Texte intégral
ROMAIN DESARBRES
8h13, la grande interview CNews/Europe 1. Et j'ai l'honneur d'accueillir François-Noël BUFFET. Bonjour François-Noël BUFFET.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Bonjour.
ROMAIN DESARBRES
Merci d'être avec nous. Vous êtes ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur. On va balayer évidemment toute l'actualité, notamment l'actualité politique. Mais je voulais commencer par ce qui pourrait se passer, va se passer, je ne sais pas, le 10 septembre prochain. Certains veulent bloquer le pays. Des militants d'extrême gauche se préparent et veulent bloquer la France. À quoi vous attendez-vous ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Nous attendons effectivement une mobilisation qui peut être diffuse, qui peut engendrer, comme ce genre de mobilisation l'occasionne régulièrement, des dégâts, des opportunités, des violences. Donc nous nous préparons en réalité. Nos services, les services de la préfecture de police, bien sûr de Paris, mais le ministère de l'Intérieur est mobilisé pour obtenir le maximum d'informations, chacun peut bien l'imaginer, avec le souci de pouvoir contenir tout événement qui pourrait se passer. Le point particulier, c'est que nous avons la chance, dans cette difficulté-là, d'avoir des syndicats qui n'ont pas revendiqué la participation à cette demande de mobilisation, qui est une bonne chose. Et nous avons l'inquiétude, enfin l'inquiétude dans tous les cas, la vigilance, à l'égard du mouvement LFI qui attise les choses et qui veut, comme on le dit habituellement, bordeliser le système. Mais notre attitude professionnelle, c'est celle d'avoir le maximum d'informations, de les croiser, de les analyser et d'être très vigilant sur tout ce qui peut se passer. Et le risque identifié serait plutôt quelque chose, des comportements assez diffus, mais qui pourraient engendrer des moments de violence importants.
ROMAIN DESARBRES
La consigne du ministre de l'Intérieur est très claire, transmise sous forme de note à tous les préfets en début de semaine, révélée par nos confrères de Figaro, c'est zéro tolérance, tolérance zéro pour les casseurs.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Absolument. Tolérance zéro pour les casseurs, tolérance zéro pour tous ceux qui certes peuvent manifester librement. Ça, c'est une liberté protégée, mais on ne casse pas, on ne massacre pas, on n'est pas violent et on fait ça dans le bon ordre, si je peux dire. Donc tolérance zéro, mais je crois qu'il faut être absolument intransigeant.
ROMAIN DESARBRES
Qu'est-ce qui se passera très concrètement si des individus cherchent à pénétrer un site sensible, je pense à Rungis par exemple ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Ils seront immédiatement stoppés et la force de police interviendra en fonction des doctrines qui sont établies bien évidemment. Mais ils seront immédiatement stoppés, on ne va pas les laisser faire tout de même.
ROMAIN DESARBRES
François-Noël BUFFET, je voulais vous interroger également sur un projet de Bercy de créer un fonds financé par les assurances des Français, donc par les versements des Français à leur assurance, pour rembourser les dégâts provoqués par les émeutiers. Ce sera donc aux Français de payer les dégâts commis par des émeutiers ? Je voulais avoir votre avis sur…
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Il faut revenir à 2023, les événements de 2023, les dégâts occasionnés et la difficulté pour les commerçants ou même pour les collectivités locales de pouvoir se faire assurer, puisqu'un grand nombre de compagnies d'assurance ont adressé à leurs clients la rupture de leur contrat, sauf augmentation énorme. Donc il y a une difficulté de fonds quand même, malgré tout. Donc on s'est retourné vers les assurances, on avait engagé cela avec Michel BARNIER, avec une discussion en disant : " Mais écoutez, vous devez faire l'effort ". Et ils avaient fait observer qu'ils devaient eux-mêmes se rassurer au niveau européen que ça ne fonctionnait pas, que c'était compliqué, que par ailleurs on ne pouvait se rassurer que sur les sujets liés à des événements de type climatique catastrophique. Alors que faut-il faire ? Est-ce qu'on reste dans la situation dans laquelle on est ou est-ce qu'on essaie de trouver une solution ? Je pense que la première action, c'est déjà de poursuivre ceux qui ont été les auteurs. À partir du moment où ils sont identifiés comme étant des casseurs et auteurs précis de dégâts, la poursuite pénale doit être assurée et la condamnation civile…
ROMAIN DESARBRES
Mais elle ne l'est pas.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Elle ne l'est pas suffisamment.
