Interview de Mme Aurore Bergé, ministre déléguée, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, à CNews le 19 avril 2024, sur l'"entrisme islamiste" à l'école, les mouvements à Sciences Po, la violence des jeunes et les élections européennes.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Aurore Bergé - Ministre déléguée, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations ;
  • Romain Desarbres - Journaliste

Média : CNews

Texte intégral

ROMAIN DESARBRES
Bonjour Aurore BERGE.

AURORE BERGE
Bonjour.

ROMAIN DESARBRES
Merci d'être avec nous, "Grande interview" sur CNews et Europe 1. Vous êtes donc ministre en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes, et en charge également de la Lutte contre les Discriminations, on va en parler. Gabriel ATTAL a eu des mots inquiétants hier soir, évoquant un entrisme islamiste à l'école, avec des hommes et des femmes qui prônent les préceptes de la charia, on parle bien de l'école française, ça fait peur, la charia, en France. Comment est-ce qu'on en est arrivé là ?

AURORE BERGE
Je ne pense pas que ce soient des mots inquiétants, je pense qu'il faut être lucide sur les tentatives qui existent de déstabilisation de nos valeurs républicaines, de notre corpus républicain, avec notamment les principes de laïcité. Vous savez, je suis, j'étais d'abord députée en 2017 avant d'entrer au Gouvernement, je peux vous dire que quand on portait ce message très clair, sur les enjeux de laïcité, très vite on nous caricaturait en disant qu'on parlait d'une laïcité intransigeante, etc., non, on parlait juste de l'application, stricte, et nécessaire, de principes républicains, et donc partout dans nos services publics. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire à l'école, ça veut dire à l'université, ça veut dire dans le monde du sport, parce que partout on voit qu'il y a des tentatives, encore une fois, de déstabilisation, de renversement de nos valeurs, et donc il faut évidemment rien laisser passer.

ROMAIN DESARBRES
La France n'arrive pas à les bloquer, elles ont plutôt tendance à se développer.

AURORE BERGE
On arrive à les bloquer, mais on voit à quel point c'est difficile. Prenez l'exemple du monde du sport, avec cette inversion des valeurs, on nous dit "c'est vous qui interdisez à des jeunes femmes de faire du sport parce que vous leur interdisez de pratiquer un sport si elles sont voilées", non, c'est l'inverse. Dans la République française tout le monde peut pratiquer un sort, tout le monde peut s'émanciper par le sport, tout le monde a accès à cette liberté-là, ce qu'on ne veut pas c'est que la religion prenne le pas sur le monde du sport. C'est pareil à l'école évidemment quand on a dit "on interdit l'abaya", parce que c'était un moyen détourné de contourner la loi de la République et l'interdiction des ports de signes religieux.

ROMAIN DESARBRES
Mais vous imaginez où on en est en France, on en est à interdire l'abaya, à dire que certains prônent la charia à l'école.

AURORE BERGE
Malheureusement vous voyez bien que cette situation elle n'est pas spécifique à la France, par contre là où c'est spécifique à la France c'est que nous, on tient, on résiste et on assume un principe de laïcité, qu'on est parfois un peu seul d'ailleurs à assumer, à revendiquer, comme étant non pas un principe d'oppression, ça c'est ce que certains aimeraient faire croire, mais un principe d'émancipation, un principe de liberté qui fait qu'on ne voit en face de nous que des citoyens français avant de voir des particularités, avant de voir des opinions, donc c'est ce principe de liberté qu'on doit évidemment défendre. Et oui, c'est difficile, et oui, on ne peut pas laisser en première ligne et seuls nos enseignants, nos directeurs d'établissement, comme malheureusement ça s'est produit récemment avec un directeur d'établissement qui a été mis en cause de manière injuste et mensongère, et on a été là, et on soutient.

ROMAIN DESARBRES
Mais… la preuve, c'est ce que vous êtes en train de nous expliquer, il y a eu plusieurs ministres, "fini pas de vague, vous allez voir ce que vous allez voir", Maurice Ravel, le lycée Maurice Ravel, le proviseur a été laissé seul, et c'est lui qui est parti.

