désormais
pleinement mobilisés dans l'élaboration de notre projet politique, dans
l'écriture du contrat que nous voulons proposer aux Français.
Notre projet politique, nous devons le penser dans un esprit d'
ouverture et de rassemblement de la famille centriste. Sans exclusive.
Il nous faut travailler aussi bien avec les réformateurs de l'UMP -
dont je rappelle que beaucoup sont d'anciens membres de l'UDF et du
centre, du CDS pour Yves BUR, du PR pour Hervé NOVELLI, des Adhérents
Directs pour Louis GISCARD d'ESTAING - qu'avec le parti radical de
Jean-Louis BOORLO, mais aussi avec Jean-Marie BOCKEL, et avec les
anciens centristes réunis autour de Pierre MEHAIGNERIE. Nous devons
faire le chemin inverse de celui qui a conduit à la mort de l'UDF,
c'est-à-dire par le dialogue refaire le chemin de la reconstruction de
notre famille politique, celle qu'était l'UDF.
Notre projet politique, nous devons l'imaginer avec tous ceux avec qui
nous partageons les mêmes valeurs et la même volonté d'agir.
C'est dans cet esprit que nous avons installé nos premiers groupes de
travail :
L'un sur l'économie autour de Christian SAINT-ETIENNE, et nous aurons
un Conseil national dès novembre pour évoquer ensemble les grandes
orientations de la politique économique que nous voulons défendre. Une
politique économique qui doit assurer le juste équilibre entre liberté
d'entreprise, liberté économique, esprit de justice et d'équité.
L'autre sur l'Europe, autour de Brigitte FOURE, dans la perspective de
rénover le projet européen qui est au fond de nos coeurs. Et nous
lançons avec Jean-Pierre RAFFARIN et Hervé NOVELLI, les Séminaires des
Centres. Le premier aura lieu le 18 septembre prochain, à Epaignes, sur
l'Europe. Les séminaires des centres ne sont font pas avec nous mais
autour de nous.
Ce premier séminaire des centres sur l'Europe sera ouvert par le père
fondateur de l'UDF, Valéry GISCARD D'ESTAING, lui qui a su construire
ce parti du centre et du centre droit. Lui qui avait eu l'intuition
géniale que les centres éclatés devaient se réunir pour permettre au
centre de peser face au parti conservateur de l'époque, le RPR.
Si nous avons choisi de consacrer ce premier séminaire à l'Europe, c'
est parce que l'Europe est un sujet qui nous réunit depuis toujours,
nous les centristes. L'Europe est partie prenante de notre identité
politique. Nous les centristes, nous ne sommes pas seulement des
Européens de raison ; nous sommes avant tout des Européens passionnés
et c'est cette passion là qui nous permettra de nous rassembler.
Des Séminaires des centres, nous en aurons régulièrement, tout au long
de l'année. J'ai d'ores et déjà confié à Valérie LETARD la préparation
du 2e séminaire que nous tiendrons avant la fin de l'année sur le thème
essentiel de l'avenir des solidarités, pour et poser aussi la question
de l'humanisme.
Aujourd'hui, nous sommes ainsi en ordre de marche et résolument tournés
vers l'action.
Parce que l'action, c'est le mandat que nous ont confié les Français en
2007 pour prendre toute notre part aux réformes nombreuses, courageuses
et nécessaires dont le pays a besoin.
Oui, 2007, ce moment où le Nouveau Centre a vu le jour, renonçant à une
opposition confortable mais inutile.
Car aux commentaires, nous préférons l'action.
Car à l'imprécation, nous préférons la responsabilité.
De quoi s'agit-il ?
Il s'agit de remettre la France en mouvement.
Il s'agit de rattraper notre retard dans la compétition mondiale.
Il s'agit de mieux préparer l'avenir et faisant enfin les réformes
structurelles que les gouvernements successifs ont toujours remis à
demain.
