Texte intégral
Monsieur le Président du Syndicat des énergies renouvelables (SER),
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Notre bouquet énergétique comporte désormais deux piliers : lénergie nucléaire et les énergies renouvelables.
Le sens de laction du Gouvernement dans le domaine énergétique, cest la réussite de notre transition énergétique. Cest-à-dire la réduction de notre dépendance aux hydrocarbures et la transition vers une énergie décarbonée. Pour réduire notre dépendance aux hydrocarbures, nous avons besoin defficacité énergétique, dénergies renouvelables et de nucléaire. Ce serait une erreur de confondre transition énergétique et sortie du nucléaire.
Je voudrais vous dire combien jai été frappé par nombre de commentaires suite au rapport de la Cour des Comptes sur le coût du nucléaire. Beaucoup ont dit que cétait « la fin du mythe du nucléaire pas cher ». Or, les faits, cest quil y a trois grandes conclusions dans le rapport de la Cour :
- la première, cest quil ny a pas de coût caché dans le nucléaire ;
- la deuxième, cest quil y a certes des incertitudes, mais que celles-ci ne feraient évoluer que marginalement le coût du nucléaire. Le coût complet du nucléaire névoluerait que de 5 % environ si les charges futures de démantèlement ou de gestion des déchets venaient à doubler. Limpact de l'augmentation des charges de maintenance est quant à lui évalué par la Cour à hauteur de 10 % du coût moyen ;
- la troisième, cest que lélectricité issue de notre parc nucléaire, dont le coût est évalué entre 33,1 et 49,5 euros par megawattheure, est bien, après lhydroélectricité, la source délectricité la plus compétitive. La fermeture anticipée de nos réacteurs, dès lors quelle ne serait pas demandée par lAutorité de sûreté nucléaire, serait donc un gâchis économique.
Depuis 5 ans, la France a engagé une nouvelle étape, avec le développement des énergies renouvelables. Comme le nucléaire, les énergies renouvelables participent de notre indépendance énergétique, et diminuent notre dépendance aux énergies fossiles. Ma conviction est quil faut poursuivre la diversification de notre bouquet énergétique, par la consolidation dun socle délectricité nucléaire sans cesse plus sûr et plus transparent dun côté, et par laccroissement progressif de la part des énergies renouvelables de lautre.
Avec le Grenelle, nous nous sommes fixés une feuille de route claire, avec lobjectif de 23 % dénergie renouvelable dans notre consommation dénergie en 2020. Cet objectif est supérieur à la moyenne de lobjectif européen, qui est de 20 % en 2020.
Nous avons beaucoup fait pour rendre lengagement du Grenelle réel. Dès 2007, une série de mesures structurantes a en effet été engagée. Je ne les citerai pas toutes. Jen retiendrai trois :
- la première, cest la création du « fonds chaleur ». Doté de 1,2 milliard deuros sur la période 2009-2013, il a permis de 2009 à 2011 le financement de 1638 projets. 1 805 millions deuros dinvestissements auront ainsi été rendus possibles, avec un investissement public à hauteur de 612 millions deuros ;
- la deuxième mesure, ce sont les appels doffres que nous avons lancé dans le domaine électrique : deux appels doffres pour le solaire photovoltaïque et le premier appel doffres éolien offshore. Nous préparons le lancement du 2ème appel doffres éolien offshore. Je citerai aussi lappel doffres biomasse, pour lequel nous retenons deux fois plus de projets que prévu ;
- la troisième mesure, cest le soutien à la R&D. Lobjectif fixé par le Président de la République était la parité de financement entre la recherche dans le nucléaire et la recherche dans les nouvelles technologies hors nucléaire. Cet engagement a été tenu. Nous avons aussi donné une grande impulsion avec les Investissements dAvenir qui consacrent 3,35 milliards deuros aux énergies renouvelables et 1 milliard deuros aux véhicules du futur.
De nouvelles dispositions sont venues poursuivre cet effort en 2011, avec la création de lObservatoire des biocarburants et avec un dispositif complet de soutien à la méthanisation.
Le Gouvernement a donc accordé depuis 2007 aux énergies renouvelables un soutien sans précédent. Par exemple, depuis 2007, léolien installé en France a été multiplié par 4, et le solaire photovoltaïque par plus de 200. Fin 2010, nous étions en avance de + 0,3 % par rapport à notre trajectoire 2020 avec 12,8 % dénergies renouvelables en 2010.
