Texte intégral
ROMAIN AMBRO
Plus que jamais, on parle d'ici en Ile-de-France, votre radio France Bleu Paris pour laquelle vous réagissez à l'actualité chaque matin et vous pouvez échanger avec nos invités, c'est le cas ce mercredi. Le ministre délégué aux Transports est l'invité de France Bleu Paris, 01 42 30 10 10. Les transports, c'est la bête noire, on peut le dire, dans notre région. Quel est le dossier prioritaire à traiter selon vous ? Vous nous appelez dès maintenant.
MELODIE PEPIN
Il y en a beaucoup, oui, des dossiers sur la table. Transports, ponctualité, accessibilité, état des routes, déplacements JO, train, avion, Patrice VERGRIETE, bonjour.
PATRICE VERGRIETE
Bonjour.
MELODIE PEPIN
Vous avez du boulot !
PATRICE VERGRIETE
Oui.
MELODIE PEPIN
C'est quoi le dossier prioritaire pour vous ?
PATRICE VERGRIETE
Je pense qu'il y en a beaucoup. La priorité pour moi, c'est la mobilité du quotidien et dans tout ce que vous avez évoqué, c'est justement ça. Finalement.
MELODIE PEPIN
On va en parler.
PATRICE VERGRIETE
Finalement être dépendant d'un mode de transport captif pour aller au travail, notamment le matin.
MELODIE PEPIN
Eh bien on va y revenir sur les transports, mais d'abord on va parler de l'A13. Ce sera notre dossier numéro un si vous le voulez bien. L'A13, c'est un axe majeur en Ile-de-France, on en est privé depuis le 18 avril. 120 000 automobilistes par jour, c'est toujours fermé dans le sens Paris-province jusque fin juin peut-être. Est-ce qu'on a un calendrier qui se précise ?
PATRICE VERGRIETE
Non. On en est à peu près là. Donc maintenant, le côté province-Paris est réouvert pour les automobilistes uniquement, pas les camions.
MELODIE PEPIN
Pas les camions, oui.
PATRICE VERGRIETE
Alors on a constaté quand même beaucoup de problèmes, on va peut-être d'ailleurs sanctionner davantage.
MELODIE PEPIN
Plus de contrôles ?
PATRICE VERGRIETE
Oui, je pense qu'on ira vers plus de contrôles parce que j'en appelle encore une dernière fois au civisme de tous ceux qui sont les chauffeurs des camions, mais pour l'instant c'est interdit et c'est pour des raisons de sécurité, donc vraiment j'appelle à la vigilance. Donc c'est ouvert dans un sens province-Paris.
MELODIE PEPIN
Sur une seule voie.
PATRICE VERGRIETE
Sur une seule voie, tout à fait. Pas encore Paris-province, vous l'avez dit, c'est probablement le mois de juin, deuxième partie du mois de juin.
MELODIE PEPIN
Mais pas de date précise.
PATRICE VERGRIETE
Pas de date précise encore, c'est difficile de le faire. En tout cas, on essaie de faire au mieux et je veux vraiment féliciter les services qui ont quand même travaillé dans l'urgence et qui réussissent quand même à faire des prouesses.
MELODIE PEPIN
Oui. Il pourrait y avoir de nouveaux délais ?
PATRICE VERGRIETE
Je ne pense pas. Je pense qu'on devrait tenir le calendrier. Je pense que la deuxième quinzaine de juin, ça devrait être bon. Aujourd'hui, on est assez confiant. Je veux vraiment aussi remercier finalement tous les automobilistes du quotidien qui ont réussi à trouver des solutions alternatives. Vous savez qu'on a proposé notamment un demi-tarif sur l'A14 pour le covoiturage. Finalement, on s'est aperçu que beaucoup d'automobilistes s'étaient déjà bien adaptés donc on voit à quel point les Franciliens ont su anticiper et trouver d'autres solutions. Je veux vraiment les en remercier parce que ça prouve aussi leur civilité.
MELODIE PEPIN
Et les automobilistes nous appellent ce matin. On va prendre Frédéric qui nous appelle dans un instant, mais dans le sens province-Paris, on l'a dit, c'est une seule voie. À quand la réouverture sur toutes les voies ? Est-ce que là, on a une date ou pas encore ?