AURORE BERGE
Il n'a pas été laissé seul.

ROMAIN DESARBRES
Oui, mais c'est lui qui est parti.

AURORE BERGE
Il n'a pas été seul.

ROMAIN DESARBRES
Mais c'est lui qui est parti.

AURORE BERGE
Oui, mais attendez, c'est très important, quand même, de rappeler les faits. Les faits, c'est quoi ? C'est un professeur qui fait respecter la loi de la République, c'est une jeune fille qui s'y oppose et qui ment, qui dit qu'elle a été agressée, qu'elle a été violentée par un enseignant, donc clairement qui lui met une cible dans le dos, et on a des enseignants qui en ont déjà payé le prix le plus absolu, puisqu'ils ont été assassinés du fait de ce type de mensonge, et c'est la République qui immédiatement dit quoi ? Dit qu'elle va porter plainte contre cette jeune fille. Et donc ça…

ROMAIN DESARBRES
Et c'est juste avant le rectorat qui avait dit que le proviseur avait quitté l'établissement parce qu'il voulait prendre sa retraite.

AURORE BERGE
La parole compte, c'est la parole politique…

ROMAIN DESARBRES
C'est une erreur de la part du rectorat.

AURORE BERGE
Oui, mais la parole qui compte c'est laquelle ? Moi je suis une femme politique, la parole qui compte c'est la parole politique dans une République, et donc la parole politique c'est celle que nous avons portée et qui a été de dire on ne laisse pas passer, on ne fait pas le "pas de vague", on ne dit pas juste à cet enseignant "merci pour votre carrière", on dit surtout on porte plainte contre cette jeune fille qui a menti, qui lui a mis une cible dans le dos et on ne laisse rien passer en la matière, et donc on envoie un message très clair, aussi, au corps enseignant, aux recteurs aussi, qui est de dire encore une fois, on doit être d'abord en soutien de nos enseignants.

ROMAIN DESARBRES
Aurore BERGE, qui sont les gens qui font de l'entrisme islamiste à l'école et qui prônent les préceptes de la charia, en France ?

AURORE BERGE
Ils sont multiples, on le voit aussi à l'université, c'est-à-dire que c'est un entrisme patient, ça ne se produit pas comme ça en quelques mois, en quelques semaines.

ROMAIN DESARBRES
Qu'est-ce qu'on sait d'eux et qui sont-ils ?

AURORE BERGE
Ça veut dire que c'est une volonté de structurer, d'organiser, de manière, encore une fois, à chercher à faire sécession avec les principes qui sont les principes républicains.

ROMAIN DESARBRES
Parce que si on veut lutter contre eux, il va falloir les identifier.

AURORE BERGE
Les caractériser, les identifier, ça a été caractérisé clairement par le Premier ministre quand il parle justement d'entrisme islamiste. L'entrisme islamiste ça ne veut pas dire que dans chacun de nos établissements, dans chacune de nos écoles, on a la charia qui s'applique, c'est justement de dire, évidemment…

ROMAIN DESARBRES
Heureusement.

AURORE BERGE
Non mais, soyons clairs aussi, c'est de dire là où certains veulent déstabiliser nos principes républicains, nous allons y opposer la force républicaine de manière très claire et ne rien laisser passer de manière systématique. Regardez ce qui se passe à Sciences-Po, par exemple, moi j'étais tellement fière d'avoir fait cette école, je peux vous dire qu'aujourd'hui j'ai honte, j'ai honte de voir ce qui se passe et je ne suis pas la seule ancienne élève à avoir honte de voir ce qui s'y passe, d'y voir ces débordements, d'y voir que des étudiants, parce qu'ils sont juifs, ont été interdits d'un amphi. Et donc, qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien le Premier ministre s'y est rendu immédiatement, a rappelé que la loi qui s'appliquait c'était la loi de la République, y compris dans un lieu qui est supposé être un lieu d'élitisme, en tout cas républicain, de capacité à forger en tout cas demain des élites, c'est la ministre de l'Enseignement supérieur qui, immédiatement, dès après le 7 octobre, a fait une circulaire en disant partout "je vous demande une attention spécifique pour qu'aucun étudiant juif ne puisse être inquiété du fait qu'il soit juif ou du fait qu'on lui prêterait certaines intentions", donc vous voyez bien que nous, à chaque fois, on ne laisse pas passer, on agit, ce n'est pas juste de la réaction, c'est qu'on agit…

ROMAIN DESARBRES
Mais cette semaine encore il y a eu des mouvements à Sciences-Po.