Ce bilan très positif, cest ce que je retiens en priorité du livre blanc du SER. Le livre blanc constate, je le cite, que « la France sest lancée ces dernières années dans un effort sans précédent déquipement utilisant des sources dénergies renouvelables ». Les énergies renouvelables représentent désormais 13 % de la consommation finale, contre 10 % en 2006. Par rapport aux mesures existantes, le livre blanc appelle à leur pérennisation (fonds chaleur, Investissements dAvenir), leur aménagement ou leur renforcement. Nombre de ces mesures, dont nous pouvons effectivement envisager des évolutions, nexistaient tout simplement pas il y a 5 ans.
Le livre blanc témoigne de la volonté de la filière française des énergies renouvelables dasseoir son développement sur la création demplois industriels en France. Je suis heureux de cette évolution. La politique du Gouvernement est très claire : nous souhaitons lier développement des énergies renouvelables et développement de filières industrielles dexcellence.
Je conclurai mes propos en vous fixant deux objectifs : développement industriel en France et compétitivité par rapport aux autres sources dénergie. Car les emplois créés par les filières des énergies renouvelables ne seront réellement des emplois créés quà la condition que les coûts des filières renouvelables rejoignent ceux des autres filières. Dans le cas contraire, le coût de soutien aux énergies renouvelables nuira aux emplois en dehors du secteur de lénergie, en impactant négativement le pouvoir dachat de nos concitoyens comme la compétitivité de nos entreprises. Le rapport Energies 2050, qui me sera remis dans quelques jours par Jacques PERCEBOIS et Claude MANDIL, fournira notamment de premières analyses sur cette question. Je tiens au passage à remercier le SER pour sa participation active à lexercice.
A lavenir, il me semblerait intéressant que les prochaines éditions du livre blanc du SER traitent de la contribution des énergies renouvelables à lensemble de léconomie. Je ne doute pas que vous le ferez puisque le Président Jean-Louis BAL vous a fixé en introduction tout à lheure lobjectif que les investissements dans les énergies renouvelables constituent une rente pour les générations futures comme lest aujourdhui la grande hydraulique.
Jai enfin bien noté, cest assez rare pour être souligné, que vous appeliez à un pilotage fort du développement des filières industrielles renouvelables, partagé entre les professionnels et lEtat. Vous pouvez compter sur lEtat.
Je vous souhaite une excellente journée de travail, au service du développement des énergies renouvelables en France, du développement des emplois industriels en France et de la recherche de la compétitivité des énergies renouvelables.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.enr.fr, le 24 février 2012
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Notre bouquet énergétique comporte désormais deux piliers : lénergie nucléaire et les énergies renouvelables.
Le sens de laction du Gouvernement dans le domaine énergétique, cest la réussite de notre transition énergétique. Cest-à-dire la réduction de notre dépendance aux hydrocarbures et la transition vers une énergie décarbonée. Pour réduire notre dépendance aux hydrocarbures, nous avons besoin defficacité énergétique, dénergies renouvelables et de nucléaire. Ce serait une erreur de confondre transition énergétique et sortie du nucléaire.
Je voudrais vous dire combien jai été frappé par nombre de commentaires suite au rapport de la Cour des Comptes sur le coût du nucléaire. Beaucoup ont dit que cétait « la fin du mythe du nucléaire pas cher ». Or, les faits, cest quil y a trois grandes conclusions dans le rapport de la Cour :
- la première, cest quil ny a pas de coût caché dans le nucléaire ;
- la deuxième, cest quil y a certes des incertitudes, mais que celles-ci ne feraient évoluer que marginalement le coût du nucléaire. Le coût complet du nucléaire névoluerait que de 5 % environ si les charges futures de démantèlement ou de gestion des déchets venaient à doubler. Limpact de l'augmentation des charges de maintenance est quant à lui évalué par la Cour à hauteur de 10 % du coût moyen ;
- la troisième, cest que lélectricité issue de notre parc nucléaire, dont le coût est évalué entre 33,1 et 49,5 euros par megawattheure, est bien, après lhydroélectricité, la source délectricité la plus compétitive. La fermeture anticipée de nos réacteurs, dès lors quelle ne serait pas demandée par lAutorité de sûreté nucléaire, serait donc un gâchis économique.
Depuis 5 ans, la France a engagé une nouvelle étape, avec le développement des énergies renouvelables. Comme le nucléaire, les énergies renouvelables participent de notre indépendance énergétique, et diminuent notre dépendance aux énergies fossiles. Ma conviction est quil faut poursuivre la diversification de notre bouquet énergétique, par la consolidation dun socle délectricité nucléaire sans cesse plus sûr et plus transparent dun côté, et par laccroissement progressif de la part des énergies renouvelables de lautre.
