Texte intégral
AMANDINE BEGOT
Rachida DATI, bonjour, bienvenue sur RTL.
YVES CALVI
Bonjour Rachida DATI.
AMANDINE BEGOT
Vous allez récupérer le temps de parole de François LENGLET, à qui on souhaite un prompt rétablissement. Merci d'être là. C'est la toute première fois que vous prenez la parole en direct.
RACHIDA DATI
Eh bien oui, chez vous.
AMANDINE BEGOT
Il y a eu cette interview dans Le Parisien, mais ce matin, donc sur RTL pour la première fois, on va bien sûr revenir avec vous sur la conférence de Presse d'Emmanuel MACRON hier soir. Il a beaucoup été question de culture, de la mairie de Paris aussi, mais si vous deviez choisir un mot pour qualifier cette prise de parole, ce serait lequel ?
RACHIDA DATI
La prise de parole du président de la République ?
AMANDINE BEGOT
Oui, un mot.
RACHIDA DATI
Eh bien c'était une vision, enfin, le cap, et la mission qu'il a donnés à ces ministres, c'était très clair, avec des axes très clairs. Et…
AMANDINE BEGOT
Vous ne vous êtes pas dit « Qu'est-ce que je fais là ? » ?
RACHIDA DATI
Vous connaissez à peu près ma vie, enfin, une fois que j'ai fait un choix, je sais à peu près où je vais, donc je ne me suis pas interrogée sur ce sujet.
AMANDINE BEGOT
A tout de suite.
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YVES CALVI
RTL, 07h40, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Amandine BEGOT, vous recevez donc ce matin notre nouvelle ministre de la Culture, Rachida DATI.
AMANDINE BEGOT
Rachida DATI, Emmanuel MACRON a beaucoup parlé de culture hier soir, lors de cette conférence de Presse, retour du théâtre à l'école, de l'histoire de l'art, la culture pour tous, a-t-il dit, d'où qu'on vienne, à l'école et après. Concrètement, c'est quoi la culture pour tous ?
RACHIDA DATI
Tout d'abord, moi je voulais remercier le président de la République de m'avoir confié cette mission. Beaucoup s'en sont étonnés, en tout cas, moi, je ne m'en suis pas étonnée, vu la mission qu'il m'a confiée. Alors c'est vrai que la culture, c'est un enjeu d'éducation. D'ailleurs, hier, ça a été le fil rouge de sa conférence de Presse et c'est un enjeu majeur, et vous le savez bien, c'est des sujets sur lesquels moi je suis toujours intéressée, sur la lutte contre les inégalités notamment. Et donc c'est un enjeu majeur d'éducation, mais c'est aussi un enjeu majeur de cohésion sociale, et on l'a vu avec les fractures, les inégalités, les émeutes notamment. Il en a parlé d'ailleurs hier…
AMANDINE BEGOT
Il a dit : « L'une des clés…
RACHIDA DATI
Oui oui, bien sûr. Eh bien bien sûr…
AMANDINE BEGOT
... des leçons des émeutes, c'est la culture pour tous ». Mais ça veut dire quoi ? Des bibliothèques, je ne sais pas, dans chaque quartier, enfin…
RACHIDA DATI
Oui, mais non, mais attendez, c'est plus large que ça. Depuis des années, vous voyez, même dans vos journaux, dans vos éditos, d'ailleurs Alba VENTURA a déjà fait des éditos là-dessus, on se plaint de la baisse du niveau des écoles, on augmente les moyens et on a le sentiment que l'école ne suit pas. Et ce n'est pas les profs, ils donnent au maximum et ils font le maximum. Mais moi je trouve que là où ça baisse, c'est l'effet, c'est un effet du recul de la culture. Et moi je vais vous dire, hier j'avais une réunion avec des syndicats, les syndicats du ministère de la Culture. C'était très intéressant, parce qu'ils sont au fait de ces cultures, de ces enjeux de culture. D'ailleurs, ils m'ont très bien dit, ils m'ont dit : « Nous, on est tout à fait effectivement sur... Ils me disaient : « Vous êtes pour l'accès à la culture pour tous ». Il dit : « Nous, on est aussi pour l'accès aux métiers de la culture pour tous ». Parce que vous avez des métiers de la culture aujourd'hui qui sont très fermés. Et moi, j'ai été très intéressée par ces échanges avec les syndicats du ministère de la Culture, parce qu'ils ont vraiment mis le doigt sur ce sur quoi je veux travailler : l'accès aux métiers de la culture pour tous et au plus grand nombre, et l'accès à la culture pour tous et au plus grand nombre. Finalement…