Car à force de remettre à demain les réformes, les indicateurs de la
maison France se sont installés dans le rouge depuis des années et des
années.
Je pense à notre déficit budgétaire structurel : songez qu'il faut
remonter à 1980 - il y a 28 ans - pour retrouver un budget en
équilibre. C'était sous Raymond BARRE... 40 milliards d'euros, c'est
devenu notre déficit de croisière. Et 28 ans de déficits cumulés, c'est
aujourd'hui 1 300 milliards de dette, qu'il nous faut bien rembourser.
Votre impôt sur le revenu suffit à peine à rembourser les seuls
intérêts de la dette.
Je pense à notre déficit commercial. Et ce n'est pas l'euro, le
coupable ! Avec la même monnaie, nos voisins allemands s'en sortent
bien mieux que nous !
Je pense au faible taux d'emploi des jeunes, sensiblement inférieur à
celui de nos principaux partenaires européens. De dix points inférieurs
en moyenne à nos partenaires européens.
Je pense au trop faible nombre de brevets déposés par nos entreprises.
On dépose en France deux fois moins de brevets qu'en Allemagne.
Pourquoi ?
Je pense enfin à la difficulté qu'ont nos universités à apparaître dans
les grands classements internationaux.
Dès lors, comment ne pas s'engager franchement dans la voie des
réformes ? Et nous voulons être le parti de la réforme et de la
modernité.
Puis-je rappeler l'ensemble des réformes que nous avons menées dans la
majorité présidentielle depuis plus d'un an.
60 projets de loi qui ont été adoptés par Parlement depuis le début de
la législature.
L'alignement des régimes spéciaux de retraites sur les autres régimes
de retraite : c'était justice que de le faire !
Le service minimum dans les transports : on en parlait depuis 20 ans.
Tout comme l'autonomie des universités que personne n'osait faire !
Et nous avons aussi ouvert le chantier des grandes réformes sociales :
le dialogue social, le contrat de travail, la représentativité
syndicale et bien sûr, les 35 heures. Voilà 10 ans que nous étions
tétanisés sur cette question. Nous avons tenu nos promesses ! Nous
avons fait ce que nous avions dit pendant la campagne présidentielle.
La modernisation de l'Etat est notre priorité quotidienne.
La fusion ANPE / Unedic, c'est fait !
La réforme des impôts et de la compatibilité publique, c'est fait !
La fusion DDE-DDA, c'est encore nous !
Et je n'ose parler de la réforme profonde du ministère de la défense
dont nous avions absolument besoin pour moderniser notre outil de
défense.
Ces réformes, nous les avons voulues. Ces réformes nous les avons
portées avec nos différences. Mais ces réformes nous les avons faites.
Ce sont ces réformes structurelles internes qui nous permettront d'
avoir à terme un niveau de croissance au moins égal à ceux de nos
voisins européens. Depuis 1995 la France connaît en moyenne un point de
croissance de moins que nos voisins européens. Parce que nous aurons
fait ces réformes structurelles, lorsque la croissance mondiale
reviendra, la France sera en mesure d'engranger les bénéfices de ces
réformes structurelles.
Voilà pourquoi, à travers toutes ces réformes, j'ai le sentiment que le
pari que nous avons fait en 2007, entre les deux tours de l'élection
présidentielle, était le bon.
Nous avons refusé d'être dans l'incantation ; nous avons choisi d'être
dans l'action.
Nous avons refusé d'être dans l'abstention ; nous avons choisi d'être
ceux qui participent à la réforme.
Et s'il y a bien une réforme qui justifie notre choix, c'est la réforme
institutionnelle.
Car cette réforme c'était la notre, c'était celle de l'UDF ! Des droits
nouveaux pour les citoyens, comme le droit d'initiative populaire que
nous avons fait inscrire dans la Constitution, l'impartialité de l'Etat
notamment pour éviter que certaines nominations relèvent du copinage
politique, le rééquilibrage du pouvoir au bénéfice du Parlement. Cela
fait des années que nous voulions cette réforme. Aujourd'hui, nous l'
avons !
