Texte intégral
SONIA MABROUK
Bonjour Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Bonjour Sonia MABROUK.
SONIA MABROUK
Et bienvenue à la Grande interview sur CNEWS et Europe 1. Vous êtes ministre d'État, ministre des Outre-mer. On va bien sûr parler de Mayotte, notamment, et du département. Mais tout d'abord, monsieur le ministre, cet accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, cet accord de libération des otages, de 33 otages sur 6 semaines, en échange de très nombreux prisonniers palestiniens, le tout à partir de dimanche, après 15 mois de guerre. Est-ce que vous êtes rassuré ce matin pour que cet accord tienne ? Comment vous réagissez ?
MANUEL VALLS
D'abord, j'espère, toujours, depuis plus d'un an et demi, je me bats, comme beaucoup, pour le retour de tous les otages, de nos compatriotes. Il ne faut jamais oublier que nous avons perdu 40 des nôtres, des franco-israéliens, que nous attendons aussi encore. Nous ne savons pas quel est leur sort, nos compatriotes Ohad et Ofer. J'espère qu'ils seront très vite libérés. Attendons, parce que je vois qu'il y a encore des discussions au sein du cabinet israélien, pour que cet accord soit mis en œuvre. Enfin, j'espère qu'ils reviendront. Il faut penser à ces otages, victimes comme des centaines de personnes, des attaques terroristes du Hamas, le 7 octobre 2023.
SONIA MABROUK
Enfin, dites-vous, Manuel VALLS, accord de cessez-le-feu, avec encore certainement beaucoup de réglages et de mises au point, mais ce n'est pas la fin de la guerre.
MANUEL VALLS
Non, ce n'est pas la fin de la guerre, ce n'est pas la fin de l'histoire. Rendez-vous compte, mais vous le savez, depuis un an, le paysage de cette région a été totalement changé, sans doute grâce à la réaction, à la capacité d'Israël, l'Iran est affaibli, le Hezbollah est affaibli, Bachar est tombé, le Liban a enfin un Président, et cela aussi grâce à l'action diplomatique de la France. Donc, toute la région, tout le Proche et le Moyen-Orient sont bouleversés par ce qui s'est passé. Mais, bien évidemment, d'autres questions vont être posées : comment demain reconstruire Gaza ? Comment arriver à une paix durable, avec qui, sans aucun doute jamais, avec le Hamas, avec une autorité palestinienne qui a besoin de se régénérer ? Oui, le temps de la diplomatie, de la politique, va incontestablement s'imposer. Mais la guerre contre le terrorisme, contre l'islamisme, contre les Frères musulmans ; cette idéologie totalitaire qui nous mène aussi la guerre partout en Europe et en Occident, cette guerre-là, elle n'est pas terminée.
SONIA MABROUK
Vous avez parlé du rôle de la France. La réaction du Président Emmanuel MACRON a suscité de nombreux commentaires, on va le voir s'afficher à l'écran, et je le dis pour nos auditeurs d'Europe 1, lorsqu'il évoque le calvaire injustifiable des Gazaouis après 15 mois de guerre. Alors évidemment, évidemment que les souffrances des Gazaouis sont immenses, mais Manuel VALLS, parler de calvaire injustifiable après 15 mois, donc juste après le 7 octobre, est-ce que vous auriez employé le même qualificatif ?
MANUEL VALLS
La responsabilité de cette guerre, avec ses morts, ses victimes, ses souffrances, elle incombe d'abord et avant tout au Hamas. Si le Hamas n'avait pas attaqué Israël, il n'y aurait pas eu cette guerre. Si le Hamas avait tout de suite délivré et rendu les otages, l'appel au cessez-le-feu se serait imposé. Donc c'est le Hamas qui porte cette responsabilité. Oui, les Gazaouis ont beaucoup souffert, et ils souffrent évidemment encore puisqu'ils sont sous la férule du Hamas. Je rappelle en permanence, notamment à ceux qui défendent la cause du Hamas, que là-bas les femmes sont cachées, que les homosexuels sont pourchassés et massacrés, qu'il n'y a pas de démocratie. Donc oui, il y a eu un calvaire, une souffrance des Gazaouis, mais il y a aussi la souffrance des otages, de leur famille et d'Israël qui a été violemment attaqué il y a plus d'un an.