AMANDINE BEGOT
Mais ça veut dire quoi ? Je caricaturais en disant « mettre des bibliothèques dans chaque quartier », mais…
RACHIDA DATI
Non, mais la mission, telle que l'a résumé d'ailleurs très bien le président de la République, c'est qu'on veut absolument casser l'idée que finalement, la culture, ce n'est pas pour moi. D'ailleurs, ceux qui ont critiqué ma nomination, c'est ça qu'on reproche, c'est que ça donne le sentiment que finalement, la culture, ce n'est pas pour tout le monde, c'est simplement pour certains. Et puis si on pouvait rendre, ces certains, c'est-à-dire ne pas ouvrir la porte pour les autres, ils seraient contents. Eh bien non. Voilà. La culture, c'est un enjeu majeur. Je donnais un exemple d'ailleurs dans ma dernière interview, comme vous le savez, j'ai fait des rapports et j'ai travaillé sur la lutte contre la radicalisation, y compris lorsque j'étais magistrat, mais aussi lorsque j'étais garde des Sceaux. J'ai mis des programmes en prison contre la lutte contre la radicalisation. Et moi, j'ai été très frappée par des jeunes, des très jeunes. Comment ils se radicalisent ? En se déshumanisant, en faisant un projet de culture. Plus de télé, ils ne veulent plus regarder la télé, ils n'écoutent plus de musique, ils ne veulent pas lire. Ils ne veulent rien de tout ça. Et je rappelle cet exemple, parce que ça m'avait beaucoup émue, d'un jeune qui devait avoir 18/19 ans, qui était détenu à Fresnes d'ailleurs, et il m'a dit... Je dis « mais tu ne lis rien ». Je dis « Mais ce n'est pas possible, et puis tu es très jeune ». Et il me disait : « Par exemple, les lettres de ma maman, je ne veux pas les lire, parce que je veux m'interdire des émotions ». Mais comment on en est arrivé là ? Alors...
AMANDINE BEGOT
Eh bien, comment on en est arrivé là, et surtout comment on stoppe ça ? Parce que…
RACHIDA DATI
Eh bien justement, le président de la République, hier, a fait des annonces très fortes : théâtre obligatoire, histoire de l'art, que finalement, que la culture devienne un enjeu pédagogique, pédagogique, académique. Quand il dit « réarmement civique », c'est un réarmement culturel. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard s'il m'a nommée ministre de la Culture.
AMANDINE BEGOT
Parce que vous êtes une guerrière, une combattante.
RACHIDA DATI
Je vais vous dire, en politique, si vous n'avez pas d'énergie et de « combativité » ... Je l'ai bien dit là ?
AMANDINE BEGOT
Oui, à une lettre près.
YVES CALVI
Combativité.
RACHIDA DATI
Voilà... ce n'est pas la peine. Il faut être volontaire sur ce que vous voulez faire. Moi je l'ai été quand j'étais garde des Sceaux, je l'ai été quand j'étais magistrat, je l'ai été quand j'étais aide-soignante. Moi, tout ce que j'ai fait, je l'ai fait avec la même passion et la même intensité. Quand j'avais 20 ans et aujourd'hui. Je n'ai plus 20 ans, effectivement, mais j'ai la même, cette même énergie et cette même volonté. Sinon, on n'y arrivera pas. On n'y arrivera pas.
AMANDINE BEGOT
Sauf que, pardonnez-moi, ce n'est pas en faisant du théâtre à l'école, qu'on règle les problèmes des Français. Je pense notamment à ceux qui galèrent pour payer leurs factures à la fin du mois.
