Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question sur les Printemps arabes notamment en Tunisie, à l'Assemblée nationale le 3 juillet 2013.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 3 juillet 2013

Texte intégral

Monsieur le Député,

Concernant ce qu'il est convenu d'appeler les Printemps arabes, je pense qu'il y avait un mouvement cohérent, convergent dans toute une série de pays pour dire non à la dictature, non à la corruption, oui à la dignité, oui à l'emploi - c'est ce qui explique, bien sûr, ces mouvements. Mais je pense que les choses évoluent ensuite différemment.
On ne peut pas exactement mettre dans la même situation ce qui est en train de se passer en Égypte, qui est très dramatique, ce qui se passe en Syrie dans un autre contexte qui est également tragique et ce qui se passe en Tunisie où, malgré les difficultés qu'il ne faut pas celer, nous pouvons être plein d'espérance.
La Tunisie est un pays qui a un niveau de développement important, un niveau d'éducation important, où les femmes voient leurs droits reconnus dans la ligne de ce qu'avait fait le président Bourguiba. Il y a des difficultés, il ne faut pas les celer. Quelle doit être la position de la France ? Celle qui sera définie par le président de la République demain et après-demain. Ce doit être une position de confiance. Nous sommes confiants vis-à-vis du peuple tunisien. Ce doit être une position de solidarité, de solidarité économique, de solidarité démocratique et aussi d'appel à la responsabilité.
S'il y a des menées terroristes - et il y en a -, il faut que le gouvernement, comme il l'a fait, prenne des mesures extrêmement dures. S'il y a des difficultés à trouver un accord sur la Constitution, il faut que le consensus soit fait et que l'on arrive à des élections.
Il n'y a pas d'ingérence de notre part mais il y a une grande amitié pour le peuple tunisien et c'est cette réaffirmation d'amitié et de confiance que le président de la République française portera à nos amis tunisiens.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juillet 2013