PATRICE VERGRIETE
On n'a pas encore de date précise. Les travaux sont vraiment en cours. La priorité, c'est d'ouvrir aussi Paris-province très rapidement et, comme je le dis, c'est le mois de juin qui est visé. Après, c'est le mur de soutènement qui a été touché, ce n'est pas l'entretien de la route qui est en cause ; elle était très, très bien entretenue. C'est vraiment le mur de soutènement, ce sont les fondations quelque part de l'autoroute, donc on ne peut pas se permettre de prendre des risques évidemment en termes de sécurité.
MELODIE PEPIN
Alors parole aux automobilistes ce matin avec Frédéric qui nous appelle au 01 42 30 10 10.
ROMAIN AMBRO
Oui, dans le XIXème arrondissement. Frédéric, bonjour. Le ministre vous dit merci d'avoir patienté, merci de votre indulgence, vous qui faites beaucoup d'allers-retours en Normandie-Paris. Vous devez prendre l'A14 et c'est l'enfer là, depuis plusieurs semaines.
FREDERIC, AUDITEUR
Bonjour. Je crois que c'est Mélodie et bonjour Monsieur le ministre, Monsieur VERGRIETE. Ecoutez, oui, c'est un peu l'enfer. Je fais pas mal d'allers-retours entre la Normandie et Paris, Paris et la Normandie et ça me revient même très cher. Ça me revient très cher parce qu'en fait, j'ai le télépéage et je payais 40 euros par mois, je me retrouve à 80. J'ai marqué : 95 euros par mois là. Là ce mois-ci, je paye 95 euros au lieu de payer 40 euros de péage.
MELODIE PEPIN
Pourquoi ? C'est à cause de la fermeture de l'A13 ou c'est à cause d'une augmentation de tarifs ?
FREDERIC
Tout à fait. C'est vrai qu'il y a l'augmentation du péage, mais il y a aussi en plus la fermeture de l'A13. Parce que moi, j'habite en fait à Paris mais je suis aussi en Normandie, à côté de Vernon. Donc en fait je peux éviter l'autoroute de Buchelay qui est à 3 euros. On a justement une petite bretelle où on peut éviter le péage en prenant les petites routes de campagne, mais après pour remonter sur Paris, c'est l'horreur. Donc du coup, ça me fait beaucoup plus cher parce qu'il faut savoir que l'autoroute A14, c'est vrai qu'ils ont fait quelque chose pour le covoiturage. Moi par rapport à mon métier, je ne peux pas me permettre de prendre quelqu'un, mais en tout cas en prenant l'A14, suivant les horaires, de 6,40 euros, on passe à 10,60 euros. C'est-à-dire à 10,60 euros, c'est de 6 heures à 10 heures et de 16 heures à 21 heures, c'est plein tarif et alors il faut vraiment calculer. L'autre jour justement, je suis rentré, je me suis dit « je vais essayer pour gagner un petit peu, un centime, trois ou quatre euros » et puis au moment où je suis passé au péage, d'un seul coup vous avez le tarif qui passe vraiment à 10,60 euros.
MELODIE PEPIN
Et c'est vrai que c'est une autoroute très très chère l'A14. Frédéric, on va faire réagir le ministre des Transports Patrice VERGRIETE sur ce péage de l'A14. Vous avez douché les espoirs des automobilistes en disant « la gratuité, c'est niet ». On a un péage à moitié prix uniquement pour les covoitureurs et uniquement dans un sens. Jean-Pierre (sic) n'en fait pas partie donc il se retrouve à payer très, très cher. Est-ce qu'aujourd'hui, au vu des nouveaux calendriers puisque ça va être très long, on peut envisager la gratuité de cette autoroute ?
PATRICE VERGRIETE
Alors d'abord, je comprends tout à fait le sentiment de Jean-Pierre.
ROMAIN AMBRO
C'est Frédéric.
MELODIE PEPIN
Frédéric, pardon. Excusez-moi.