Dès le 22 septembre prochain se tiendra un débat à l'Assemblée
nationale puis au Sénat, suivi d'un vote. Ce débat et ce vote
porteront sur l'engagement de nos forces en Afghanistan. Et bien, ce
n'est rien d'autre que l'application du nouvel article 35 de la
Constitution.
Quoi de plus naturel que de permettre au Parlement de se prononcer
régulièrement sur l'envoi de nos soldats dans le cadre d'opérations
extérieures ?
Mes Chers amis,
Les réformes sont engagées mais, c'est vrai, les Français restent
inquiets. Ils s'interrogent. Beaucoup d'entre eux redoutent les
lendemains.
Je sais bien que les motifs de préoccupation ne manquent pas.
Je sais bien que la question du pouvoir d'achat est réelle. Elle est
légitime. Les Français ont raison de nous interpeller sur ce point.
Nous devons leur répondre.
De même, sur le plan international, incontestablement, la situation est
compliquée. Nous devons contenir la prolifération nucléaire, nous
devons combattre le terrorisme qui est une menace permanente, nous
devons faire face à de nouvelles crises. Les affrontements de cet été
entre la Russie et la Géorgie sont venus nous rappeler brutalement qu'à
nos portes, les risques de crises n'ont pas totalement disparu.
Mais si les Français sont inquiets, c'est aussi parce que la
mondialisation brouille les repères sur lesquels notre société s'est
construite depuis un demi-siècle. Elle bouscule nos habitudes et nos
certitudes. Elle bouleverse l'ordre du monde en faisant la part belle
aux puissances émergentes.
Oui, mes chers amis, le monde change. Il change vite, de plus en plus
vite. Et c'est une donnée sur laquelle nous n'avons pas de prise.
Mais la mondialisation, nous y participons. Nous pouvons l'infléchir.
Nous pouvons l'inspirer.
Notre projet, c'est la liberté, et pas seulement la liberté économique.
Il est faux de dire que la mondialisation condamne le modèle français.
Elle en révèle les faiblesses, ce qui est différent, et elle nous
contraint à les corriger.
Elle nous pousse à rechercher les nouveaux gisements de la croissance
économique.
Elle nous conduit à réhabiliter le travail, que nous avons découragé à
coups de 35 heures et de charges excessives.
C'est pour cette raison que le Revenu de Solidarité Active (RSA)
représente une opportunité sans précédent pour sortir de ce cercle
vicieux que nous avons tant dénoncé lors de toutes nos campagnes
électorales.
Je veux rendre hommage à l'action menée par Martin HIRSCH. Voici en
effet une réforme majeure, que je soutiens sans réserve.
Nous qui nous sommes tant battus pour le « i » de RMI,
Nous qui nous sommes tant élevés contre les trappes à pauvreté,
Nous aurons enfin, avec le RSA, un dispositif adapté à la reprise d'
activité et une réelle incitation financière au travail.
C'est vrai, mon cher Jean-Christophe, que le financement de cette
mesure suscite des interrogations, au sein même de la majorité. C'est
le rôle même du débat parlementaire que de répondre à cette
interrogation. Si on renforce les droits du Parlement, ce n'est tout de
même pas pour considérer que le projet du gouvernement n'est pas
amendable C'est au contraire pour considérer que le Parlement doit
jouer tout son rôle. Et d'ailleurs, le Parlement n'a-t-il pas d'abord
été créé pour voter l'impôt ?
Fallait-il pour autant créer une nouvelle taxe ?
Selon nous - et nous en avons parlé lors de notre dernier comité
exécutif - des solutions alternatives méritent d'être étudiées. C'est
pour cela que je mets dans le débat, au sein de notre parti, une
alternative : soit le plafonnement de niches fiscales, soit la
limitation des exonération de charges sociales liées aux 35 heures,
pour toute une série de grands groupes dont aucune des décisions d'
investissement ne correspond à la problématique de l'exonération de
charges sociales ?