RACHIDA DATI
Oui, d'accord, mais ça c'est un axe aussi du président de la République, hier. Il a donné, d'ailleurs, il a fait un bilan sur l'amélioration du pouvoir d'achat et les mesures qui restaient à mettre en oeuvre. Mais la culture, c'est complémentaire, c'est complémentaire. Vous ne pouvez pas dire « il faut que je mange, mais il ne faut pas que je me cultive ». Finalement, la culture c'est une réponse de civilisation, moi je trouve. Regardez sur les émeutes, les émeutes, c'est quoi ? Qu'est ce qui s'est passé ? C'est des pulsions de destruction. Quelles ont été les cibles de cette destruction ? Les lieux culturels. Ça en dit long. Et donc, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'à un moment donné, on se décivilise. Enfin, moi je trouve que quand même, moi je me souviens de jeunes, et c'est le Secrétaire général du ministère qui me rappelait ça, Luc ALLAIRE, il me disait que quand il travaillait à l'Opéra de Paris, il faisait venir des jeunes des classes ZEP, mais aussi de zones rurales très reculées. Parce que l'enjeu d'intégration, ce n'est pas ce à quoi on fait référence forcément, intégration de jeunes issus de l'immigration ou, enfin, ils sont nés en France, donc il faut aussi arrêter de dire « issus de l'immigration », ce sont des Français. C'est aussi pour des gens qui n'ont accès à rien, qui sont dans des zones très reculées. Il m'expliquait que quand ils venaient par exemple à l'Opéra, et parfois c'était expérimental, c'était one shot, si je puis dire, eh bien ils se rendaient compte que quand ils retournaient à l'école, les résultats s'amélioraient, la violence diminuait, l'absentéisme diminuait. Vous savez, moi j'ai en mémoire Richard DESCOINGS, qui était un ami, auquel je veux rendre hommage...
AMANDINE BEGOT
Il était président de Sciences-Po.
RACHIDA DATI
Oui. Et quand il a souhaité ouvrir Sciences-Po, justement aux jeunes de territoires délaissés ou défavorisés, que fait-il ? Moi, je n'étais pas favorable à ce qu'il supprime le concours. Je trouve que le concours, c'est le symbole de... c'est la traduction de la méritocratie et de la République. Donc moi je n'étais pas d'accord pour qu'il supprime les concours, mais on a travaillé ensemble pour labelliser des lycées. Je l'ai fait avec lui dans le Val d'Oise, en Seine-Saint-Denis, et on a pris des lycées les plus dégradés, absentéisme, décrochage scolaire, violences, atteintes aux femmes, aux jeunes filles. Et on s'est rendu compte que quand on labellisait ces lycées, on mettait tampon Sciences-Po, alors là…
AMANDINE BEGOT
Ça changeait tout.
RACHIDA DATI
Eh bien les résultats augmentaient, l'absentéisme diminuait, la violence aussi, le respect des femmes. On avait un... Vous savez, la culture, c'est une ouverture sur le monde, mais c'est aussi une forme de respect vis à vis des autres.
AMANDINE BEGOT
Rachida DATI, vous êtes la seule ministre qu'Emmanuel MACRON a cité nommément, je crois, hier soir. Il a vanté votre énergie, votre talent, mais aussi votre liberté. Est-ce que vous restez libre, vous continuerez à dire tout haut ce que vous pensez ?
RACHIDA DATI
Eh bien, si je ne suis plus libre, chassez le naturel, il revient au galop. Voilà. Donc, je vais vous dire, « non, je ne suis pas libre », ça dure deux secondes et demie. Mais je ne serais pas en face de vous, madame BEGOT, si je n'avais pas été libre dans ma vie. Mais libre, ça ne veut pas dire on fait n'importe quoi, on dit n'importe quoi et on travaille n'importe comment. Moi, je vais vous dire, tout ce que j'ai fait dans ma vie, j'ai travaillé, j'ai travaillé. Là, au ministère de la Culture, j'ai pris à bras le corps les dossiers de fond. Moi, je n'improvise pas, c'est trop sérieux. Les enjeux sont trop sérieux. C'est pour ça que quand ce président de la République, Emmanuel MACRON, il a une vraie volonté de réduire les inégalités. Et pourtant on n'a pas le même parcours, on ne vient pas du même milieu. Mais…
AMANDINE BEGOT
Vous n'avez pas l'impression d'avoir trahi les vôtres ? Je prends l'expression « trahit », parce que vous aviez dit : « La Macronie, c'est quoi ? Des traîtres de gauche, des traîtres de droite ».