PATRICE VERGRIETE
De Frédéric et, effectivement, les enjeux de pouvoir d'achat qu'il y a derrière. Evidemment, on ne peut comprendre cette situation. La problématique de la gratuité de l'A14 était difficile. Pourquoi ? Parce qu'on a fait des études en amont pour savoir quel allait être le report de trafic. On a un problème d'offre. Quand vous fermez une autoroute, on a un problème d'offre. Si vous mettez une autoroute gratuite, vous savez que vous générez plus de trafic vers la gratuité, c'est une logique. Il y a même probablement des gens qui ne prenaient pas leur voiture qui, d'un seul coup, vont le prendre parce que c'est gratuit, donc vous augmentez le trafic à un endroit. Où ça arrive ? C'est arrivé sur des tunnels, notamment le tunnel de La Défense, qui a été hyper sensible en termes de sécurité. Et donc les études qu'on a montrées généraient un problème ailleurs qui était beaucoup plus important.
MELODIE PEPIN
Donc la gratuité, c'est toujours non.
PATRICE VERGRIETE
Et donc la gratuité de l'A14 était une problématique qu'on ne pouvait pas envisager aussi pour des raisons de sécurité. Et la sécurité, vous savez que ça reste la priorité. Donc du coup, on s'est dit quoi ? On s'est dit " L'enjeu, c'est donc de travailler sur l'offre ". Le covoiturage quelque part, c'est aussi un début de transport collectif. On a d'abord cherché pour voir si on pouvait augmenter le nombre de trains, on n'a pas réussi à trouver les sillons qui correspondaient. Et donc le covoiturage, c'est aussi une forme de transport collectif et on a voulu encourager cette pratique. Alors je comprends que Frédéric ne puisse pas le faire.
ROMAIN AMBRO
Il y en a plein qui ne peuvent pas le faire.
PATRICE VERGRIETE
Mais d'autres peuvent le faire.
ROMAIN AMBRO
Oui.
PATRICE VERGRIETE
Et donc le but du jeu, c'est plus on aura de covoitureurs, plus on aura effectivement de possibilités d'avoir moins de bouchons.
MELODIE PEPIN
Est-ce que vous avez un chiffre d'ailleurs sur le nombre de voitures ou de covoitureurs qui profitent de ce péage à moitié prix ?
PATRICE VERGRIETE
Oui, c'est des centaines aujourd'hui. Je n'ai plus exactement le chiffre en tête mais il y a des centaines qui en profitent. Alors là, on a arrêté évidemment le sens province-Paris puisque maintenant l'A13 est réouverte. Sur le sens Paris-province, on a des centaines d'automobilistes.
MELODIE PEPIN
Ça continue ?
PATRICE VERGRIETE
Sur le sens Paris-province, oui.
MELODIE PEPIN
Uniquement le soir en heures de pointe ?
PATRICE VERGRIETE
Oui, c'est en heures de pointe. Oui, tout à fait. Mais c'est là qu'est le problème en fait, en réalité.
MELODIE PEPIN
Est-ce que vous envisagez d'autres coup de pouce et, pourquoi pas, sur le duplex de l'A86 ? Parce que celui-là, il est complètement mis de côté.
PATRICE VERGRIETE
Encore une fois, je le dis…
MELODIE PEPIN
Il est aussi cher que l'A14.
PATRICE VERGRIETE
Oui, mais on a vraiment fait une analyse poussée. On a regardé les reports de trafic. Nous, le but du jeu, ce n'est pas de déplacer le problème, j'ai envie de dire, c'est d'essayer de trouver une solution.
MELODIE PEPIN
Mais pourtant, le problème il est déplacé. On est à Vaucresson ce matin avec Romain BRUNEAU, et là-bas la maire de Vaucresson, elle en a plus que ras-le-bol, les habitants en ont plus que ras-le-bol, c'est un bordel monstre. Il y a les poids lourds qui passent, c'est des bouchons en permanence. Pour le coup, le report il se fait sur ces axes secondaires à défaut de se faire sur l'A14.
PATRICE VERGRIETE
Oui, il y a des reports évidemment. Évidemment, ce trafic il n'a pas complètement disparu pour partie. Pour partie, il a disparu.
MELODIE PEPIN
Mais vous avez fait un choix. Vous avez fait un choix de laisser les communes gérer plutôt que les autoroutes.