Faut-il pour autant prévoir une première exception au bouclier fiscal ?
Dans le contexte de concurrence dans lequel nous nous trouvons, on ne
peut pas tenir un double discours : d'une part affirmer qu'un niveau de
fiscalité excessif décourage l'investissement, provoque les
délocalisations et empêche la création d'activité ; et d'autre part,
déroger à la règle du bouclier fiscal un an seulement après sa
création. Ceci porterait un coup très dur au pacte de confiance que
nous avons conclu avec les contribuables. Il faut au contraire veiller
à maintenir ce lien de confiance que nous tentons de créer entre le
contribuable et le pouvoir politique.
Je crois ainsi, après ce que je viens de vous dire, qu'il est possible
de ne pas toucher au bouclier fiscal tout en mettant en place une
mesure dont le financement serait tout à fait équitable. Et c'est un
objectif que nous nous sommes fixé.
Mes Chers amis, libérer la croissance, porter la liberté, mais aussi
faire en sorte que nous ayons une société plus solidaire, déployée dans
toutes ses dimensions : générationnelle, territoriale, culturelle,
technologique.
Pour cela, nous avons aussi besoin d'inventer de nouvelles formes de
solidarités. Je suis convaincu que nous avons un immense chantier à
ouvrir : celui des solidarités intermédiaires. A côté des grands
systèmes de solidarité, il existe un grand nombre de solidarités
collectives capables de répondre aux préoccupations et aux
problématiques de nos compatriotes. Il faut développer ces solidarités
intermédiaires. Je pense au mutualisme, au secteur coopératif, aux
branches professionnelles, aux fondations, au syndicalisme, au monde
associatif, Je souhaite que nous fassions des propositions qui
permettent de sortir du « tout distribution » ou des systèmes qui
mettent en cause un certain nombre de principes auxquels nous croyons.
Le libéralisme ne doit pas seulement être économique. Il est aussi
politique.
Comment vous parler de liberté sans vous faire part de ma réflexion sur
« Edvige », ce fameux fichier qui fait tant couler d'encre ces derniers
jours.
De quoi s'agit-il exactement ?
Il s'agit d'un nouveau fichier de renseignements qui est la conséquence
directe de la fusion des renseignements généraux (les RG) avec la DST.
Cette fusion a donné naissance à une nouvelle direction du ministère de
l'Intérieur: la direction centrale du renseignement intérieur.
« Edvige » c'est donc le fichier dont disposera l'Etat pour centraliser
des informations sur les personnes susceptibles de porter atteinte à
l'ordre public.
« Edvige » suscite la colère de nombreuses associations et partis
politiques de gauche dont le parti socialiste. Mais je veux rappeler un
moment de vérité et d'histoire. Car ce fichier n'est en réalité que la
reprise de deux décrets datant de 1991, quand Edith CRESSON était
Premier ministre.
Je veux rappeler que nous avons évidemment besoin de fichiers pour
assurer la sécurité de nos compatriotes. On sait leur utilité pour
lutter contre la délinquance et la criminalité sexuelle. Mais en l'
espèce, les informations qui seront collectées, si je me réfère à la
lecture du décret du 1er juillet 2008, sont elles toujours bien
nécessaires ? Je voudrais poser un certain nombre de questions : est-il
utile, pour assurer la sécurité de nos compatriotes, de centraliser les
informations relatives aux personnes physiques ayant seulement «
sollicité » un mandat politique ou syndical ? Est-il utile que l'on y
intègre les coordonnées téléphoniques ? Est-il nécessaire d'y intégrer
des éléments relatifs à l'immatriculation des véhicules de personnes
ayant exercé des mandats ? Est-il utile d'intégrer des informations d'
ordre fiscal et patrimonial ? Est-ce bien nécessaire de ficher les
personnes jouant selon les termes même du décret, « un rôle
institutionnel, économique, social ou religieux significatif »?
