Entretien de de M. Henri de Raincourt, ministre de la coopération, avec BFM TV le 3 avril 2012, sur la situation politique au Mali.
Texte intégral
Q - Nous sommes en ligne avec Henri de Raincourt, le Ministre chargé de la Coopération. Merci dêtre en direct avec nous sur BFM TV. Bonjour.
R - Bonjour
Q - La France a conseillé à ses ressortissants de quitter le pays, y-a-t-il des opérations de rapatriement en cours en ce moment ?
R - Pas du tout. La France a indiqué à ses compatriotes que dans la mesure où il nétait pas indispensable pour eux de rester au Mali, il était préférable de quitter provisoirement le pays. Aujourdhui, cela se fait dans le cadre des vols réguliers des compagnies aériennes, aucune mesure spécifique exceptionnelle nest en vigueur.
Q - Quattendez-vous de la réunion du Conseil de sécurité de lONU aujourdhui ?
R - Nous attendons de la réunion du Conseil de sécurité que la communauté internationale se prononce. Dune part en condamnant la rébellion ; dautre part en indiquant, comme lont fait les chefs dÉtat de cette région dAfrique à Dakar hier, que la junte doit remettre le pouvoir aux civils le plus rapidement possible, de façon à ce que tout le processus de paix puisse sengager par un cessez-le-feu et par un dialogue entre toutes les parties.
Q - Alors est-ce quune intervention de la France, dans ce contexte, à lONU dune autre façon est possible ?
R - La France est membre du Conseil de sécurité de lONU donc tout naturellement, cest notre pays qui a demandé que cette question soit évoquée au Conseil de sécurité. Nous allons, donc, faire une déclaration dans le sens que je viens de vous indiquer cest-à-dire premièrement la condamnation de la rébellion avec le rappel de notre attachement à lunité, à lintégrité territoriale du Mali, deuxièmement bien entendu le respect du calendrier électoral, puisque, je le rappelle, des élections présidentielles doivent avoir lieu prochainement au Mali. Le cessez-le-feu, le dialogue mais ensuite demander à la junte de bien vouloir rétablir immédiatement lordre constitutionnel.
Q - Monsieur le Ministre, peut-on envisager une intervention militaire de la France ou est-ce que cest totalement exclu ?
R - Alain Juppé la confirmé de la manière la plus nette, la France nintervient pas directement et militairement. Cest quelque chose dabsolument habituel aujourdhui, cest une décision permanente. Mais, il est bien évident que, si les Africains nous le demandent, nous sommes prêts à soutenir sur un plan logistique les acteurs sur place. Cest donc aux Africains eux-mêmes de nous faire part de leurs besoins et nous verrons avec dautres ce que nous pouvons leur apporter, en particulier sur le plan logistique.
Q - Une dernière question très rapide, cette crise complique-t-elle la situation des otages au Mali ?
R - Ce qui est clair, cest que cette crise, dans la mesure où elle se déroule dans cette zone qui est grande comme la France, où nos otages sont indûment retenus - et pour quatre dentre eux depuis très voire trop longtemps maintenant, il est évident que cette situation, qui est à la fois confuse, tendue, et incertaine, ne peut pas simplifier le retour rapide de nos compatriotes dans notre pays.
Q - Monsieur le Ministre merci davoir été en direct avec nous.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 avril 2012
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