AURORE BERGE
Je le sais bien, je le sais bien, malheureusement, mais…

ROMAIN DESARBRES
Donc on peut faire toutes les circulaires qu'on veut…

AURORE BERGE
Non, on ne peut pas faire toutes les circulaires qu'on veut, ce n'est pas juste on fait des circulaires… et on se donne bonne conscience, c'est de dire que déjà, un, on reconnaît qu'on subit des difficultés et des attaques, et donc à un moment il va falloir qu'on résiste, et qu'on résiste ensemble, et donc il faut aussi qu'on remette d'équerre ce qui parfois a été perturbé par des années et des années où on a laissé faire, où on a préféré ne pas voir, ne pas regarder, et on s'est dit que ce n'était pas grave si ça décourageait des enseignants, si ça désincitait des parents de faire confiance aussi à l'école de la République, non, c'est grave, c'est grave, et donc à partir du moment où on dit que c'est grave, à partir du moment où on caractérise bien ce qui se passe, eh bien on se donne les moyens, enfin, de pouvoir y répondre.

ROMAIN DESARBRES
La "Grande interview" CNews-Europe1 d'Aurore BERGE ce matin, ministre en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations. Quand Gabriel ATTAL dit qu'il veut un sursaut d'autorité, Emmanuel MACRON un Grenelle sur la violence des jeunes, pourquoi cette prise de conscience arrive-t-elle si tard après sept ans de quinquennat Macron ?

AURORE BERGE
Je ne pense pas qu'elle arrive tard parce que, une des premières actions qu'on a faites, depuis 2017, c'est justement qu'on parle de réarmement, c'est déjà de redonner des moyens à nos policiers, à nos gendarmes, qui en avaient considérablement été privés, de moyens humains, de moyens matériels, de moyens immobiliers, parce que ça commence quand même par là. C'est aussi une loi de programmation sur la justice, parce que c'est les deux qui fonctionnent ensemble, c'est les deux jambes, c'est la capacité, évidemment de répression, de réparation, et donc évidemment les moyens nécessaires qui avaient été largement désossés, quand même, dans la justice de notre pays, donc il y a ça. Et après…

ROMAIN DESARBRES
Mais vous avez par exemple, excusez-moi de vous couper Aurore BERGE, mais ce policier municipal qui s'est fait renverser par un jeune qui fait un rodéo, le jeune homme est en liberté, il sera jugé dans quelques semaines.

AURORE BERGE
On a changé le code de justice pénale des mineurs, justement enfin pour accélérer, parce qu'on se rendait compte de quoi, et ça on l'a fait dès le précédent quinquennat, donc on n'a pas attendu, là, 2024. En général, les mineurs qui étaient appréhendés ils étaient jugés une fois qu'ils étaient majeurs, donc ça n'avait plus aucun sens, ça n'avait plus aucun sens de réparation par rapport à la victime, parce que l'enjeu c'est aussi la réparation vis-à-vis de la victime, et ça n'avait plus aucun sens sur la signification de la peine, parce que si vous êtes appréhendé à 15 ans, que vous êtes jugé à 18 ou 19 ans, on peut espérer peut-être que vous vous soyez amélioré, ou si jamais la situation s'est dégradée, eh bien la sanction arrive trop tard, donc on a considérablement réduit ces délais-là, et ça c'était quand même absolument nécessaire, et ça supposait, justement, que la justice ait des moyens aussi pour pouvoir agir. Mais vous savez, j'ai été nommée au Gouvernement, j'étais d'abord ministre des Familles, je suis aujourd'hui ministre de l'Egalité entre les femmes et les hommes, à l'époque j'avais parlé de ces questions justement d'autorité, notamment d'autorité parentale, qu'est-ce que je n'ai pas entendu quand j'ai parlé justement de cette question-là, quand j'ai parlé de la question des parents où j'avais dit oui, il y a des situations où clairement les parents sont défaillants, où il n'y a plus de cadre, où il n'y a plus d'autorité. Et le creuset quand même à la fois de, la sécurité qu'on doit vous apporter en tant qu'enfant, et du cadre d'autorité aussi qu'on doit vous délivrer, il se passe où ? l'école elle peut réparer, mais c'est d'abord les parents.

