Texte intégral
Engagée au service du bien commun depuis des années, dans la lutte contre la corruption et les paradis fiscaux, indignée par les injustices et les inégalités sociales, je suis entrée en politique, il y a trois ans, avec Europe Ecologie.
Je ne suis pas née écologiste, je le suis devenue, comme beaucoup dentre vous, prenant conscience des risques que notre mode de développement et de vie fait courir à la planète. Nous sommes aujourdhui les victimes de notre irresponsabilité. Je suis convaincue que la transformation écologique est la réponse aux défis que nous devons affronter : construire un monde plus juste, un mode de développement qui ne laisse personne au bord du chemin, qui mette fin à la fracture entre le Nord et le Sud.
Je nai pas rêvé toute ma vie dêtre candidate à lélection présidentielle, je le suis aujourdhui.
C'est pour un engagement fort.
Je puise dans mon expérience les convictions qui rejoignent celles du mouvement écologiste.
Rendre le monde plus beau et le rendre plus juste sont les deux faces dun même élan.
Lurgence écologique est indissociable du combat contre les inégalités et les lobbies.
Quant à la France et lEurope, elles ont partie liée : les peuples ont tout à gagner à coopérer, à
sunir et à créer ensemble. Je sais dans ma chair lenrichissement que provoque la rencontre entre les cultures.
La politique ma conduit à discuter avec des milliers de Français, dans les quartiers et les campagnes, les petites villes et les grandes métropoles, dans tous les milieux. Jai vu la France qui invente au quotidien lavenir, avec courage et espoir.
Grâce à cette énergie, la transformation écologique peut sortir notre pays de la crise systémique que nous traversons.
Ecologistes, nous prenons la mesure du présent tel quil est.
Nous avons entendu langoisse multiple des Françaises et des Français. Des angoisses sur
lavenir économique de notre pays, face à la montée rapide du chômage et la précarité des emplois, et devant les insécurités du quotidien ; des inquiétudes pour le devenir de nos enfants.
Les Françaises et les Français sont confrontés à un immense désarroi face aux changements
du monde et aux atteintes à lenvironnement, ici, à notre porte, comme à léchelle globale. Nous sentons monter des menaces inédites pour notre santé. Nous sommes perturbés par les
soubresauts climatiques et redoutons leur aggravation.
Les Françaises et les Français sont en perte de repères. Qui commande, se demande-t-on ? La
politique a-t-elle encore quelque prise sur les événements, face aux forces déshumanisées de la finance ? Comment accepter la violence des inégalités, les dérapages et les abus, limmoralité triomphante ? Jentends encore lindignation devant tant de mauvais coups portés, dans notre pays, à léthique républicaine et tout simplement à la démocratie. Avec vous, je malarme des périls qui planent sur lEurope, notre précieuse Europe. Elle nous a apporté plus de soixante ans de paix - le plus cher de tous les biens communs. Elle a permis que sécrive la page la plus heureuse de notre Histoire. Jaime lEurope. Je la veux forte et active. Je souhaite que sa voix soit à nouveau respectée et quelle contribue à résoudre les dérèglements du monde. Or, elle est aujourdhui reniée par une partie de nos compatriotes, divisée sur de grands sujets qui détermineront notre avenir. LEurope est mal en point. Je veux qu'elle devienne une puissance politique et un espace démocratique.
En réponse à ces angoisses et à ces menaces, en riposte au pessimisme, nous voulons relever la tête. Il est bon de sindigner, il faut surtout balayer fatalisme et désespérance.
Nous voulons ouvrir la porte de lavenir, car nous en avons la conviction : lécologie, cest la solution.
Lécologie politique nest pas une démarche magique. Elle nest ni incantatoire, ni sans efforts. Elle ne propose pas une sortie de crise annoncée à la cantonade... comme le mythique retour à la croissance.
Nous ne traversons pas une crise passagère, nous vivons une étape de lépuisement dun système.
Ce quil faut dès lors à la France, cest plus quune alternance politique, cest plus même quune alternative : il lui faut un projet pour ce siècle. Nous proposons un nouveau cours pour la société qui est la nôtre : une politique de civilisation pour fonder une société où il devienne possible de vivre mieux face aux quatre grands défis :
- les ressources naturelles sépuisent à force de pillages et de gaspillages. Elles vont être rares
et chères. Nous ferons le choix de modèles économiques et de comportements respectueux, sobres, de nouveau en accord avec la nature, assurant de meilleures conditions de survie aux générations futures. La conversion écologique façonnera en ce sens une économie plus robuste, plus riche en emplois, comportant de nouvelles activités industrielles, une agriculture plus soucieuse de notre souveraineté alimentaire et de notre santé, une urbanisation maîtrisée, une situation énergétique équilibrée, se préparant à tourner la page des combustibles fossiles et ayant engagé la sortie et la relève du nucléaire ;
- les atteintes à lenvironnement et à la santé seront de moins en moins tolérées. Nous pouvons construire ensemble, de manière diversifiée et décentralisée, des modes de vie qui soient porteurs de précaution et dharmonie, qui réduisent notre empreinte sur la planète et sur latmosphère, atténuant les risques qui pèsent sur nous-mêmes et nos enfants ;
- inégalités et discriminations ne cessent de samplifier. Faisons de légalité une réalité concrète ! Partageons les pouvoirs en construisant une VIème République où les pouvoirs soient décentralisés, et où les citoyens auront un pouvoir effectif. Cet équilibre nouveau ne nuira pas à laffirmation dun Etat fédéral, ferme et juste, suffisamment fort, en particulier, pour assurer la soutenabilité de nos finances publiques ;
- si la mondialisation suit son cours débridé, la fracture fera naître de lourds conflits. Ces événements probables laissent présager des famines, des guerres, lintensification des courants de migration. Je veux emmener la France et lEurope vers une solidarité active, notamment avec le Sud, aux antipodes des perversions de la Françafrique.
Je veux oeuvrer en faveur de la démilitarisation, notamment nucléaire, et d'une gouvernance
multilatérale renforcée, adossée aux Nations Unies. Et nous agirons pour que le prochain Sommet de la Terre de Rio +20 soit un succès.
Le projet que je porte, celui des écologistes, est un projet de réconciliation. Après un quinquennat de division, de fragmentation de la société, il est temps de réconcilier. Réconcilier les Françaises et les Français entre eux, en refusant les politiques du tous contre tous. Réconcilier la France avec la nature et lenvironnement. Réconcilier la France avec lEurope, parce que cest à cette échelle que se dessine une possible sortie de crise. Réconcilier enfin les Françaises et les Français avec lavenir par une transition écologique qui
prépare le monde de demain.
La mutation qui sannonce, il nous faut la conduire et non pas la subir. Faisons en sorte que les bouleversements qui pointent à lhorizon deviennent des opportunités.
Contribuons, avec une ambition raisonnable et une détermination farouche, à bâtir la société davenir dont je trace ici les contours, avec vous.
Protégeons la planète, construisons lavenir
Lutter contre la corruption, lever le secret bancaire, sattaquer aux paradis fiscaux
Laccaparement des richesses rime souvent avec celui des ressources. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Cest lorsque que les ressources naturelles sont détournées au profit de quelques-uns que les équilibres planétaires sont menacés.
Remettre la finance à sa place, cest donner un cours nouveau à notre planète en libérant des
ressources pour la transition écologique et en mettant fin à linjustice planétaire qui prive les pays du Sud de la possibilité dun véritable développement. Mes combats pour la levée du secret bancaire, contre les paradis fiscaux, la fin de la corruption sont les combats des écologistes depuis de longues années.
Ils les ont menés dans les collectivités locales, nous les mènerons en France, en Europe et dans le monde.
1 Pour en finir avec le secret bancaire et lévasion fiscale, toutes les institutions financières qui opèrent en France et qui ouvrent un compte à une Française ou un Français, nimporte où dans le monde, devront en informer ladministration fiscale. Une disposition semblable a été votée aux États-Unis, qui sappliquera dès 2013 aux citoyennes et citoyens américains.
2 Seules les banques qui nopèrent plus dans les paradis fiscaux garderont leur licence bancaire. Cette licence, octroyée par lEtat, donne le droit de vendre des services bancaires.
3 La France pèsera de tout son poids pour linstauration dune vraie taxe sur les transactions financières au sein de lUnion européenne, en commençant par la zone euro.
4 Les banques disposent dune garantie de lEtat pour les dépôts des épargnants allant jusquà 100 000 euros par personne. La garantie publique sera réservée aux banques nexerçant pas dactivités spéculatives sur les marchés financiers, de sorte que les contribuables ne soient plus les assureurs des activités financières à haut risque.
5 Pour remettre la finance au service de léconomie réelle, un pôle dinvestissement public sera constitué autour de la Caisse des Dépôts et Consignations et dOSEO. Il financera les projets de transition écologique, en particulier ceux des petites entreprises et de léconomie sociale et solidaire, grâce au déploiement dun livret Vert.
Ni nucléaire, ni effet de serre : engageons la transition énergétique
Nous devons être mis à labri des risques nucléaire et climatique. Malgré laccumulation des évidences du dérèglement du climat, la France sest détournée de lurgence climatique en ne prenant plus aucune initiative européenne et internationale denvergure. Malgré Tchernoybyl et Fukushima, notre classe politique persiste dans son aveuglement vis-à-vis du nucléaire, alors même que les mythes seffondrent : les mythes du nucléaire sûr, de lindépendance énergétique, du nucléaire bon marché. Pour protéger les Françaises et les Français de la hausse des prix de lélectricité nucléaire, du pétrole ou du gaz, il faut leur permettre de réduire leur consommation dénergie, dans lhabitat comme dans les transports. Il faut engager notre pays sur la voie dun mix énergétique 100 % renouvelable, en démultipliant ce que les élus écologistes font déjà sur le terrain, et en faisant des territoires et des PME les fers de lance de la transition énergétique.
1 Réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre dici 2020, par rapport à 1990, pour limiter le réchauffement de la planète sous les 2°C. Engager tous les territoires et les secteurs d'acitivités, en commençant par l'agriculture, à anticiper et à sadapter dès à présent aux changement climatiques.
2 Organiser la sortie du nucléaire en 20 ans. Créer un pôle dexcellence industrielle en matière de gestion des déchets et de démantèlement des centrales, pour maintenir ainsi les emplois dans la filière.
3 Faire de la France un leader industriel des énergies renouvelables, en produisant 40 % de notre énergie par des sources renouvelables dès 2020 (hors carburant).
4 Rénover un million de logements par an, dici 2020, au niveau «basse consommation dénergie », en commençant par ceux dans lesquels vivent les huit millions de personnes en situation de précarité énergétique. Les bâtiments publics seront tous rénovés dici 2030. Ce plan permettra la création de 400 000 emplois dici 2020 dans le secteur du BTP.
5 Investir quatre milliards deuros par an dans les transports alternatifs à la voiture et au camion, en commençant par améliorer la qualité et loffre de trains sur le réseau ferré local, et en développant le fret ferroviaire.
Préserver la nature et les paysages
La nature, les rivières, le littoral et les forêts sont accablés par les pollutions de toutes sortes. Pourtant, cest de cette nature dont nous dépendons : médicaments, aliments, matériaux de construction... 40 % de léconomie mondiale repose sur les services rendus par la nature. Réconcilier lhumanité avec son environnement, avec la nature, est au cur de la démarche des écologistes. Il est temps de penser un nouveau modèle de développement dans lequel biodiversité et économie ne sopposeraient pas mais se renforceraient mutuellement pour se compléter. Il est temps pour la France dassurer la préservation des aires naturelles remarquables et ordinaires, de rénover sa politique de la mer, de relancer la gestion écologique de la forêt. En plus de linstauration de léco-conditionnalité des aides publiques,
ces nouvelles pratiques trouveront leur traduction dans la Charte de lEnvironnement par lintroduction dun nouveau principe : le principe de non régression.
1 Lancer un plan national déducation à la préservation de la nature pour systématiser lenseignement des sciences de la nature à tous les niveaux, de lécole primaire aux formations professionnelles. Dès la rentrée 2012, chaque enfant de primaire bénéficiera dune animation ou dune sortie nature par le biais dun partenariat renforcé entre lEtat et les associations de protection de lenvironnement.
2 Mettre en oeuvre un grand chantier de remise en nature du territoire : opposabilité des trames vertes et bleues, renaturation des grands fleuves (Rhône, Loire, Seine et Rhin), rétablissement de la perméabilité des grandes infrastructures linéaires aux flux biologiques.
3 Organiser une Conférence nationale de protection du littoral, des estuaires et de la montagne, qui devra aboutir au renforcement des dispositifs actuels. Il sagira en particulier de limiter lartificialisation, de préserver les espaces naturels et agricoles, de renforcer la surveillance et la prévention des pollutions dorigine agricole dans les estuaires et les baies.
4 Promouvoir la forêt française dans ses fonctions écologiques, paysagères, sociales et économiques. Pour ce faire, lOffice National des Forêts rompra avec sa dérive commerciale et verra ses missions de service public garanties.
5 Définir un nouveau statut de lanimal : la loi sera modifiée pour agir contre le trafic danimaux et pour favoriser le bien-être de ces derniers, quils soient domestiques ou non, dans toutes les politiques sectorielles : transport, élevage, abattage, animaleries, cirques, etc. La législation sur la chasse évoluera pour introduire le respect de lanimal et la bonne santé des populations despèces.
Une loi durgence écologique pour lexcellence environnementale
Le Grenelle de lEnvironnement a fait du bien à la démocratie, car il a mis lenjeu environnemental au coeur du débat politique. Mais il a été trahi, par la mise en projet ou en chantier de grandes infrastructures : planification de 1000 km de nouvelles routes, grand contournement Ouest de Strasbourg, construction de laéroport de Notre-Dame-des- Landes... Nicolas Sarkozy a résumé lui-même son bilan environnemental. Lenvironnement, ça commence à bien faire. Il faut reprendre la marche stoppée par l??actuel gouvernement et dès 2012 proposer au Parlement une loi durgence écologique qui remettra la France sur les rails de lexcellence environnementale. Elle devra notamment comprendre les mesures suivantes.
1 Un objectif Triple zéro : zéro OGM, zéro gaz de schiste, zéro autoroute supplémentaire (incluant les grands contournements des agglomérations).
2 Un moratoire sur lensemble des grands projets pharaoniques. Des évaluations permettront de les revisiter ou de les abandonner, à commencer par laéroport de Notre-Dame-des-Landes.
3 Lobjectif zéro artificialisation nette du territoire dici 2025. Un observatoire de la consommation foncière publiera chaque année les chiffres de lartificialisation, et une fiscalité spécifique sera créée.
4 Le développement dune nouvelle politique de la mer. Cette politique portera la protection sociale des marins, la sécurité maritime, la création dun corps européen de garde-côtes, la promotion de nouveaux navires plus sûrs et plus économes en énergie, ou encore la promotion du cabotage. Dautre part, pour restaurer les ressources halieutiques, des « contrats territoriaux de pêche durable » seront lancés avec les pêcheurs, un label public pêche durable sera créé, et laquaculture durable sera soutenue.
