Interview de Mme Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d'État, chargée de la citoyenneté et de la ville, à Sud Radio le 6 mars 2024, concernant le trafic de drogue, la prévention de la délinquance, le délit de provocation à l'abstention de soins médicaux, les économies budgétaires, Marseille, les campagnes d'inscription sur les listes électorales, l'islamisme et les Jeux olympiques.

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Média : Sud Radio

Texte intégral


JEAN-JACQUES BOURDIN
Bonjour à toutes et à tous. Les Français veulent ce matin, " Parlons vrai " avec Sabrina AGRESTI-ROUBACHE, qui est secrétaire d'Etat chargée de la Citoyenneté et de la ville. Bonjour.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Bonjour Jean-Jacques.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci d'être avec nous. Le quartier du Chemin-Bas d'Avignon…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
A Nîmes.

JEAN-JACQUES BOURDIN
A Nîmes, entre 7 et 8.000 habitants, 8.000 habitants à peu près…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
8.000 habitants.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Dans le quartier. Un homme, tué devant son fils de 8 ans, il y a deux semaines. La violence liée au trafic de drogue est quotidienne, jour et nuit. Les habitants veulent fuir le quartier. Les parents hésitent à envoyer leurs enfants à l'école ou au collège. La population se terre. Les aires de jeux sont vides, les commerces ferment. Les professeurs se mettent…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
En arrêt maladie…

JEAN-JACQUES BOURDIN
En arrêt maladie…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Tout à fait.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Comment vivre encore dans ce quartier ? Et savez-vous ce que demandent les habitants ? Que demandent-ils, l'intervention de l'armée ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Alors, j'avais déjà répondu, alors, je vais répondre à votre question de manière très simple et pragmatique. Justement, comme je viens de là, je connais ça mieux que personne. La première chose, c'est que l'Etat, la République n'abandonnera jamais aucun quartier…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Le quartier est déjà abandonné, pardon…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, mais alors, on va reprendre, non, mais on reprend la main comment…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, ah bon ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, on reprend la main comment ? La première chose, c'est la sécurité, on en parlait juste avant, de mettre des moyens massifs, comme on l'a fait sur Marseille, vous savez, de pilonner les points de deal, de pilonner, c'est-à-dire, pilonner, c'est quoi ? Pilonner, c'est de mettre des moyens, des effectifs de police inédits dans un endroit, un quartier qui a des problèmes exceptionnellement difficiles. Donc on fait quoi ? On met la CRS 81. Vous imaginez, vous comprenez ce que je vous dis, on en est là. Sécurité, on met de la sécurité de partout, du bleu, moi, comme j'avais dit, je veux du bleu de partout, on m'était tombé dessus. Donc ça, c'est la première chose. Quand…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais la réalité c'est qu'on met la police pendant deux mois et qu'au bout de deux mois, elle n'est plus là…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Ce n'est pas ce qu'on va faire. Ce n'est pas ce qu'on fait. Ce n'est pas ce qu'on fait, on ne les laissera pas faire…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais, c'est ce qui se passe dans ces quartiers dans tous les cas…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Mais, on reprend la main…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je peux vous le dire…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Jean-Jacques, écoutez…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Les parents se rendent aujourd'hui devant la préfecture du Gard pour manifester, pour protester.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Et ils ont raison. Et ils ont raison…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et ils ont raison. Et ils ne peuvent plus vivre dans ce quartier.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Alors, on va reprendre les choses…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ils demandent l'envoi de l'armée. Est-ce qu'un jour, on peut envisager d'envoyer l'armée ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, moi, je considère que l'armée – j'avais déjà répondu là-dessus – je considère que l'armée, c'est fait pour nous défendre de l'extérieur, on ne se défend pas à l'intérieur avec l'armée, la police, la gendarmerie est là pour ça. Donc, si vous me permettez, juste, je réponds…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Finissez, alors, oui…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
De manière très pragmatique et claire, 1°) : investir massivement par la police, donc faire investir ce quartier massivement par la police, pour que les habitants, pour que les professeurs, pour que tout le monde se sentent en sécurité, ça, c'est la base, c'est la première chose qu'on doit faire. La deuxième chose, c'est de réinvestir aussi l'école. On fait des tas de choses sur par exemple les cités éducatives. Donc, moi, je pense aussi qu'il faut un soutien massif à ces professeurs. Qu'est-ce qu'avait dit aussi Nicole BELLOUBET, et ça reviendra peut-être sur un sujet qu'on abordera plus tard, de dire : les professeurs, les directeurs, tous ceux qui se sentent en danger, qui sont soumis à des menaces de mort, protection fonctionnelle avec des brigades académiques mobiles. Ça, c'est un package. Il faut tout aborder de manière holistique. Parce que le problème, c'est que, si je ne vous réponds que sur la police, vous avez raison, vous allez me dire : et on fait quoi du reste ? Ça, donc, la sécurité en premier, mettre des moyens massifs, comme nous l'avons fait à Marseille, et comme on le fait à Marseille. Et ça marche, parce que, quand je dis ça marche, on arrive à arrêter des points de deal. Les points de deal arrêtés, moi, je m'exaspère quand j'entends : oui, mais vous arrêtez des points de deal. Et puis, il y a le reste qui ne va pas, mais en attendant, c'est de la tranquillité publique. Si on arrive à éteindre un point de deal, déjà, on récupère la tranquillité publique…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ils s'installent un peu plus loin…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Ce n'est pas vrai !

