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Règlementation environnementale 2020, un impact économique sur la construction de logements

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

De nouvelles normes de construction des bâtiments ont pour objectif de réduire l'empreinte environnementale de ce secteur. Ces règles doivent entrer en vigueur en 2022. Dans le cadre de cette règlementation environnementale 2020 (RE2020), le Sénat s'interroge sur son impact économique.

Publié le 10 mars 2021, ce rapport de la Commission des affaires économiques du Sénat pointe les conséquences économiques de la RE2020. Il formule ainsi plusieurs recommandations pour aider les ménages et les entreprises à renforcer l'efficacité énergétique des logements neufs.

La RE020 vise en effet à :

  • diminuer l’impact carbone du secteur du bâtiment (qui représente un quart des émissions de gaz à effet de serre en France) ;
  • réduire les consommations d'énergie ;
  • garantir la fraîcheur des bâtiments pendant les étés caniculaires.

Cette nouvelle réglementation environnementale, prévue par la loi ELAN (Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique), doit s'appliquer aux constructions neuves à compter du 1er janvier 2022.

Fin du gaz dans les logements neufs

Dans le secteur de l'énergie, certaines filières vont être durement touchées par cette réforme. Les seuils maximaux d'émissions de gaz à effet de serre nouvellement fixés par la RE2020 vont entraîner l'abandon des chaudières au fioul, au charbon et des chaudières à gaz dans les logements neufs.

Environ 100 000 chaudières à gaz sont installées chaque année, dont environ les deux-tiers dans des logements collectifs. Cela représente pour la filière gaz une perte globale de 2,95 milliards d'euros et 8 280 emplois en équivalents temps plein d'ici 2024. Le rapport du Sénat réclame un plan d'urgence pour les 36 usines qui gèrent la fabrication de ces chaudières à gaz et à fioul, ainsi qu'un plan de formation pour les 15 000 entreprises chargées de leur installation.

La RE2020 aura également des répercussions sur les réseaux de chaleur d'origine fossile. Ces derniers devront engager des travaux de décarbonation importants pour se conformer à la nouvelle réglementation. Afin de leur permettre d'effectuer ces travaux, les rapporteurs suggèrent plus de souplesse dans les délais d'application et les niveaux de seuils d'émissions de gaz à effet de serre.

A l'inverse, la RE2020 va profiter à la filière de l'électricité (nucléaire et renouvelable). Le rapport prévoit un gain du 2,95 milliards d'euros de chiffres d'affaires pour le secteur des pompes à chaleur (PAC), de 504 millions pour l'électricité décentralisée et de 145 millions pour la biomasse.

Vers une hausse des prix des bâtiments neufs

D'ici 2024, la RE2020 va s'accompagner d'une augmentation des coûts de construction de :

  • 3,4% pour les logements individuels ;
  • 4,2% pour les logements collectifs ;
  • 2,7% pour les logements tertiaires (commerces, bureaux, enseignement...).

Cette hausse des coûts de construction se répercutera sur les prix des logements neufs pour les acheteurs.

Face à cette évolution, le rapport du Sénat préconise une réévaluation du montant du chèque énergie à hauteur des répercussions de la RE2020 sur le pouvoir d'achat des ménages, ainsi qu'un allègement de la fiscalité sur les logements neufs perçue par l'État, notamment la TVA.

Dans un logement, la précarité énergétique se mesure à l’aide de différents indicateurs.

On peut procéder à des relevés de niveaux de température.

Ou encore mesurer le taux d’effort énergétique, à savoir la part du revenu consacré aux dépenses d’énergie.

Un indicateur plus subjectif permet d’évaluer la sensation de froid dans un logement.

Éprouvée pendant au moins 24 heures, la sensation de froid peut avoir plusieurs origines .

Mauvaise isolation, limitation du chauffage en raison du coût ou encore coupure d’énergie liée à des impayés.

Le Médiateur national de l’énergie estime que 14% des ménages ont souffert du froid au cours de l’hiver 2019-2020.

Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique, 3,5 millions de ménages ont des difficultés à payer leurs factures d'énergie.

Les ménages les plus touchés sont les locataires et les jeunes.

En situation précaire, ces ménages sont davantage confrontés à la hausse des prix de l’énergie.

Ce qui les oblige souvent à faire des choix dans leurs dépenses contraintes, comme le chauffage.

Avec des conséquences sur leur santé et leur qualité de vie.

La lutte contre la précarité énergétique est un enjeu de la politique environnementale en France.

La loi du 12 juillet 2010 dite "Grenelle II" donne une définition à cette forme de précarité.

Des aides financières en faveur de la rénovation énergétique ont été créées.

Les dispositifs Habiter Mieux sérénité et MaPrimeRénov’ aident les propriétaires à effectuer des travaux de rénovation.

Le Chèque énergie contribue également au paiement de travaux mais aussi de la facture d’énergie.

Le Fonds de Solidarité Logement propose aussi une aide au paiement des factures d’énergie.