Lutte contre les espèces exotiques envahissantes, préservation des zones humides, déploiement d'aires protégées... Le gouvernement a détaillé le premier volet de sa stratégie nationale biodiversité 2030 avant l'ouverture de la 15e conférence mondiale sur la diversité biologique (COP15) qui se tiendra en Chine en 2022.
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Après 18 mois de concertations et de consultations, le premier volet de la stratégie nationale sur la biodiversité a été présenté le 18 mars 2022 par Bérangère Abba, secrétaire d'État chargée de la biodiversité. Elle vise à enrayer la disparition des espèces et la dégradation des écosystèmes d’ici à 2030.
Cette stratégie sera mise à jour après la 15e Conférence des parties de la convention internationale sur la diversité biologique (COP15) qui définira le nouveau cadre mondial sur la protection de la biodiversité à l’automne 2022.
Une crise de la biodiversité
Dans un rapport publié en 2019, le groupe international d’experts sur la biodiversité IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) constate que "la nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine - et [que] le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier".
Les études scientifiques conduites à l'échelle internationale, européenne et française confirment l'état alarmant de la biodiversité. En France, les indicateurs de l’Observatoire national de la biodiversité (ONB) sont au rouge, qu'il s'agisse du taux d’artificialisation du territoire, de l’état des récifs coralliens ou encore de la prolifération des espèces exotiques envahissantes.
Si très peu d'espèces disparaissent en France, certaines populations tendent à régresser, de même que les surfaces des écosystèmes. Les causes de ce déclin sont principalement dues à l'impact démesuré de l'homme sur la nature : changement d’usage des terres et des mers, introduction d’agents pathogènes ou invasifs (du fait, par exemple, du commerce d’organismes sauvages), pollutions, changement climatique, surexploitation des ressources naturelles, en particulier en mer Méditerranée et en outre-mer.
Des actions mises en place dès 2022
La stratégie nationale sur la biodiversité vise à opérer des changements en profondeur afin de réduire les pressions humaines sur la nature et restaurer les écosystèmes d'ici à 2030. Elle s'articule autour de trois axes :
- protéger et restaurer la nature, en déployant par exemple des aires protégées sur 30% du territoire national, dont 10% de protection forte ;
- accompagner la transition écologique des activités humaines les plus néfastes : limiter la pollution des sols, de l'eau et des milieux marins, réduire l'artificialisation des sols, etc ;
- soutenir l'évolution d'une société plus en harmonie avec la nature, en créant des partenariats avec le secteur privé, en formant et en sensibilisant.
Plusieurs mesures seront mises en œuvre dès 2022, telles que :
- 500 opérations pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes d'ici 2025, une des causes principales de perte de biodiversité dans le monde ;
- l'adoption du 4e plan national en faveur de la protection des milieux humides qui vise notamment à restaurer 50 000 hectares de zones humides d'ici 2026 et à accompagner 18 sites pour la conservation des écosystèmes ;
- la réhabilitation de 55 décharges littorales présentant le plus fort risque de relargage de déchets en mer d'ici 2030, dont 3 en 2022 ;
- la mobilisation et le soutien de la jeunesse en proposant 1 000 services civiques dans les domaines de la nature.