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah bon ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Eh bien, non, ce n'est pas… non, ce n'est pas vrai à Marseille…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce n'est pas vrai ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, ce n'est pas vrai, non, ça, c'est factuellement…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ok, bon, alors, ce n'est pas vrai…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Moins 70 points de deal en moins à Marseille. C'est factuel. Et que vous disent les gens, c'est ça qu'on veut. Quand je parle de vidéoprotection, non, mais, juste, je finis sur la sécurité…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, finissez…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
J'ai chez moi le FIPD, qui est le Fonds Interministériel de la Prévention et de la Délinquance. C'est 25 millions d'euros pour pouvoir mettre des caméras partout. Mais les caméras, qui autorise à mettre une caméra, le maire, les maires sont ceux, comme les permis de construire, qui donnent autorisation. Est-ce que je vous explique, là, devant vous, et que les auditeurs comprennent bien, que j'ai parfois, très souvent même, des fonds qui ne sont pas utilisés parce que…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Des maires n'installent pas des caméras.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Absolument. Ils refusent…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Tout simplement…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Pour des raisons…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Pourquoi ne pas rendre obligatoire l'installation ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Justement, on viendra sur la grande stratégie, la nouvelle stratégie, la prévention de la délinquance dans laquelle on réfléchit à cela, avec des élus locaux…