ROMAIN DESARBRES
Et les casseurs ne paient jamais même quand ils sont identifiés, même quand ils ont de l'argent. Et quand ils ne l'ont pas, on nous dit qu'ils sont insolvables.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Donc il y a la question de solvabilité aussi. Mais en tous les cas, les poursuites doivent être engagées, y compris pour les mineurs qui ont, à cette époque-là, beaucoup dégradé. La responsabilité des parents doit être sollicitée et je pense qu'il ne peut pas y avoir de faiblesse là-dessus. Pourquoi ? Parce que c'est exemplaire. Et puis c'est parfaitement normal. Qui casse doit payer et ça, ça me paraît parfaitement légitime. Mais après, vous avez le volume financier.
ROMAIN DESARBRES
Excusez-moi de m'arrêter deux secondes, mais des ministres qui ont dit qui casse doit payer, même un Premier ministre l'a dit, Gabriel ATTAL, mais ça ne se produit pas. Donc les Français entendent des ministres qui se succèdent et dirent : " Qui casse doit payer ", sauf que dans les faits, ça n'est pas vrai. Et on est en train de leur dire : " Ben écoutez, en fait le casseur, il ne va jamais payer et c'est vous qui allez payer. "
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Ce n'est pas que ce n'est pas vrai, c'est que parfois on s'oppose à des situations de faits et de preuves qui sont extrêmement compliquées, ou même d'identification ou d'arrestation. Mais probablement que nous sommes trop faibles, il faut bien l'admettre et de ce point de vue-là, il faut renforcer.
ROMAIN DESARBRES
Marine LE PEN parle de scandale absolu, elle l'a tweeté.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Oui. Quelle solution elle apporte ?
ROMAIN DESARBRES
De faire payer les casseurs.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Oui, déclaration de principe. Après, maintenant, l'enjeu, c'est de passer aux actes. On est bien d'accord sur le principe, il n'y a pas de difficulté. Tout le monde peut le dire ce qu'elle dit. D'ailleurs, on le dit tous.
ROMAIN DESARBRES
Oui, alors votre solution, vous dites : " Ben écoutez, on va créer un fonds… "
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Non, je pense qu'il faut, un, les poursuites, aller jusqu'au bout, naturellement, avec la responsabilité civile pour les mineurs des parents, ça c'est clair. Deux, il faut trouver un dispositif de fonds qui peut être organisé au sein du budget national, sans contribution supplémentaire. On peut travailler là-dessus. Mais je pense qu'il faut qu'on arrive à constituer une forme de garantie, car nous allons être au-delà même des affaires de violence telles qu'on a connues ou d'émeutes, sur les cas de catastrophes naturelles ou de situations d'événements très importants, dans l'obligation d'avoir un fonds qui permet d'aider, parce que les choses changent beaucoup.
ROMAIN DESARBRES
Si je vous traduis, c'est la moins mauvaise des solutions, c'est la plus pragmatique.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Non, le principe est intéressant. La question de la manière dont il est constitué peut être débattue. C'est ce que je veux dire.