ROMAIN DESARBRES
On commence à entendre cette, j'allais dire cette petite musique, il faut responsabiliser les parents, les parents, dans la majorité des cas, le père et la mère, on parle souvent des mères, assez peu des pères.

AURORE BERGE
Ah mais je suis bien d'accord, mais parce qu'on s'est habitué à considérer que c'était normal que les mères soient toutes seules et qu'elles soient seules en première ligne à devoir tout gérer, alors que…

ROMAIN DESARBRES
Alors que souvent on connaît le père, dans la majorité des cas on connaît le père.

AURORE BERGE
Les familles monoparentales, il faut quand même être clair, c'est très très rarement une situation choisie par la femme.

ROMAIN DESARBRES
Bien sûr.

AURORE BERGE
C'est une situation qu'elle subit. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on se retrouve avec des femmes seules, qui doivent faire front, qui doivent faire face sur justement tous les fronts, et la société s'est accommodée de ça. Nous on a amélioré la situation, notamment d'un point de vue financier, parce qu'en plus on avait des pères tellement défaillants qu'ils ne payaient même plus de pension alimentaire, ça on l'a réglé, on prend en charge justement la pension alimentaire, c'est nous qui allons rechercher la responsabilité du père, et puis surtout le sujet, maintenant, c'est la responsabilité civile. Prenons ce qui s'est passé pendant les émeutes, ce qui s'est passé pendant les émeutes c'est une surreprésentation des mineurs, et notamment de mineurs qui sont issus de ces familles monoparentales. Dire ça, ce n'est pas pointer du doigt ces familles monoparentales, c'est juste décrire la situation telle qu'elle est parce que c'est plus dur, c'est évidemment plus dur quand vous êtes seul et quand vous devez faire face à tout. Et la situation la plus invraisemblable, c'est quand le mineur était appréhendé, on disait "c'est la mère seule qui va payer", eh bah non, ce n'est pas parce qu'elle est seule à la maison avec son enfant qu'elle doit faire face seule, donc on va aller chercher la responsabilité des deux parents. Moi je ne veux pas qu'on accepte une situation où on se dit après tout, les femmes ont été laissées seules et la société va l'accepter, on ne doit pas laisser ces femmes seules, c'est la question des internats pour accompagner aussi ces enfants, c'est l'accompagnement spécifique qu'on doit avoir pour les familles monoparentales, mais c'est aussi poser un cadre, clair, finalement assez basique, qui est de dire qu'on peut se quitter dans un couple, mais qu'on ne quitte pas ces enfants, et donc qu'on a une responsabilité vis-à-vis d'eux pour toute notre vie durant.

ROMAIN DESARBRES
Les chiffres du ministère de l'Intérieur montrent que les étrangers sont surreprésentés parmi les mis en cause dans les affaires de délinquance en France, on en parlait en début de semaine sur CNews. Pourquoi ne réduit-on pas l'immigration plus drastiquement ?

AURORE BERGE
Elle a été réduite, elle a été réduite…

ROMAIN DESARBRES
Ah bon, quand ?

AURORE BERGE
Vous voyez bien que de manière continue, depuis 2017, que ce soit les deux lois que nous avons fait adopter, non sans mal, parce que parfois ça a été difficile…

ROMAIN DESARBRES
Oui, mais l'immigration en France n'a pas réduit.

AURORE BERGE
Des années pour faire voter ces lois, mais on a permis plus de reconductions à la frontière, on sait bien que c'est toute la difficulté…

ROMAIN DESARBRES
C'est infinitésimal.

AURORE BERGE
La difficulté, c'est quoi ?

ROMAIN DESARBRES
C'est à la marge.