JEAN-JACQUES BOURDIN
A rendre obligatoire l'installation de caméras ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Pas obligatoire, mais honnêtement d'essayer d'expliquer quand même aux élus qui s'opposent de leur dire : ce n'est pas pour se faire plaisir qu'on met une caméra, on met une caméra pour une chose : protéger, en premier, prévenir en 2, et en 3, permettre à la police, donc au judiciaire, de mener des enquêtes, parce que les images de caméras aident énormément les enquêtes sur le plan judiciaire.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, je vais revenir effectivement sur la prévention de la délinquance, mais terminons avec le trafic de drogue. Vous avez lu les déclarations du procureur de Marseille ce matin, lui dit : il faut absolument des tribunaux spéciaux pour juger les trafiquants de drogue. Vous êtes d'accord ou pas ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Moi, je suis d'accord. Je suis d'accord parce que j'en avais déjà parlé avec lui la semaine dernière, j'étais à Marseille et j'étais en entretien avec lui…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc des tribunaux spéciaux…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Qu'est-ce qui se passe…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Le gouvernement envisage de mettre en place des tribunaux spéciaux.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
C'est au garde des Sceaux de répondre en réalité à cette question. Mais si…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous dites oui…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Moi, je dis oui, mais je ne suis pas Garde des sceaux…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, non, on est d'accord…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Et par contre, notre Garde des sceaux, Eric DUPOND-MORETTI, qui connaît ce sujet mieux que personne, la réalité, c'est que quand j'avais dit : pas de consommateur, pas de dealer, je l'avais dit sur votre plateau à votre antenne, on m'était tombé dessus. Donc je dis, pas de consommateur, d'accord, mais il faut travailler alors sur les conduites addictives et sur la prévention de la délinquance, parce que le but, c'est d'empêcher que ça arrive. La deuxième chose, quand le procureur de la République de Marseille dit ça, pourquoi ? Parce que les procédures sont tellement longues qu'on en arrive à devoir libérer des trafiquants parce que leur mandat de dépôt est dépassé, qu'on est obligé de les laisser partir. Donc ce n'est pas acceptable. Et l'autre chose, pourquoi ? Parce que le trafic de drogue bat des records, pas qu'en France, pas qu'en France, c'est mondial. Le problème est mondial. Et quand je parle de désarmement financier massif des trafiquants de drogue, je dis, du moment que l'argent est sorti du quartier, après, on a beaucoup de mal à le retracer. Donc il faut revenir à la base de ce qu'est le trafic, c'est-à-dire revenir dans le quartier. Quand je demande au Garde…, quand j'ai demandé au Garde des sceaux de lui dire : tu vas travailler sur le sujet des repentis de manière globale, avec un projet de loi, je souhaite, et je vais le faire avec lui, un statut du repenti pour les mamans nourrices, c'est quoi une maman nourrice ? C'est celle qui garde de manière contrainte, dans la très, très grande majorité des cas, la drogue pour les trafiquants. Déjà, on tape, on fait mal là où on doit faire mal. L'autre chose, c'est qu'il nous faut de l'information, qui connaît mieux les trafiquants que ceux qui vivent dans les quartiers. Pour libérer la parole, il faut protéger les gens, et tant qu'on n'accepte pas de faire un statut plus que protecteur pour les gens qui ont envie de parler, parce que la réalité, ils ne parlent pas, pas parce qu'ils ne veulent pas, c'est parce qu'ils ne peuvent pas…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, bien sûr. Donc, tribunaux spéciaux, on est bien d'accord, pour juger les trafiquants, première mesure. Statut du repenti, mesure indispensable…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Absolument…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et puis, et puis, changer la loi peut-être, créer un crime, un délit de traite d'êtres humains…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Le procureur de la République de Marseille. Et moi, je suis d'accord parce que quand vous avez des adolescents…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça serait quoi ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Pourquoi on parle de traite d'êtres humains. Est-ce que vous pensez que c'est acceptable en 2024, là, on est tous les deux, en 2024, que des enfants très jeunes, de plus en plus jeunes, soient pris par les réseaux de stups, comme on dit, des trafiquants de drogue, qui sont sans foi ni loi, et c'est de pire en pire, c'est-à-dire, quand je dis de pire en pire, ils utilisent, c'est de la chair à canon, pour le trafic de drogue, ils créent des dettes fictives chez les familles pour pouvoir utiliser les filles à la prostitution, et les garçons en bas pour en faire des choufs. Est-ce que ce n'est pas de la traite d'êtres humains ? Oui, c'est de la traite d'êtres humains. Et je porte ce sujet, c'est-à-dire que je suis tellement révoltée par ce que je vois, que, je vous dis, je vais au-delà de…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Une loi pour ça ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Le législatif peut nous permettre au moins de réfléchir. Et moi, j'étais parlementaire. Je suis députée de Marseille, je crois beaucoup au travail du Parlement sur ces sujets. Il faut absolument maintenant que les députés aussi se saisissent de ce sujet gravissime, et travailler avec l'exécutif évidemment. Et encore une fois, le Garde des sceaux, j'en suis sûre, portera ça de manière parfaite et hyper efficace. Et franchement, il n'y a pas grand-chose à faire…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, la prévention de la délinquance, vous en parliez tout à l'heure, prévention de la délinquance, concertations, conclusions de ces concertations au mois de mai…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Beauvau de la prévention de la délinquance…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Qu'est-ce qui se passera après ? Oui, et qu'est-ce qui se passera ensuite ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Alors, qu'est-ce qui se passera ensuite. Moi, je fais une concertation avec plusieurs pans, 1°) : les élus, 2°) : les habitants, 3°) : les préfets. Je dis quoi ? Ça fait 30 ans qu'on n'entend plus parler de prévention à aucun niveau, ni sur les conduites addictives, la drogue, ni sur la délinquance tout court, c'est-à-dire le bas du spectre. Gérald DARMANIN, le ministre de l'Intérieur, a le haut du spectre. Le trafic de drogue, c'est Gérald DARMANIN. Moi, j'ai le bas du spectre, la prévention de la délinquance. Donc j'ai décidé une rénovation de la stratégie, de la nouvelle stratégie de la prévention de la délinquance, en concertation avec les trois pans dont je vous parle, et c'est quoi ? Par exemple, on parle tout le temps des agresseurs, on ne parle jamais des victimes. Je souhaite sur peut-être le modèle de la Miviludes, on en parlera, c'est sur les dérives sectaires, la mission interministérielle de vigilance, de lutte contre les dérives sectaires, d'accompagnement spécifique des victimes de la délinquance du quotidien, sur le plan psychologique, sur le plan administratif. Les gens sont laissés livrés à eux-mêmes quand il arrive quelque chose de grave. Ça, c'est la première chose. Donc un meilleur accompagnement spécifique des victimes. Deux, les conduites addictives. Quand je vois certaines associations qui expliquent que la drogue c'est festif, non, la drogue ce n'est pas festif, ça détruit des êtres humains, ça détruit des vies et ça détruit des familles. Donc revenir, pareil, à la base, chez les plus jeunes, sur de la prévention. Moi j'ai connu, j'ai 47 ans, j'ai connu la prévention à l'époque sur le sida, et ça a marché. C'est-à-dire que les politiques de prévention nous font gagner beaucoup de temps, sauvent des vies et font faire aussi…