5 La refonte de la législation sur les déchets, avec un plan de fermeture progressive des incinérateurs, à mesure de la montée en puissance des filières alternatives. Le suivi des déchets de construction sera mis en oeuvre pour garantir leur tri et leur recyclage.
Améliorer notre quotidien avec la transition écologique
Créer un million demplois de proximité et de qualité
Lavenir, cest la transition écologique. Des énergies renouvelables, des bâtiments performants sur le plan thermique, des véhicules et des équipements basse consommation, une agriculture paysanne et une pêche durable. La France ne doit pas rater la nouvelle révolution industrielle écologique.
Lavenir, cest aussi le vivre mieux : crèches, aide aux personnes dépendantes, lutte contre
le mal-logement qui touche dabord les familles monoparentales. Les forces vives de cette
transition, créatrice dun million demplois à lhorizon 2020, sont les petites et moyennes entreprises, innovantes et ancrées dans leur territoire. Ce sont les acteurs de léconomie sociale et solidaire. Cest la relocalisation de léconomie.
Au-delà de la création demplois, il sagit aussi dassurer leur qualité. Cela appelle la lutte contre les nouvelles pénibilités au travail, et la protection des salariés contre lexposition aux substances cancérigènes ou au stress. En particulier, il sera mis fin au scandale des victimes de lamiante obligées de rembourser une partie de leurs indemnités.
1 Un Pacte pour les PME réorientera le soutien à linnovation vers les PME, modulera le soutien public pour favoriser les entreprises qui contribuent à la transition écologique, et leur donnera un accès prioritaire aux marchés publics via lélaboration dun Small Business Act à la française.
2 LÉtat prendra un engagement national pour léconomie sociale et solidaire (ESS). LESS sera dotée dune loi-cadre et de Fonds régionaux éthiques. Le droit sera réformé pour obliger les actionnaires qui ferment un site à le mettre en vente pour favoriser la reprise de lactivité, avec priorité pour les salariés.
3 La formation est au coeur de la transition écologique. À terme, chacune et chacun bénéficiera, après 16 ans, dun crédit de 8 années de formation tout au long de la vie.
4 Une Conférence nationale sur la réduction du temps de travail sera organisée dès les premiers mois de la mandature. Deux mesures prioritaires y seront proposées : la suppression des exonérations sur les heures supplémentaires ; le départ à la retraite à 60 ans, sans décote, et la possibilité pour les personnes ayant exercé des métiers pénibles de partir avant cet âge.
5 Un plan d'action contre la souffrance au travail sera lancé. Il renforcera la démocratie du travail et le pouvoir des institutions représentatives du personnel, créera un service public national de la santé au travail et assurera la réparation intégrale des accidents du travail et des maladies professionnelles. Les entreprises donneuses dordre et les maisons mères seront tenues responsables des dommages économiques, sociaux et environnementaux de leurs sous-traitants et de leurs filiales, en France comme à l'étranger. Les droits civil, pénal et commercial seront modifiés en ce sens.
Garantir un revenu décent, réduire les factures, redonner du pouvoir dachat
Logement, énergie, automobile : ces dépenses pèsent de plus en plus lourd dans le budget
des ménages. Mes propositions sefforcent de répondre à cette dégradation du pouvoir dachat : encadrement des loyers, rénovation thermique des logements, développement des transports alternatifs à la voiture individuelle. Les Françaises et les Français bénéficiaires économiseront
léquivalent dun mois de salaire. Le passage dune société du jetable à une société durable permettra également de lutter contre le gaspillage organisé, à limage de ces produits qui tombent en panne juste après la fin de leur garantie. Ce nest pas le choix des écologistes : l'avenir est à la soutenabilité, lavenir est à la solidarité. Une société moderne ne saurait condamner une partie de sa population à la pauvreté et à la précarité.
1 Une tarification progressive de l'électricité, du gaz et de l'eau pour garantir à toutes et tous l'accès élémentaire à ces biens, favoriser les économies tout en décourageant le gaspillage.
2 Une stratégie nationale contre le gaspilage : extension du système de bonus-malus aux produits électroménagers, allongement de la garantie des produits, soutien au secteur de la réparation, etc.
3 La lutte contre le surendettement, avec l'interdiction de la publicité pour les crédits à la consommation, le plafonnement des taux pratiqués, et la possibilité pour une personne de se déclarer en faillite.
4 Laugmentation de 50 % de tous les minima sociaux pendant le quinquennat, à commencer par l'Allocation aux adultes handicapés.
5 La suppression de tous les dispositifs incitant au travail précaire et au temps partiel subi, qui affectent essentiellement les femmes. Une entreprise qui emploie un salarié quelques heures par semaine devra majorer chaque heure travaillée dune prime salariale.
Santé : prévenir dabord
Cancer, diabète, maladies cardio-vasculaires Lexplosion du nombre de maladies chroniques est liée aux diverses dégradations de notre environnement et de nos conditions de vie. Cest la quatrième crise écologique, avec celle du climat, de lénergie et de la biodiversité. Mal-bouffe, utilisation intensive de pesticides et de perturbateurs endocriniens,
pollution de lair dans les grandes villes, pollution électromagnétique, stress et souffrance psychique : les facteurs environnementaux qui pèsent sur notre santé sont de plus en plus lourds. Il est temps de mettre en place une politique de santé face à ces risques nouveaux, sans relâcher le combat face aux épidémies comme celle du SIDA. La logique de prévention doit primer. Cest un véritable changement de paradigme pour notre pays actuellement soumis à lindustrie du médicament, qui en consomme beaucoup plus que ses voisins et les achète souvent beaucoup plus chers.
1 1 % du budget de la santé sera dédié à la politique de prévention et un Institut national de recherche en santé environnementale sera créé.
2 Le seuil légal d'exposition aux pollutions électromagnétiques sera réduit et des plans dactions locaux mis en place pour lutter contre la pollution de lair.
3 La logique de fixation des prix des médicaments et de mise sur le marché repose moins sur l'intérêt thérapeutique que sur lintérêt économique des laboratoires. C'est par la sortie de la confusion entre lexpertise technique et les intérêts industriels du médicament, par la transparence, que la France diminuera sa surconsommation de médicaments et fera baisser les prix.
4 Pour assurer laccès aux soins de premiers recours sur lensemble du territoire, des maisons de la santé et de lautonomie seront créées, regroupant médecins et professions de soins, et comportant un service déducation pour la santé et la santé environnementale.
5 A linverse dune politique de santé mentale qui assimile psychiatrie et répression, la prévention non stigmatisante sera développée, comme les alternatives à lhospitalisation et la politique de secteur. La loi du 5 juillet 2011, qui instaure des soins sans consentement à domicile, sera abrogée.
Un toit, cest un droit
Nos métropoles ne cessent de grandir. Elles empiètent sur les terres agricoles et nous obligent à passer des heures dans les transports. Il est temps de mettre en oeuvre la ville dense et écologique, de réguler le foncier, de préserver les espaces verts. Dans le même temps, le droit
au logement nest toujours pas assuré. Se loger, cest pourtant un droit constitutionnel. Cest parce que le logement nest pas un bien comme un autre que la puissance publique a vocation à intervenir pour réguler le marché. Contre le mal-logement, et pour que chacun vive dignement, nos objectifs sont clairs. Il faut rénover tous les logements, en 40 ans, pour mettre un terme définitivement à la précarité énergétique dont souffrent huit millions de Françaises et de Français. Il faut aussi encadrer et construire. En urgence, nous devons agir pour toutes celles et ceux qui nont pas de toit.
1 Poser un moratoire de 3 ans sur les augmentations de loyers, le temps de mettre en place un miroir des loyers, comme en Allemagne. Lors dune première location, le loyer devra saligner sur les prix en vigueur dans le voisinage. Lors dun changement de locataire, lévolution du loyer ne pourra excéder celle du voisinage. Ce système conduira à baisser les loyers jusquà 20 % dans les zones où le marché sest emballé, comme à Paris.
2 Le prochain quinquennat doit commencer par un décret simple : linterdiction des expulsions locatives sans solution de relogement. Les propriétaires auront une garantie contre les impayés de loyers.
3 Construire chaque année 500 000 logements, à basse consommation d'énergie, dont 160 000 logements vraiment sociaux. Nous renforcerons les exigences et les sanctions de la loi SRU, passant à 25 % de logements sociaux dans les communes, et même à 30 % en Île-de-France. Le préfet se substituera aux maires dans l'illégalité et réquisitionnera les terrains, bâtiments et logements laissés à labandon dans les villes, pour en faire des logements. Par ailleurs, la taxe sur les logements vacants sera augmentée et appliquée aux bureaux.
4 Adopter une loi foncière pour enrayer l'étalement urbain et garantir la mixité sociale et fonctionnelle : lobjectif est de valoriser les espaces naturels, agricoles et boisés, en lien avec des territoires urbains équilibrés entre logements, activités et loisirs. Pour ce faire, les politiques du logement et de lurbanisme ne seront plus menées au niveau de chaque commune mais à léchelle des agglomérations.
5 Favoriser les coopératives dhabitants, ainsi que tous les projets qui dessinent un logement non-spéculatif ou une réappropriation de la ville par les habitants.
Une agriculture paysanne pour une bonne alimentation
En un demi-siècle, les lobbies de lagro-alimentaire ont rendu notre nourriture trop grasse,
trop salée, trop sucrée. Les enfants, matraqués par la publicité, prennent de plus en plus tôt des habitudes de mal-bouffe.
De leur côté, des agricultrices et des agriculteurs deviennent malades des pesticides, et celles
et ceux qui veulent se lancer dans lagro-écologie peinent à trouver des terres. Sous prétexte
de nourrir le monde, lEurope empêche les cultures vivrières de se développer dans des pays du Sud. Dans le même temps, ses importations accélèrent la déforestation et la crise climatique. Il est temps pour la France dadopter un nouveau modèle agricole et de défendre en Europe une Politique Agricole Commune permettant laccès à une alimentation saine et diversifiée, accessible à toutes et tous, produite par des paysans plus nombreux, équitablement
rémunérés, et travaillant dans un environnement préservé.
1 Une alimentation saine passe par le développement de l'agriculture biologique, dans le cadre de la conversion générale vers lagro-écologie. Sur le modèle de la loi SRU, les collectivités seront incitées à convertir au minimum 20 % de leurs surfaces agricoles utiles à l'agriculture biologique d'ici la fin du quinquennat. L'objectif doit être de permettre, dans un premier temps, une alimentation 100 % bio dans les cantines de nos enfants, pour les crèches et les maternelles dici la fin du quinquennat.
2 Un plan national de prévention de l'obésité sera élaboré : les seuils de qualité pour l'agroalimentaire seront renforcés, la publicité encadrée. Une campagne permanente dinformation et de sensibilisation à léquilibre alimentaire et à lactivité physique sera entreprise.
3 Lobjectif de réduction de 50 % des pesticides dici 2018, issu du Grenelle de lenvironnement, deviendra prioritaire. Mais il ne peut sagir que dune étape. Lhorizon que lon doit se fixer, pour et avec les agriculteurs, cest la sortie des pesticides en une génération.
4 Pour mener une vraie politique de développement territorial agricole en faveur de lemploi, de lenvironnement, des productions de qualité et des circuits courts, une réforme foncière doit être engagée. La priorité ne sera plus donnée à l'agrandissement et à l'hyper-industrialisation. Lartificialisation des terres agricoles sera fiscalement découragée.
5 La France portera au sein de lOMC le droit inaliénable des peuples à produire leur propre alimentation, par une protection efficace contre le « dumping » à l'export de nombreux pays industrialisés et émergents, et contre la privatisation des semences. Elle promouvra une régulation internationale permettant de protéger les agriculteurs et les consommateurs de la spéculation et de la volatilité des prix.
Une fiscalité plus simple, plus juste, plus écologique
Notre système fiscal est injuste : grâce aux niches et aux cadeaux fiscaux, les personnes les plus riches paient, en proportion de leur revenu, moins dimpôts que les classes moyennes, et les grandes entreprises moins dimpôts que les PME. Dans le même temps, l'État continue à dépenser des milliards pour subventionner la pollution et n'applique toujours pas le principe pollueur-payeur, qui demeure pourtant un puissant levier de la transformation écologique de l'économie. La France fait aujourd'hui partie des mauvais élèves de l'Europe en matière de fiscalité écologique. Elle doit devenir demain la référence sur ces questions.
1 Établissement dune contribution climat-énergie. 50 % de son produit sera utilisé pour financer des investissements publics écologiques (transports collectifs, services publics locaux de la maîtrise de l'énergie, etc.). Le reste sera redistribué sous forme de chèque vert aux Françaises et aux Français les moins favorisés.
2 Instauration de la bio-conditionnalité des aides publiques : aucune subvention ne pourra être versée pour des projets contraires aux objectifs environnementaux. Les dépenses publiques considérées néfastes pour l'environnement seront progressivement supprimées (exonération de la TVA sur le kérosène, TVA à taux réduit sur les pesticides, etc).
3 Établissement dun impôt sur le revenu individualisé, facteur dégalité femmes-hommes, remplacement du quotient familial par un crédit dimpôt forfaitaire, pour plus de solidarité tout en préservant les classes moyennes, et prélèvement à la source.
4 Fusion de l'impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée (CSG). Instauration de deux nouvelles tranches : une imposition au taux de 60 % au-delà de 100 000 euros, et de 70 % au delà de 500 000 euros.
5 Pour limiter loptimisation fiscale, établissement dun impôt plancher sur les sociétés pour les multinationales de droit français, à hauteur de 17 % de leur bénéfice brut.
Une Europe fédérale, un monde plus juste
LEurope est lhorizon politique essentiel, léchelon pertinent pour laction. LUnion européenne doit cependant changer de cap et renforcer son intégration politique. 50 ans après la constitution du marché commun, lEurope politique doit enfin émerger pour reconstruire la souveraineté citoyenne face aux marchés. En ces temps dinterdépendance et de mondialisation, elle doit être le remède à limpuissance politique. Mais lavenir ne saurait être cette Europe des gouvernements qui a échoué. La guerre des egos nationalistes a encouragé la concurrence fiscale et sociale plutôt que lharmonisation, elle a affaibli la réponse collective à la crise, elle a empêché ladaptation de lEurope à la nouvelle donne écologique.
1 La France proposera de lancer un nouveau processus constituant permettant de doter lEurope dune Constitution digne de ce nom cest-à-dire dun texte court et compréhensible par toutes et tous, rappelant les valeurs et les projets qui unissent les Européens, et faisant progresser lEurope vers le fédéralisme. Ce texte tirera sa légitimité de sa ratification par un référendum européen.
2 Les questions européennes seront extraites du domaine des Affaires étrangères. Une fonction de Vice-Premier ministre chargé des questions européennes sera créée, avec une autorité transversale. Le contrôle du Parlement sur les questions européennes sera renforcé.