SONIA MABROUK
Je note que vous n'avez pas repris le mot injustifiable. Le Président Donald TRUMP, Manuel VALLS, pas encore installé à la Maison Blanche, mais il a immédiatement réagi. Son rôle, l'impulsion qu'il a donnée à ses pourparlers, ont été déterminants, semble-t-il. C'est important aujourd'hui, et ce qui va aussi advenir quand il sera effectivement à la Maison Blanche ?
MANUEL VALLS
La diplomatie américaine, là en l'occurrence avec l'Égypte et le Qatar, a agi, l'équipe de Joe BIDEN, son secrétaire d'État, a obtenu évidemment ce résultat, mais c'est long. C'est long parce qu'on parle de 33 otages, mais les autres ?
SONIA MABROUK
Bien sûr.
MANUEL VALLS
Dans quel état vont-ils revenir, les hommes, les femmes ? On sait que dans la dernière phase, des corps vont être ramenés. Donc nous verrons aussi quelles vont être les réactions dans la société israélienne. Il y a une très grande souffrance. Tous les samedis, il y a des rassemblements. Il y a d'ailleurs un autre rassemblement à Paris aussi, samedi, qui était prévu en lien avec ce qui se passe à Tel-Aviv. Donc c'est ces souffrances-là…
SONIA MABROUK
Ma question c'était sur l'effet TRUMP.
MANUEL VALLS
Ah mais l'effet TRUMP à partir de lundi déjà, il va bouleverser le monde. Ça, nous le savons. Nous rentrons avec d'ailleurs un certain nombre d'inquiétudes suite à ses déclarations sur…
SONIA MABROUK
Parfois, il peut le bouleverser pour de bonnes choses.
MANUEL VALLS
Oui, sur Israël, sur le Proche-Orient, il a déjà, lors du premier mandat, changé un certain nombre de choses incontestablement. Je suis plus inquiet après ses déclarations sur le Groenland, sur le Canada, sur le canal de Panama. Donc il faut se préparer à ces changements, raison de plus, pour que l'Europe, face à cela, ait son mot à dire, soit forte. Et de ce point de vue-là, je pense que la France a toujours un mot à dire.
SONIA MABROUK
Toujours un mot à dire ?
MANUEL VALLS
Toujours, oui.
SONIA MABROUK
En ce moment, on parle d'une influence vraiment de moins en moins importante.
MANUEL VALLS
Je ne crois pas, je ne crois pas. La France a joué son rôle au Liban ; nous venons de le dire. Je ne suis jamais dans un discours pessimiste sur la France. Le fait d'être ou pas au Gouvernement ne me fera pas changer ce discours. Vous savez, j'évite la langue de bois. Nous sommes affaiblis par la situation politique intérieure, par la crise de nos finances publiques, mais nous restons une grande puissance politique et militaire. Nous sommes membres permanents du Conseil de sécurité. La voix de la France porte, mais pour être fort aujourd'hui dans le monde, il faut être dans un ensemble, et cet ensemble c'est l'Europe. Sacré défi que va nous poser l'arrivée de Donald TRUMP, notamment dans notre soutien à l'Ukraine, dans le réarmement que l'Europe doit s'imposer. Donc beaucoup de pays sont en train de s'armer dans tous les sens du terme, et notamment à travers leur défense ; je pense à la Pologne. Nous aussi, nous avons une trajectoire budgétaire pour être plus fort. Le pays que nous sommes, et qui a l'arme nucléaire, a des responsabilités que d'autres pays n'ont pas.
SONIA MABROUK
Rapport de force, vous nous direz s'il faut l'engager également avec l'Algérie. Tout d'abord, retour à l'actualité politique française, Manuel VALLS. Tandis qu'une motion de censure de La France insoumise sera examinée tout à l'heure à l'Assemblée, Jean-Luc MELENCHON a mis la pression sur les élus du NFP qui seraient tentés de ne pas la voter, en les menaçant d'investir des candidats insoumis sur leur circonscription, circonscription des députés socialistes. Que vous inspire cette méthode ?