N'y a-t-il pas là un curieux mélange des genres ? Voilà en tout état de
cause un sujet qui nous interpelle tous. Dans une société où les
nouvelles technologies sont partout, la question des nouvelles libertés
est fondamentale. Ces libertés, qu'elles soient individuelles ou
collectives, il faut définir le cadre juridique et politique de leur
expression. Car si Internet est un formidable espace de liberté, c'est
aussi une menace permanente sur nos propres libertés individuelles, et
sur notre droit à la protection de la vie privée.
Voilà des sujets majeurs sur lesquels nous devons travailler. Je
souhaite que sur la question de l'émergence et de la protection des
nouvelles libertés individuelles, collectives, politiques, nous soyons
fer de lance au sein de la majorité. Pour ma part, je ferai des
propositions au début de l'année prochaine sur ces sujets car, me
semble-t-il la France a trop longtemps oublié la question de la
liberté.
Mes chers amis, la France est le pays de la liberté et l'humanisme.
Mais la France est aussi un pays qui doit assumer les responsabilités
d'une grande puissance.
Car la France n'est pas un pays comme les autres.
Nous sommes membre permanent du Conseil de sécurité.
Nous sommes membre fondateur de l'Union européenne.
Nous sommes une des 4 ou 5 grandes puissances militaires du monde et
nous disposons de l'arme nucléaire.
Nous sommes la 5e puissance économique de la planète, en dépit de nos
difficultés.
Tout ceci nous confère une place éminente dans le monde. Tout ceci nous
donne une influence majeure. Une singularité qui nous confère des
devoirs.
Le premier des devoirs, c'est d'oeuvrer activement pour la sécurité et
pour la stabilité du monde. C'est tout le sens de notre engagement en
Afghanistan.
Dois-je rappeler que c'est Lionel JOSPIN et Jacques CHIRAC, qui dans un
élan d'unité nationale si rare dans notre pays, ont décidé, d'un commun
accord en 2001, l'envoi de nos troupes en Afghanistan ?
Dois-je rappeler que la communauté internationale intervient dans le
cadre d'un mandat des Nations Unies, renouvelé chaque année ?
Dois-je rappeler que 39 pays sont aujourd'hui présents en Afghanistan
et parmi eux, 25 des 27 Etats membres de l'Union européenne ?
Dois-je rappeler la terreur pratiquée par le régime taliban et la
négation des droits de l'homme et de la femme, avant l'arrivée de la
communauté internationale ?
Dois-je rappeler, même si cela n'apparaît pas encore suffisamment, les
progrès accomplis depuis 7 ans ? Nous construisons des routes :( 4 000
kilomètres contre 50 en 2001), des écoles ( 6 millions d'enfants
scolarisés alors que les jeunes filles n'étaient pas scolarisées en
2001) et des hôpitaux (80 % des Afghans ont aujourd'hui accès au
système de santé contre 10 % en 2001) et nous formons l'armée afghane
(50 000 hommes aujourd'hui et près de 80 000 hommes à la fin de l'
année). Cette mission que nous effectuons, même si elle est à 7000
kilomètres de nos frontières, c'est une mission que nous effectuons par
la sécurité de nos propres concitoyens. Car l'Afghanistan en 2001, c'
était le foyer du terrorisme international.
Oui, le 18 août, dix de nos soldats ont payé du sacrifice ultime de
leur vie dans l'accomplissement de leur devoir. Ils sont morts en
combattant contre le terrorisme et pour notre liberté. Je veux, avec
vous, ici à nouveau leur rendre hommage et saluer leur courage. Je veux
leur témoigner une nouvelle fois ma reconnaissance et notre
reconnaissance.
Nous n'avons pas le droit de tomber dans le piège que veulent nous
tendre les Talibans : celui de la faiblesses d'opinions publiques
occidentales par essence fragiles. Ne tombons pas dans leur piège !
