Interview de M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, à Europe 1 le 11 septembre 2012, sur l'installation d'un préfet de police de plein exercice à Marseille, la concertation à propos du statut de l'agglomération marseillaise, l'amélioration de la compétitivité des entreprises et le budget pour 2013.
Texte intégral
JEAN-PIERRE ELKABBACHMerci de nous recevoir à la préfecture de région, c'est-à-dire au coeur de lEtat. Il est rare quun Premier ministre simmerge comme vous le faites dans une ville, une région pendant presque deux jours. Est-ce que vous croyez que ça suffit pour que ça aille mieux à Marseille et dans la région, les Bouches-du-Rhône, contre linsécurité, le chômage, la drogue et les règlements de comptes ?
JEAN-MARC AYRAULT
Parce que je suis venu dire la détermination de lEtat à changer les choses. Si je suis ici à la préfecture, cest pour réaffirmer lautorité de lEtat, dire que la République doit être respectée partout. Donc, ça va se traduire par des mesures et une réorganisation de la police, de la justice, pour quenfin les choses aillent dans la bonne direction.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire un préfet de police ici.
JEAN-MARC AYRAULT
Un préfet de police de plein exercice comme à Paris. Ce sera une exception sur lensemble du territoire national. Donc ça, cette décision elle est prise ; elle va être mise en oeuvre dans les prochains jours.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire que ça change beaucoup parce que le préfet de police est directement branché sur le ministre de lIntérieur et le Premier ministre probablement.
JEAN-MARC AYRAULT
Absolument, absolument. Et puis surtout, des moyens nouveaux pour que la population voit que la polie est présente mais aussi des moyens dinvestigation, denquête pour casser léconomie souterraine. Et ça se fera aussi en parfaite cohésion avec la justice qui verra aussi ses moyens renforcés. Vous savez, les policiers comme les magistrats font ici un travail très difficile, mais il ne suffit pas de dire : « Je suis venu vous soutenir, vous faites du bon travail » ; moi, je veux changer les règles du jeu pour que les choses changent profondément. Mais au-delà
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez été bien accueilli par tous les élus ? Monsieur GAUDIN, les gens de droite et les gens de gauche comme Michel VAUZELLE et quelques autres ?
JEAN-MARC AYRAULT
Oui, jai été bien accueilli dans un esprit républicain mais en même temps, je leur dis : « Il faut que les choses bougent », parce que bouger ce nest pas uniquement sur la sécurité. Cest aussi réussir le redressement de Marseille, faire de tout ce territoire de Marseille à Aix, à Aubagne, Martigues, Fos, un ensemble qui se projette dans lavenir, une métropole dynamique, une métropole européenne, une métropole méditerranéenne parce quelle a beaucoup datouts mais il faut assurer le développement économique, donc lemploi pour tous.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous voyez beaucoup de monde ce matin encore. Pourquoi Jean-Noël GUERINI qui a tellement de problèmes avec la justice ? Il est président du conseil général mais il a des problèmes.
JEAN-MARC AYRAULT
Mais la justice continue son travail, elle ira jusquau bout pour lui comme pour les autres. Parce quil y a une chose qui est très claire : quand je dis respect de lEtat de droit, ça veut dire lutter contre toutes les formes de délinquance, pas seulement la petite délinquance, la grosse délinquance mais aussi les délinquances économique et financière. Et Jean-Noël GUERINI est président du conseil général, jai vu le président du conseil régional, je vais voir les élus, je vois les responsables économiques, les partenaires sociaux. Moi, je veux mobiliser mais je veux des résultats concrets. Je vais prendre un exemple pour bien me faire comprendre puisquon parle du prix de lessence. Quand on travaille à Fos-sur-Mer, quon habite à Marseille, il ny a aucun moyen de transport : vous êtes obligé de prendre votre voiture, vous payez quatre cents euros par mois. Eh bien aujourd'hui, je veux que les élus avec lautorité et le soutien de lEtat se mettent daccord enfin pour mettre en place un vrai réseau de transports en commun.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire que vous voulez faire de Marseille une grande métropole européenne mais toutes les villes et les communes voisines refusent, que ce soit Aix-en-Provence, etc, et souvent des UMP mais il ny a pas de problème de caractère personnel, problème politique. Vous dites : « Il y a des jeux personnels, des blocages dego »
JEAN-MARC AYRAULT
Oui, parce que je prends lexemple concret des transports. Vous savez, il y a dix autorités autorisatrices de transport, il ny a pas de déplacements urbains. Tout le monde dit : « On va discuter, on va se revoir » mais moi jai envie que maintenant, on décide. Alors je suis venu pour leur parler de cela, pour les convaincre de cela parce que
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Sinon ? les convaincre comment ? Sils ne sont pas daccord, quest-ce que vous faites ? Est-ce que vous imposez par la loi une métropole ?