3 Le Pacte de Stabilité, devenu un Pacte daustérité qui nous enfonce dans la crise, sera remplacé par un Pacte de Développement Écologique et Social. Il comprendra des objectifs financiers, sociaux et environnementaux, et un grand plan dinvestissement dans la transition écologique, avec le soutien de la BCE. Il comportera notamment la mise en place d'une Communauté européenne des énergies renouvelables.
4 La France défendra la mutualisation partielle des dettes publiques des États grâce à des euro-bonds, de manière à contrer la spéculation sur les marchés financiers et à assurer une solidarité entre les Européens. Elle sengagera avec les États membres de lUnion qui le souhaitent à harmoniser limpôt sur les entreprises et le capital afin déviter les délocalisations fiscales.
5 La France soutiendra linstauration dune préférence sociale et environnementale aux frontières de l'Europe : les produits entrants sur le marché commun devront respecter les normes environnementales et les normes sociales internationales de lOrganisation Internationale du Travail.
En finir avec la fracture Nord-Sud et la Françafrique
Après l'échec du Sommet de Copenhague, la France sest mise en retrait dans les négociations
internationales sur le climat : le Sommet de Rio +20 doit être l'occasion d'un engagement déterminé pour que soient adoptées des règles environnementales contraignantes à l'échelle internationale. Parallèlement, lalignement de la France sur la politique américaine et le caractère erratique de sa politique étrangère ont changé limage de notre pays dans le monde : la France doit redevenir un acteur majeur de la paix et de la coopération internationale, et non un «sous-gendarme » dans ses zones dinfluence, en Afrique noire ou au Maghreb.
Il ny aura pas dEurope politique sans une Europe de la défense assumée, avec des moyens correspondant à ses besoins. Cest pourquoi la défense française sera réorganisée en la fondant dans une force de défense européenne, sur le principe du désarmement et sur la sortie progressive et maîtrisée du nucléaire militaire.
1 Laide publique au développement devra atteindre 1 % du PIB dici
la fin du quinquennat, et une loi sur la coopération solidaire sera
proposée pour contrôler les finalités et lefficacité de laide.
2 La France défendra une nouvelle architecture de la gouvernance
mondiale avec la réforme du Conseil de sécurité de lONU - fin
du droit de véto, siège européen - et la création dune Organisation
mondiale de lenvironnement dont les normes contraignantes
seront supérieures à celles de lOrganisation mondiale du commerce.
3 La France retirera ses troupes dAfghanistan dici fin 2012, et
engagera un plan de reconstruction et de réparation de guerre dans le
cadre dune conférence régionale. Elle démantèlera ses bases militaires
à létranger et soutiendra la reconnaissance de lÉtat de Palestine.
4 Les Affaires étrangères quitteront le domaine réservé du Président
de la République, au profit du Parlement. Cela passera en particulier
par la dissolution de la cellule Afrique de lÉlysée.
5 Pour améliorer la sécurité internationale, la France doit faire des
propositions diplomatiques et technologiques ambitieuses afin de progresser
vers lobjectif dun monde dénucléarisé. Pour enclencher un
cercle vertueux de désarmement multilatéral, elle doit arrêter
les programmes de modernisation de son armement nucléaire
et de ses vecteurs. La France lèvera par ailleurs le secret défense
sur les essais nucléaires en Algérie et en Polynésie et leurs conséquences
sur les populations et l'environnement. La loi dindemnisation
des victimes des essais nucléaires français deviendra effective.
Une France ouverte et cosmopolite
À chaque campagne électorale, la tentative dexalter le sentiment national sur le dos de létranger et den faire le bouc émissaire de la colère sociale revient. Cette perversion est portée aujourd'hui au sommet de lÉtat par le ministre de l'Intérieur, porte-parole du Président de la République, dans une course à lextrême droite. Lobsession gouvernementale des objectifs chiffrés dexpulsion, de la diminution de limmigration régulière et du nombre de naturalisations doit cesser. Le respect des droits des étrangers est un baromètre de notre santé démocratique. À cette fin, la France doit renouer avec son aspiration, celle du pays des droits humains, celle dune terre d'accueil, de mobilité et denrichissement mutuel.
1 Les questions migratoires ne seront plus dépendantes du Ministère de l'Intérieur. Les Ministères de la Justice, des Affaires étrangères, de l'Emploi et des Affaires sociales auront ensemble compétence sur les questions de l'asile, de limmigration et des naturalisations. Les droits à vivre en famille, à la vie privée et aux soins médicaux seront pleinement respectés, comme le prévoient les principes généraux du droit français et les conventions internationales ratifiées par notre pays.
2 Il sera mis fin à larbitraire de la régularisation des sans-papiers par le recours à des critères objectifs tels que la présence sur le territoire depuis plus de 5 ans, la scolarisation dun enfant ou encore le fait davoir un travail.
3 Le placement en centre de rétention ne sera plus la règle mais lexception. Il aura lieu seulement en cas de menace à l'ordre public ou de fort soupçon de délit de fuite. Les enfants, femmes enceintes, et personnes vulnérables ne devront en aucun cas y être assignés. Les pouvoirs dintervention et de contrôle des associations dans les centres de rétention seront étendus.
4 Les nombreux obstacles financiers et administratifs imposés aux étudiants étrangers seront levés. Leurs premières expériences professionnelles en France seront favorisées.
5 Le droit de vote sera accordé aux étrangers non communautaires qui résident depuis 5 ans en France. La liste des emplois dont sont exclus les étrangers sera réduite suivant les préconisations de la HALDE.
Une République Exemplaire
Garantir les libertés publiques
Le devoir de lÉtat est de défendre la société contre toutes les formes de délinquance, quil sagisse des atteintes aux personnes et aux biens, de la criminalité financière et de labus de biens sociaux, ou de cette corruption qui mine les institutions de la République. Une politique de sécurité efficace appelle lindépendance de la justice. Protéger la société cest aussi identifier les facteurs dinsécurité pour mieux les combattre. Aujourdhui, lÉtat ne remplit pas ses missions : il a abandonné le terrain de la prévention, de la dissuasion et de la réinsertion pour celui de la seule répression, masquant son inefficacité sous une politique du chiffre que dénoncent les policiers eux-mêmes. À lheure du partage et de la coopération, il a pris le chemin de la censure avec Hadopi.
1 Labrogation de la loi Hadopi et la légalisation du partage non marchand se feront en organisant dans le même temps le soutien à la création. Une contribution de lordre dun milliard deuros, à laquelle participeront les internautes à la hauteur de leurs moyens et les fournisseurs d'accès à Internet, sera instaurée pour soutenir la création. À lexact opposé dACTA, l'usage des standards ouverts et des logiciels libres sera généralisé, ainsi que la promotion de l'innovation ouverte.
2 Le Conseil supérieur de la magistrature sera le garant de l'indépendance des magistrats du siège et du parquet. Il fera des propositions pour les nominations des magistrats du siège à la Cour de cassation, pour celles de premier président de Cour d'appel et de président de Tribunal de Grande Instance. Tous les autres magistrats seront nommés sur son avis conforme. Il statuera comme conseil de discipline des magistrats.
3 Les peines plancher, la rétention de sûreté et les lois LOPPSI 1 et 2 seront abrogées. Le code pénal sera nettoyé des lois répressives à visée médiatique. Les missions et les moyens de la Protection judiciaire de la jeunesse seront renforcés, tout comme lordonnance de 1945 sur
la justice des mineurs. La police sera déconcentrée et re-territorialisée, afin de la rendre plus proche du citoyen, tout en renforçant les offices centraux de lutte contre la grande criminalité.
4 Les moyens législatifs, réglementaires et financiers des pôles judiciaires et policiers chargés de traquer la délinquance financière, environnementale et le crime organisé seront renforcés. Afin d'assécher les réseaux de trafiquants, lusage du cannabis sera légalisé et encadré, et son commerce sera réglementé.
5 Pour lutter contre les conflits dintérêt, sera garantie la transparence des rémunérations et des déclarations dintérêt des élus, ministres et membres de cabinet, magistrats, fonctions de direction dans lÉtat et les entreprises du secteur public, ainsi que des experts consultés par
des organismes dÉtat. Les règles de prévention des conflits dintérêt dans le passage du public au secteur privé seront renforcées. La peine pour les élus condamnés pour corruption sera portée à 10 ans dinéligibilité.
Une VIème république
Notre société souffre dun déficit démocratique : une grande partie de la population ne se sent plus représentée et se détourne de la vie démocratique. Les valeurs de la République sont bafouées par ceux qui nous gouvernent, les citoyennes et les citoyens nont plus confiance dans leurs institutions. La République doit leur être rendue, et lintérêt général défendu contre les lobbies. La République pour toutes et tous, cest aussi celle qui respecte les droits des peuples qui composent la France, et assure un développement solidaire des territoires. Elle entend mettre un terme aux privilèges comme celui qui fait aujourdhui du président de la
République un injusticiable, renforcer le rôle des citoyennes et citoyens et reconnaître celui de la société civile.
1 Létablissement dun vrai régime parlementaire comme dans les autres pays de lUnion européenne : le Président ou la Présidente sera garant du bien commun et du long terme, laissant toute sa place à son ou sa Premier ministre et à un Parlement aux pouvoirs dinitiative
et dinvestigation revalorisés. Il ne sera plus membre de droit du Conseil constitutionnel, dont le mode de désignation des membres sera plus largement rénové. Il sera mis fin à limpunité présidentielle.
2 Une représentation démocratique à limage de la société : généralisation de la proportionnelle à toutes les élections, parité effective, mandat unique et limitation du cumul des mandats dans le temps, reconnaissance du vote blanc.
3 Le Conseil économique, social et environnemental, rénové et transformé en Chambre du long terme, pourra soumettre au Parlement des propositions de loi liées au long terme, et demander une nouvelle délibération de la loi votée par le Parlement.
4 Une nouvelle organisation de la France sur un modèle fédéral différencié, avec une régionalisation renforcée : octroi à la Région de compétences normatives et dune large autonomie fiscale, la péréquation financière étant assurée par lÉtat sous le contrôle dun Sénat rénové. Les langues régionales seront officiellement reconnues.
5 Une réforme du CSA et du mode de nomination des dirigeants de laudiovisuel public qui garantisse le pluralisme des médias audiovisuels et la parité des instances. Pour assurer lindépendance de la presse et des médias, toute société détenant plus d'un certain seuil du capital dune entreprise du secteur sera exclue du droit de répondre à un marché public.
Salariés, usagers, ONG plus un cinquième pouvoir citoyen
Sang contaminé, amiante, Mediator Les scandales se suivent et lÉtat ne résiste pas aux pressions des lobbies de la mal-bouffe, du tabac, du sucre, de l'alcool, du médicament.
Davantage dexpertise indépendante et le renforcement des capacités daction de la société
civile permettront de changer la donne. Pressés par la finance, les salariés ne peuvent plus se prononcer sur lavenir de leur entreprise, sur lorganisation du travail. Il faut dire stop par la construction d'un cinquième pouvoir citoyen. Les consommateurs et consommatrices, les salariés, les usagers doivent être mis en capacité dinterpeller, dévaluer, de contrôler et de modifier les décisions des acteurs économiques et publics.
1 Instaurer un droit à agir en justice pour un groupe de citoyens (class action) à limage de ce qui existe notamment au Canada ou dans plusieurs pays européens.
2 Renforcer le rôle des usagers au sein des institutions et des entreprises qui jouent un rôle directeur en matière de transports, énergie ou santé (SNCF, CEA, EDF, agences sanitaires...)
3 Promouvoir une démocratie sociale digne de ce nom. Comme en Allemagne, les représentants des salariés doivent être associés aux décisions stratégiques, avec 50 % des sièges dans les conseils d'administration.
4 Instaurer un dialogue environnemental structuré et ouvert, inscrit dans la durée, et permettant une négociation équilibrée entre les acteurs de la société civile. Incluant lÉtat, les ONG, les salariés, les employeurs, les collectivités locales voire les parlementaires, il permettra de passer de la co-élaboration à la codécision.
5 Mettre en place un statut du « lanceur d'alerte » et instaurer une Haute Autorité dexpertise indépendante et plurielle.
Une république de l'égalité
Priorité aux quartiers populaires
Les quartiers sont non seulement les oubliés de cette présidence, ils ont aussi été stigmatisés et méprisés. Le Plan Espoir Banlieues n'a été qu'un grand bluff. Mais dans les quartiers les habitants ne sont pas résignés. Tous les jours, individuellement ou dans des associations, ils se mobilisent pour maintenir le lien social. Il est temps de remettre les habitants au coeur de la politique de la ville, de libérer lénergie des quartiers, dinvestir dans lhumain. Il est temps de faire confiance aux habitants. Cest avec les citoyens quil faut construire les solutions. Cela commence par leur donner un droit dobjection dans les opérations de démolition pilotées par l'Agence nationale de rénovation urbaine. Il faut aussi avoir conscience que c'est à ceux qui ont le moins qu'il faut donner le plus. Sanctuariser les services
publics dans les quartiers est une nécessité absolue.
1 Un euro dans le béton, un euro pour lhumain. Leffort dans la rénovation urbaine devra être maintenu. Mais pour chaque euro à lAgence nationale de la rénovation urbaine, un euro sera donné à son « équivalent pour lhumain », lAgence nationale pour la cohésion sociale et légalité des chances : éducation, formation, emploi, activité économique, santé, etc.
2 Pour désenclaver les quartiers, loffre de transports sera accrue et sécurisée. Les navettes et taxis collectifs inter-quartiers seront développés.
3 Les aides accordées aux entreprises pour sinstaller dans les quartiers populaires seront modulées en fonction de leur impact social, comme le fait lUnion européenne. LÉtat encouragera financièrement et techniquement la création d'entreprises par les habitants, les coopératives, léconomie sociale et solidaire, les associations.
4 Reconstruire la carte scolaire suivant le principe de la mixité sociale maximale : elle associera dans une même zone urbaine des quartiers centraux et périphériques. Le système daffectation des enseignants sera modifié afin quaucun enseignant ayant moins de cinq années dexercice ne soit nommé contre son gré dans les zones sensibles. Les enseignants en zones sensibles bénéficieront dun allègement des charges horaires devant les élèves pour passer plus de temps en formation continue.
5 Le régime des contrôles didentité sera réformé. Ces derniers
seront conditionnés à la délivrance dun récépissé.
Une école de lémancipation et de la promotion sociale
Pour les écologistes, l'éducation doit être au centre de la vie sociale ; elle concerne l'école
comme les familles, et plus largement la société toute entière, qu'il s'agisse des relations entre générations, des rôles stéréotypés dévolus aux filles et aux garçons, de l'attitude face aux médias, du lien avec lentreprise et le monde associatif. Aujourd'hui, l'école fonctionne en France sur des principes de sélection et d'exclusion : certains enfants nont même plus accès aux cantines scolaires ! Il faut lui donner la mission de former ensemble tous les jeunes aux fondamentaux dune citoyenneté planétaire, par une pédagogie coopérative qui implique une réorganisation de l'Éducation nationale. Il faut mettre un terme à la suppression de postes et garantir que les enseignants absents soient remplacés. Il faut rétablir la confiance au sein de la communauté éducative (élèves, enseignants, parents et personnels) pour quils oeuvrent ensemble à la réussite de chacune et de chacun.
