Texte intégral
Monsieur le ministre, cher M. TÖPFER,
Monsieur le Président, cher Jean-Louis BAL,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Chers congressistes,
Je suis, vous le savez, une habituée des colloques du SER. Et je constate avec joie quils sont toujours aussi bien fréquentés, et quils sont un lieu où on nest pas là pour se congratuler, mais pour se dire les choses et faire des propositions. Jy viens avec un grand plaisir. On ne fait pas que parler, on agit.
Il y a trois grandes raisons pour lesquelles les énergies renouvelables restent une priorité :
Dabord, et avant tout, parce quen période de crise en particulier, le gouvernement pense à lemploi. Jai toujours défendu lidée que le développement des filières vertes était lun des grands leviers des nouveaux modèles de croissance dont notre pays a besoin. Les énergies renouvelables sont le moteur du rebond et pas la cerise sur le gâteau quon mangerait dans un climat de crise.
Ensuite, vous connaissez mon engagement en faveur du climat. Attention sur ce sujet aux effets de mode. Cest un sujet qui doit être traité avec constance.
Enfin, jappartiens, ce nest pas un secret non plus, à la famille gaulliste et je suis, pour cette raison, attentive à toutes les formes de notre indépendance. Lindépendance énergétique y occupe une place de choix et les énergies renouvelables sont, dans ce domaine, lun de nos grands atouts.
Cest pour toutes ces raison quavec le Grenelle de lEnvironnement, le gouvernement a impulsé une transition énergétique sans précédent dont je voudrais retracer les grandes lignes avec vous, en cette période où il ne me semble pas inutile de montrer que lon peut être fier de son bilan
1) Un engagement sans précédent.
- Notre objectif est de porter de 10 à 23 % la part des énergies renouvelables dans notre consommation dénergie dici à 2020. Il saccompagne dun objectif industriel : construire des filières dexcellence, des filières créatrices demploi, des filières exportatrices.
- Cette ambition politique ne se déploie pas uniquement en paroles. Elle se traduit dans les actes et elle se lit dans les chiffres.
Depuis 2007, nous nous sommes dotés doutils puissants et de moyens considérables, tant pour soutenir la demande que loffre.
A) Pour soutenir la demande :
- le Crédit dimpôt développement durable ;
- le Fonds chaleur, doté d1,2 milliards d'euros pour 2009-2013, qui multiplie par cinq les investissements de lÉtat en faveur de la biomasse, de la géothermie et du solaire thermique.
- La mise en place de tarifs dachat garantis aux producteurs pour léolien, le photovoltaïque, la biomasse, la méthanisation.
En 2007, cela représentait 337 M de soutien payés par le consommateur. En 2012, cela représentera 2,2 milliards. Et dici 2020, près de 7 milliards par an.
B) Pour soutenir loffre, lénergie est un pilier des investissements davenir avec 1 Mds deuros pour mettre en place des instituts dexcellence dans les énergies décarbonées (dont nous annoncerons dans les semaines à venir la sélection finale), et 1,35 milliards pour des démonstrateurs, maillon qui manque à la chaîne dinnovation, notamment sur le solaire ou les énergies marines.
Il ne sagit pas dun volontarisme vain. Nos actions portent leurs fruits : la part dénergie renouvelable dans la consommation dénergie finale de la France est passée de 9,7 % en 2005 à 12,9 % en 2010. Toutes les filières ont bénéficié de cette croissance en dépit des crises ou des interrogations qui ont pu parfois être rencontrées. Lénergie renouvelable produite à partir de pompes à chaleur a été multipliée par 8 entre 2005 et 2010. Léolien a dépassé les 6700 MW, contre 800 MW en 2005, le photovoltaïque 2 800 MW et la biomasse 1 100 MW. Nous navons vraiment pas à rougir devant les autres pays sur le renouvelable !
Or, cet engagement est resté sans précédent malgré la crise, parce quil est un engagement de long terme.
2) Un engagement de long terme.
Nous devons nous mobiliser ensemble dans le cadre dune stratégie ambitieuse et durable.