JEAN-MARC AYRAULT
Je vais engager ce processus. Il y aura un préfet délégué qui va porter un projet pour dynamiser le redressement de la métropole marseillaise, Provence, Marseille, puis ensuite si les choses avancent de façon consensuelle, tant mieux. Sinon, je pense que lEtat prendra ses responsabilités.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dans quel délai ?
JEAN-MARC AYRAULT
Eh bien lannée prochaine, en tout état de cause, nous aurons un nouveau dispositif institutionnel mais au service dun projet, et moi je veux aussi faire reculer la pauvreté. Je veux faire reculer le chômage des jeunes, je veux redonner un espoir aux familles, je veux que lécole soit aussi lécole de la réussite.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Très bien, très bien.
JEAN-MARC AYRAULT
Mais ça ressemble au chantier français, vous savez.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Voilà. Ce que vous faites ici à Marseille, est-ce que vous allez le recommencer ? Aller vous installer au nom de lEtat ici, là où il faut ? là où il y a des difficultés, des plans sociaux, etc ?
JEAN-MARC AYRAULT
Jai lintention daller dans beaucoup de régions. Cela prendra des formes différentes mais le temps nécessaire pour discuter, pour mobiliser les acteurs de la société, les acteurs politiques, les acteurs économiques, les acteurs associatifs, citoyens, culturels, scientifiques. Je crois que cest comme ça que la France va se redresser.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Jean-Marc AYRAULT, avec le président de la République, on la entendu dimanche, vous donnez aux syndicats et au patronat quatre mois pour trouver un compromis historique sur une gestion plus souple des entreprises. Vous pensez que ce serait bon pour la compétitivité dabord ?
JEAN-MARC AYRAULT
Il faut trouver un compromis qui respecte à la fois les droits des salariés. Aujourd'hui, vous savez que le plus grand nombre de contrats dembauche, ce sont des CDD et non des CDI, donc il y a beaucoup de précarité. Il faut donc donner garantie aux salariés, puis en même temps il faut savoir tenir compte de certaines réalités économiques à un moment donné. Comment on fait ? Eh bien il faut discuter, négocier
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous pouvez dire le mot ici, le mot « compétitivité » ? dire plus fluide, plus souple ?
JEAN-MARC AYRAULT
Oui, mais à condition que tout le monde y trouve son compte.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non mais vous ne lavez pas dit.
JEAN-MARC AYRAULT
Mais je vais vous renvoyer à quelque chose, Jean-Pierre ELKABBACH : cest mon discours de politique générale du 3 juillet dernier. Tout était dit, tout était expliqué. Ce que nous voulions faire
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais vous ne lavez pas dit.
JEAN-MARC AYRAULT
Je vous le redis : plus de souplesse, plus de fluidité à condition quon donne aussi des garanties sur les parcours professionnels des salariés, sur leur formation, sur leur salaire. Parce quune entreprise, cest à la fois un chef dentreprise mais ce sont aussi des salariés.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais si, parce que vous leur avez donné quatre mois, si à la fin de lannée 2012 les partenaires sociaux qui sont divisés ny parviennent pas, est-ce que vous leur donnez un délai supplémentaire ?
JEAN-MARC AYRAULT
Ecoutez, lobjectif cest daller vite, non pas en précipitant les choses mais en mettant chacun face à ses responsabilités. On ma reproché daller devant le MEDEF. Je ne regrette pas davoir parlé aux chefs dentreprises et je leur ai dit comme je lai dit aux syndicalistes : sur beaucoup de sujets, il faut discuter et négocier parce que chacun a sa part de responsabilités.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous leur donneriez un délai supplémentaire pour arriver à ce compromis historique ?
JEAN-MARC AYRAULT
Le gouvernement, et le président de la République la rappelé dimanche soir, prendra ses responsabilités, donc une loi de finance 2013 mais avant la fin de lannée, des décisions qui seront prises pour améliorer la compétitivité de notre économie.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Si ça ne marche pas, sil y a division, si tel ou tel syndicat ne veut pas signer après avoir négocié, il y a une loi qui impose ?
JEAN-MARC AYRAULT
Les Français ont voté pour un président de la République, ils ont voté pour une majorité. Je pousserai le plus loin possible la négociation et lorsque ce sera nécessaire, nous en tirerons les conclusions dans lintérêt du pays.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Le président de la République lance un agenda 2014 : deux ans pour redresser le pays, un an pour inverser la courbe du chômage. Cest le pari de HOLLANDE. Est-ce que ce nest pas un pari imprudent, risqué, dangereux ?
JEAN-MARC AYRAULT
Dangereux pour qui ?
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Parce que vous pouvez provoquer de la frustration, de la déception et de la colère si ça ne marche pas.