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est vrai, mais il va falloir travailler sur le décrochage scolaire.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Absolument. Les cités éducatives…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Evidemment, il va falloir travailler sur les réseaux sociaux aussi, évidemment.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
C'est une évidence. Alors, le président de la République avait lancé le dédoublement des classes, REP et REP+. Ça marche, non mais de manière, ça, ça fonctionne.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non non, mais oui oui. Bon.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Les cités éducatives, il avait lancé à Marseille. C'est quoi les cités éducatives ? Ça permet à l'école de s'ouvrir vers les parents et vers les associations. Un travail commun avec les élus, pour permettre aux enfants d'être accompagnés de leur première heure d'école jusqu'au soutien scolaire, ce qu'on appelle le soutien scolaire. Je mets 29 millions d'euros cette année en 2024 pour appeler à leur généralisation. C'est le souhait du président de la République. Et c'est quoi ? C'est de permettre, je donne des moyens, c'est sonnant et trébuchant, à des associations, à la communauté éducative, pour mieux accompagner les élèves. Donc oui, vous avez raison, ça passe par l'école. L'école c'est quand même le sanctuaire de notre République, ce qui fait ce que nous sommes l'école. Moi je l'ai dit 10 fois, donc je le dis encore devant vous.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, conclusion, au mois de mai, prévention de la délinquance, conclusion au mois de mai...

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
En concertation.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et ensuite, peut être un projet de loi ou non ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, alors je vais vous dire…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, rien d'autre ? Rien ? Bon.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non non. Je pense que des mesures fortes, honnêtement, par du réglementaire…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Par décret ou ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Par décret, pour créer des missions, absolument. Je pense qu'on n'a pas besoin de législatif sur la prévention.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Les dérives sectaires. Un nouveau délit de provocation à l'abstention de soins médicaux.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Article 4.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Article 4. Là, vous soutenez ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Eh bien oui, je soutiens, c'est mon texte !

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, c'est votre texte, eh bien oui, je sais.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
C'est mon texte, c'est mon texte.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Dites-moi, est ce que RAOULT est un gourou ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Est-ce que RAOULT est gourou ? RAOULT a été un grand professeur, ce n'est pas à vous que je le dis, ça a été un grand professeur de médecin. L'IHU de Marseille, c'est connu mondialement. RAOULT était connu pour ses travaux à l'international, sur tout ce qu'il a fait, sur notamment les virus, ça c'était son truc. Moi je ne suis pas une spécialiste, je ne suis une spécialiste…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, moi non plus.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Par contre, est ce qu'il a une communauté qui le suit ? Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, ça oui.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
De toute évidence. Après, est ce qu'il se comporte comme un gourou, de toute évidence, il a une communauté. Quand il a appelé à voter, et moi je me suis fait soigner à l'IHU quand j'étais malade, je vous réponds...

JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh bien oui, vous l'avez soutenu.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non je ne l'ai pas soutenu. J'ai été malade. Non, non non…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Comment ? Vous ne l'avez pas soutenu ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
18 mars 2020, je rentre à l'hôpital. Je suis asthmatique, je suis dans un état…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous avez été traité à l'hydroxychloroquine.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Oui, mais à l'époque, je vous rappelle quand même que personne, l'état de nos connaissances scientifiques n'était pas les mêmes que maintenant. Donc c'est facile de me faire ce procès puisque…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais je ne vous fais pas ce procès…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, mais, pas à vous. Mais ce que…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je ne vous fais pas ce procès, Sabrina AGRESTI-ROUBACHE…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce que je dis, c'est que le médicament que j'ai pris, j'avais pris deux…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous en avez pris…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
J'en ai pris et j'ai pris du Zithromax. Enfin, excusez-moi…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, inefficace et dangereux.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Oui. Je suis devant vous…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Aujourd'hui on sait que c'était inefficace et dangereux.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Est-ce que je suis devant vous ? Voilà, donc moi je ne suis pas médecin. La seule chose que je sais…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous regrettez de l'avoir soutenu ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Je ne l'ai pas soutenu. Non mais arrêtez de dire " soutenu ", c'est faux Jean-Jacques BOURDIN.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, d'accord.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
J'étais malade. On était le 18 mars 2020. Tout le monde était paniqué. Rappelez-vous de la pandémie mondiale.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, c'est vrai. C'est vrai.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
C'est facile de dire ça maintenant. On est en 2024…

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est vrai, non non, c'est vrai.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
On a des connaissances scientifiques suffisantes pour savoir ce qui est bon et ce qui est moins bon. La preuve, j'ai fait moi-même. Moi j'ai fait tous mes vaccins, j'ai vacciné ma fille, j'ai fait la campagne de, justement, de vaccination où je suis allée voir tout le monde en disant : il faut absolument se vacciner. Et je pense que la rupture avec RAOULT, elle est là. Quand le jour où il a commencé à dire, et dans les quartiers Nord de Marseille, ça s'est senti, il a dit " non, le vaccin il va servir à rien ". Là, je vous garantis qu'une partie des Marseillais…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous avez changé d'avis tout de suite.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, je n'ai pas changé d'avis. Ce n'est pas que j'ai changé d'avis ou pas, je n'avais pas d'avis, je ne le connaissais pas. Voilà, je recommence. J'étais une patiente. N'oubliez pas que c'est un parcours patient que je racontais. Moi, je ne faisais pas de politique, je n'étais pas dans le, je ne suis pas une scientifique, je racontais. On m'a interviewé sur un parcours patient et c'est ce à quoi j'ai répondu.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon. La dette, la dette, pas la dette, la chute surprise des recettes fiscales, vous avez vu ça ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que le gouvernement, qui cherche 10 milliards d'euros, va ponctionner les crédits alloués à la sécurité ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non. Alors je vais…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas du tout ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
C'est Gérald DARMANIN qui devra évidemment y répondre.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, je sais, oui.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Vous imaginez bien, que si vous posez la question à la secrétaire.... Moi, vous savez, c'est toujours pareil…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais enfin, vous êtes quand même…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Oui, mais je ne suis pas responsable du budget du ministère de l'Intérieur. Merci.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, c'est vrai. C'est vrai.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
J'aimerais bien juste qu'on puisse m'interviewer sur ce qui relève, comme pour les Questions au gouvernement, de ma compétence…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce qui relève de votre compétence…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Je peux vous parler des crédits.

JEAN-JACQUES BOURDIN
On ne touchera pas aux crédits.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Mes crédits, alors non, regardez. Le crédit sur les budgets de la ville, c'est 50 millions en moins, dont 33 millions de dégel que je n'aurai pas. Donc le dégel est parti, et 17 millions à trouver. Je les ai trouvés puisque l'année dernière, n'étant pas la dernière des naïves, j'avais sanctuarisé et un peu anticipé sur les crédits qu'il me restait pour pouvoir compenser une baisse qui s'annonçait.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Candidate à la mairie de Marseille ou pas ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Marseillaise pour la vie.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous y pensez ? Est-ce que vous avez envie de ça ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Je ne sais pas. Je ne sais pas, je vous réponds…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous ne savez pas.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Je ne sais pas encore. Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que j'adore ma ville. Je n'ai pas besoin de l'expliquer tout le temps. La seule chose dont je suis certaine, j'ai la charge de " Marseille en grand ". Ça, c'est une réalité. Le plus grand…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Qui patine un peu parfois.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, ça ne patine pas.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non non, pas du tout ? Non ? J'ai vu la Cour des comptes. Objectif, méthode, calendrier non défini. C'est un rapport d'étape.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Absolument, ça s'est arrêté au 23 décembre.