Lan dernier, je vous avais indiqué que nous abordions une nouvelle étape, une étape de maturité, et que nous avions besoin à présent de construire une politique durable. Une voie qui impliquait toutefois une double exigence : celle dune haute qualité environnementale et celle de création de richesse et demplois.
Et bien sûr, il nous revient, il vous revient dêtre très vigilants. Si lon ne peut plus aujourdhui développer des énergies qui ne soient pas respectueuses de lenvironnement, on ne peut, symétriquement, faire payer au consommateur le surcoût actuel de ces énergies sans contrepartie en termes demplois et si cela conduit à creuser notre balance commerciale. Jattends de vous, cest mon Livre blanc à moi, que vous restiez mobilisés sur lemploi, sur la structuration des filières industrielles et sur la mise en place de parcours de formation.
Nous devons être très vigilants là-dessus en raison de la crise. Sinon, cette politique ne sera plus légitime, elle sera vivement contestée, elle risque dêtre abandonnée.
Il ne sagit pas de changer les choses, mais de rendre plus visible le contenu en emplois et le contenu en indépendance énergétique du secteur.
De notre côté, les mois qui ont passé, ont été, si besoin était, loccasion de faire la démonstration de notre engagement à faire rimer énergies renouvelables avec performance environnementale et croissance. Parce que lon ne badine pas avec lavenir !
1) La révision du cadre de soutien au photovoltaïque permettra datteindre les objectifs du Grenelle dès 2015, alors même que les exigences ont été renforcées tant au plan industriel quenvironnemental. Nous sommes par ailleurs mobilisés pour soutenir le fabricant de panneaux solaires Photowatt et mobiliser les meilleures offres de reprise.
Notre dispositif de soutien à la méthanisation a été significativement renforcé avec un soutien de lordre de 500 M par an dici 2020 en tarifs dachat garantis.
2) Le programme éolien en mer a franchi une nouvelle étape avec le dépôt des offres au 11 janvier. Les lauréats seront désignés en avril, en vue du déploiement de plusieurs centaines déoliennes entre 2015 et 2018. Le calendrier sera tenu et nous annoncerons prochainement les nouvelles zones identifiées pour le second appel.
Vous le voyez, le gouvernement reste à la barre dune politique énergétique sûre et durable. Cet effort, nous devons et nous allons le poursuivre avec vous, vous qui êtes les acteurs du développement économique.
1) Par de nouvelles actions comme la suite du programme éolien en mer et énergies marines. Mais aussi par le renouvellement des concessions hydrauliques, sur lequel nous allons à présent passer à laction.
2) Par une adaptation fine et constante de nos cadres de soutien.
A cet égard, des contributions comme le Livre Blanc du SER nous sont évidemment très précieuses. Dabord parce quelles rappellent le chemin parcouru, ensuite parce quelles nous montrent les mesures daménagement pour aller plus loin encore. Des échanges ont commencé, et seront poursuivis avec le SER sur la base de ces propositions. Dores et déjà, je peux vous indiquer que nous regarderons toutes vos analyses et suggestions avec la plus grande attention. Nombre de mesures font dailleurs écho à des réflexions que nous sommes en train de conduire. Je pense en particulier aux actions de simplification de léolien.
3) Enfin, si avec le Grenelle, la France sest dotée dune feuille de route claire jusquà 2020, nous avons au début de la prochaine mandature un rendez-vous avec le parlement pour létablissement dune nouvelle feuille qui donnera un horizon supplémentaire à notre politique énergétique.
En un mot, à lheure de votre Livre blanc, les énergies renouvelables nen sont plus, au gouvernement, au stade de la page blanche
En somme et pour conclure, le gouvernement a parfaitement compris que la crise ne devait en aucun cas devenir un prétexte pour arrêter leffort en faveur des énergies renouvelables.
Bien au contraire. Cest pourquoi il a non seulement prolongé et affiné, mais renforcé son action en faveur de ces énergies qui constituent une des clefs de notre avenir, en participant de la création demploi et de la réindustrialisation du territoire.
Parce quelles constituent une condition de notre indépendance, une garantie pour notre environnement et chance pour lemploi.
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite de fructueux débats.