ROMAIN DESARBRES
Bruno RETAILLEAU se rend à Clermont aujourd'hui, le trafic de drogue se fait en plein jour, au vu et au su de tous. Ce n'est pas le cas, malheureusement, uniquement à Clermont-Ferrand, mais c'est notre cas à Clermont-Ferrand. Les habitants sont, pour certains d'entre eux, tétanisés, et on le comprend. Comment on s'attaque à ce type d'individus qui n'ont peur de rien, qui ne craignent pas la police, et qui sont pour nombre d'entre eux sans papier ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Vous avez plusieurs aspects dans votre question. La première réponse, ça a été l'outil juridique, avec la loi sur le narcotrafic que nous avions préparée au Sénat, ça tout le monde le sait, qui a été votée définitivement au printemps dernier, et dont l'organisation, en tous les cas les moyens se déroulent désormais. Donc là-dessus, il faut être intransigeant, appliquer le texte avec tous les moyens possibles et inimaginables d'information, de renseignement, d'arrestation. Pas de doute. Ça, c'est vraiment nécessaire. On en avait vraiment besoin. Deuxième chose, ensuite, c'est le combat du quotidien. Le combat du quotidien contre les stups, c'est notamment un des éléments du projet de loi sur la police municipale, où on permettrait aux policiers municipaux de pouvoir faire ses constats et saisir évidemment les stupéfiants, pas la cocaïne, enfin la cocaïne et les stupéfiants de manière générale utilisés sur la voie publique. Et puis c'est ensuite les condamnations extrêmement fermes de la part de nos tribunaux, parce que ça devient une situation d'intérêt général absolu, cette affaire-là. Parce qu'au-delà de l'aspect santé, si on peut se dire, l'aspect financier est considérable. Et cet aspect financier est tellement considérable, donne de tels moyens aux narcotrafiquants que ça engendre de la violence. Et cette violence qui est devenue exacerbée aujourd'hui dans ces milieux-là, elle tient aussi beaucoup au fait que les enjeux financiers sont considérables. Donc saisir les avoirs, se débrouiller à trouver les filières et bloquer l'argent, c'est très important également. Et la loi de narcotrafic va nous le permettre. Et puis enfin, pour aboutir à la dernière question, moi je suis dans une position à l'égard des étrangers en situation irrégulière, ou régulière d'ailleurs, qui sont sur le territoire national, pour lesquels ils ont pris la main dans le sac sur des sujets comme ça, c'est condamnation et c'est fin de titre de séjour, et en tous les cas, pour ceux qui sont en situation irrégulière, c'est retour dans le pays d'origine. Ça, je pense qu'il faut qu'on soit très clair dans le message et dans la fermeté…
ROMAIN DESARBRES
Dès la première condamnation ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Dès la première condamnation. Moi, je suis favorable, à titre personnel, dès la première condamnation. Pourquoi je dis ça ? Parce que quand nous-mêmes allons à l'étranger, la première règle qui est la nôtre, c'est de respecter les règles du pays dans lequel on est.
ROMAIN DESARBRES
A priori.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
A priori. Et de se comporter normalement et d'être parfaitement respectueux. Quand ce n'est pas le cas chez nous, je crois qu'il faut que la France envoie un message extrêmement ferme là-dessus.
ROMAIN DESARBRES
Justement, je voulais vous entendre sur ce qui s'est passé à Cannes. Un Algérien de 34 ans qui a hurlé fin août dans la gare de Cannes qu'il voulait tuer des Juifs, il a 29 mentions à son casier judiciaire. Il a été une nouvelle fois condamné, notamment à une interdiction de port d'armes pendant cinq ans. Autant vous dire qu'il s'en fiche comme de sa première chaussette, qu'il ne respectera probablement pas cette interdiction. Donc ce type d'individu, dès la première mention à son casier judiciaire, dès sa première condamnation, on le renvoie.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
En tous les cas, ça dépend de la nature de la fraction... qui vole un chewing-gum, ce n'est pas le drame. Mais si en revanche, on est sur des actes de violence, de violence physique, d'agression ou de propos antisémites tels que tenus, de quelque nature que ce soit, oui, il faut être en capacité de dire : " C'est terminé monsieur, vous repartez. Monsieur ou madame. "
ROMAIN DESARBRES
Cet individu est en l'occurrence Algérien. Sur le dossier Algérien, Bruno RETAILLEAU prenait la fermeté avant qu'on lui demande plus de discrétion. Vous diriez que vous avez été empêché de mener la politique que vous vouliez.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Je crois qu'en matière d'obtention de laisser passer consulaire avec les pays sources d'immigration, le rapport…
ROMAIN DESARBRES
Les pays du Maghreb essentiellement.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Oui, pour la France, c'est essentiellement les pays du Maghreb.