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est un rapport d'étape.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Absolument.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non non mais je sais.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
23 décembre, avant que je sois nommée, avant que je monte au gouvernement…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais enfin, miné par les querelles politiciennes locales.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
C'est de ma faute ?

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Ah, voilà, très bien. Je sais tout ce que vous voulez savoir. Je suis arrivée. Alors moi, si vous me permettez, je réponds sur Marseille et vous comprendrez parfaitement où je veux en venir. Le Marseille en grand, c'est quoi ? C'est le plus grand plan de sauvetage d'une ville, d'une ville de la Ve République. Le président de la République a investi massivement. C'est 5 milliards d'euros, 1 milliard pour les écoles, 1 milliard pour les transports, 500 millions pour l'APHM. Et on arrive à 5 milliards. La réalité, c'est que quand j'ai été nommée, et que le président de la République avec le ministre de l'Intérieur, me donne la charge de Marseille en grand, c'est quoi ? D'avoir des objectifs, notamment, regardez, 650 millions pour l'ANRU avec dix projets de rénovation urbaine. Je suis arrivée et j'ai dit, je l'ai dit dans La Provence, « je viens de siffler la fin de la récré ». Ça veut dire quoi ? Maintenant, on se met tous à travailler et le seul but, c'est de changer la vie des gens. Moi…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que tout le monde s'est mis à travailler ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Ça commence. Non, honnêtement, honnêtement, je vais vous répondre, la dernière fois que j'étais à Kalliste, avec Samia GHALI, qui est un quartier très compliqué, où elle m'a interpellée sur la DHUP, où on devait faire un compil avec les habitants. J'ai répondu présente. J'y vais toutes les semaines. Toutes les semaines je suis à Marseille pour faire des points d'étape hebdomadaires sur le plan Marseille en grand. Et pour finir sur Marseille. Toute ma vie, je n'ai pas attendu d'être ministre et je n'ai pas attendu d'être chef d'entreprise, je me suis occupée de Marseille et des Marseillais. Moi, qu'est ce qui compte pour moi ? Si vous me demandez…

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est de continuer à vous occuper de Marseille.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Quel que soit celui ou celle à qui on attribuera la réussite du plan Marseille en grand, tant mieux si ça change la vie des gens. C'est tout ce qui compte.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et tant mieux si ça lui sert pour 2026. Tant mieux.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Si ça sert la vie des gens, tant mieux.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et les habitants et vous. Et vous.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Et les habitants. Moi, vous savez, je n'oublie jamais ceux pour qui…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous déciderez…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, ceux que je sers, qui je sers, avec le Marseille en grand, les Marseillais. Point.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon. Vous êtes aussi ministre de la Citoyenneté.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Absolument. C'est vaste.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Campagne LFI pour encourager à l'inscription sur les listes électorales. Vous avez vu ça ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
J'ai répondu hier à Antoine LEAUMENT.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, j'ai vu.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Absolument.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, vous proposez une campagne d'inscription sur les listes électorales ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Eh bien moi je l'ai fait il y a 20 ans.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous trouvez cette idée comment ? Cette idée LFI, comment, honnêtement ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, honnêtement, je pense que c'est une bonne, une bonne idée. Parce que je pense…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Cette affiche, c'est une bonne idée ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
De dire... non... Vous parlez de leur affiche ?

JEAN-JACQUES BOURDIN
De leur affiche, oui.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Ah non, pas de leur affiche. Moi je parle de la question d'Antoine LEAUMENT hier.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah oui. Oui mais leur affiche ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, leur affiche, je ne l'ai pas vue. Je suis désolé, je n'ai pas eu cette curiosité, mais j'ai déjà répondu sur le fond.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais elle est partout.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Oui mais bon, elle est de partout, mais…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle est partout sur les réseaux sociaux notamment.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Oui, mais je ne suis pas sur les réseaux sociaux, ça n'aura échappé à personne, je ne les ai pas. Non mais juste pour finir sur les campagnes d'inscription sur les listes électorales, je pense que c'est très important de vraiment, d'inciter les gens à aller s'inscrire. Votez ce que vous voulez, mais aller voter, on est une grande démocratie et c'est ça l'expression…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Campagne de sensibilisation ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
De sensibilisation pour s'inscrire sur les listes électorales, des jeunes, des moins jeunes.