1 Créer lÉcole Fondamentale, regroupant les enseignements primaire et secondaire pour scolariser les enfants de 6 à 16 ans sans rupture ni sélection. Lenseignement sera organisé dans des unités pédagogiques à taille humaine.
2 Rétablir la formation initiale des enseignants, avec deux années en alternance associant les mouvements pédagogiques et d'éducation populaire. Recruter 20 000 enseignants et cadres éducatifs supplémentaires.
3 Modifier le système daffectation des enseignants afin de permettre la constitution déquipes stables, disposant d'une autonomie d'organisation dans le cadre d'un cahier des charges national.
4 Encourager et accompagner les innovations pédagogiques, permettant de mobiliser les élèves, de mettre oeuvre des pratiques coopératives, dinscrire lécole dans son environnement et de favoriser les activités artistiques et culturelles.
5 Substituer à lhégémonie des notes de nouveaux systèmes d'évaluation (évaluations collectives, unités de valeur) afin de valoriser les réussites, de personnaliser les parcours, et dassurer le bien-être des élèves. Le dépistage précoce des élèves de même que les évaluations
nationales visant à mettre les personnes, les écoles et les établissements en concurrence seront supprimées. Les enseignants construiront des outils dévaluation adaptés à leur pédagogie à partir dun cahier des charges national.
La création : un bien commun pour une démocratie vivante
La culture et les savoirs scientifiques sont des biens communs. Ils permettent aux citoyennes et aux citoyens de créer, de donner du sens à leur vie, de s'émanciper de la frénésie de consommation, de se métisser, d'inventer collectivement la société dans laquelle ils s'inscrivent. Il faut redonner aux ministères concernés les compétences qui leur permettent de
mener à bien leurs missions, en toute transparence et de manière collégiale. Ainsi, que ce soit pour le soutien aux projets culturels ou de recherche, lÉtat et les collectivités doivent agir en cohérence, avec une attention particulière à la diversité, aux petits projets, aux lieux et pratiques en émergence sur les territoires.
1 Dans chaque région seront organisés des États généraux des droits culturels pour élaborer avec toutes les actrices et tous les acteurs, les politiques culturelles et instaurer une véritable culture de la transparence. Ce sera le lieu dune mise en débat pour une réforme profonde de lemploi artistique et culturel prenant notamment en compte les temps de travail indirectement productifs. Cette mesure inscrit dans les actes l'art comme un bien commun de première nécessité.
2 Une culture accessible à tous passe par la construction, avec les actrices et acteurs, d'une nouvelle fiscalité de lart et de la culture, qui favorise la circulation des biens culturels « art et essai », en commençant par appliquer le taux super-réduit de TVA aux uvres écrites, littéraires, artistiques et philosophiques.
3 L'éducation artistique et l'éducation populaire doivent redevenir un pilier essentiel des politiques publiques sur l'ensemble du territoire. Nous lancerons des conférences territoriales qui y sont dédiées, avec l'ensemble des collectivités locales et des associations, afin de définir et coordonner l'enseignement artistique dans le circuit scolaire comme extra-scolaire, et tout au long de la vie.
4 Pour redonner aux scientifiques leur indépendance, la logique du tout-projet et de la concurrence exacerbée sera abandonnée. Les moyens de lAgence nationale de la recherche et du grand emprunt seront progressivement transformés en financements publics récurrents et en postes stables, à commencer par 5 000 postes dès 2012.
5 Pour remettre la démocratie et la collégialité au coeur de lenseignement supérieur, la réforme des universités sera remplacée par une loi élaborée avec la participation de tous les acteurs. Les grandes écoles se rapprocheront des universités au sein de structures fédérales et démocratiques assurant un maillage équilibré du territoire.
Un bouclier de services publics pour assurer la cohésion sociale
Le contrat social français se caractérise par des services publics de qualité assurant l'égalité sur l'ensemble du territoire. Légalité daccès à l'éducation, à la justice, à la santé, à l'emploi, à
leau, à lénergie ou aux transports est essentielle pour que notre société assure sa cohésion. Plus que jamais, la France doit se doter dun bouclier de services publics pour préparer son avenir. Ce bouclier de proximité a vocation à être établi en priorité dans les zones urbaines sensibles et les territoires ruraux délaissés. Il faudra restructurer la dépense publique en remettant en cause les politiques qui ont cassé nos vecteurs d'égalité.
1 La règle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux sera abrogée. Afin de corriger les errements de la RGPP, une nouvelle politique de ressources humaines sera définie, fondée sur la résorption de la précarité, sur des critères objectifs, respectueuse des personnes, garantissant la formation et lévolution de carrière dans les fonctions publiques, tout en assurant lefficacité des dépenses de fonctionnement. Il sera mis un terme aux pratiques systématiques dexternalisation.
2 Pour assurer laccès aux soins, les franchises médicales seront supprimées. Un moratoire sera posé sur la tarification à lactivité et il sera mis fin à la convergence public-privé à lhôpital.
3 Leau est un bien commun dont la gestion a trop souvent été abandonnée à des multinationales. LÉtat soutiendra financièrement et techniquement les collectivités souhaitant reprendre en régie publique la gestion de leau sur leur territoire.
4 LÉtat engagera la création de 400 000 places daccueil de jeunes enfants pendant le quinquennat pour offrir une solution à toutes et tous. Il assurera la mise en place dun service public local de la petite enfance et la promotion du secteur associatif et solidaire, avec un taux dencadrement adapté et des personnels formés.
5 Le service public de l'emploi sera renforcé, et recentré sur sa mission d'accompagnement personnalisé des chômeuses et chômeurs dans la recherche d'un emploi et d'une formation. Un objectif : diviser par deux le nombre de chômeurs et de chômeuses suivis par chaque conseiller.
L'égalité femmes-hommes en marche
L'égalité entre les femmes et les hommes demeure largement inachevée, malgré les lois, les dispositifs publics et les campagnes de sensibilisation. Les salaires des femmes sont toujours inférieurs de 27 % à ceux des hommes, reflétant des parcours professionnels différents selon les sexes et des discriminations persistantes : 80 % des emplois précaires sont occupés par des femmes, et le plafond de verre demeure une réalité. L'accès des femmes et des jeunes filles à la contraception et à linterruption volontaire de grossesse demeure aléatoire.
Plus dune femme sur dix est victime de violences conjugales. Pour défendre et faire appliquer les droits acquis comme les nouveaux droits, un ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes sera créé. Ses priorités seront les suivantes.
1 La loi sur légalité salariale nest pas appliquée. Pour garantir son respect, aucune aide publique ne sera accordée aux entreprises qui nassurent pas l'égalité salariale effective : ni subvention, ni exonération, ni marché public.
2 En complément du congé maternité, le congé parental sera transformé en un crédit-temps réparti à parts égales entre les parents et utilisable pendant les premières années de lenfant.
3 Laccès à la contraception pour les jeunes filles sera facilité par lélargissement du Pass contraception à lensemble du territoire. Au cours du quinquennat, tous les moyens contraceptifs seront rendus gratuits pour les jeunes, et remboursés à 100 % par la Sécurité sociale pour les autres assurés sociaux. Les centres d'interruption de grossesse fermés seront rouverts, et l'IVG également remboursée à 100 %.
4 Le nombre de logements d'urgence pour les femmes victimes de violence sera augmenté à travers une loi-cadre contre les violences faites aux femmes. La réorganisation des conditions matérielles d'existence ne doit plus être un frein au choix de changer de vie.
5 Un plan déducation et de formation sera lancé afin de lutter contre les stéréotypes de genre et de favoriser lémancipation de chacune et chacun.
Donner un avenir à la jeunesse
Face à la situation durgence sociale dans laquelle ils se trouvent (chômage massif, précarité croissante, difficulté à trouver un logement et à accéder aux soins ou à la culture), beaucoup de jeunes doutent de leur avenir mais aspirent à lautonomie pour prendre leur vie en main. C'est pour répondre tant à cette urgence qu'à leurs préoccupations sur le long terme, que seront élaborées les bases dun droit à lautonomie pour les jeunes, autour du principe : un jeune, un projet, un revenu. Chacune et chacun doit avoir les moyens de construire son parcours et sa propre vie. Chacune et chacun a droit à une seconde chance, particulièrement
les 150 000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans diplôme.
1 « Un jeune, un projet, un revenu ». Pas de jeune sans solution : par l'action concertée de lÉtat et des régions, chaque jeune s'inscrira dans un projet : formation professionnelle, études, réinsertion, service civique, mobilité européenne, etc. Il bénéficiera pour cela d'un revenu d'autonomie, soit sous la forme d'une allocation d'étude rénovée, soit par laccès à un revenu minimum dinsertion de 600 euros.
2 Pour améliorer l'accès aux études supérieures, les frais d'inscription seront diminués (avec comme objectif la gratuité dans l'enseignement supérieur). La pédagogie à lentrée à luniversité sera renforcée, avec un système daccueil et de parcours adaptés et davantage de
Pluri-disciplinarité.
3 LÉtat appuiera le développement des éco-campus : 70 000 rénovations et 50 000 nouvelles chambres éco-conçues, développement de lalimentation bio et équitable, accès aux activités sportives et culturelles, etc.
4 Les stages seront régulés (droit du travail, protection sociale) et la rémunération des stagiaires portée au minimum à 50 % du SMIC. Cette avancée contribuera à mettre fin à la précarisation de l'emploi des jeunes, et à refaire du stage et de l'alternance une étape vers un emploi stable.
5 La génération ERASMUS sera étendue, en favorisant la mobilité internationale des jeunes, lors de la formation autant que de l'orientation. Lobjectif de 30 % d'une classe d'âge ayant passé au moins six mois à l'étranger sera fixé.
Un pacte pour l'égalité
Redonner une pleine citoyenneté à tous ceux qui se sentent exclus dans leur propre pays du
fait de leur origine, de leur genre, de leur sexe, de leur âge, de leur handicap, de leur domicile est la condition du vivre ensemble. La lutte contre les discriminations et le combat pour la justice sociale sont liés. La droite cherche à créer une société de séparation, organisée en communautés dressées les unes contre les autres et où règne la loi du plus fort. À linverse, la
France a besoin dun Pacte pour légalité, pour promouvoir légalité réelle.
1 Pour appuyer la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité, restaurée, sera mis en place un outil de mesure des discriminations. Celui-ci, strictement contrôlé, se traduira par un bilan annuel présenté au Parlement.
2 La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires sera ratifiée, et légalité de traitement et daccès aux aides publiques sera garantie.
3 Le mariage et tous les droits attenants seront ouverts aux couples de même sexe, et les droits du PACS seront alignés sur ceux du mariage. Laccès pour toutes et tous à ladoption et aux techniques dassistance à la procréation sera garanti, et un statut du co-parent sera créé.
4 L'accès des enfants handicapés au système scolaire doit être garanti. Insertion professionnelle des handicapés, accessibilité des lieux : les lois existantes seront appliquées sans dérogations.
5 Un plan de rattrapage de l'écart creusé avec les Outre-mers permettra une répartition équitable des ressources et la garantie de la continuité territoriale.
Lécologie cest bon pour lemploi
Lurgence de la protection de la planète nest pas une contrainte, elle est un levier pour inventer léconomie de demain. Investir dans léconomie verte cest créer massivement des emplois non délocalisables, car on nisole pas son logement depuis la Chine. Investir dans les économies dénergie, dans les énergies renouvelables comme le bois, la transformation des déchets, les éoliennes ou le solaire, cest créer des emplois chez nous plutôt que dimporter du gaz et du pétrole. En développant les énergies vertes la France pourra économiser progressivement plus de 50 milliards deuros dimportations énergétiques. 50 milliards deuros qui permettront de créer des emplois, de développer des circuits économiques relocalisés. Enfin léconomie verte cest moins de capital et plus de travail. Lagriculture biologique par exemple est de 20 % à 30 % plus intensive en main-duvre que lagriculture conventionnelle.
Ces cercles vertueux marchent ailleurs et ils pourraient créer en France près de 500 000 emplois. Notre pays ne doit pas manquer cette opportunité et rater le train de la nouvelle révolution industrielle écologique. Car on ne sortira pas de la crise avec les lunettes du passé.
Lécologie ce nest pas seulement la protection de la planète, cest aussi une meilleure qualité de vie pour ses habitants et ses habitantes. Une qualité de vie qui passe notamment par un accès de toutes et tous au logement, de meilleurs services pour les petits enfants et leurs parents, et un meilleur accompagnement de la dépendance pour nos aînés. Répondre à ces besoins sociaux cest aussi créer des emplois. 500 000 logements construits chaque année, ce sont 200 000 emplois en plus. 400 000 places en crèches pour offrir une solution de garde à tous les parents ce sont près de 100 000 emplois. Ne pas laisser les familles démunies face à la dépendance des personnes très âgées, cest créer 200 000 emplois.
Cette économie du vivre mieux, tournée vers lhumain, cest autant demplois non délocalisables qui ne sont pas soumis à la concurrence internationale. Prenons soin de nous, prenons soin de la planète. Tout le monde y gagnera.
Oui le souhaitable est possible !
Ces propositions dessinent une France plus juste, une économie plus solide et qui protège la planète, une société plus ouverte et réconciliée. Mais ces engagements ne valent que sils peuvent être financés. Cest pourquoi jai tenu dès le mois doctobre dernier à chiffrer mes principales propositions et à présenter ce que serait mon premier budget pour la France.
Les grands principes qui guident mon action sont les suivants :
Pas daustérité mais une réduction soutenable du déficit public La crise des dettes souveraines ne doit pas mener à une politique daustérité. Cette politique, on le voit en Grèce, en Espagne ou au Portugal, est désastreuse sur le plan humain et contre-productive sur le plan économique. Elle nous emmène dans une crise encore plus profonde. Pour autant, on ne peut faire comme si la dette publique nexistait pas. Il faut donc définir un chemin équilibré et juste.
Mon engagement est de réduire de manière mesurée mais crédible les déficits, d'un point de PIB par an, soit environ 20 milliards deuros par an. Sans toucher au modèle social français.
Une politique basée sur des hypothèses de croissance lucides À droite comme à gauche, on attend le retour magique de la croissance. En 2007, Nicolas Sarkozy devait larracher avec les dents. On a vu le résultat. Les prévisions du gouvernement ont pendant longtemps reposé davantage sur des calculs politique que sur une réalité économique. La lucidité, cest dassumer le fait que le temps de la croissance forte est derrière nous. Nous devons maintenant nous organiser pour vivre dans un monde à croissance faible. Ce qui veut dire : innover et partager.
30 milliards de recettes nouvelles pour réduire le déficit et préserver notre modèle social Réduire le déficit public (État et sécurité sociale) de 1 point de PIB par an revient à diminuer ce déficit d'environ 20 milliards. Par ailleurs, la faible croissance implique de moindres rentrées fiscales et de plus grandes dépenses sociales. Le surcoût pour lÉtat est évalué à au moins 10 milliards. Cest le chemin à la fois juste et responsable que je vous propose.
