Extraits d'un entretien avec la presse de M. Henri de Raincourt, ministre de la coopération, sur la position de l'Union européenne face aux événements politiques en Birmanie, en Syrie et au Soudan, à Luxembourg le 23 avril 2012.
Intervenant(s) :
Circonstance : Conseil affaires étrangères, à Luxembourg le 23 avril 2012
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Prononcé le
Texte intégral
Q - (À propos de la Birmanie)R - Je crois quil est très important que le Conseil Affaires étrangères puisse se féliciter des élections législatives partielles qui se sont tenues au début du mois en Birmanie. À partir de là, cest tout un système dencouragements qui doit nous mener jusquaux élections générales qui auront lieu dans un peu plus de deux ans. LUnion européenne sera très vigilante, la France aussi bien sûr, sur lévolution du processus en Birmanie, en particulier après les événements des derniers mois, qui ont été positifs et encourageants.
Q - Vous parlez de suspension, le mot est important ?
R - Oui cest une suspension, car ce que nous voulons, cest encourager les autorités birmanes à poursuivre sur la voie sur laquelle elles se sont aujourdhui engagées. Pour autant, il nous semble quil y a encore un certain nombre détapes à franchir. Il y a encore des prisonniers politiques par exemple, donc il faut que tout ceci soit réglé avant que la levée des sanctions puisse être envisagée comme définitive.
Q - Dans ce contexte le refus de la LND de siéger tant que la Constitution nest pas changée, est-ce que cest une inquiétude politique pour vous ?
R - Il y a bien sûr une inquiétude, nous allons essayer de la lever et il faut essayer de saisir encore une fois toutes les chances pour que la Birmanie connaisse une ère démocratique, elle le mérite bien.
Q - Vous pensez que lUnion européenne a des moyens de faire un peu pression de ce point de vue là ?
R - LUnion européenne, cest quand même 27 grands pays et donc la voix de lUnion européenne, lorsquelle sexprime comme aujourdhui unanimement, pèse, elle compte et il me semble quelle sera entendue.
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Q- À propos de REPSOL et de lArgentine, en avez-vous parlé ?
R Oui, ce point a été abordé lors des questions diverses par notre collègue espagnol, qui a été conforté dans son expression par les autres pays et en particulier par la Haute Représentante qui, je crois, a fait une déclaration et engagé des initiatives appropriées pour manifester la préoccupation de lUnion européenne au sujet de ces décisions qui nous paraissent être dun autre âge.
Q - Mais des mesures peuvent-elles être prises ?
R - Cest ce que va étudier Mme Ashton.
Q - Sur la Syrie, avez-vous des échos de lindustrie du luxe, qui pourrait sopposer aux sanctions contre certains produits ?
R - Nous navons pas encore discuté de la Syrie, le dossier va être traité pendant le déjeuner, mais pour répondre très directement à votre question nous navons pas eu de pression directe.
Q - (À propos du Soudan et du Soudan du Sud)
R - La situation au Soudan nous inquiète tout naturellement. Avec la création de deux États à la suite de lindépendance du Soudan du Sud en juillet dernier, il est bien évident que ces deux pays doivent sentendre puisque cest sur le territoire de lun quil y a le pétrole et cest par le territoire de lautre que peut transiter ce pétrole. Donc lintérêt bien compris des uns et des autres passe par un accord. LUnion européenne ce matin a effectivement évoqué cette question et indiqué que les engagements qui ont été pris très récemment doivent être respectés. Là comme ailleurs si les choses névoluent pas favorablement il est possible denvisager la mise en place de sanctions.
Q - Contre qui ?
R - contre ceux qui ne respectent pas les termes de la sortie de crise.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 avril 2012
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