Avec le Grenelle, nous nous sommes fixés une feuille de route claire, avec lobjectif de 23 % dénergie renouvelable dans notre consommation dénergie en 2020. Cet objectif est supérieur à la moyenne de lobjectif européen, qui est de 20 % en 2020.
Nous avons beaucoup fait pour rendre lengagement du Grenelle réel. Dès 2007, une série de mesures structurantes a en effet été engagée. Je ne les citerai pas toutes. Jen retiendrai trois :
- la première, cest la création du « fonds chaleur ». Doté de 1,2 milliard deuros sur la période 2009-2013, il a permis de 2009 à 2011 le financement de 1638 projets. 1 805 millions deuros dinvestissements auront ainsi été rendus possibles, avec un investissement public à hauteur de 612 millions deuros ;
- la deuxième mesure, ce sont les appels doffres que nous avons lancé dans le domaine électrique : deux appels doffres pour le solaire photovoltaïque et le premier appel doffres éolien offshore. Nous préparons le lancement du 2ème appel doffres éolien offshore. Je citerai aussi lappel doffres biomasse, pour lequel nous retenons deux fois plus de projets que prévu ;
- la troisième mesure, cest le soutien à la R&D. Lobjectif fixé par le Président de la République était la parité de financement entre la recherche dans le nucléaire et la recherche dans les nouvelles technologies hors nucléaire. Cet engagement a été tenu. Nous avons aussi donné une grande impulsion avec les Investissements dAvenir qui consacrent 3,35 milliards deuros aux énergies renouvelables et 1 milliard deuros aux véhicules du futur.
De nouvelles dispositions sont venues poursuivre cet effort en 2011, avec la création de lObservatoire des biocarburants et avec un dispositif complet de soutien à la méthanisation.
Le Gouvernement a donc accordé depuis 2007 aux énergies renouvelables un soutien sans précédent. Par exemple, depuis 2007, léolien installé en France a été multiplié par 4, et le solaire photovoltaïque par plus de 200. Fin 2010, nous étions en avance de + 0,3 % par rapport à notre trajectoire 2020 avec 12,8 % dénergies renouvelables en 2010.
Ce bilan très positif, cest ce que je retiens en priorité du livre blanc du SER. Le livre blanc constate, je le cite, que « la France sest lancée ces dernières années dans un effort sans précédent déquipement utilisant des sources dénergies renouvelables ». Les énergies renouvelables représentent désormais 13 % de la consommation finale, contre 10 % en 2006. Par rapport aux mesures existantes, le livre blanc appelle à leur pérennisation (fonds chaleur, Investissements dAvenir), leur aménagement ou leur renforcement. Nombre de ces mesures, dont nous pouvons effectivement envisager des évolutions, nexistaient tout simplement pas il y a 5 ans.
Le livre blanc témoigne de la volonté de la filière française des énergies renouvelables dasseoir son développement sur la création demplois industriels en France. Je suis heureux de cette évolution. La politique du Gouvernement est très claire : nous souhaitons lier développement des énergies renouvelables et développement de filières industrielles dexcellence.
Je conclurai mes propos en vous fixant deux objectifs : développement industriel en France et compétitivité par rapport aux autres sources dénergie. Car les emplois créés par les filières des énergies renouvelables ne seront réellement des emplois créés quà la condition que les coûts des filières renouvelables rejoignent ceux des autres filières. Dans le cas contraire, le coût de soutien aux énergies renouvelables nuira aux emplois en dehors du secteur de lénergie, en impactant négativement le pouvoir dachat de nos concitoyens comme la compétitivité de nos entreprises. Le rapport Energies 2050, qui me sera remis dans quelques jours par Jacques PERCEBOIS et Claude MANDIL, fournira notamment de premières analyses sur cette question. Je tiens au passage à remercier le SER pour sa participation active à lexercice.
A lavenir, il me semblerait intéressant que les prochaines éditions du livre blanc du SER traitent de la contribution des énergies renouvelables à lensemble de léconomie. Je ne doute pas que vous le ferez puisque le Président Jean-Louis BAL vous a fixé en introduction tout à lheure lobjectif que les investissements dans les énergies renouvelables constituent une rente pour les générations futures comme lest aujourdhui la grande hydraulique.
Jai enfin bien noté, cest assez rare pour être souligné, que vous appeliez à un pilotage fort du développement des filières industrielles renouvelables, partagé entre les professionnels et lEtat. Vous pouvez compter sur lEtat.
Je vous souhaite une excellente journée de travail, au service du développement des énergies renouvelables en France, du développement des emplois industriels en France et de la recherche de la compétitivité des énergies renouvelables.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.enr.fr, le 24 février 2012