Source : http://evajoli2012.fr, le 23 mars 2012
Je ne suis pas née écologiste, je le suis devenue, comme beaucoup dentre vous, prenant conscience des risques que notre mode de développement et de vie fait courir à la planète. Nous sommes aujourdhui les victimes de notre irresponsabilité. Je suis convaincue que la transformation écologique est la réponse aux défis que nous devons affronter : construire un monde plus juste, un mode de développement qui ne laisse personne au bord du chemin, qui mette fin à la fracture entre le Nord et le Sud.
Je nai pas rêvé toute ma vie dêtre candidate à lélection présidentielle, je le suis aujourdhui.
C'est pour un engagement fort.
Je puise dans mon expérience les convictions qui rejoignent celles du mouvement écologiste.
Rendre le monde plus beau et le rendre plus juste sont les deux faces dun même élan.
Lurgence écologique est indissociable du combat contre les inégalités et les lobbies.
Quant à la France et lEurope, elles ont partie liée : les peuples ont tout à gagner à coopérer, à
sunir et à créer ensemble. Je sais dans ma chair lenrichissement que provoque la rencontre entre les cultures.
La politique ma conduit à discuter avec des milliers de Français, dans les quartiers et les campagnes, les petites villes et les grandes métropoles, dans tous les milieux. Jai vu la France qui invente au quotidien lavenir, avec courage et espoir.
Grâce à cette énergie, la transformation écologique peut sortir notre pays de la crise systémique que nous traversons.
Ecologistes, nous prenons la mesure du présent tel quil est.
Nous avons entendu langoisse multiple des Françaises et des Français. Des angoisses sur
lavenir économique de notre pays, face à la montée rapide du chômage et la précarité des emplois, et devant les insécurités du quotidien ; des inquiétudes pour le devenir de nos enfants.
Les Françaises et les Français sont confrontés à un immense désarroi face aux changements
du monde et aux atteintes à lenvironnement, ici, à notre porte, comme à léchelle globale. Nous sentons monter des menaces inédites pour notre santé. Nous sommes perturbés par les
soubresauts climatiques et redoutons leur aggravation.
Les Françaises et les Français sont en perte de repères. Qui commande, se demande-t-on ? La
politique a-t-elle encore quelque prise sur les événements, face aux forces déshumanisées de la finance ? Comment accepter la violence des inégalités, les dérapages et les abus, limmoralité triomphante ? Jentends encore lindignation devant tant de mauvais coups portés, dans notre pays, à léthique républicaine et tout simplement à la démocratie. Avec vous, je malarme des périls qui planent sur lEurope, notre précieuse Europe. Elle nous a apporté plus de soixante ans de paix - le plus cher de tous les biens communs. Elle a permis que sécrive la page la plus heureuse de notre Histoire. Jaime lEurope. Je la veux forte et active. Je souhaite que sa voix soit à nouveau respectée et quelle contribue à résoudre les dérèglements du monde. Or, elle est aujourdhui reniée par une partie de nos compatriotes, divisée sur de grands sujets qui détermineront notre avenir. LEurope est mal en point. Je veux qu'elle devienne une puissance politique et un espace démocratique.
En réponse à ces angoisses et à ces menaces, en riposte au pessimisme, nous voulons relever la tête. Il est bon de sindigner, il faut surtout balayer fatalisme et désespérance.
Nous voulons ouvrir la porte de lavenir, car nous en avons la conviction : lécologie, cest la solution.
Lécologie politique nest pas une démarche magique. Elle nest ni incantatoire, ni sans efforts. Elle ne propose pas une sortie de crise annoncée à la cantonade... comme le mythique retour à la croissance.
Nous ne traversons pas une crise passagère, nous vivons une étape de lépuisement dun système.
Ce quil faut dès lors à la France, cest plus quune alternance politique, cest plus même quune alternative : il lui faut un projet pour ce siècle. Nous proposons un nouveau cours pour la société qui est la nôtre : une politique de civilisation pour fonder une société où il devienne possible de vivre mieux face aux quatre grands défis :
- les ressources naturelles sépuisent à force de pillages et de gaspillages. Elles vont être rares
et chères. Nous ferons le choix de modèles économiques et de comportements respectueux, sobres, de nouveau en accord avec la nature, assurant de meilleures conditions de survie aux générations futures. La conversion écologique façonnera en ce sens une économie plus robuste, plus riche en emplois, comportant de nouvelles activités industrielles, une agriculture plus soucieuse de notre souveraineté alimentaire et de notre santé, une urbanisation maîtrisée, une situation énergétique équilibrée, se préparant à tourner la page des combustibles fossiles et ayant engagé la sortie et la relève du nucléaire ;
- les atteintes à lenvironnement et à la santé seront de moins en moins tolérées. Nous pouvons construire ensemble, de manière diversifiée et décentralisée, des modes de vie qui soient porteurs de précaution et dharmonie, qui réduisent notre empreinte sur la planète et sur latmosphère, atténuant les risques qui pèsent sur nous-mêmes et nos enfants ;
- inégalités et discriminations ne cessent de samplifier. Faisons de légalité une réalité concrète ! Partageons les pouvoirs en construisant une VIème République où les pouvoirs soient décentralisés, et où les citoyens auront un pouvoir effectif. Cet équilibre nouveau ne nuira pas à laffirmation dun Etat fédéral, ferme et juste, suffisamment fort, en particulier, pour assurer la soutenabilité de nos finances publiques ;
- si la mondialisation suit son cours débridé, la fracture fera naître de lourds conflits. Ces événements probables laissent présager des famines, des guerres, lintensification des courants de migration. Je veux emmener la France et lEurope vers une solidarité active, notamment avec le Sud, aux antipodes des perversions de la Françafrique.
Je veux oeuvrer en faveur de la démilitarisation, notamment nucléaire, et d'une gouvernance
multilatérale renforcée, adossée aux Nations Unies. Et nous agirons pour que le prochain Sommet de la Terre de Rio +20 soit un succès.
Le projet que je porte, celui des écologistes, est un projet de réconciliation. Après un quinquennat de division, de fragmentation de la société, il est temps de réconcilier. Réconcilier les Françaises et les Français entre eux, en refusant les politiques du tous contre tous. Réconcilier la France avec la nature et lenvironnement. Réconcilier la France avec lEurope, parce que cest à cette échelle que se dessine une possible sortie de crise. Réconcilier enfin les Françaises et les Français avec lavenir par une transition écologique qui
prépare le monde de demain.
La mutation qui sannonce, il nous faut la conduire et non pas la subir. Faisons en sorte que les bouleversements qui pointent à lhorizon deviennent des opportunités.
Contribuons, avec une ambition raisonnable et une détermination farouche, à bâtir la société davenir dont je trace ici les contours, avec vous.
Protégeons la planète, construisons lavenir
Lutter contre la corruption, lever le secret bancaire, sattaquer aux paradis fiscaux
Laccaparement des richesses rime souvent avec celui des ressources. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Cest lorsque que les ressources naturelles sont détournées au profit de quelques-uns que les équilibres planétaires sont menacés.
Remettre la finance à sa place, cest donner un cours nouveau à notre planète en libérant des
ressources pour la transition écologique et en mettant fin à linjustice planétaire qui prive les pays du Sud de la possibilité dun véritable développement. Mes combats pour la levée du secret bancaire, contre les paradis fiscaux, la fin de la corruption sont les combats des écologistes depuis de longues années.
Ils les ont menés dans les collectivités locales, nous les mènerons en France, en Europe et dans le monde.
1 Pour en finir avec le secret bancaire et lévasion fiscale, toutes les institutions financières qui opèrent en France et qui ouvrent un compte à une Française ou un Français, nimporte où dans le monde, devront en informer ladministration fiscale. Une disposition semblable a été votée aux États-Unis, qui sappliquera dès 2013 aux citoyennes et citoyens américains.
2 Seules les banques qui nopèrent plus dans les paradis fiscaux garderont leur licence bancaire. Cette licence, octroyée par lEtat, donne le droit de vendre des services bancaires.
3 La France pèsera de tout son poids pour linstauration dune vraie taxe sur les transactions financières au sein de lUnion européenne, en commençant par la zone euro.
4 Les banques disposent dune garantie de lEtat pour les dépôts des épargnants allant jusquà 100 000 euros par personne. La garantie publique sera réservée aux banques nexerçant pas dactivités spéculatives sur les marchés financiers, de sorte que les contribuables ne soient plus les assureurs des activités financières à haut risque.
5 Pour remettre la finance au service de léconomie réelle, un pôle dinvestissement public sera constitué autour de la Caisse des Dépôts et Consignations et dOSEO. Il financera les projets de transition écologique, en particulier ceux des petites entreprises et de léconomie sociale et solidaire, grâce au déploiement dun livret Vert.
Ni nucléaire, ni effet de serre : engageons la transition énergétique
Nous devons être mis à labri des risques nucléaire et climatique. Malgré laccumulation des évidences du dérèglement du climat, la France sest détournée de lurgence climatique en ne prenant plus aucune initiative européenne et internationale denvergure. Malgré Tchernoybyl et Fukushima, notre classe politique persiste dans son aveuglement vis-à-vis du nucléaire, alors même que les mythes seffondrent : les mythes du nucléaire sûr, de lindépendance énergétique, du nucléaire bon marché. Pour protéger les Françaises et les Français de la hausse des prix de lélectricité nucléaire, du pétrole ou du gaz, il faut leur permettre de réduire leur consommation dénergie, dans lhabitat comme dans les transports. Il faut engager notre pays sur la voie dun mix énergétique 100 % renouvelable, en démultipliant ce que les élus écologistes font déjà sur le terrain, et en faisant des territoires et des PME les fers de lance de la transition énergétique.
1 Réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre dici 2020, par rapport à 1990, pour limiter le réchauffement de la planète sous les 2°C. Engager tous les territoires et les secteurs d'acitivités, en commençant par l'agriculture, à anticiper et à sadapter dès à présent aux changement climatiques.
2 Organiser la sortie du nucléaire en 20 ans. Créer un pôle dexcellence industrielle en matière de gestion des déchets et de démantèlement des centrales, pour maintenir ainsi les emplois dans la filière.
3 Faire de la France un leader industriel des énergies renouvelables, en produisant 40 % de notre énergie par des sources renouvelables dès 2020 (hors carburant).
4 Rénover un million de logements par an, dici 2020, au niveau «basse consommation dénergie », en commençant par ceux dans lesquels vivent les huit millions de personnes en situation de précarité énergétique. Les bâtiments publics seront tous rénovés dici 2030. Ce plan permettra la création de 400 000 emplois dici 2020 dans le secteur du BTP.
5 Investir quatre milliards deuros par an dans les transports alternatifs à la voiture et au camion, en commençant par améliorer la qualité et loffre de trains sur le réseau ferré local, et en développant le fret ferroviaire.
Préserver la nature et les paysages
La nature, les rivières, le littoral et les forêts sont accablés par les pollutions de toutes sortes. Pourtant, cest de cette nature dont nous dépendons : médicaments, aliments, matériaux de construction... 40 % de léconomie mondiale repose sur les services rendus par la nature. Réconcilier lhumanité avec son environnement, avec la nature, est au cur de la démarche des écologistes. Il est temps de penser un nouveau modèle de développement dans lequel biodiversité et économie ne sopposeraient pas mais se renforceraient mutuellement pour se compléter. Il est temps pour la France dassurer la préservation des aires naturelles remarquables et ordinaires, de rénover sa politique de la mer, de relancer la gestion écologique de la forêt. En plus de linstauration de léco-conditionnalité des aides publiques,
ces nouvelles pratiques trouveront leur traduction dans la Charte de lEnvironnement par lintroduction dun nouveau principe : le principe de non régression.
1 Lancer un plan national déducation à la préservation de la nature pour systématiser lenseignement des sciences de la nature à tous les niveaux, de lécole primaire aux formations professionnelles. Dès la rentrée 2012, chaque enfant de primaire bénéficiera dune animation ou dune sortie nature par le biais dun partenariat renforcé entre lEtat et les associations de protection de lenvironnement.
2 Mettre en oeuvre un grand chantier de remise en nature du territoire : opposabilité des trames vertes et bleues, renaturation des grands fleuves (Rhône, Loire, Seine et Rhin), rétablissement de la perméabilité des grandes infrastructures linéaires aux flux biologiques.
3 Organiser une Conférence nationale de protection du littoral, des estuaires et de la montagne, qui devra aboutir au renforcement des dispositifs actuels. Il sagira en particulier de limiter lartificialisation, de préserver les espaces naturels et agricoles, de renforcer la surveillance et la prévention des pollutions dorigine agricole dans les estuaires et les baies.
4 Promouvoir la forêt française dans ses fonctions écologiques, paysagères, sociales et économiques. Pour ce faire, lOffice National des Forêts rompra avec sa dérive commerciale et verra ses missions de service public garanties.
5 Définir un nouveau statut de lanimal : la loi sera modifiée pour agir contre le trafic danimaux et pour favoriser le bien-être de ces derniers, quils soient domestiques ou non, dans toutes les politiques sectorielles : transport, élevage, abattage, animaleries, cirques, etc. La législation sur la chasse évoluera pour introduire le respect de lanimal et la bonne santé des populations despèces.
Une loi durgence écologique pour lexcellence environnementale
Le Grenelle de lEnvironnement a fait du bien à la démocratie, car il a mis lenjeu environnemental au coeur du débat politique. Mais il a été trahi, par la mise en projet ou en chantier de grandes infrastructures : planification de 1000 km de nouvelles routes, grand contournement Ouest de Strasbourg, construction de laéroport de Notre-Dame-des- Landes... Nicolas Sarkozy a résumé lui-même son bilan environnemental. Lenvironnement, ça commence à bien faire. Il faut reprendre la marche stoppée par l??actuel gouvernement et dès 2012 proposer au Parlement une loi durgence écologique qui remettra la France sur les rails de lexcellence environnementale. Elle devra notamment comprendre les mesures suivantes.
1 Un objectif Triple zéro : zéro OGM, zéro gaz de schiste, zéro autoroute supplémentaire (incluant les grands contournements des agglomérations).
2 Un moratoire sur lensemble des grands projets pharaoniques. Des évaluations permettront de les revisiter ou de les abandonner, à commencer par laéroport de Notre-Dame-des-Landes.
3 Lobjectif zéro artificialisation nette du territoire dici 2025. Un observatoire de la consommation foncière publiera chaque année les chiffres de lartificialisation, et une fiscalité spécifique sera créée.
4 Le développement dune nouvelle politique de la mer. Cette politique portera la protection sociale des marins, la sécurité maritime, la création dun corps européen de garde-côtes, la promotion de nouveaux navires plus sûrs et plus économes en énergie, ou encore la promotion du cabotage. Dautre part, pour restaurer les ressources halieutiques, des « contrats territoriaux de pêche durable » seront lancés avec les pêcheurs, un label public pêche durable sera créé, et laquaculture durable sera soutenue.