ROMAIN DESARBRES
Maghreb et Afrique.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Mais ça fonctionne assez bien désormais avec le Maroc et ça fonctionne assez bien finalement avec la Tunisie, nonobstant les déclarations qui ont été faites. Malgré tout, disons les choses telles qu'elles sont, on a un point de blocage avec l'Algérie. Moi, je crois qu'on a tout intérêt à afficher une politique claire sur ce que l'on veut, à la fois en matière d'immigration irrégulière notamment, en matière d'immigration régulière. Il faut avoir un discours transparent et clair avec les pays sources, quels qu'ils soient, sur ce que nous souhaitons et sur la stratégie qui est la nôtre et que l'on lance la discussion et la négociation et que nous ayons dans ces cas-là des accords de coopération qui sont parfaitement, j'allais dire, discutés, validés de façon à éviter ce type de situation. L'Algérie, mais la fermeté préside à l'ensemble de ces relations. Vous n'avez pas d'autre solution que celle-ci. C'est une fermeté qui n'est pas exacerbée, qui doit être parfaitement établie, déterminée, qui montre la stratégie de notre pays et qui permet d'obtenir des résultats. C'est ce dont nous avons besoin. Nous le faisons avec l'Algérie. Nous essayons d'avancer. Après, c'est difficile, il faut bien le reconnaître.
ROMAIN DESARBRES
François-Noël BUFFET, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, invité de la grande interview CNews/Europe 1 ce matin. Vous avez probablement lu l'interview de Nicolas SARKOZY dans Le Figaro au sujet de l'Algérie. Il dit : " Pourquoi pas faire du donnant-donnant ? " C'est-à-dire qu'on donne des visas, on échange de laisser passer consulaire.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Bien sûr.
ROMAIN DESARBRES
S'il n'y a pas de laisser passer consulaire, il n'y a plus de visa.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Mais ce qu'il dit, toute modestie mise à part, c'est ce que je dis depuis des années quand j'étais en charge de l'immigration à la commission des lois du Sénat et comme président de la commission des lois du Sénat. Ce rapport de force, c'est ça.
ROMAIN DESARBRES
Ça serait possible de stopper, on arrête de donner des visas aux Algériens, c'est possible ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
À n'importe quel pays qui ne respecte pas la reprise de ses ressortissants, eh bien on dit : " Les visas s'arrêtent. "
ROMAIN DESARBRES
Oui mais pourquoi on ne le fait pas ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
On a commencé à le faire, d'ailleurs.
ROMAIN DESARBRES
Oui mais il y a combien de visas... 250 000 ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Oui, à peu près.
ROMAIN DESARBRES
Donc on en donne 250 000. On pourrait…
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Je pense que cela doit être un principe absolu qui consiste à dire aux pays étrangers source d'immigration, si vous ne reprenez pas vos ressortissants, dans ces cas-là, on réduit les visas. Je pense que c'est ce rapport de force à la fois sain et clair qui doit être fait et qui doit être établi. Il n'est pas au sens agressif du terme, il est simplement parce que c'est la politique de la France et elle doit s'affirmer.
ROMAIN DESARBRES
Des militants pro-palestiniens ont cherché à s'infiltrer dans une synagogue de Nice, hier. Des Français de confession juive ont peur en France. Ils cachent leur nom s'ils disent quelque chose de leur religion. Ils cachent leur religion. Comment va-t-on réussir à endiguer ce phénomène, François-Noël BUFFET ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
En étant d'une fermeté absolue à l'égard de ceux qui se comportent tel que vous venez de le rappeler hier, en rentrant dans une synagogue et en bousculant d'ailleurs, je crois, une femme qui était présente et je crois une femme qui était enceinte. Donc cela, c'est intolérable au sens premier du terme. Les poursuites doivent être engagées. Je crois qu'elles le sont puisque la procédure est engagée. Il faut être d'une fermeté absolue. C'est inadmissible.
ROMAIN DESARBRES
Il n'y a pas eu de discours solennel du président de la République sur la montée de l'antisémitisme en France ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
C'est réel, on le constate dans les faits.
ROMAIN DESARBRES
Vous le regrettez ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Moi, je regrette toute absence de prise de position qui ne permet pas de réaffirmer les principes fondamentaux et cardinaux qui sont les nôtres au-delà des principes affichés, les moyens donnés pour lutter contre ces événements-là parce qu'on sent bien que depuis maintenant quelques années, et soutenus d'ailleurs par un parti politique bien connu désormais à l'Assemblée nationale.