PATRICE VERGRIETE
Non. On a fait le choix de la sécurité. On n'a pas voulu effectivement envoyer les automobilistes, par exemple dans des tunnels où il y aurait eu des problèmes de sécurité. On a fait des choix effectivement d'équilibre. Vous savez, on ne porte pas la responsabilité de ce qui est arrivé sur l'A13. C'est effectivement un accident sur un chantier qui a provoqué ça. Donc à un moment donné, on essaie de répondre au mieux, de faire au plus vite et je le redis, je remercie les services qui ont vraiment travaillé dans l'urgence pour pouvoir apporter des solutions. Personne n'est satisfait. Vous croyez que quand je me réveille le matin, je suis content de voir la situation sur l'A13 ? Evidemment, je le regrette. On essaie de gérer au mieux, on essaie de préserver la sécurité des Franciliens et c'est ça la priorité aujourd'hui.
MELODIE PEPIN
Patrice VERGRIETE, on retourne au standard avec cette fois Jean-Pierre qui nous appelle.
ROMAIN AMBRO
Le ministre des Transports qui vous répond. A13, oui, mais il y a aussi la circulation des trains, les transports en commun, l'état des routes, la qualité des métros, le périph à 50 kilomètres. Il y a plein de questions possibles. Jean-Pierre, 01 42 30 10 10, bonjour.
JEAN-PIERRE, AUDITEUR
Bonjour, bonjour à tous les auditeurs et auditrices e bonjour Monsieur le ministre. Moi, j'interviens pour deux petites raisons. Déjà pour l'état des routes parce qu'on sait que depuis des années, mais ça ne vient pas seulement de votre gouvernement, ça vient de bien au-delà, depuis des décennies, c'est la baisse des subventions aux différentes collectivités qui fait que vous avez certaines routes qui ont du mal à être entretenues. Je pense notamment, comme nous on est en poids lourds ou quand on pense aussi aux motards avec les nids de poule, c'est très compliqué à gérer puisque les baisses de subventions de l'Etat diminuent d'année en année. Voilà. Et puis après, j'affirme aussi mon scandale de vouloir mettre le périphérique à 50 kilomètres/heure. Je pense que 70 ce n'est ni trop élevé, ni trop bas et c'est très, très bien.
ROMAIN AMBRO
Alors, il y a deux questions, là, Jean-Pierre, on va faire dans l'ordre si vous le voulez bien.
MELODIE PEPIN
Concernant donc l'état des routes, les collectivités qui n'ont plus les moyens d'assumer l'entretien.
PATRICE VERGRIETE
D'abord, bonjour à Jean-Pierre bien entendu. Je suis élu local et donc je connais très bien l'état des collectivités.
ROMAIN AMBRO
Vous êtes maire de Dunkerque, pour celles et ceux qui ne le savent pas.
PATRICE VERGRIETE
Dunkerque, mais je suis élu local, donc je connais bien la situation des collectivités. La majeure partie des collectivités aujourd'hui a les moyens de pouvoir entretenir les routes, et on le fait très très bien, sur mon territoire je connais ça par coeur. Il y a des problématiques malgré tout, c'est-à-dire qu'il y a, par exemple, des petites communes en France qui ont un grand patrimoine routier, et là Jean-Pierre a raison, pour ces communes-là ça peut être difficile, donc on commence à réfléchir notamment pour les communes qui ont un énorme patrimoine routier, es toutes petites communes, parfois c'est 1000 habitants, et un énorme patrimoine routier, et là ça peut poser problème, donc il faut pouvoir identifier, ce n'est pas toutes les collectivités locales, il y a des collectivités qui ont largement les moyens de pouvoir le faire, s'ils ne le font pas c'est des raisons politiques…
MELODIE PEPIN
Et une fois identifiées, c'est un coup de pouce supplémentaire ?
PATRICE VERGRIETE
On est en train de réfléchir à la façon dont on va pouvoir demain répondre à cette question effectivement de l'entretien des routes pour des collectivités qui ont un patrimoine démesuré par rapport à leur population et qui sont absolument essentielles.