5 La refonte de la législation sur les déchets, avec un plan de fermeture progressive des incinérateurs, à mesure de la montée en puissance des filières alternatives. Le suivi des déchets de construction sera mis en oeuvre pour garantir leur tri et leur recyclage.
Améliorer notre quotidien avec la transition écologique
Créer un million demplois de proximité et de qualité
Lavenir, cest la transition écologique. Des énergies renouvelables, des bâtiments performants sur le plan thermique, des véhicules et des équipements basse consommation, une agriculture paysanne et une pêche durable. La France ne doit pas rater la nouvelle révolution industrielle écologique.
Lavenir, cest aussi le vivre mieux : crèches, aide aux personnes dépendantes, lutte contre
le mal-logement qui touche dabord les familles monoparentales. Les forces vives de cette
transition, créatrice dun million demplois à lhorizon 2020, sont les petites et moyennes entreprises, innovantes et ancrées dans leur territoire. Ce sont les acteurs de léconomie sociale et solidaire. Cest la relocalisation de léconomie.
Au-delà de la création demplois, il sagit aussi dassurer leur qualité. Cela appelle la lutte contre les nouvelles pénibilités au travail, et la protection des salariés contre lexposition aux substances cancérigènes ou au stress. En particulier, il sera mis fin au scandale des victimes de lamiante obligées de rembourser une partie de leurs indemnités.
1 Un Pacte pour les PME réorientera le soutien à linnovation vers les PME, modulera le soutien public pour favoriser les entreprises qui contribuent à la transition écologique, et leur donnera un accès prioritaire aux marchés publics via lélaboration dun Small Business Act à la française.
2 LÉtat prendra un engagement national pour léconomie sociale et solidaire (ESS). LESS sera dotée dune loi-cadre et de Fonds régionaux éthiques. Le droit sera réformé pour obliger les actionnaires qui ferment un site à le mettre en vente pour favoriser la reprise de lactivité, avec priorité pour les salariés.
3 La formation est au coeur de la transition écologique. À terme, chacune et chacun bénéficiera, après 16 ans, dun crédit de 8 années de formation tout au long de la vie.
4 Une Conférence nationale sur la réduction du temps de travail sera organisée dès les premiers mois de la mandature. Deux mesures prioritaires y seront proposées : la suppression des exonérations sur les heures supplémentaires ; le départ à la retraite à 60 ans, sans décote, et la possibilité pour les personnes ayant exercé des métiers pénibles de partir avant cet âge.
5 Un plan d'action contre la souffrance au travail sera lancé. Il renforcera la démocratie du travail et le pouvoir des institutions représentatives du personnel, créera un service public national de la santé au travail et assurera la réparation intégrale des accidents du travail et des maladies professionnelles. Les entreprises donneuses dordre et les maisons mères seront tenues responsables des dommages économiques, sociaux et environnementaux de leurs sous-traitants et de leurs filiales, en France comme à l'étranger. Les droits civil, pénal et commercial seront modifiés en ce sens.
Garantir un revenu décent, réduire les factures, redonner du pouvoir dachat
Logement, énergie, automobile : ces dépenses pèsent de plus en plus lourd dans le budget
des ménages. Mes propositions sefforcent de répondre à cette dégradation du pouvoir dachat : encadrement des loyers, rénovation thermique des logements, développement des transports alternatifs à la voiture individuelle. Les Françaises et les Français bénéficiaires économiseront
léquivalent dun mois de salaire. Le passage dune société du jetable à une société durable permettra également de lutter contre le gaspillage organisé, à limage de ces produits qui tombent en panne juste après la fin de leur garantie. Ce nest pas le choix des écologistes : l'avenir est à la soutenabilité, lavenir est à la solidarité. Une société moderne ne saurait condamner une partie de sa population à la pauvreté et à la précarité.
1 Une tarification progressive de l'électricité, du gaz et de l'eau pour garantir à toutes et tous l'accès élémentaire à ces biens, favoriser les économies tout en décourageant le gaspillage.
2 Une stratégie nationale contre le gaspilage : extension du système de bonus-malus aux produits électroménagers, allongement de la garantie des produits, soutien au secteur de la réparation, etc.
3 La lutte contre le surendettement, avec l'interdiction de la publicité pour les crédits à la consommation, le plafonnement des taux pratiqués, et la possibilité pour une personne de se déclarer en faillite.
4 Laugmentation de 50 % de tous les minima sociaux pendant le quinquennat, à commencer par l'Allocation aux adultes handicapés.
5 La suppression de tous les dispositifs incitant au travail précaire et au temps partiel subi, qui affectent essentiellement les femmes. Une entreprise qui emploie un salarié quelques heures par semaine devra majorer chaque heure travaillée dune prime salariale.
Santé : prévenir dabord
Cancer, diabète, maladies cardio-vasculaires Lexplosion du nombre de maladies chroniques est liée aux diverses dégradations de notre environnement et de nos conditions de vie. Cest la quatrième crise écologique, avec celle du climat, de lénergie et de la biodiversité. Mal-bouffe, utilisation intensive de pesticides et de perturbateurs endocriniens,
pollution de lair dans les grandes villes, pollution électromagnétique, stress et souffrance psychique : les facteurs environnementaux qui pèsent sur notre santé sont de plus en plus lourds. Il est temps de mettre en place une politique de santé face à ces risques nouveaux, sans relâcher le combat face aux épidémies comme celle du SIDA. La logique de prévention doit primer. Cest un véritable changement de paradigme pour notre pays actuellement soumis à lindustrie du médicament, qui en consomme beaucoup plus que ses voisins et les achète souvent beaucoup plus chers.
1 1 % du budget de la santé sera dédié à la politique de prévention et un Institut national de recherche en santé environnementale sera créé.
2 Le seuil légal d'exposition aux pollutions électromagnétiques sera réduit et des plans dactions locaux mis en place pour lutter contre la pollution de lair.
3 La logique de fixation des prix des médicaments et de mise sur le marché repose moins sur l'intérêt thérapeutique que sur lintérêt économique des laboratoires. C'est par la sortie de la confusion entre lexpertise technique et les intérêts industriels du médicament, par la transparence, que la France diminuera sa surconsommation de médicaments et fera baisser les prix.
4 Pour assurer laccès aux soins de premiers recours sur lensemble du territoire, des maisons de la santé et de lautonomie seront créées, regroupant médecins et professions de soins, et comportant un service déducation pour la santé et la santé environnementale.
5 A linverse dune politique de santé mentale qui assimile psychiatrie et répression, la prévention non stigmatisante sera développée, comme les alternatives à lhospitalisation et la politique de secteur. La loi du 5 juillet 2011, qui instaure des soins sans consentement à domicile, sera abrogée.
Un toit, cest un droit
Nos métropoles ne cessent de grandir. Elles empiètent sur les terres agricoles et nous obligent à passer des heures dans les transports. Il est temps de mettre en oeuvre la ville dense et écologique, de réguler le foncier, de préserver les espaces verts. Dans le même temps, le droit
au logement nest toujours pas assuré. Se loger, cest pourtant un droit constitutionnel. Cest parce que le logement nest pas un bien comme un autre que la puissance publique a vocation à intervenir pour réguler le marché. Contre le mal-logement, et pour que chacun vive dignement, nos objectifs sont clairs. Il faut rénover tous les logements, en 40 ans, pour mettre un terme définitivement à la précarité énergétique dont souffrent huit millions de Françaises et de Français. Il faut aussi encadrer et construire. En urgence, nous devons agir pour toutes celles et ceux qui nont pas de toit.
1 Poser un moratoire de 3 ans sur les augmentations de loyers, le temps de mettre en place un miroir des loyers, comme en Allemagne. Lors dune première location, le loyer devra saligner sur les prix en vigueur dans le voisinage. Lors dun changement de locataire, lévolution du loyer ne pourra excéder celle du voisinage. Ce système conduira à baisser les loyers jusquà 20 % dans les zones où le marché sest emballé, comme à Paris.
2 Le prochain quinquennat doit commencer par un décret simple : linterdiction des expulsions locatives sans solution de relogement. Les propriétaires auront une garantie contre les impayés de loyers.
3 Construire chaque année 500 000 logements, à basse consommation d'énergie, dont 160 000 logements vraiment sociaux. Nous renforcerons les exigences et les sanctions de la loi SRU, passant à 25 % de logements sociaux dans les communes, et même à 30 % en Île-de-France. Le préfet se substituera aux maires dans l'illégalité et réquisitionnera les terrains, bâtiments et logements laissés à labandon dans les villes, pour en faire des logements. Par ailleurs, la taxe sur les logements vacants sera augmentée et appliquée aux bureaux.
4 Adopter une loi foncière pour enrayer l'étalement urbain et garantir la mixité sociale et fonctionnelle : lobjectif est de valoriser les espaces naturels, agricoles et boisés, en lien avec des territoires urbains équilibrés entre logements, activités et loisirs. Pour ce faire, les politiques du logement et de lurbanisme ne seront plus menées au niveau de chaque commune mais à léchelle des agglomérations.
5 Favoriser les coopératives dhabitants, ainsi que tous les projets qui dessinent un logement non-spéculatif ou une réappropriation de la ville par les habitants.
Une agriculture paysanne pour une bonne alimentation
En un demi-siècle, les lobbies de lagro-alimentaire ont rendu notre nourriture trop grasse,
trop salée, trop sucrée. Les enfants, matraqués par la publicité, prennent de plus en plus tôt des habitudes de mal-bouffe.
De leur côté, des agricultrices et des agriculteurs deviennent malades des pesticides, et celles
et ceux qui veulent se lancer dans lagro-écologie peinent à trouver des terres. Sous prétexte
de nourrir le monde, lEurope empêche les cultures vivrières de se développer dans des pays du Sud. Dans le même temps, ses importations accélèrent la déforestation et la crise climatique. Il est temps pour la France dadopter un nouveau modèle agricole et de défendre en Europe une Politique Agricole Commune permettant laccès à une alimentation saine et diversifiée, accessible à toutes et tous, produite par des paysans plus nombreux, équitablement
rémunérés, et travaillant dans un environnement préservé.
1 Une alimentation saine passe par le développement de l'agriculture biologique, dans le cadre de la conversion générale vers lagro-écologie. Sur le modèle de la loi SRU, les collectivités seront incitées à convertir au minimum 20 % de leurs surfaces agricoles utiles à l'agriculture biologique d'ici la fin du quinquennat. L'objectif doit être de permettre, dans un premier temps, une alimentation 100 % bio dans les cantines de nos enfants, pour les crèches et les maternelles dici la fin du quinquennat.
2 Un plan national de prévention de l'obésité sera élaboré : les seuils de qualité pour l'agroalimentaire seront renforcés, la publicité encadrée. Une campagne permanente dinformation et de sensibilisation à léquilibre alimentaire et à lactivité physique sera entreprise.
3 Lobjectif de réduction de 50 % des pesticides dici 2018, issu du Grenelle de lenvironnement, deviendra prioritaire. Mais il ne peut sagir que dune étape. Lhorizon que lon doit se fixer, pour et avec les agriculteurs, cest la sortie des pesticides en une génération.
4 Pour mener une vraie politique de développement territorial agricole en faveur de lemploi, de lenvironnement, des productions de qualité et des circuits courts, une réforme foncière doit être engagée. La priorité ne sera plus donnée à l'agrandissement et à l'hyper-industrialisation. Lartificialisation des terres agricoles sera fiscalement découragée.
5 La France portera au sein de lOMC le droit inaliénable des peuples à produire leur propre alimentation, par une protection efficace contre le « dumping » à l'export de nombreux pays industrialisés et émergents, et contre la privatisation des semences. Elle promouvra une régulation internationale permettant de protéger les agriculteurs et les consommateurs de la spéculation et de la volatilité des prix.
Une fiscalité plus simple, plus juste, plus écologique
Notre système fiscal est injuste : grâce aux niches et aux cadeaux fiscaux, les personnes les plus riches paient, en proportion de leur revenu, moins dimpôts que les classes moyennes, et les grandes entreprises moins dimpôts que les PME. Dans le même temps, l'État continue à dépenser des milliards pour subventionner la pollution et n'applique toujours pas le principe pollueur-payeur, qui demeure pourtant un puissant levier de la transformation écologique de l'économie. La France fait aujourd'hui partie des mauvais élèves de l'Europe en matière de fiscalité écologique. Elle doit devenir demain la référence sur ces questions.
1 Établissement dune contribution climat-énergie. 50 % de son produit sera utilisé pour financer des investissements publics écologiques (transports collectifs, services publics locaux de la maîtrise de l'énergie, etc.). Le reste sera redistribué sous forme de chèque vert aux Françaises et aux Français les moins favorisés.
2 Instauration de la bio-conditionnalité des aides publiques : aucune subvention ne pourra être versée pour des projets contraires aux objectifs environnementaux. Les dépenses publiques considérées néfastes pour l'environnement seront progressivement supprimées (exonération de la TVA sur le kérosène, TVA à taux réduit sur les pesticides, etc).
3 Établissement dun impôt sur le revenu individualisé, facteur dégalité femmes-hommes, remplacement du quotient familial par un crédit dimpôt forfaitaire, pour plus de solidarité tout en préservant les classes moyennes, et prélèvement à la source.
4 Fusion de l'impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée (CSG). Instauration de deux nouvelles tranches : une imposition au taux de 60 % au-delà de 100 000 euros, et de 70 % au delà de 500 000 euros.
5 Pour limiter loptimisation fiscale, établissement dun impôt plancher sur les sociétés pour les multinationales de droit français, à hauteur de 17 % de leur bénéfice brut.
Une Europe fédérale, un monde plus juste
LEurope est lhorizon politique essentiel, léchelon pertinent pour laction. LUnion européenne doit cependant changer de cap et renforcer son intégration politique. 50 ans après la constitution du marché commun, lEurope politique doit enfin émerger pour reconstruire la souveraineté citoyenne face aux marchés. En ces temps dinterdépendance et de mondialisation, elle doit être le remède à limpuissance politique. Mais lavenir ne saurait être cette Europe des gouvernements qui a échoué. La guerre des egos nationalistes a encouragé la concurrence fiscale et sociale plutôt que lharmonisation, elle a affaibli la réponse collective à la crise, elle a empêché ladaptation de lEurope à la nouvelle donne écologique.
1 La France proposera de lancer un nouveau processus constituant permettant de doter lEurope dune Constitution digne de ce nom cest-à-dire dun texte court et compréhensible par toutes et tous, rappelant les valeurs et les projets qui unissent les Européens, et faisant progresser lEurope vers le fédéralisme. Ce texte tirera sa légitimité de sa ratification par un référendum européen.
2 Les questions européennes seront extraites du domaine des Affaires étrangères. Une fonction de Vice-Premier ministre chargé des questions européennes sera créée, avec une autorité transversale. Le contrôle du Parlement sur les questions européennes sera renforcé.
3 Le Pacte de Stabilité, devenu un Pacte daustérité qui nous enfonce dans la crise, sera remplacé par un Pacte de Développement Écologique et Social. Il comprendra des objectifs financiers, sociaux et environnementaux, et un grand plan dinvestissement dans la transition écologique, avec le soutien de la BCE. Il comportera notamment la mise en place d'une Communauté européenne des énergies renouvelables.
