Au cours des 20 dernières années, deux événements ont provoqué une importante surmortalité en France métropolitaine, la canicule de l'été 2003 et l'épidémie de Covid-19 du printemps 2020.
L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a comparé le nombre de décès pendant ces deux périodes et note, dans son étude statistique parue le 18 septembre 2020, plus de décès lors de l'épisode de Covid-19 du printemps 2020 que pendant la canicule de l'été 2003.
Covid-19 : plus de décès mais une intensité moindre
L’étude de la mortalité montre que l’épisode de la Covid-19 du printemps 2020 (du 10 mars au 8 mai) a provoqué plus de décès que la canicule de l’été 2003 (du 1er au 24 août). En comparant le nombre de décès pour chacun de ces deux évènements à la moyenne sur la même période pour les années précédentes, on constate 15 300 décès supplémentaires pendant la canicule et 27 300 pour la Covid-19.
Cependant, rapportée au nombre de jours, l’intensité de la mortalité est plus marquée pour la période de canicule, 638 décès supplémentaires par jour contre 455 pour la Covid-19.
Les personnes âgées et l'Île-de France en points communs
Les personnes âgées sont les premières victimes de ces deux évènements. Or, dans cet intervalle, le vieillissement de la population a progressé. Les 85 ans et plus représentent 44% de l’excédent de décès pendant la canicule, 58% pendant la Covid-19. La canicule a plus touché les femmes âgées, la Covid-19 les hommes âgés.
La canicule comme la Covid-19 n’ont pas touché le territoire de manière uniforme. La région commune la plus impactée par ces deux pics de mortalité est l’Île-de-France. La forte hausse des décès concerne ensuite le Centre-Val de Loire pour la canicule et Grand Est pour la Covid-19.
Le vieillissement de la population n’est pas la seule explication aux disparités régionales de la hausse des décès. Ainsi, la région Île-de-France pour laquelle le vieillissement de la population est légèrement inférieur à la moyenne nationale, a subi une forte hausse de décès pendant ces deux épisodes. D’autres paramètres sont à prendre en compte :
- météorologiques comme l’augmentation brutale et très localisée de la chaleur dans les deux régions particulièrement touchées en 2003 (Île de France et Centre-Val de Loire) ;
- l’apparition de clusters, la densité urbaine, les caractéristiques sociodémographiques des zones les plus touchées pour la Covid-19 du printemps 2020.