MELODIE PEPIN
Donc réflexion en cours, on a noté Patrice VERGRIETE, il faut qu'on avance parce qu'il y a aussi le dossier transports à évoquer, mais sur le périphérique, là aussi on aimerait vous entendre, c'est vrai que votre prédécesseur a jugé aberrant le passage du périph à 50 km/h, ce que veut faire la mairie de Paris en septembre, et vous, est-ce que vous trouvez ça aberrant ?
PATRICE VERGRIETE
Je n'aime pas du tout ce débat, si vous me permettez une minute quand même pour expliquer pourquoi…
MELODIE PEPIN
45 secondes.
PATRICE VERGRIETE
Ça va être compliqué ; parce qu'il me paraît totalement mal posé. Je peux comprendre, à un moment donné, les intentions, transition écologique, bruit, sécurité routière, on peut le comprendre, néanmoins aujourd'hui s'il y a des gens qui prennent leur voiture, au passage c'est 80% de non-parisiens qui sont sur le périph, s'il y a des gens qui prennent leur voiture c'est parce que depuis 50 ans on fait des villes de la voiture. On a accepté dans nos métropoles d'avoir des gens qui habitent à 30, 40 kilomètres de leur emploi et qui n'ont pas le choix, qui sont obligés de prendre leur voiture, et j'ai l'impression qu'un certain nombre de mesures qui s'accumulent, contre les gens qui sont obligés de prendre leur voiture, ce n'est pas de nature à favoriser en tout cas le quotidien des Français. Donc je pense qu'il faut arrêter de stigmatiser les personnes qui sont obligées de prendre leur voiture aujourd'hui, je veux dire ce n'est pas eux qui ont construit les villes depuis 50 ans, et donc je pense qu'aujourd'hui toutes ces mesures, eh bien on ferait mieux de parler de comment on va développer les transports en commun pour ceux qui sont loin, comment on va permettre effectivement demain de passer à la voiture électrique, ça, ça m'intéresse.
MELODIE PEPIN
Donc vous ne validerez pas le périphérique à 50 km/h en septembre ?
PATRICE VERGRIETE
C'est un débat très mal posé et à minima il faut le poser avec toute l'Ile-de-France et pas simplement Paris.
MELODIE PEPIN
Donc pour l'instant c'est non ?
PATRICE VERGRIETE
En tout cas moi je n'y suis pas favorable en l'état du débat aujourd'hui.
MELODIE PEPIN
Patrice VERGRIETE, allez, on en arrive au dossier transports, parce que vraiment celui-là il est lourd. Vous les avez pris les transports en commun dans la région ?
PATRICE VERGRIETE
Oui, oui.
MELODIE PEPIN
Vous savez ce que c'est que les rames bondées en heure de pointe le matin…
PATRICE VERGRIETE
Oui, bien sûr.
MELODIE PEPIN
Où on s'élance quasiment pour pouvoir rentrer dans le train et qu'on est collé serré.
ROMAIN AMBRO
Et on n'enlève pas…
MELODIE PEPIN
Et on a les parties du corps qui se touchent et on ne sait pas trop bien lesquelles. En plus de ça il y a les usagers qui ont vraiment l'impression de trinquer pour les JO, on a appris aussi qu'il y avait des stations de métro, trois stations de métro qui allaient fermer pendant trois, quatre mois, je vous propose juste d'écouter Arnaud BERTRAND, le président de l'association Plus de trains.
ARNAUD BERTRAND
On va dire à plein de gens " débrouillez-vous ", donc bonjour les galères, enfin on est quand même vraiment en train d'emmerder les Franciliens je veux dire, c'est quand même costaud parce que ça va durer longtemps, et donc les gens vont devoir aller trouver des itinéraires alternatifs, ils vont tous avoir les mêmes, sur les mêmes applis, et ils vont se retrouver tous sur la ligne 9, la ligne 6, qui déjà sont compliquées, ou sont pleines en temps normal, comme tout le réseau de métro, et là risque de déborder, donc on ne comprend pas que ce truc qui n'était pas du tout dans les radars de personne avant.