RACHIDA DATI
Mais, je vais vous dire, oui, sur cette phrase, effectivement, vous savez, moi, enfin, je ne regrette jamais, un peu, parfois on peut avoir une surréaction. Je n'ai jamais attaqué le président de la République. Jamais. Pourquoi…
AMANDINE BEGOT
Mais vous ne faites pas partie des traîtres aujourd'hui, de droite ?
RACHIDA DATI
Non mais attendez. Pourquoi, parce que je le connais depuis longtemps. Les sujets d'inégalités, on en parlait, il était encore secrétaire général adjoint à l'Elysée. C'est des sujets dont on parle depuis très longtemps. Moi je vais vous dire, d'abord, j'ai trahi mes convictions, non. Moi, je fais de la politique pour agir. J'ai un président de la République qui me dit : « On a une mission majeure de réduire les inégalités, de réduire les fractures ». Et je fais quoi ? Je fais ma chochotte ? Eh bien non. Moi, je vais vous dire, on n'a qu'une vie. Moi, ce n'est pas un plan de carrière. Ça se saurait. Ce n'est pas un sujet de notoriété, ça se saurait aussi. Moi je me dis : et pourquoi pas ? Eh bien on va le faire.
AMANDINE BEGOT
« Pas un plan de carrière ». Il a dit hier, le président, que vous n'aviez pas parlé ensemble de la mairie de Paris. Et il a d'ailleurs ajouté « Vous n'allez pas me croire ». C'est vraiment vrai ? Il n'y a pas de deal, vous n'en avez pas parlé, vraiment ?
RACHIDA DATI
Parce que, ma nomination, comme ministre de la Culture, c'est un enjeu national.
AMANDINE BEGOT
Sauf que votre combat, on le sait, c'est Paris, vous aimez Paris.
RACHIDA DATI
Eh bien oui, et alors ?
AMANDINE BEGOT
L'un n'empêche pas l'autre.
RACHIDA DATI
Mais, attendez, je suis élue parisienne, tout le monde sait... Vous, savez, moi je ne me cache derrière rien. Et pour reprendre une expression de Jean-Luc MELENCHON, moi je n'ai pas de « pudeur de gazelle », ni de pudeur, ni de gazelle. Peut-être de la pudeur, mais bon, voilà. Mais je ne vais pas me... Oui, Je suis élue parisienne, mon objectif…
AMANDINE BEGOT
Et vous serez candidate à la mairie de Paris, oui ?
RACHIDA DATI
Mais mon objectif, c'est Paris. Moi, j'ai une volonté, c'est de rassembler tous ceux qui veulent que ça change. Que ça change à Paris. Je suis déterminée, vous le savez. Donc ça ne change rien. D'ailleurs…
AMANDINE BEGOT
Vous serez candidate à la mairie de Paris ?
RACHIDA DATI
C'est dans 3 ans. Bien sûr. Je l'ai toujours dit. Enfin, je suis élue parisienne, je l'ai été en 2020, eh bien on va recommencer. Et je l'ai été…
AMANDINE BEGOT
Avec Renaissance, avec les LR ?
RACHIDA DATI
Je l'ai été dans les vents contraires, avec les résultats qu'on connaît. Oui. Je fédérerai, je rassemblerai tous ceux qui veulent qu'à Paris ça change. Et d'ailleurs, le président de la République veut mettre fin à une anomalie antidémocratique…
AMANDINE BEGOT
La réforme de la loi PLM, Paris Lyon, Marseille…
RACHIDA DATI
Bien sûr. Il n'y a pas de raison.
AMANDINE BEGOT
Qui fait que, on le rappelle, les électeurs parisiens…
RACHIDA DATI
Non mais attendez.
AMANDINE BEGOT
... ne votent pas directement pour le maire.
RACHIDA DATI
Il n'y a pas de raison que les Parisiens ne choisissent pas leur maire, que quand ils mettent un bulletin dans l'urne, ils ne choisissent pas la personne qu'ils veulent voir à la tête de Paris. C'est important.