MANUEL VALLS
La pression, l'intimidation, l'accusation de traîtrise, c'est l'apanage de Jean-Luc MELENCHON et de ses amis. C'est pour ça que j'ai théorisé depuis très longtemps les gauches réconciliables. On ne peut pas pacter, on ne peut pas travailler, on ne peut pas gouverner avec La France insoumise. Mais voyez-vous, Sonia MABROUK, aujourd'hui, le courage en politique, le courage, c'est de dialoguer, c'est de tenter des compromis. Il n'y a pas d'autre solution, vu la situation à l'Assemblée nationale. C'est ce qu'a dit d'ailleurs François BAYROU, le Premier ministre.
SONIA MABROUK
Mais le compte n'y est pas, selon les Socialistes. Qu'est-ce que vous leur dites, ce matin, à votre ancienne famille politique ? Est-ce que vous imaginez, tout à l'heure, qu'ils votent la censure ?
MANUEL VALLS
Je ne sais pas, c'est leur choix, je le respecte, mais je trouve que précisément, ils ont été courageux autour d'Olivier FAURE et de Boris VALLAUD, s'engager…
SONIA MABROUK
Courageux ?
MANUEL VALLS
Oui, parce que précisément…
SONIA MABROUK
C'est courageux de discuter aujourd'hui.
MANUEL VALLS
Oui, exactement, mais ça peut être étonnant, dans une Assemblée fracturée, dans un pays aussi qui est divisé. L'idée d'imposer ou qu'un bloc, parfois minoritaire, impose à l'autre ses théories, ses idées, est absurde. Je pense qu'on a besoin de dialogue. Est-ce qu'on peut sortir dans des sociétés de plus en plus tendues – chacun d'entre vous l'analyse – où les idéologies s'affrontent, où le bruit aujourd'hui s'impose, où la raison, le sens commun, l'intérêt général ont du mal à se frayer un chemin ? Donc oui, je pense qu'il faut dialoguer, trouver des solutions avec les uns et les autres. Écoutez, pas plus tard qu'il y a quelques heures… J'ai quitté le Sénat à une heure et demie du matin. Avec tous les groupes, avec tous les parlementaires, on peut trouver un chemin. Ce qu'on fait sur les Outre-mer, on ne pourrait pas le trouver pour le budget de la France.
SONIA MABROUK
Vous parlez de dialogue, donc moi, j'associe le dialogue au respect. Est-ce que c'est respectueux quand un collègue, monsieur REBSAMEN en l'occurrence, affirme qu'il ne respecte pas du tout le RN ?
MANUEL VALLS
Mais on peut avoir des convictions et des valeurs, et moi, je combats le Rassemblement National.
SONIA MABROUK
Ce n'est pas la même chose combattre les idées et respecter.
MANUEL VALLS
Au sein du Parlement, moi, je respecte tous les parlementaires. Il y a deux parlementaires.
SONIA MABROUK
Vous respectez le Rassemblement National ?
MANUEL VALLS
Mais je respecte tous les parlementaires.
SONIA MABROUK
Le Rassemblement National ?
MANUEL VALLS
Je respecte toutes les formations politiques.
SONIA MABROUK
Le RN et LFI ?
MANUEL VALLS
Je respecte ceux qui sont prêts à dialoguer, à travailler.
SONIA MABROUK
Donc pas LFI, monsieur VALLS ?
MANUEL VALLS
Mais je sens, aujourd'hui, ils ne sont pas dans ce dialogue. Mais il y a deux députés à Mayotte : une qui appartient au groupe LIOT, ces élus qui sont plutôt au centre de l'échiquier, et une autre qui est du Rassemblement National. Je ne vais pas nier le dialogue avec elle. Elle représente des compatriotes qui sont, aujourd'hui, en train de souffrir. Après, on s'affronte sur les idées, sur les propositions, sur les valeurs.
SONIA MABROUK
Donc monsieur REBSAMEN a eu tort ?
MANUEL VALLS
Vous pensez que là, je vais commencer à juger et à distribuer des bons points ?
SONIA MABROUK
Pardonnez-moi, c'est important. Vous avez un groupe, le RN, qui pourrait être titillé d'aller vers la censure. Donc, ce n'est pas une question anodine.