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est ce qui va être fait ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Eh bien moi, j'ai envie qu'on le fasse. Moi en tout cas, j'ai envie qu'on le fasse. Et pour le coup, je suis assez en phase avec Antoine LEAUMENT, je le répète.

JEAN-JACQUES BOURDIN
L'imam tunisien…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Mahjoub MAHJOUBI.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mahjoub MAHJOUBI, encore un Gardois, malheureusement, imam de Bagnols-sur-Cèze, installé à Bagnols-sur-Cèze, il est Tunisien, il n'est pas du tout... Alors expulsion validée par la justice…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Grâce à la loi immigration qui est passée au mois de décembre.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas que grâce à la loi immigration…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Entre autres.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Attention, hein…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Mais quand même.

JEAN-JACQUES BOURDIN
A l'article L631.3 du Code de l'entrée du séjour des étrangers, c'est appliqué.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Tout à fait. On est d'accord.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il existait avant la loi…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Il existait, mais qu'est-ce qu'a permis cette loi ? De pouvoir l'expulser au bout de 12 heures, et que les magistrats, quand ils se sont prononcés sur l'expulsion, leur réponse a été ferme et définitive.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Huit enfants, dont certains ne sont pas français...

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Absolument, dont un qui est malade.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Sa seconde femme n'est pas française. Dites-moi, le regroupement familial en Tunisie, ça pourrait exister, non ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Tout à fait. Mais moi, si vous voulez que je vous réponde sur l'imam Mahjoub MAHJOUBI, qu'est-ce qu'on a fait ? Au bout de 12 heures, puisqu'il a été, il a parlé de la charia en disant que la charia était au-dessus des lois de la République. Un. De deux, il a expliqué que les musulmans devaient absolument s'attaquer aux juifs parce que c'était dans le Coran. Non mais c'est une honte même d'entendre, enfin, je me demande même vraiment, comment ça peut arriver maintenant. Trois. Il explique qu'une femme…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il ne reviendra jamais en France ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Je le souhaite de tout mon coeur et j'en suis convaincue, parce que maintenant, on a un arsenal quand même législatif qui permet, regardez, au bout de 12 heures, il est expulsé. Il y a quelques mois, j'aurais été interviewé…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais sa famille…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non mais vous m'auriez interviewé en disant : oh, i est revenu au bout de deux jours.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais sa femme, ses enfants vont souhaiter voir leur père !

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Ecoutez, la justice fera son travail. On ne fait pas des lois pour se faire plaisir, je le rappelle. Je ne fais pas des lois pour me faire plaisir. On fait des lois pour que ce soit efficace et pour qu'on réponde à une demande de nos concitoyens. Qu'est-ce qu'ont demandé des Français ? Rappelez-vous, j'étais venue le dire chez vous, c'est une loi extrêmement populaire. Qu'est-ce que voient les Français ? Que cette loi, justement, entre autres, a permis d'expulser quelqu'un qui n'était pas, non seulement en phase avec les valeurs de la République, mais qui était contre nos valeurs de la République. Et là par contre, je dis, pas de quartier, je n'ai pas changé d'avis.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas de quartier.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Pas de quartier.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il reste en Tunisie.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Il reste en Tunisie.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et sa famille le rejoint en Tunisie.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Et la justice fera son travail et je fais comme d'habitude, je fais énormément...

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et sa famille le rejoint en Tunisie.

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Si la justice dit ça, je suivrai comme la Française que je suis de base, je respecte toujours les décisions de justice et je ne les commente jamais.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Vous avez vu les principaux de collège et proviseur de lycée Paris, Paris, la région parisienne et pas que, en France, sont inquiets. Ils sont inquiets. Vous avez vu ce qui s'est passé au lycée Ravel…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
J'ai vu, ça ne m'a pas échappée.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Que répondez-vous ? Que leur répondez-vous ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Je leur réponds deux choses, la communauté éducative et les agents publics ne sont pas seuls. On est là, on met des moyens, quand je vous parlais tout à l'heure de la protection fonctionnelle et des brigades académiques mobiles que Nicole BELLOUBET a annoncées. Evidemment qu'ils ne sont pas seuls. L'inquiétude, je la ressens, je la comprends. Donc, ça veut dire quoi ? Que chaque jour est un combat, chaque jour est un combat. La jeunesse a changé. On se retrouve, rappelez-vous les débats sur les sujets de la société plus violente. Rappelez-vous les émeutes urbaines, les émeutes urbaines, les enfants avaient entre 13 et 15 ans, enfin, 40% avaient entre 13 et 15 ans. Donc je dis qu'il faut soutenir massivement l'école et massivement les proviseurs. On peut parler de la laïcité, de la jeune fille qui a refusé d'enlever son voile, ou le proviseur a été menacé de mort sur les réseaux sociaux…