Source http://www.enr.fr, le 24 février 2012
Monsieur le Président, cher Jean-Louis BAL,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Chers congressistes,
Je suis, vous le savez, une habituée des colloques du SER. Et je constate avec joie quils sont toujours aussi bien fréquentés, et quils sont un lieu où on nest pas là pour se congratuler, mais pour se dire les choses et faire des propositions. Jy viens avec un grand plaisir. On ne fait pas que parler, on agit.
Il y a trois grandes raisons pour lesquelles les énergies renouvelables restent une priorité :
Dabord, et avant tout, parce quen période de crise en particulier, le gouvernement pense à lemploi. Jai toujours défendu lidée que le développement des filières vertes était lun des grands leviers des nouveaux modèles de croissance dont notre pays a besoin. Les énergies renouvelables sont le moteur du rebond et pas la cerise sur le gâteau quon mangerait dans un climat de crise.
Ensuite, vous connaissez mon engagement en faveur du climat. Attention sur ce sujet aux effets de mode. Cest un sujet qui doit être traité avec constance.
Enfin, jappartiens, ce nest pas un secret non plus, à la famille gaulliste et je suis, pour cette raison, attentive à toutes les formes de notre indépendance. Lindépendance énergétique y occupe une place de choix et les énergies renouvelables sont, dans ce domaine, lun de nos grands atouts.
Cest pour toutes ces raison quavec le Grenelle de lEnvironnement, le gouvernement a impulsé une transition énergétique sans précédent dont je voudrais retracer les grandes lignes avec vous, en cette période où il ne me semble pas inutile de montrer que lon peut être fier de son bilan
1) Un engagement sans précédent.
- Notre objectif est de porter de 10 à 23 % la part des énergies renouvelables dans notre consommation dénergie dici à 2020. Il saccompagne dun objectif industriel : construire des filières dexcellence, des filières créatrices demploi, des filières exportatrices.
- Cette ambition politique ne se déploie pas uniquement en paroles. Elle se traduit dans les actes et elle se lit dans les chiffres.
Depuis 2007, nous nous sommes dotés doutils puissants et de moyens considérables, tant pour soutenir la demande que loffre.
A) Pour soutenir la demande :
- le Crédit dimpôt développement durable ;
- le Fonds chaleur, doté d1,2 milliards d'euros pour 2009-2013, qui multiplie par cinq les investissements de lÉtat en faveur de la biomasse, de la géothermie et du solaire thermique.
- La mise en place de tarifs dachat garantis aux producteurs pour léolien, le photovoltaïque, la biomasse, la méthanisation.
En 2007, cela représentait 337 M de soutien payés par le consommateur. En 2012, cela représentera 2,2 milliards. Et dici 2020, près de 7 milliards par an.
B) Pour soutenir loffre, lénergie est un pilier des investissements davenir avec 1 Mds deuros pour mettre en place des instituts dexcellence dans les énergies décarbonées (dont nous annoncerons dans les semaines à venir la sélection finale), et 1,35 milliards pour des démonstrateurs, maillon qui manque à la chaîne dinnovation, notamment sur le solaire ou les énergies marines.
Il ne sagit pas dun volontarisme vain. Nos actions portent leurs fruits : la part dénergie renouvelable dans la consommation dénergie finale de la France est passée de 9,7 % en 2005 à 12,9 % en 2010. Toutes les filières ont bénéficié de cette croissance en dépit des crises ou des interrogations qui ont pu parfois être rencontrées. Lénergie renouvelable produite à partir de pompes à chaleur a été multipliée par 8 entre 2005 et 2010. Léolien a dépassé les 6700 MW, contre 800 MW en 2005, le photovoltaïque 2 800 MW et la biomasse 1 100 MW. Nous navons vraiment pas à rougir devant les autres pays sur le renouvelable !
Or, cet engagement est resté sans précédent malgré la crise, parce quil est un engagement de long terme.
2) Un engagement de long terme.
Nous devons nous mobiliser ensemble dans le cadre dune stratégie ambitieuse et durable.