AMANDINE BEGOT
C'est terminé, 2026, ça ?
RACHIDA DATI
Mais bien sûr. C'est un engagement qu'a pris le président de la République.
AMANDINE BEGOT
Le président de la République, qui a aussi été interrogé, Rachida DATI, hier, sur votre mise en examen…
RACHIDA DATI
Oui.
AMANDINE BEGOT
« Pas un problème », a-t-il répondu, réaffirmant le principe de présomption d'innocence. Vous êtes, je le rappelle, soupçonnée de corruption passive. Il a indiqué que plusieurs de ses ministres avaient été mis en examen, puis innocentés. Bien sûr, tout cela est vrai et totalement incontestable, d'autant que vous niez ces faits. Malgré tout, à aucun moment vous ne vous êtes dit « ça va me gêner dans mon action de ministre » ?
RACHIDA DATI
Moi, je vais vous dire, j'ai qu'une vie. On me propose, j'y vais. Voilà. Le sujet de la justice, moi, je vais vous dire, je ne suis pas devenue magistrat par hasard, parce que je crois à l'Etat de droit. L'Etat de droit, c'est pour tous ceux qui n'ont rien d'autre que le droit et l'Etat de droit. Parce que sinon, c'est l'arbitraire. Moi, je crois à l'Etat de droit. Je suis très sereine. J'ai donné tous les éléments à la justice. Ils sont en possession de la justice. Je suis très sereine. Je ne confonds pas la justice et la rumeur. Et moi, je vais vous dire, ce qui me rassure, c'est que pour mes adversaires, ce soit le seul argument. Ça me rassure.
AMANDINE BEGOT
A propos de présomption d'innocence, Emmanuel MACRON a dit hier ne rien regretter après ses propos sur Gérard DEPARDIEU. On sait à quel point les violences contre les femmes font partie de vos combats. Est-ce que vous aussi, vous auriez salué un immense acteur qui rend fier la France ?
RACHIDA DATI
On vient de parler de l'Etat de droit, pas l'arbitraire. La présomption d'innocence, c'est important, et donc la justice va faire son travail. Elle le fera. Ce qui a créé.... l'émoi qu'a créé évidemment les propos ou les agissements supposés de Gérard DEPARDIEU dans l'opinion publique, c'est à la hauteur de ce qu'il incarne pour les Français, grand acteur, grand talent. Et puis son parcours. Enfin, quand on voit ses débuts depuis Châteauroux. Donc c'est à la mesure de ce qu'il incarne, et donc ça crée de l'émoi. Mais pour autant, la parole des femmes, je vais vous dire, moi c'est un combat que je mène depuis tellement longtemps. Le téléphone Grand danger, c'est moi qui l'ai mis en oeuvre, avec un procureur à Bobigny, c'est moi qui l'ai lancé. A l'époque, on me disait que ça coûtait trop cher, que ces téléphones Grand danger, ça coûtait trop cher. La vie d'une femme, ça ne coûte pas trop cher. Qui a mis les psychologues dans les commissariats et les gendarmeries ? Qui a mis les travailleurs sociaux dans les commissariats et les gendarmeries ? Qui a fait porter la lutte contre les violences faites aux femmes de manière la plus large au niveau d'un gouvernement ? C'est moi. Et je continuerai. C'est un sujet majeur. Il faut écouter les femmes. Sinon, je vais vous dire, c'est que si effectivement, on n'entend pas les femmes, si on ne les écoute pas, parce qu'attention, parce que même quand il y a effectivement, parfois des classements, pour des raisons ou pour d'autres, il ne faut pas nier, c'est la parole de ces femmes. Donc mon combat, il continuera, ce sera le même, avec la même intensité et la même énergie. Vous entendez, j'espère ce matin encore.
AMANDINE BEGOT
Merci beaucoup Rachida DATI.
YVES CALVI
Et vous êtes dans « L'oeil de Philippe CAVERIVIERE » dans un instant, Madame la Ministre.
RACHIDA DATI
Ouh là !
YVES CALVI
Eh bien oui, je sais.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 18 janvier 2024