4 La France défendra la mutualisation partielle des dettes publiques des États grâce à des euro-bonds, de manière à contrer la spéculation sur les marchés financiers et à assurer une solidarité entre les Européens. Elle sengagera avec les États membres de lUnion qui le souhaitent à harmoniser limpôt sur les entreprises et le capital afin déviter les délocalisations fiscales.
5 La France soutiendra linstauration dune préférence sociale et environnementale aux frontières de l'Europe : les produits entrants sur le marché commun devront respecter les normes environnementales et les normes sociales internationales de lOrganisation Internationale du Travail.
En finir avec la fracture Nord-Sud et la Françafrique
Après l'échec du Sommet de Copenhague, la France sest mise en retrait dans les négociations
internationales sur le climat : le Sommet de Rio +20 doit être l'occasion d'un engagement déterminé pour que soient adoptées des règles environnementales contraignantes à l'échelle internationale. Parallèlement, lalignement de la France sur la politique américaine et le caractère erratique de sa politique étrangère ont changé limage de notre pays dans le monde : la France doit redevenir un acteur majeur de la paix et de la coopération internationale, et non un «sous-gendarme » dans ses zones dinfluence, en Afrique noire ou au Maghreb.
Il ny aura pas dEurope politique sans une Europe de la défense assumée, avec des moyens correspondant à ses besoins. Cest pourquoi la défense française sera réorganisée en la fondant dans une force de défense européenne, sur le principe du désarmement et sur la sortie progressive et maîtrisée du nucléaire militaire.
1 Laide publique au développement devra atteindre 1 % du PIB dici
la fin du quinquennat, et une loi sur la coopération solidaire sera
proposée pour contrôler les finalités et lefficacité de laide.
2 La France défendra une nouvelle architecture de la gouvernance
mondiale avec la réforme du Conseil de sécurité de lONU - fin
du droit de véto, siège européen - et la création dune Organisation
mondiale de lenvironnement dont les normes contraignantes
seront supérieures à celles de lOrganisation mondiale du commerce.
3 La France retirera ses troupes dAfghanistan dici fin 2012, et
engagera un plan de reconstruction et de réparation de guerre dans le
cadre dune conférence régionale. Elle démantèlera ses bases militaires
à létranger et soutiendra la reconnaissance de lÉtat de Palestine.
4 Les Affaires étrangères quitteront le domaine réservé du Président
de la République, au profit du Parlement. Cela passera en particulier
par la dissolution de la cellule Afrique de lÉlysée.
5 Pour améliorer la sécurité internationale, la France doit faire des
propositions diplomatiques et technologiques ambitieuses afin de progresser
vers lobjectif dun monde dénucléarisé. Pour enclencher un
cercle vertueux de désarmement multilatéral, elle doit arrêter
les programmes de modernisation de son armement nucléaire
et de ses vecteurs. La France lèvera par ailleurs le secret défense
sur les essais nucléaires en Algérie et en Polynésie et leurs conséquences
sur les populations et l'environnement. La loi dindemnisation
des victimes des essais nucléaires français deviendra effective.
Une France ouverte et cosmopolite
À chaque campagne électorale, la tentative dexalter le sentiment national sur le dos de létranger et den faire le bouc émissaire de la colère sociale revient. Cette perversion est portée aujourd'hui au sommet de lÉtat par le ministre de l'Intérieur, porte-parole du Président de la République, dans une course à lextrême droite. Lobsession gouvernementale des objectifs chiffrés dexpulsion, de la diminution de limmigration régulière et du nombre de naturalisations doit cesser. Le respect des droits des étrangers est un baromètre de notre santé démocratique. À cette fin, la France doit renouer avec son aspiration, celle du pays des droits humains, celle dune terre d'accueil, de mobilité et denrichissement mutuel.
1 Les questions migratoires ne seront plus dépendantes du Ministère de l'Intérieur. Les Ministères de la Justice, des Affaires étrangères, de l'Emploi et des Affaires sociales auront ensemble compétence sur les questions de l'asile, de limmigration et des naturalisations. Les droits à vivre en famille, à la vie privée et aux soins médicaux seront pleinement respectés, comme le prévoient les principes généraux du droit français et les conventions internationales ratifiées par notre pays.
2 Il sera mis fin à larbitraire de la régularisation des sans-papiers par le recours à des critères objectifs tels que la présence sur le territoire depuis plus de 5 ans, la scolarisation dun enfant ou encore le fait davoir un travail.
3 Le placement en centre de rétention ne sera plus la règle mais lexception. Il aura lieu seulement en cas de menace à l'ordre public ou de fort soupçon de délit de fuite. Les enfants, femmes enceintes, et personnes vulnérables ne devront en aucun cas y être assignés. Les pouvoirs dintervention et de contrôle des associations dans les centres de rétention seront étendus.
4 Les nombreux obstacles financiers et administratifs imposés aux étudiants étrangers seront levés. Leurs premières expériences professionnelles en France seront favorisées.
5 Le droit de vote sera accordé aux étrangers non communautaires qui résident depuis 5 ans en France. La liste des emplois dont sont exclus les étrangers sera réduite suivant les préconisations de la HALDE.
Une République Exemplaire
Garantir les libertés publiques
Le devoir de lÉtat est de défendre la société contre toutes les formes de délinquance, quil sagisse des atteintes aux personnes et aux biens, de la criminalité financière et de labus de biens sociaux, ou de cette corruption qui mine les institutions de la République. Une politique de sécurité efficace appelle lindépendance de la justice. Protéger la société cest aussi identifier les facteurs dinsécurité pour mieux les combattre. Aujourdhui, lÉtat ne remplit pas ses missions : il a abandonné le terrain de la prévention, de la dissuasion et de la réinsertion pour celui de la seule répression, masquant son inefficacité sous une politique du chiffre que dénoncent les policiers eux-mêmes. À lheure du partage et de la coopération, il a pris le chemin de la censure avec Hadopi.
1 Labrogation de la loi Hadopi et la légalisation du partage non marchand se feront en organisant dans le même temps le soutien à la création. Une contribution de lordre dun milliard deuros, à laquelle participeront les internautes à la hauteur de leurs moyens et les fournisseurs d'accès à Internet, sera instaurée pour soutenir la création. À lexact opposé dACTA, l'usage des standards ouverts et des logiciels libres sera généralisé, ainsi que la promotion de l'innovation ouverte.
2 Le Conseil supérieur de la magistrature sera le garant de l'indépendance des magistrats du siège et du parquet. Il fera des propositions pour les nominations des magistrats du siège à la Cour de cassation, pour celles de premier président de Cour d'appel et de président de Tribunal de Grande Instance. Tous les autres magistrats seront nommés sur son avis conforme. Il statuera comme conseil de discipline des magistrats.
3 Les peines plancher, la rétention de sûreté et les lois LOPPSI 1 et 2 seront abrogées. Le code pénal sera nettoyé des lois répressives à visée médiatique. Les missions et les moyens de la Protection judiciaire de la jeunesse seront renforcés, tout comme lordonnance de 1945 sur
la justice des mineurs. La police sera déconcentrée et re-territorialisée, afin de la rendre plus proche du citoyen, tout en renforçant les offices centraux de lutte contre la grande criminalité.
4 Les moyens législatifs, réglementaires et financiers des pôles judiciaires et policiers chargés de traquer la délinquance financière, environnementale et le crime organisé seront renforcés. Afin d'assécher les réseaux de trafiquants, lusage du cannabis sera légalisé et encadré, et son commerce sera réglementé.
5 Pour lutter contre les conflits dintérêt, sera garantie la transparence des rémunérations et des déclarations dintérêt des élus, ministres et membres de cabinet, magistrats, fonctions de direction dans lÉtat et les entreprises du secteur public, ainsi que des experts consultés par
des organismes dÉtat. Les règles de prévention des conflits dintérêt dans le passage du public au secteur privé seront renforcées. La peine pour les élus condamnés pour corruption sera portée à 10 ans dinéligibilité.
Une VIème république
Notre société souffre dun déficit démocratique : une grande partie de la population ne se sent plus représentée et se détourne de la vie démocratique. Les valeurs de la République sont bafouées par ceux qui nous gouvernent, les citoyennes et les citoyens nont plus confiance dans leurs institutions. La République doit leur être rendue, et lintérêt général défendu contre les lobbies. La République pour toutes et tous, cest aussi celle qui respecte les droits des peuples qui composent la France, et assure un développement solidaire des territoires. Elle entend mettre un terme aux privilèges comme celui qui fait aujourdhui du président de la
République un injusticiable, renforcer le rôle des citoyennes et citoyens et reconnaître celui de la société civile.
1 Létablissement dun vrai régime parlementaire comme dans les autres pays de lUnion européenne : le Président ou la Présidente sera garant du bien commun et du long terme, laissant toute sa place à son ou sa Premier ministre et à un Parlement aux pouvoirs dinitiative
et dinvestigation revalorisés. Il ne sera plus membre de droit du Conseil constitutionnel, dont le mode de désignation des membres sera plus largement rénové. Il sera mis fin à limpunité présidentielle.
2 Une représentation démocratique à limage de la société : généralisation de la proportionnelle à toutes les élections, parité effective, mandat unique et limitation du cumul des mandats dans le temps, reconnaissance du vote blanc.
3 Le Conseil économique, social et environnemental, rénové et transformé en Chambre du long terme, pourra soumettre au Parlement des propositions de loi liées au long terme, et demander une nouvelle délibération de la loi votée par le Parlement.
4 Une nouvelle organisation de la France sur un modèle fédéral différencié, avec une régionalisation renforcée : octroi à la Région de compétences normatives et dune large autonomie fiscale, la péréquation financière étant assurée par lÉtat sous le contrôle dun Sénat rénové. Les langues régionales seront officiellement reconnues.
5 Une réforme du CSA et du mode de nomination des dirigeants de laudiovisuel public qui garantisse le pluralisme des médias audiovisuels et la parité des instances. Pour assurer lindépendance de la presse et des médias, toute société détenant plus d'un certain seuil du capital dune entreprise du secteur sera exclue du droit de répondre à un marché public.
Salariés, usagers, ONG plus un cinquième pouvoir citoyen
Sang contaminé, amiante, Mediator Les scandales se suivent et lÉtat ne résiste pas aux pressions des lobbies de la mal-bouffe, du tabac, du sucre, de l'alcool, du médicament.
Davantage dexpertise indépendante et le renforcement des capacités daction de la société
civile permettront de changer la donne. Pressés par la finance, les salariés ne peuvent plus se prononcer sur lavenir de leur entreprise, sur lorganisation du travail. Il faut dire stop par la construction d'un cinquième pouvoir citoyen. Les consommateurs et consommatrices, les salariés, les usagers doivent être mis en capacité dinterpeller, dévaluer, de contrôler et de modifier les décisions des acteurs économiques et publics.
1 Instaurer un droit à agir en justice pour un groupe de citoyens (class action) à limage de ce qui existe notamment au Canada ou dans plusieurs pays européens.
2 Renforcer le rôle des usagers au sein des institutions et des entreprises qui jouent un rôle directeur en matière de transports, énergie ou santé (SNCF, CEA, EDF, agences sanitaires...)
3 Promouvoir une démocratie sociale digne de ce nom. Comme en Allemagne, les représentants des salariés doivent être associés aux décisions stratégiques, avec 50 % des sièges dans les conseils d'administration.
4 Instaurer un dialogue environnemental structuré et ouvert, inscrit dans la durée, et permettant une négociation équilibrée entre les acteurs de la société civile. Incluant lÉtat, les ONG, les salariés, les employeurs, les collectivités locales voire les parlementaires, il permettra de passer de la co-élaboration à la codécision.
5 Mettre en place un statut du « lanceur d'alerte » et instaurer une Haute Autorité dexpertise indépendante et plurielle.
Une république de l'égalité
Priorité aux quartiers populaires
Les quartiers sont non seulement les oubliés de cette présidence, ils ont aussi été stigmatisés et méprisés. Le Plan Espoir Banlieues n'a été qu'un grand bluff. Mais dans les quartiers les habitants ne sont pas résignés. Tous les jours, individuellement ou dans des associations, ils se mobilisent pour maintenir le lien social. Il est temps de remettre les habitants au coeur de la politique de la ville, de libérer lénergie des quartiers, dinvestir dans lhumain. Il est temps de faire confiance aux habitants. Cest avec les citoyens quil faut construire les solutions. Cela commence par leur donner un droit dobjection dans les opérations de démolition pilotées par l'Agence nationale de rénovation urbaine. Il faut aussi avoir conscience que c'est à ceux qui ont le moins qu'il faut donner le plus. Sanctuariser les services
publics dans les quartiers est une nécessité absolue.
1 Un euro dans le béton, un euro pour lhumain. Leffort dans la rénovation urbaine devra être maintenu. Mais pour chaque euro à lAgence nationale de la rénovation urbaine, un euro sera donné à son « équivalent pour lhumain », lAgence nationale pour la cohésion sociale et légalité des chances : éducation, formation, emploi, activité économique, santé, etc.
2 Pour désenclaver les quartiers, loffre de transports sera accrue et sécurisée. Les navettes et taxis collectifs inter-quartiers seront développés.
3 Les aides accordées aux entreprises pour sinstaller dans les quartiers populaires seront modulées en fonction de leur impact social, comme le fait lUnion européenne. LÉtat encouragera financièrement et techniquement la création d'entreprises par les habitants, les coopératives, léconomie sociale et solidaire, les associations.
4 Reconstruire la carte scolaire suivant le principe de la mixité sociale maximale : elle associera dans une même zone urbaine des quartiers centraux et périphériques. Le système daffectation des enseignants sera modifié afin quaucun enseignant ayant moins de cinq années dexercice ne soit nommé contre son gré dans les zones sensibles. Les enseignants en zones sensibles bénéficieront dun allègement des charges horaires devant les élèves pour passer plus de temps en formation continue.
5 Le régime des contrôles didentité sera réformé. Ces derniers
seront conditionnés à la délivrance dun récépissé.
Une école de lémancipation et de la promotion sociale
Pour les écologistes, l'éducation doit être au centre de la vie sociale ; elle concerne l'école
comme les familles, et plus largement la société toute entière, qu'il s'agisse des relations entre générations, des rôles stéréotypés dévolus aux filles et aux garçons, de l'attitude face aux médias, du lien avec lentreprise et le monde associatif. Aujourd'hui, l'école fonctionne en France sur des principes de sélection et d'exclusion : certains enfants nont même plus accès aux cantines scolaires ! Il faut lui donner la mission de former ensemble tous les jeunes aux fondamentaux dune citoyenneté planétaire, par une pédagogie coopérative qui implique une réorganisation de l'Éducation nationale. Il faut mettre un terme à la suppression de postes et garantir que les enseignants absents soient remplacés. Il faut rétablir la confiance au sein de la communauté éducative (élèves, enseignants, parents et personnels) pour quils oeuvrent ensemble à la réussite de chacune et de chacun.