Lan dernier, je vous avais indiqué que nous abordions une nouvelle étape, une étape de maturité, et que nous avions besoin à présent de construire une politique durable. Une voie qui impliquait toutefois une double exigence : celle dune haute qualité environnementale et celle de création de richesse et demplois.
Et bien sûr, il nous revient, il vous revient dêtre très vigilants. Si lon ne peut plus aujourdhui développer des énergies qui ne soient pas respectueuses de lenvironnement, on ne peut, symétriquement, faire payer au consommateur le surcoût actuel de ces énergies sans contrepartie en termes demplois et si cela conduit à creuser notre balance commerciale. Jattends de vous, cest mon Livre blanc à moi, que vous restiez mobilisés sur lemploi, sur la structuration des filières industrielles et sur la mise en place de parcours de formation.
Nous devons être très vigilants là-dessus en raison de la crise. Sinon, cette politique ne sera plus légitime, elle sera vivement contestée, elle risque dêtre abandonnée.
Il ne sagit pas de changer les choses, mais de rendre plus visible le contenu en emplois et le contenu en indépendance énergétique du secteur.
De notre côté, les mois qui ont passé, ont été, si besoin était, loccasion de faire la démonstration de notre engagement à faire rimer énergies renouvelables avec performance environnementale et croissance. Parce que lon ne badine pas avec lavenir !
1) La révision du cadre de soutien au photovoltaïque permettra datteindre les objectifs du Grenelle dès 2015, alors même que les exigences ont été renforcées tant au plan industriel quenvironnemental. Nous sommes par ailleurs mobilisés pour soutenir le fabricant de panneaux solaires Photowatt et mobiliser les meilleures offres de reprise.
Notre dispositif de soutien à la méthanisation a été significativement renforcé avec un soutien de lordre de 500 M par an dici 2020 en tarifs dachat garantis.
2) Le programme éolien en mer a franchi une nouvelle étape avec le dépôt des offres au 11 janvier. Les lauréats seront désignés en avril, en vue du déploiement de plusieurs centaines déoliennes entre 2015 et 2018. Le calendrier sera tenu et nous annoncerons prochainement les nouvelles zones identifiées pour le second appel.
Vous le voyez, le gouvernement reste à la barre dune politique énergétique sûre et durable. Cet effort, nous devons et nous allons le poursuivre avec vous, vous qui êtes les acteurs du développement économique.
1) Par de nouvelles actions comme la suite du programme éolien en mer et énergies marines. Mais aussi par le renouvellement des concessions hydrauliques, sur lequel nous allons à présent passer à laction.
2) Par une adaptation fine et constante de nos cadres de soutien.
A cet égard, des contributions comme le Livre Blanc du SER nous sont évidemment très précieuses. Dabord parce quelles rappellent le chemin parcouru, ensuite parce quelles nous montrent les mesures daménagement pour aller plus loin encore. Des échanges ont commencé, et seront poursuivis avec le SER sur la base de ces propositions. Dores et déjà, je peux vous indiquer que nous regarderons toutes vos analyses et suggestions avec la plus grande attention. Nombre de mesures font dailleurs écho à des réflexions que nous sommes en train de conduire. Je pense en particulier aux actions de simplification de léolien.
3) Enfin, si avec le Grenelle, la France sest dotée dune feuille de route claire jusquà 2020, nous avons au début de la prochaine mandature un rendez-vous avec le parlement pour létablissement dune nouvelle feuille qui donnera un horizon supplémentaire à notre politique énergétique.
En un mot, à lheure de votre Livre blanc, les énergies renouvelables nen sont plus, au gouvernement, au stade de la page blanche
En somme et pour conclure, le gouvernement a parfaitement compris que la crise ne devait en aucun cas devenir un prétexte pour arrêter leffort en faveur des énergies renouvelables.
Bien au contraire. Cest pourquoi il a non seulement prolongé et affiné, mais renforcé son action en faveur de ces énergies qui constituent une des clefs de notre avenir, en participant de la création demploi et de la réindustrialisation du territoire.
Parce quelles constituent une condition de notre indépendance, une garantie pour notre environnement et chance pour lemploi.
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite de fructueux débats.
Source http://www.enr.fr, le 24 février 2012