MELODIE PEPIN
" On emmerde les franciliens " dit Arnaud BERTRAND, et " débrouillez-vous pendant les JO. "
PATRICE VERGRIETE
On est en train de travailler sur le plan de transport avec les JO, notamment sur les stations fermées. Alors, on a développé les plans de transports, +15% de l'offre, vous l'avez vu avec notamment la région Ile-de-France, on a sur certaines lignes…
MELODIE PEPIN
Mais ce que veulent les usagers c'est pouvoir au moins accéder aux correspondances.
PATRICE VERGRIETE
Oui, mais justement, j'y viens, mais on peut déjà reconnaître l'augmentation de l'offre. Il y a trois stations qui vont être fermées en permanence…
MELODIE PEPIN
Concorde, Champs-Elysées - Clémenceau et Tuileries.
PATRICE VERGRIETE
Voilà. J'ai demandé personnellement qu'on puisse réexaminer la situation de Champs-Elysées – Clémenceau, je trouve que c'est une station stratégique, aujourd'hui je veux convaincre notamment la région Ile-de-France qu'il faut laisser cette station ouverte, ça fait encore partie des discussions, j'espère convaincre tous les acteurs de garder Champs Elysées – Clémenceau ouverte, voilà, donc ce n'est pas terminé sur cette question des trois stations, je ne m'avoue pas vaincu, en tout cas c'est quelque chose…
MELODIE PEPIN
Concorde, a priori non ?
PATRICE VERGRIETE
Non, Concorde ce n'est vraiment pas possible parce que, voilà, c'est un site de Jeux, mais Champs-Elysées - Clémenceau, on peut peut-être essayer de faire un effort, donc voilà, donc ce n'est pas encore totalement fini, en tout cas ce que je veux dire c'est qu'on essaie de trouver les solutions qui permettent de minimiser les difficultés pour les Franciliens et regarder, on va jusqu'au bout, on va travailler jusqu'au bout pour essayer de garder ouverte un maximum de stations, notamment Champs-Elysées – Clémenceau.
MELODIE PEPIN
Et les Franciliens disent aussi les JO c'est très bien, mais nous on veut des transports fiables 365 jours par an.
PATRICE VERGRIETE
Oui, mais les JO apportent une offre supplémentaire. Regardez, on a inauguré le RER E, ça a été accéléré grâce au calendrier des JO, on a inauguré le T3b, le tramway T3b, ça a été accéléré grâce aux JO, le mois prochain on va inaugurer la ligne 14, ça a été accéléré grâce aux JO, donc il y a aussi un héritage des Jeux olympiques. Je pense à l'accessibilité des taxis, maintenant on a 1000 taxis en Ile-de-France qui seront accessibles, c'est un héritage des JO, on a un plan de qualité à l'aéroport de Paris, c'est un héritage des JO, les 400 kilomètres de pistes cyclables c'est un héritage des JO, donc, attention, pensons aussi à tout ce que l'Ile-de-France va gagner grâce aux Jeux olympiques et des chantiers qui ont été accélérés, qui n'auraient pas été à cette vitesse-là sans les Jeux olympiques. Donc, on peut faire le procès des JO pendant effectivement l'été, mais la réalité c'est que, après, on aura quand même des acquis importants, regardez la Porte Maillot, regardez le RER E qu'on a inauguré avec le Premier ministre, c'est quand même un très, très bel enjeu, et moi j'ai entendu que des satisfactions, donc voilà, il faut aussi voir l'héritage des JO derrière, ce qu'ils laissent quand même aux Franciliens.
MELODIE PEPIN
Patrice VERGRIETE, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin et d'avoir répondu aux questions des auditeurs. Je précise que vous allez être à la gare Saint-Denis ce matin justement, encore un héritage des JO, pour l'inauguration de l'accessibilité de cette gare pour les personnes à mobilité réduite, même si on reste quand même très loin du compte, de manière générale, concernant toutes les stations de métro dans la région.
PATRICE VERGRIETE
On avance.
ROMAIN AMBRO
Et merci de vous être prêté au jeu de questions-réponses, il y a plein de dossiers qui sont encore sous la pile, vous reviendrez ?
PATRICE VERGRIETE
Avec plaisir, quand vous voulez.
ROMAIN AMBRO
Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Paris.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 16 mai 2024