1 Créer lÉcole Fondamentale, regroupant les enseignements primaire et secondaire pour scolariser les enfants de 6 à 16 ans sans rupture ni sélection. Lenseignement sera organisé dans des unités pédagogiques à taille humaine.
2 Rétablir la formation initiale des enseignants, avec deux années en alternance associant les mouvements pédagogiques et d'éducation populaire. Recruter 20 000 enseignants et cadres éducatifs supplémentaires.
3 Modifier le système daffectation des enseignants afin de permettre la constitution déquipes stables, disposant d'une autonomie d'organisation dans le cadre d'un cahier des charges national.
4 Encourager et accompagner les innovations pédagogiques, permettant de mobiliser les élèves, de mettre oeuvre des pratiques coopératives, dinscrire lécole dans son environnement et de favoriser les activités artistiques et culturelles.
5 Substituer à lhégémonie des notes de nouveaux systèmes d'évaluation (évaluations collectives, unités de valeur) afin de valoriser les réussites, de personnaliser les parcours, et dassurer le bien-être des élèves. Le dépistage précoce des élèves de même que les évaluations
nationales visant à mettre les personnes, les écoles et les établissements en concurrence seront supprimées. Les enseignants construiront des outils dévaluation adaptés à leur pédagogie à partir dun cahier des charges national.
La création : un bien commun pour une démocratie vivante
La culture et les savoirs scientifiques sont des biens communs. Ils permettent aux citoyennes et aux citoyens de créer, de donner du sens à leur vie, de s'émanciper de la frénésie de consommation, de se métisser, d'inventer collectivement la société dans laquelle ils s'inscrivent. Il faut redonner aux ministères concernés les compétences qui leur permettent de
mener à bien leurs missions, en toute transparence et de manière collégiale. Ainsi, que ce soit pour le soutien aux projets culturels ou de recherche, lÉtat et les collectivités doivent agir en cohérence, avec une attention particulière à la diversité, aux petits projets, aux lieux et pratiques en émergence sur les territoires.
1 Dans chaque région seront organisés des États généraux des droits culturels pour élaborer avec toutes les actrices et tous les acteurs, les politiques culturelles et instaurer une véritable culture de la transparence. Ce sera le lieu dune mise en débat pour une réforme profonde de lemploi artistique et culturel prenant notamment en compte les temps de travail indirectement productifs. Cette mesure inscrit dans les actes l'art comme un bien commun de première nécessité.
2 Une culture accessible à tous passe par la construction, avec les actrices et acteurs, d'une nouvelle fiscalité de lart et de la culture, qui favorise la circulation des biens culturels « art et essai », en commençant par appliquer le taux super-réduit de TVA aux uvres écrites, littéraires, artistiques et philosophiques.
3 L'éducation artistique et l'éducation populaire doivent redevenir un pilier essentiel des politiques publiques sur l'ensemble du territoire. Nous lancerons des conférences territoriales qui y sont dédiées, avec l'ensemble des collectivités locales et des associations, afin de définir et coordonner l'enseignement artistique dans le circuit scolaire comme extra-scolaire, et tout au long de la vie.
4 Pour redonner aux scientifiques leur indépendance, la logique du tout-projet et de la concurrence exacerbée sera abandonnée. Les moyens de lAgence nationale de la recherche et du grand emprunt seront progressivement transformés en financements publics récurrents et en postes stables, à commencer par 5 000 postes dès 2012.
5 Pour remettre la démocratie et la collégialité au coeur de lenseignement supérieur, la réforme des universités sera remplacée par une loi élaborée avec la participation de tous les acteurs. Les grandes écoles se rapprocheront des universités au sein de structures fédérales et démocratiques assurant un maillage équilibré du territoire.
Un bouclier de services publics pour assurer la cohésion sociale
Le contrat social français se caractérise par des services publics de qualité assurant l'égalité sur l'ensemble du territoire. Légalité daccès à l'éducation, à la justice, à la santé, à l'emploi, à
leau, à lénergie ou aux transports est essentielle pour que notre société assure sa cohésion. Plus que jamais, la France doit se doter dun bouclier de services publics pour préparer son avenir. Ce bouclier de proximité a vocation à être établi en priorité dans les zones urbaines sensibles et les territoires ruraux délaissés. Il faudra restructurer la dépense publique en remettant en cause les politiques qui ont cassé nos vecteurs d'égalité.
1 La règle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux sera abrogée. Afin de corriger les errements de la RGPP, une nouvelle politique de ressources humaines sera définie, fondée sur la résorption de la précarité, sur des critères objectifs, respectueuse des personnes, garantissant la formation et lévolution de carrière dans les fonctions publiques, tout en assurant lefficacité des dépenses de fonctionnement. Il sera mis un terme aux pratiques systématiques dexternalisation.
2 Pour assurer laccès aux soins, les franchises médicales seront supprimées. Un moratoire sera posé sur la tarification à lactivité et il sera mis fin à la convergence public-privé à lhôpital.
3 Leau est un bien commun dont la gestion a trop souvent été abandonnée à des multinationales. LÉtat soutiendra financièrement et techniquement les collectivités souhaitant reprendre en régie publique la gestion de leau sur leur territoire.
4 LÉtat engagera la création de 400 000 places daccueil de jeunes enfants pendant le quinquennat pour offrir une solution à toutes et tous. Il assurera la mise en place dun service public local de la petite enfance et la promotion du secteur associatif et solidaire, avec un taux dencadrement adapté et des personnels formés.
5 Le service public de l'emploi sera renforcé, et recentré sur sa mission d'accompagnement personnalisé des chômeuses et chômeurs dans la recherche d'un emploi et d'une formation. Un objectif : diviser par deux le nombre de chômeurs et de chômeuses suivis par chaque conseiller.
L'égalité femmes-hommes en marche
L'égalité entre les femmes et les hommes demeure largement inachevée, malgré les lois, les dispositifs publics et les campagnes de sensibilisation. Les salaires des femmes sont toujours inférieurs de 27 % à ceux des hommes, reflétant des parcours professionnels différents selon les sexes et des discriminations persistantes : 80 % des emplois précaires sont occupés par des femmes, et le plafond de verre demeure une réalité. L'accès des femmes et des jeunes filles à la contraception et à linterruption volontaire de grossesse demeure aléatoire.
Plus dune femme sur dix est victime de violences conjugales. Pour défendre et faire appliquer les droits acquis comme les nouveaux droits, un ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes sera créé. Ses priorités seront les suivantes.
1 La loi sur légalité salariale nest pas appliquée. Pour garantir son respect, aucune aide publique ne sera accordée aux entreprises qui nassurent pas l'égalité salariale effective : ni subvention, ni exonération, ni marché public.
2 En complément du congé maternité, le congé parental sera transformé en un crédit-temps réparti à parts égales entre les parents et utilisable pendant les premières années de lenfant.
3 Laccès à la contraception pour les jeunes filles sera facilité par lélargissement du Pass contraception à lensemble du territoire. Au cours du quinquennat, tous les moyens contraceptifs seront rendus gratuits pour les jeunes, et remboursés à 100 % par la Sécurité sociale pour les autres assurés sociaux. Les centres d'interruption de grossesse fermés seront rouverts, et l'IVG également remboursée à 100 %.
4 Le nombre de logements d'urgence pour les femmes victimes de violence sera augmenté à travers une loi-cadre contre les violences faites aux femmes. La réorganisation des conditions matérielles d'existence ne doit plus être un frein au choix de changer de vie.
5 Un plan déducation et de formation sera lancé afin de lutter contre les stéréotypes de genre et de favoriser lémancipation de chacune et chacun.
Donner un avenir à la jeunesse
Face à la situation durgence sociale dans laquelle ils se trouvent (chômage massif, précarité croissante, difficulté à trouver un logement et à accéder aux soins ou à la culture), beaucoup de jeunes doutent de leur avenir mais aspirent à lautonomie pour prendre leur vie en main. C'est pour répondre tant à cette urgence qu'à leurs préoccupations sur le long terme, que seront élaborées les bases dun droit à lautonomie pour les jeunes, autour du principe : un jeune, un projet, un revenu. Chacune et chacun doit avoir les moyens de construire son parcours et sa propre vie. Chacune et chacun a droit à une seconde chance, particulièrement
les 150 000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans diplôme.
1 « Un jeune, un projet, un revenu ». Pas de jeune sans solution : par l'action concertée de lÉtat et des régions, chaque jeune s'inscrira dans un projet : formation professionnelle, études, réinsertion, service civique, mobilité européenne, etc. Il bénéficiera pour cela d'un revenu d'autonomie, soit sous la forme d'une allocation d'étude rénovée, soit par laccès à un revenu minimum dinsertion de 600 euros.
2 Pour améliorer l'accès aux études supérieures, les frais d'inscription seront diminués (avec comme objectif la gratuité dans l'enseignement supérieur). La pédagogie à lentrée à luniversité sera renforcée, avec un système daccueil et de parcours adaptés et davantage de
Pluri-disciplinarité.
3 LÉtat appuiera le développement des éco-campus : 70 000 rénovations et 50 000 nouvelles chambres éco-conçues, développement de lalimentation bio et équitable, accès aux activités sportives et culturelles, etc.
4 Les stages seront régulés (droit du travail, protection sociale) et la rémunération des stagiaires portée au minimum à 50 % du SMIC. Cette avancée contribuera à mettre fin à la précarisation de l'emploi des jeunes, et à refaire du stage et de l'alternance une étape vers un emploi stable.
5 La génération ERASMUS sera étendue, en favorisant la mobilité internationale des jeunes, lors de la formation autant que de l'orientation. Lobjectif de 30 % d'une classe d'âge ayant passé au moins six mois à l'étranger sera fixé.
Un pacte pour l'égalité
Redonner une pleine citoyenneté à tous ceux qui se sentent exclus dans leur propre pays du
fait de leur origine, de leur genre, de leur sexe, de leur âge, de leur handicap, de leur domicile est la condition du vivre ensemble. La lutte contre les discriminations et le combat pour la justice sociale sont liés. La droite cherche à créer une société de séparation, organisée en communautés dressées les unes contre les autres et où règne la loi du plus fort. À linverse, la
France a besoin dun Pacte pour légalité, pour promouvoir légalité réelle.
1 Pour appuyer la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité, restaurée, sera mis en place un outil de mesure des discriminations. Celui-ci, strictement contrôlé, se traduira par un bilan annuel présenté au Parlement.
2 La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires sera ratifiée, et légalité de traitement et daccès aux aides publiques sera garantie.
3 Le mariage et tous les droits attenants seront ouverts aux couples de même sexe, et les droits du PACS seront alignés sur ceux du mariage. Laccès pour toutes et tous à ladoption et aux techniques dassistance à la procréation sera garanti, et un statut du co-parent sera créé.
4 L'accès des enfants handicapés au système scolaire doit être garanti. Insertion professionnelle des handicapés, accessibilité des lieux : les lois existantes seront appliquées sans dérogations.
5 Un plan de rattrapage de l'écart creusé avec les Outre-mers permettra une répartition équitable des ressources et la garantie de la continuité territoriale.
Lécologie cest bon pour lemploi
Lurgence de la protection de la planète nest pas une contrainte, elle est un levier pour inventer léconomie de demain. Investir dans léconomie verte cest créer massivement des emplois non délocalisables, car on nisole pas son logement depuis la Chine. Investir dans les économies dénergie, dans les énergies renouvelables comme le bois, la transformation des déchets, les éoliennes ou le solaire, cest créer des emplois chez nous plutôt que dimporter du gaz et du pétrole. En développant les énergies vertes la France pourra économiser progressivement plus de 50 milliards deuros dimportations énergétiques. 50 milliards deuros qui permettront de créer des emplois, de développer des circuits économiques relocalisés. Enfin léconomie verte cest moins de capital et plus de travail. Lagriculture biologique par exemple est de 20 % à 30 % plus intensive en main-duvre que lagriculture conventionnelle.
Ces cercles vertueux marchent ailleurs et ils pourraient créer en France près de 500 000 emplois. Notre pays ne doit pas manquer cette opportunité et rater le train de la nouvelle révolution industrielle écologique. Car on ne sortira pas de la crise avec les lunettes du passé.
Lécologie ce nest pas seulement la protection de la planète, cest aussi une meilleure qualité de vie pour ses habitants et ses habitantes. Une qualité de vie qui passe notamment par un accès de toutes et tous au logement, de meilleurs services pour les petits enfants et leurs parents, et un meilleur accompagnement de la dépendance pour nos aînés. Répondre à ces besoins sociaux cest aussi créer des emplois. 500 000 logements construits chaque année, ce sont 200 000 emplois en plus. 400 000 places en crèches pour offrir une solution de garde à tous les parents ce sont près de 100 000 emplois. Ne pas laisser les familles démunies face à la dépendance des personnes très âgées, cest créer 200 000 emplois.
Cette économie du vivre mieux, tournée vers lhumain, cest autant demplois non délocalisables qui ne sont pas soumis à la concurrence internationale. Prenons soin de nous, prenons soin de la planète. Tout le monde y gagnera.
Oui le souhaitable est possible !
Ces propositions dessinent une France plus juste, une économie plus solide et qui protège la planète, une société plus ouverte et réconciliée. Mais ces engagements ne valent que sils peuvent être financés. Cest pourquoi jai tenu dès le mois doctobre dernier à chiffrer mes principales propositions et à présenter ce que serait mon premier budget pour la France.
Les grands principes qui guident mon action sont les suivants :
Pas daustérité mais une réduction soutenable du déficit public La crise des dettes souveraines ne doit pas mener à une politique daustérité. Cette politique, on le voit en Grèce, en Espagne ou au Portugal, est désastreuse sur le plan humain et contre-productive sur le plan économique. Elle nous emmène dans une crise encore plus profonde. Pour autant, on ne peut faire comme si la dette publique nexistait pas. Il faut donc définir un chemin équilibré et juste.
Mon engagement est de réduire de manière mesurée mais crédible les déficits, d'un point de PIB par an, soit environ 20 milliards deuros par an. Sans toucher au modèle social français.
Une politique basée sur des hypothèses de croissance lucides À droite comme à gauche, on attend le retour magique de la croissance. En 2007, Nicolas Sarkozy devait larracher avec les dents. On a vu le résultat. Les prévisions du gouvernement ont pendant longtemps reposé davantage sur des calculs politique que sur une réalité économique. La lucidité, cest dassumer le fait que le temps de la croissance forte est derrière nous. Nous devons maintenant nous organiser pour vivre dans un monde à croissance faible. Ce qui veut dire : innover et partager.
30 milliards de recettes nouvelles pour réduire le déficit et préserver notre modèle social Réduire le déficit public (État et sécurité sociale) de 1 point de PIB par an revient à diminuer ce déficit d'environ 20 milliards. Par ailleurs, la faible croissance implique de moindres rentrées fiscales et de plus grandes dépenses sociales. Le surcoût pour lÉtat est évalué à au moins 10 milliards. Cest le chemin à la fois juste et responsable que je vous propose.
Source : http://evajoli2012.fr, le 23 mars 2012