JEAN-MARC AYRAULT
Mais il faut se fixer un objectif ambitieux. Le président de la République dit : « Je veux retourner la courbe du chômage. » Il faut se fixer cet objectif. On va, avec le président de la République demain à lElysée recevoir les présidents de région, non pas pour signer un contrat mais pour dire ensemble nous allons pouvoir, avec la mise en place de la Banque Publique dInvestissement dont les contours seront arrêtés ce soir à Matignon, nous allons mobiliser tous les acteurs à la fois pour lemploi des jeunes mais aussi pour la formation professionnelle, mais aussi pour le développement économique de nos PME.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais pourquoi vous mettre le couteau sous la gorge ? Parce que vous accusait peut-être de lambiner, vous mettez le couteau vous-même.
JEAN-MARC AYRAULT
Lambiner, sûrement pas, mais je pense quil est très important que, comme la fait dimanche soir le président de la République, quon fixe des objectifs et un cap au pays, parce que beaucoup de Français se disent : « Bon, on sait quon est en période de crise, on sait que cest difficile.»
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais vous acceptez de prendre un risque.
JEAN-MARC AYRAULT
« On sait quil faut des efforts mais pourquoi ? Il faut que ce soit utile ». Eh bien renverser la courbe du chômage, cest un objectif mobilisateur.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais comment un chômage qui va grimper pendant les cinq à six mois qui viennent tous les économistes le disent - peut-il redescendre et sinverser en quelques mois ? Je le répète : vous prenez un risque.
JEAN-MARC AYRAULT
Il faut que pour ça, tous les outils que nous sommes en train de préparer soient mis en place, que nous mobilisions lensemble des acteurs économiques et sociaux. Jai dit aussi les territoires avec les régions, les grandes villes, et donc cest comme ça quon sen sortira. La France est en difficulté mais nous navons pas lintention de renoncer au redressement du pays.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Que se passe-t-il si dans un an vous échouez avec ça ?
JEAN-MARC AYRAULT
Mais on en tirera le bilan. On verra pourquoi. Les conditions de ce redressement ne dépendent pas que de la France mais la France ne doit pas chercher des excuses ailleurs en disant : « Cest lEurope ou cest la crise mondiale. » Nous prenons nos responsabilités en ce qui nous concerne, nous prenons notre part du redressement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que lavenir du Premier ministre Jean-Marc AYRAULT est lié au succès ou à léchec du pari de HOLLANDE ?
JEAN-MARC AYRAULT
Je ne suis pas en train de réfléchir à mon sort personnel, Jean-Pierre ELKABBACH. Je veux vous dire que ce nest pas mon sujet.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous lavez lu : il est peut-être en CDD qui peut sachever en 2014.
JEAN-MARC AYRAULT
Mais attendez, bien sûr. Quand on est Premier ministre, je le sais depuis le début, mais je ne me pose pas chaque matin la question : « Quest-ce que je pourrai faire pour plaire ou déplaire ? » Jai une feuille de route. La feuille de route, elle est très claire : cest le programme du président de la République, cest les soixante propositions qui sont son contrat avec le peuple français, quil a rappelées dimanche soir. Moi, jai la responsabilité de la mise en oeuvre de ces engagements. Eh bien, jai bien lintention sans hésitation, sans état dâme, avec conviction et détermination, à le faire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Lagenda 2014 a dit François FILLON sur Europe 1 hier, cest dans deux ans plus de chômeurs et la France en récession. Qui croire ? vous ou lui ? Jean-Marc AYRAULT ou François FILLON ?
JEAN-MARC AYRAULT
Ecoutez, François FILLON est en campagne électorale mais pas une campagne électorale pour se faire élire président de la République ou député : il est en campagne électorale contre ses propres amis. Par rapport à Jean-François COPÉ, tous les matins il en rajoute encore une couche pour apparaître encore plus radical dans son opposition au gouvernement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais sur le fond, est-ce quil na pas raison ? On risque la récession ?
JEAN-MARC AYRAULT
Mais franchement, est-ce que vous avez un peu de mémoire ? Enfin, je ne parle pas de Jean-Pierre ELKABBACH qui en a certainement beaucoup, mais quest-ce quavait dit François FILLON lorsquil était Premier ministre il y a cinq ans ? Il avait dit : « Je suis à la tête dun Etat en faillite » et quest-ce quil a fait ? Il a laissé filer la dette, six cents milliards de dette supplémentaires. Croyez-vous que la situation de la France sest améliorée depuis cinq ans quil était au pouvoir ? Alors moi je préfèrerais quil commence par faire le bilan de ce quil a fait, de ce quil na pas fait, et moi je mintéresse surtout à lavenir du pays, au redressement du pays.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Au passage, vous avez entendu ce quil a dit et il sy connaît en la matière. On en revient en ce moment à la formule de Jacques CHIRAC à légard de son ministre Nicolas SARKOZY : « Je décide, il exécute. » François HOLLANDE décide, son Premier ministre sexécute.