MANUEL VALLS
Moi, je ne suis ni pour l'exclusion, ni pour essayer d'enlever, d'écarter du jeu politique les uns et les autres. J'ai écouté l'orateur du Rassemblement National à l'occasion du discours de politique générale de François BAYROU. C'était très dur. C'était violent, sur le fond. Il s'éloignait, évidemment, de mes convictions et souvent de mes valeurs. Mais moi, je pense aux électeurs. Je pense à ceux qui nous écoutent et qui nous regardent. Je pense à ceux qui votent. Et moi, je veux dialoguer avec tout le monde, vous savez.
SONIA MABROUK
Donc, de la même manière, vous respectez les électeurs de La France Insoumise ?
MANUEL VALLS
Mais évidemment. Il y a de nombreux députés de gauche, du Parti communiste, ou proches du Parti communiste, ou de LFI, des Socialistes, bien sûr, des Centristes également, qui représentent les Outre-mer. Je ne peux pas nier ce dialogue. Encore une fois, tenter de trouver des solutions, dialoguer, bâtir des compromis qui soient utiles pour les Français, ça me paraît indispensable. Je pense qu'il ne faut jamais, dans le sectarisme, j'entends parfois, y compris la violence…
SONIA MABROUK
À bon entendeur, alors.
MANUEL VALLS
Non, j'entends parfois la violence, le sectarisme, à mon égard. Mais moi, je ne veux pas me dévier de ma mission, mon rôle, surtout quand on est au Gouvernement, avec l'expérience qui est la mienne, c'est d'avancer, c'est d'écouter. Je suis un Républicain et être Républicain, ce n'est pas de tout confondre, bien évidemment, mais c'est d'essayer de rassembler sur l'essentiel.
SONIA MABROUK
En tous les cas, ça a été le cas, comme vous l'avez dit tout à l'heure, au Sénat, sur le budget des Outre-mer. Je le précise à nos auditeurs et téléspectateurs, ce n'est pas anodin qu'un tel budget augmente. On va rentrer dans les détails d'autres critiques, mais ça veut dire qu'il y a vraiment une attention portée, aujourd'hui, sur ces départements.
MANUEL VALLS
Oui, bien sûr. Peut-être parce que le Premier ministre, avec l'accord du Président de la République, a décidé que ce ministère serait placé comme ministère d'État. Ça ne s'est jamais fait à ce niveau de la hiérarchie gouvernementale. C'est un ancien Premier ministre, donc ça m'oblige à réussir. Et puis, ce sont des territoires qui représentent la France en grand, sur cinq continents, trois océans. C'est une force, mais qui souffre, qui vive avec, en plus, un sentiment d'injustice.
SONIA MABROUK
On demande du respect, puisqu'on parle de respect. On va en parler.
MANUEL VALLS
C'est très important, parce qu'ils ont le sentiment d'une forme d'injustice, d'éloignement, avec des inégalités sociales et économiques, avec des taux de pauvreté beaucoup plus élevés que ceux de l'Hexagone. Donc, oui, il faut faire un effort, et ce budget de 3,5 milliards de mon ministère, c'est près de 25 milliards de l'action de l'État qui sont dirigés vers ces territoires, sur tous ces océans et ces continents. Oui, c'est la France en grand. Ce sont des citoyens très attachés à la France, à la République et à notre langue.
SONIA MABROUK
Et ils l'ont montré.
MANUEL VALLS
Oui, tout au long de l'histoire.
SONIA MABROUK
Monsieur le ministre, parce que le plan d'urgence pour Mayotte, il est vrai qu'il comprend beaucoup de mesures très concrètes sur la reconstruction, sur l'habitat, mais une critique vous a été faite, et elle vient aussi de certains élus, justement, de Mayotte – je pense à Estelle YOUSSOUFFA – sur le fait que ce plan n'intègre pas la problématique de l'immigration, de la submersion migratoire de l'île. Comment expliquer, alors que vous-même, et le Premier ministre en a parlé lors de sa déclaration de politique générale, qu'il n'y ait rien dans ce plan sur l'immigration ?
MANUEL VALLS
Parce qu'il faut travailler avec méthode, il y a une première loi d'urgence qui vise…
SONIA MABROUK
Donc ce n'est pas l'urgence ?
