L'étude du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) portant sur les atteintes à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux en 2023 comptabilise :
- 8 500 crimes ou délits (+32% par rapport à 2022) ;
- 6 400 contraventions (+4% par rapport à 2022).
Toutefois, le ministère rappelle que : "D’après l’enquête de victimation Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS), près de 800 000 personnes de 18 ans et plus [...] déclarent avoir été victimes d’une atteinte à caractère raciste en 2021 [...]. Seules 4% d’entre elles indiquent avoir porté formellement plainte auprès des services de sécurité."
Les hommes, les personnes âgées de 25 à 54 ans et les étrangers ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés parmi les victimes enregistrées.
Les crimes et délits en forte hausse
Après une hausse modérée entre 2021 et 2022 (+5%), le nombre de crimes et délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux enregistré par les services de sécurité a très fortement augmenté en 2023 (+32%).
Dans un contexte de fortes tensions au Proche-Orient, cette hausse s’observe plus précisément à partir d’octobre 2023, "avec un palier d’infractions se maintenant au même niveau élevé en novembre avant de retomber en décembre".
Au 4e trimestre 2023, par rapport à 2022 :
- le nombre de menaces et chantages a été multiplié par 2,6 ;
- le nombre de diffamations ou injures publiques a été multiplié par 1,5.
Trois départements davantage concernés
En moyenne de 2021 à 2023, les services de sécurité ont recensé un crime ou délit à caractère raciste pour 10 000 habitants sur l’ensemble du territoire français.
Paris se détache nettement avec un taux de crimes ou délits "à caractère raciste" près de 3 fois supérieur à la moyenne nationale. Le taux est 2 fois supérieur en ajoutant les départements de la petite couronne et 1,7 fois supérieur sur toute l'Île-de-France.
Les deux autres départements qui se détachent, avec des taux supérieurs à 1,6 fois le taux moyen sur l’ensemble de la France, sont le Bas-Rhin et les Alpes-Maritimes.
En comparaison, les taux les plus faibles sont observés en Lozère, dans le Morbihan et à Mayotte : de 0,3 à 0,4 crime ou délit "à caractère raciste" enregistré pour 10 000 habitants sur la période 2021-2023.