JEAN-JACQUES BOURDIN
On l'a accusé de l'avoir frappée, ce qui est faux ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Absolument. Et ce que je vois aussi, c'est que la loi de 2021, confortant les principes de la République, permet d'avoir une décision par les magistrats de comparution immédiate. Il y a des avancées. Vous savez, déjà, si on réussit à appliquer la loi telle qu'elle est, on a des résultats. La plateforme Pharos sur laquelle on peut faire aussi des signalements. La réalité, c'est que, regardez, la sécurité, c'est même dans les écoles, c'est de partout. Donc tous les pans de la société sont concernés par la violence ambiante.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, Sabrina AGRESTI-ROUBACHE…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Mais ils ne sont pas seuls…

JEAN-JACQUES BOURDIN
J'ai une dernière question sur les Jeux olympiques, des places réservées aux enfants des quartiers populaires des villes. C'est prévu, ça…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Oui, alors, j'en ai, alors, si vous me permettez juste, 15.000 sur les politiques de la ville, 5.000 sur le pôle citoyenneté.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, donc 20.000 en tout, 20.000 places…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
20.000 en tout. J'ai décidé d'accorder sur mes crédits, donc, le programme 147, pour les plus techniques, de prendre 3 millions d'euros uniquement pour les quartiers prioritaires, pour les enfants des quartiers prioritaires, pour les loger, pour les déplacer, pour les faire dormir. Je veux que les enfants des quartiers prioritaires…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et les enfants des campagnes ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
C'est ma collègue Dominique FAURE. Ce n'est pas chez moi. Donc encore une fois, moi, je veux bien vous répondre, mais…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, vous, c'est les quartiers, c'est les villes, c'est vrai…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Moi, vous me posez la question sur les quartiers prioritaires, je vous réponds, ce que j'ai fait, ce ça sera, et ces 3 millions d'euros, juste, Jean-Jacques BOURDIN, si vous permettez, seront à la main des préfets, à la main des préfets, en phase avec les élus locaux et les associations. Et les appels à projets ont été lancés…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, alors, vous avez vu la fiche, là, parce que ça crée une petite polémique, une petite polémique, la fiche officielle des Jeux olympiques cet été à Paris, vous avez vu la petite polémique ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, oui, la croix au sommet du dôme des Invalides qui a disparu, sacrilège ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Pareil…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Volonté d'effacer tout signe de chrétienneté dans ce pays ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, je pense qu'il y a une volonté de... je ne sais pas... Honnêtement, j'ai vu l'avant, j'ai vu après, s'ils ont pensé que c'était bien…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Qu'est-ce que vous pensez de cette polémique ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Pour moi, ça n'existe pas. Enfin, vous savez, tout est polémique maintenant. Je dis une virgule de travers, c'est une polémique. Je viens vous expliquer par exemple qu'il faut ou pas expulser la famille de l'imam qu'on a expulsé nous-mêmes. Ça devient une polémique. Tout est polémique. La polémique, je m'en fiche. Moi, ce qui compte, franchement…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais expulser la famille, là, vous êtes d'accord ?

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Non, mais, évidemment, la justice fera son travail, et dans le cadre, évidemment, si lui… lui, il a été expulsé, au bout de 12h, je le rappelle. C'est très important. 12h, expulsé ! La famille, c'est un sujet, c'est entre les mains de la justice. Et encore une fois, ces polémiques ne m'intéressent pas. Moi, ce que j'aime, c'est la vraie vie. C'est ce que je fais de concret sur mes portefeuilles. Parce que vous savez, j'aime beaucoup qu'on m'interroge sur plein de sujets. Je ne suis pas spécialiste de tout, parce que, être spécialiste de tout, cette être spécialiste de rien.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci Sabrina AGRESTI-ROUBACHE…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Je vous en prie…

JEAN-JACQUES BOURDIN
D'être venue nous voir ce matin…

SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
Merci à vous.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 7 mars 2024