MANUEL VALLS
Si, bien sûr, mais qui vise à accélérer toutes les procédures. Puis, il y a une deuxième loi que je présenterai au mois de mars, j'ai encore évoqué hier au Sénat, avec les deux sénateurs mahorais notamment, qui va être plus sur le moyen et long terme. C'est vrai sur l'immigration, je vais y revenir, la sécurité, l'éducation, le développement économique. Il va y avoir un établissement public qui va être le bras armé de l'État et des collectivités territoriales pour reconstruire et refonder Mayotte ; une zone franche pour l'économie. Et nous avançons déjà sur l'immigration, il va y avoir une proposition de loi des LR, notamment, dans quelques jours, qui va être débattue.
SONIA MABROUK
Laurent WAUQUIEZ nous en a parlé.
MANUEL VALLS
Oui, qui va permettre aussi…
SONIA MABROUK
De restreindre ?
MANUEL VALLS
De restreindre le droit du sol.
SONIA MABROUK
Restreindre, monsieur le ministre, c'est-à-dire que vous êtes pour la limitation, pas la suppression ?
MANUEL VALLS
La suppression oblige un débat constitutionnel, peut poser un problème d'égalité. Pour ma part, je suis très sceptique. Mais en revanche, nous pouvons avancer sur ce sujet, lutter aussi contre les faux certificats de paternité. Mais le vrai sujet, vraiment, on ne reconstruira pas Mayotte si on ne règle pas deux problèmes : celui de l'immigration irrégulière et celui de l'habitat illégal, et si nous ne créons pas les conditions d'un rapport de force avec les Comores. Donc sinon, en effet…
SONIA MABROUK
Rapport de force avec les Comores ?
MANUEL VALLS
Oui, parce que sinon…
SONIA MABROUK
Là encore, on va voir les moyens au-delà des paroles.
MANUEL VALLS
Il y a des moyens qui sont mis en œuvre. Gérald DARMANIN, quand il était ministre de l'Intérieur, avait parlé d'un rideau de fer. Oui, il faut… Sinon, on n'y réussira pas dans une population qui a beaucoup souffert du cyclone, d'une tempête encore tropicale il y a quelques jours, de la pauvreté… Donc oui, il faut à la fois investir, il faut régler le problème des bidonvilles. Ce n'est pas facile, mais nous n'avons pas d'autre choix. Et il va falloir reconduire beaucoup de monde à la frontière. La population de Mayotte, la moitié est étrangère, dont une grande partie sont des illégaux. Aucune région qu'un département d'outre-mer ou de l'Hexagone ne pourrait supporter cela. Donc oui, je suis pour une très, très grande fermeté sur ce sujet-là. On ne réglera pas l'avenir de Mayotte sans régler le problème de l'immigration illégale.
SONIA MABROUK
Monsieur VALLS, je voudrais – puisqu'on arrive à la fin de cet entretien – revenir évidemment sur la principale actualité qui est cet accord de cessez-le-feu et sur les otages entre Israël et le Hamas. Par la voie de la France, on apprend qu'il n'y a pas de certitude sur le sort de nos deux otages franco-israéliens. Vous avez été très impliqué, vous l'êtes toujours, sur évidemment cette situation et celle des otages. Vous n'avez également pas d'autres informations, ou canal d'informations ? Contact avec ces familles…
MANUEL VALLS
Non, bien sûr.
SONIA MABROUK
On voit ces images, Ofer KALDERON et Ohad YAHALOMI, évidemment.
MANUEL VALLS
J'ai tellement rencontré les familles des otages. J'ai rencontré il y a déjà très longtemps, des familles de bédouins israéliens. Ils sont morts, leurs enfants, leurs proches. Il y a beaucoup de souffrance, et c'est la raison pour laquelle je reste profondément attaché d'abord au combat contre l'antisémitisme et la haine des Juifs et d'Israël qui s'est répandue dans le monde. Et je reste très attaché à ce que représente Israël pour nous, en première ligne face à l'islamisme et pour défendre la démocratie et nos libertés.
SONIA MABROUK
Merci Manuel VALLS, c'était votre grand entretien. Bonne journée à vous.
MANUEL VALLS
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 janvier 2025