ROMAIN DESARBRES
LFI.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
LFI. Ne pas perdre de vue que ce système-là est insidieux, qu'il correspond à une stratégie, une stratégie de fond de l'islam radical, pour dire les choses telles qu'elles sont. Et c'est une stratégie qui n'est pas la stratégie de l'ensemble de nos compatriotes d'origine étrangère et singulièrement musulmans. Ce n'est pas forcément leur majorité à eux, mais une partie le fait. C'est une stratégie politique, elle est organisée, elle est structurée, elle est soutenue par un parti politique qui est LFI, on l'a dit. Et de ce fait-là, il faut y mettre fin le plus vite possible. A défaut, nous aurons des difficultés.
ROMAIN DESARBRES
François-Noël BUFFET, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, invité de la grande interview CNews/Europe 1. François BAYROU devrait être appelé à quitter Matignon lundi soir après le vote de l'Assemblée. Le RN se dit prêt à s'installer à Matignon, Le PS se dit prêt à s'installer à Matignon. On parle beaucoup d'un Premier ministre socialiste. Les LR sont prêts aussi ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Le général DE GAULLE aurait dit : " Ce n'est pas le risque de ne pas avoir de candidats, c'est le risque d'en avoir trop ". Et nous le voyons bien. Ce qui m'apporte, c'est moins de savoir si tel ou tel a des ambitions que de savoir quel est le projet pour le pays et quel est le projet de stabilité on donne au pays parce que c'est lui qui en a besoin et ce sont les Français qui en ont besoin. Et que les petites querelles de personnes ou les petites stratégies personnelles n'ont de mon point de vue aucun intérêt. Et que l'enjeu, il est vraiment un enjeu de stabilité, à défaut, nous serons en difficulté très vite.
ROMAIN DESARBRES
Qui faut-il mettre à Matignon pour avoir de la stabilité ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Je crois qu'il faut mettre quelqu'un de sérieux qui est capable malgré tout de rassembler, de donner de la perspective à nos compatriotes et en matière budgétaire notamment parce que c'est le sujet structurel, c'est un des sujets fondamentaux de la politique qui consiste à donner une trajectoire avec une trajectoire qui soit supportable évidemment par tous, qui soit juste. Il faut dire les choses comme elles sont.
ROMAIN DESARBRES
Et ça peut être un Socialiste ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Non, nous l'avons dit clairement.
ROMAIN DESARBRES
Clairement, Laurent WAUQUIEZ l'a dit hier.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Et il a corrigé.
ROMAIN DESARBRES
Oui, il a corrigé, mais il l'a dit quand même. Enfin il sait ce qu'il dit normalement. Il est plutôt bien charpenté intellectuellement Laurent WAUQUIEZ. Il n'y a aucun souci pour ça. Donc quand il dit : " On ne va pas censurer a priori un Gouvernement PS..."
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
A priori, ça a toujours été la position des LR. Pas a priori. Mais si les fondamentaux sont touchés et les désaccords sont profonds, bien sûr, la censure interviendra.
ROMAIN DESARBRES
Donc vous participeriez en tant que LR à un Gouvernement dirigé par un Socialiste ?
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Jusqu'à maintenant, le président RETAILLEAU a dit non. Donc la réponse est claire.
ROMAIN DESARBRES
Ce sera ma dernière question, il y a un sondage Odoxa - Backbone Consulting publié dans Le Figaro. On va voir le trio de tête des politiques préférées des Français pour aller à Matignon, BARDELLA, RETAILLEAU, DARMANIN. On ne peut pas dire que ce soit les plus laxistes. On parle d'un Premier ministre PS et voilà ce que demandent les Français. BARDELLA en 1, Bruno RETAILLEAU en 2 et Gérald DARMANIN en 3.
FRANÇOIS-NOËL BUFFET
Je pense que nos compatriotes et les Français attendent des positions de fermeté, de clarté sur tous les grands principes qui sont les nôtres et attendent aussi une espérance pour demain, pour leurs enfants, pour espérer aussi que la vie soit meilleure demain. C'est assez simple, en réalité. Mais l'équation du moment, c'est le retour à l'ordre au bon sens du terme, à l'autorité au bon sens du terme et au respect juste des uns et des autres et à une unité nationale qui soit retrouvée. C'est un travail énorme mais notamment Bruno comme Gérald incarnent cette possibilité.
ROMAIN DESARBRES
François-Noël BUFFET, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, était l'invité de la grande interview CNews/Europe 1 ce matin. Merci beaucoup François-Noël BUFFET d'être venu. Bonne journée à vous. A bientôt.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 8 septembre 2025