Soyons unis, unis dans le combat contre le terrorisme, unis dans la
défense des droits de l'homme, unis derrière nos soldats qui ne
comprennent pas ce qui se passe et les débats qui heurtent une grande
partie de l'opinion publique.
A ceux qui nous disent qu'il faut changer de stratégie, je leur
demande: mais quelle stratégie ? Comment pourrions concevoir un seul
instant que la France, membre permanent du Conseil de sécurité, membre
fondateur de l'Union européenne et actuellement en charge de la
présidence du Conseil de l'Union, puisse du jour au lendemain annoncer
son retrait aux 38 autres membres de la Communauté internationale. Ce
serait une démission et une faute grave.
Nous n'avons qu'un seul devoir, c'est de continuer une épreuve certes
difficile mais qui est indispensable pour notre sécurité et pour la
stabilité du monde.
Mes Chers amis,
Je voudrais conclure par l'Europe. L'Europe, c'est un idéal pour nous.
Initialement, l'Europe a été pensée pour pacifier notre continent. Ce
projet ne sera jamais périmé. Mais la globalisation nous conduit à le
compléter ou à penser différemment l'Union.
Aujourd'hui, pour nous, centristes européens, le projet d'une Europe
pour le monde demeure. L'Europe doit nous protéger des effets négatifs
de la mondialisation : du terrorisme, des nouvelles criminalités, des
nouvelles pandémies, du réchauffement climatique, de l'immigration
dérégulée, du capitalisme sauvage, et en particulier les
délocalisations réalisées à coups de dumping fiscal et social. La
compétition, oui. Pas la jungle ! C'est cela, le modèle européen.
Mais l'Europe doit avoir une nouvelle ambition : celle de projeter son
modèle et de le faire partager avec le reste du monde. Je souhaite que
nous portions cette ambition lors des prochaines élections européennes.
Il s'agit de partager les valeurs de liberté, d'humanisme, de
solidarité et de tolérance.
Nous devons défendre une Europe conquérante, capable d'emporter des
marchés tout en déployant le modèle social qui fonde notre identité :
c'est-à-dire la croissance économique et la dignité humaine.
Une Europe qui sache faire entendre sa voix dans les affaires du monde,
comme elle vient de le prouver en affichant son unité comme jamais dans
la question du Caucase.
L'évolution du monde nous impose de nous regrouper pour peser face aux
géants qui se constituent. Quand la France parle seule à la Chine, elle
pèse peu. Mais quand l'Europe s'adresse unie à la Russie, elle est
alors capable de peser beaucoup plus. Quand l'Europe est unie, quand
elle sait porter un projet et une ambition, elle devient alors en
mesure de faire bouger les lignes.
En conclusion, je voudrais vous dire une seule chose.
Au printemps 2009, nous participerons à la compétition électorale. Y
participer comment ? Soit sur des listes autonomes, soit dans le cadre
de listes parfois autonomes ou de listes avec nos camarades de l'UMP,
soit pourquoi pas sur des listes complémentaires avec celles de l'UMP
et avec des têtes de liste qui seraient Nouveau Centre. Mais ce que je
sais, c'est qu'à un moment ou à un autre, nous devrons en effet porter
notre ambition électorale, parce qu'un parti politique n'existe que s'
il sait aller directement à la rencontre des électeurs et des urnes.
Ce que je vous demande, si ce n'est pas pour les élections européennes,
c'est que nous soyons prêts pour les régionales afin de porter là aussi
un des grands projets qui est le notre : celui d'une décentralisation
rénovée, celui d'une décentralisation modernisée, celui d'une
décentralisation qui a enfin fait le ménage dans tous les échelons de
nos collectivités locales. Nous allons porter notre contrat et notre
projet de société. Il nous reste désormais à nous préparer pour les
prochaines échéances électorales, européennes et régionales. C'est à
cela que je vous invite pour les prochaines années.
Source http://www.le-nouveaucentre.org, le 8 septembre 2008