AURORE BERGE
C'est d'arrêter à faire exécuter, maintenant le symbole de l'immigration est devenu la question des OQTF, est-ce qu'on arrive ou pas à faire reconduire à la frontière…

ROMAIN DESARBRES
Au 100 % qui était l'objectif d'Emmanuel MACRON on est très loin.

AURORE BERGE
Mais qui doit rester évidemment notre objectif, parce que c'est tout simplement le principe de faire appliquer les décisions qui sont des décisions administratives et des décisions de justice. Donc, qu'est-ce qui se passe ? C'est des discussions aussi difficiles, d'État à État. Ceux qui vous promettent que demain, par le simple fait miraculeux de leur arrivée au pouvoir, 100 % des OQTF, dès le lendemain, seraient exécutées, mentent, et savent qu'ils mentent. Parce que ça suppose quoi ? Ça suppose une coordination européenne, une réponse européenne, et ça suppose une coordination aussi d'État à État pour être en capacité, à un moment, d'être souverain, tout simplement, dire qui on accueille, qui on accepte et qui on n'accepte pas sur le territoire de la République.

ROMAIN DESARBRES
Aurore BERGE, deux dernières question, on est pris par le temps, bien malheureusement. Jean-Luc MELENCHON s'est attaqué à CNews hier, en parlant, je cite, de "chaîne infâme", quelle est votre réaction ?

AURORE BERGE
Ecoutez, je suis chez vous ce matin, donc je ne dois pas partager son avis, d'autant plus qu'hier je l'ai quand même entendu mettre sur un pied d'égalité un président d'université avec Eichmann, je l'ai entendu parler de la rafle du Vel d'Hiv aussi, comme si c'était à mettre là aussi sur le même pied d'égalité qu'avec le fait que la République, là encore, a tout simplement dit que la conférence, soi-disant, qu'il voulait donner, n'avait pas lieu d'être dans une université parce qu'il y avait des risques de trouble à l'ordre public. Donc vous voyez bien qu'on franchit chaque jour un cap dans l'indécence. Le risque c'est aussi d'en parler, parce qu'on lui donne aussi une audience, et c'est ce qu'il cherche, il cherche à attiser ça, il cherche à attiser ces fractures dans la société, la meilleure des réponses c'est les européennes le 9 juin prochain, en espérant que sa liste soit la plus basse possible, parce que je crois que ce sera la meilleure réponse qu'on pourra lui opposer au regard de la manière avec laquelle aujourd'hui il essaye de s'activer.

ROMAIN DESARBRES
Alors justement, à propos des européennes, dernier baromètre OpinionWay pour CNews, Aurore BERGE, votre candidate, Valérie HAYER, est à 19% d'intentions de vote, à 10 points derrière Jordan BARDELLA, au Rassemblement national, qui est autour de 30 %, qui est à 29 % dans notre baromètre, comment ça se rattrape 10 points ?

AURORE BERGE
Eh bien déjà ce serait bien qu'on accepte enfin de parler des européennes, moi à chaque fois que j'entends parler le candidat de l'extrême droite il parle de tous les sujets, mais jamais des enjeux européens, or, quand on parle d'immigration, c'est d'abord une question européenne, quand on parle des enjeux aussi de pouvoir d'achat, c'est aussi une question européenne, quand on parle d'agriculture, c'est une question européenne, quand on parle de droits des femmes, j'aimerais savoir enfin la position de l'extrême droite sur ce sujet, parce que, à Paris, ils se divisent largement quand il faut intégrer l'avortement dans notre Constitution, ce n'est pas grâce à eux, c'est malgré eux qu'on y a réussi, au Parlement européen on n'a toujours pas compris quelle était leur position, donc on a des sujets, justement de valeurs, qui méritent beaucoup de clarté et qui méritent qu'on ait, le 9 juin prochain, une majorité au Parlement européen, qui justement soit en phase avec ces valeurs républicaines qu'on défend.

ROMAIN DESARBRES
C'était la "Grande interview" d'Aurore BERGE sur CNews et sur Europe 1, ministre en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations. Merci beaucoup Aurore BERGE. Bonne journée.

AURORE BERGE
Merci à vous.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 30 avril 2024