Entretien de Mme Nathalie Loiseau, ministre des affaires européennes, dans "La République des Pyrénées" du 17 mai 2018, sur la politique gouvernementale, l'Erasmus des apprentis et sur les élections européennes 2019.
Texte intégral
Q - Pourquoi une telle démarche ? Un point détape nécessaire ou un coup de communication ?
Cest totalement cohérent avec la démarche du gouvernement, cest-à-dire aller à la rencontre des Français partout à travers les territoires, pour expliquer, écouter et dialoguer. Cest ce que nous faisons sur tous nos grands projets de réforme. Un an après lélection du président de la République, cest une occasion particulière.
Q - Cette rencontre se fait sur inscriptions. Les invités seront-ils triés sur le volet ?
Non. Les premiers inscrits seront les premiers servis, dans la limite des places disponibles.
Q - Le député PS David Habib affirme que ce nest pas normal que les moyens de lEtat soient mobilisés pour « un meeting dEn Marche ».
Ce nest pas un meeting dEn Marche. Vient qui veut. La démarche est parfaitement démocratique et citoyenne. Pas partisane.
Q - Pourquoi vous en Béarn ?
Une trentaine de ministres vont se rendre partout dans lHexagone et en Outre-Mer. Je suis déjà venue en 2016 à Pau pour « les Idées mènent le monde ». Jai aussi des attaches familiales en Béarn. Au moment du choix, je ne me suis pas privée daller vers ma région de cur.
Q - De quoi allez-vous parler exactement ?
Jéchangerai sur tous les sujets liés à laction du président et du gouvernement depuis un an.
Q - Dans ce contexte où les revendications sont nombreuses, ne craignez-vous pas dêtre chahutée ?
Un gouvernement ne devrait jamais craindre daller à la rencontre des Français. Il y a beaucoup dattentes, il y a des opinions favorables, dautres qui le sont moins. Il y a des gens aussi qui cherchent à se faire une opinion et qui peuvent venir pour cette raison-là. Moi, jai toujours plaisir daller au contact de mes concitoyens.
Q - Que retenez-vous de cette première année dexercice ?
Beaucoup de choses. Dabord la recomposition politique issue du processus électoral. On a aujourdhui une Assemblée nationale où 75 % des députés sont des premiers élus. On a une augmentation de la parité, et un changement dans la sociologie de ceux qui ont des responsabilités politiques. On a aussi beaucoup travaillé sur la libération des initiatives comme avec la réforme du code du travail. On a également travaillé sur la protection de nos concitoyens, en matière de lutte contre le terrorisme. Sans oublier léducation, avec dun côté les CP dédoublés, et de lautre la réforme de laccès à lenseignement supérieur, qui concrétise la fin du scandale du tirage au sort. Mais on est loin davoir fini. Un an, ce nest pas un bilan, cest le début dune action réformatrice très déterminée qui va se poursuivre. Ce qui est reconnu à ce président et à ce gouvernement, cest dagir, de faire ce que nous avions dit que nous ferions, sans trembler quand cest nécessaire.
Q - Vous serez aussi au CFAI dAssat pour parler de lErasmus des apprentis. Cest quoi lidée ?
Depuis quelques années, Erasmus, lune des plus belles réussites de lUnion européenne, sétait élargi, notamment au bénéfice des apprentis, mais cétait dans les textes, très peu dans la réalité. Nous nous sommes battus aux niveaux national et européen pour rendre lopportunité de ces échanges et de cette mobilité plus accessible pour les apprentis. Cest ce que contient le projet de loi porté par Muriel Pénicaud et cest ce que contient le prochain projet de budget présenté par la Commission européenne qui double les crédits à Erasmus.
En quoi les élections européennes 2019 seront importantes ?
Q -
On doit décider ensemble de quelle Europe on a envie. Et ne pas laisser ceux qui détestent le projet européen, ceux qui ne font que le critiquer sans proposer de solution crédible, prendre plus de place quils nen ont déjà au Parlement européen. Le premier ennemi sera labstention. Or, on na jamais eu autant besoin dEurope, et tout le monde sen aperçoit aujourdhui. Que ce soit parce que lenvironnement international est instable, dangereux et imprévisible, mais aussi parce que nous sommes devant de grands défis qui ne connaissent pas nos frontières nationales : le terrorisme, le changement climatique, lémigration, la révolution numérique. On ne peut relever ces défis quà léchelle du continent.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mai 2018
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