JEAN-MARC AYRAULT
Je vous ai dit quel était mon rôle. Je dirige le gouvernement, je coordonne laction des ministres pour mettre en oeuvre ce que le président a pris comme engagement devant les Français. Lui est garant devant les Français du cap, il est garant du respect de ses engagements et moi je suis vis-à-vis de lui, vis-à-vis des Français, garant de la mise en oeuvre et du respect de ces engagements.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors justement, pour respecter les 3 % de déficit en 2013, le président de la République a prévenu que le prochain budget révélé le 28 septembre comptera trente milliards dimpôts supplémentaires. Pourquoi ne pas appliquer la promesse du candidat et la demande de la Cour des comptes, moitié réduction des dépenses, moitié nouveaux impôts ? 15-15 ?
JEAN-MARC AYRAULT
Leffort que nous demandons est déjà considérable. Ça ne sest jamais fait et en tous cas certainement pas avec le gouvernement précédent qui avait surtout fait des cadeaux fiscaux aux plus riches. Nous, nous prenons nos responsabilités. Ce que vous appelez léquilibre, cest sur le quinquennat : cest lengagement qui avait été pris par François HOLLANDE et dès cette année, lannée 2013, dans le budget 2013, cest dix milliards defforts sur la dépense, sauf bien sûr les priorités qui sont léducation, la formation mais aussi la sécurité et la justice. Chacun dans son ministère a fait des efforts et cest très important. Tous les arbitrages ont été faits à Matignon pour respecter cet engagement, mais en même temps, il y a un effort fiscal pour les ménages mais pour les ménages les plus aisés, parce quil faut faire reculer
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Oui, mais les classes moyennes ne seront pas épargnées.
JEAN-MARC AYRAULT
Tout le monde fera un effort mais basé sur la justice et je peux vous dire que, franchement, la réforme fiscale que nous avons préparée est une réforme de justice. Par exemple le patrimoine et le capital seront je dirais basés au même niveau que limpôt sur le revenu, ce qui nétait pas le cas précédemment. Puis il y a un troisième effort : cest les grandes entreprises en préservant les PME, parce quon sait que ces entreprises moyennes
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais ne tuez pas la compétitivité avec trop de charges.
JEAN-MARC AYRAULT
Non, justement. Non parce quil sagit seulement des grandes entreprises qui ont la capacité de le faire. Nous préservons les PME et puis nous voulons, au contraire, améliorer la compétitivité de ces entreprises. Ça, cest lassainissement de nos finances. Ça, cest la maîtrise de nos dettes publiques. Pourquoi faut-il le faire, Jean-Pierre ELKABBACH ? Parce que nous ne voulons pas dépendre des marchés financiers. Aujourd'hui la France emprunte à des taux très bas sur le marché financier. Si demain on laisse filer et si on fait une gestion aventureuse, si on na pas la pratique du sérieux budgétaire comme dit François HOLLANDE, alors ce sont les marchés financiers qui vont décider pour nous. Moi, je ne veux pas que la France perde sa souveraineté.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Dernière question : dimanche soir sur TF1, François HOLLANDE a mis le holà aux couacs au sein de votre gouvernement chez les ministres. Il dit : « Cest fini. » Vous, leur chef, est-ce que vous pourriez démettre tel ou tel ministre bavard, indiscipliné ou maladroit ?
JEAN-MARC AYRAULT
Ecoutez, il y a quelques-uns qui ont fait leur apprentissage et qui parfois se sont laissés aller à des commentaires qui navaient pas grand-chose à voir avec leur ministère.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous dites quils ne recommenceront plus.
JEAN-MARC AYRAULT
Mais oui, cest terminé. Je crois que les choses sont claires. Maintenant ce qui compte, cest de se concentrer sur la mission qui est la nôtre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que dimanche on na pas entendu le président de la République enterrer le président normal ?
JEAN-MARC AYRAULT
Je pense que le président de la République veut rester simple et en même temps, il incarne une fonction.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Le normal, cest fini ?
JEAN-MARC AYRAULT
Je crois que cest - on est passé à, effectivement, une étape différente qui est que le président de la République assume, et les Français lont vu, avec courage, sincérité mais détermination la mission quil sest fixée et que les Français lui ont confiée : le redressement du pays dans la justice. Et ça ils savent quà lElysée, il y a un patron, il y a un président, et je pense que ça, ça va
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On a compris que ça va être simple et (inaudible) et moins normal.
JEAN-MARC AYRAULT
Eh bien ça va permettre aussi davancer parce que ce que nous voulons, cest réussir, pas pour nous mais pour la France.
Source : Service d'information du gouvernement, le 13 septembre 2012
123001598