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Les infractions anti-LGBT+ en hausse de 5% en 2024

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

D'après les chiffres du ministère de l'intérieur, les infractions anti-LGBT+ connaissent une "légère progression" en 2024. De 2023 à 2024 le nombre d'infractions de ce type a augmenté de 5%. Sur la période 2016-2023, la hausse annuelle moyenne de ces infractions était de 15%.

Selon une publication du 15 mai 2025 du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) sur les infractions anti-LGBT+ en 2024, le nombre d'infractions anti-LGBT+ relevées par les services de police et de gendarmerie nationale est en croissance constante depuis 2016. Le ministère de l'intérieur insiste sur "un contexte marqué par la libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de sécurité". 

Sous cet angle, il est envisageable que l'augmentation du nombre d'infractions anti-LGBT+ relevées par le ministère de l'Intérieur soit le reflet de leur meilleure prise en charge par les services de sécurité et d'une propension plus forte à dénoncer les actes commis. Toutefois, selon l’enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité, le recours au dépôt de plainte demeure extrêmement faible parmi les victimes d'actes anti-LGBT+ (environ 4%).

 

Quelles sont ces infractions ?

En 2024, les services de sécurité ont recensé 4 800 infractions anti-LGBT+ sur l'ensemble du territoire. Parmi ces infractions 3 500 (63%) sont des crimes ou des délits et 1 800 (37%) sont des contraventions

Plus de la moitié (55%) des infractions anti-LGBT interviennent dans les grandes agglomérations et notamment en région parisienne. Elles sont principalement relevées dans l'espace public (27%) ou en milieu résidentiel (22%). D'après le ministère, l'analyse de la répartition territoriale doit être effectuée avec précaution : "elle peut refléter des différences de propension à porter plainte selon le type d’unité urbaine".

Par ailleurs, 9% des infractions anti LGBT+ impliquent le numérique, une tendance déjà confirmée par différents rapports antérieurs.

Selon l'Enquête vécu et ressenti en matière de sécurité de 2022, les personnes appartenant à la communauté LGBT+ se déclarent plus victime que les personnes hétérosexuelles d'atteintes à la personne. Elles sont notamment plus sujettes aux violences sexuelles.

Les contraventions sont presque exclusivement dressées au motif d'injures, elles sont au nombre de 1 600 (92%) en 2024. 

 

Qui sont les victimes ?

En 2024, la police et la gendarmerie nationale ont recensé 3 200 victimes de crimes ou délits anti-LGBT+ (90% sont de nationalité française). 

Parmi ces victimes, un profil semble se distinguer, celui des jeunes hommes perçus comme appartenant à la communauté LGBT+. 

Les trois-quarts des 3 200 victimes sont des hommes (72%) et la moitié d'entre eux appartiennent à la tranche d'âge des moins de 30 ans (48%). En 2024, 400 victimes d'infraction anti-LBGT+ étaient des mineurs âgés de 10 à 17 ans. Néanmoins, l'ensemble des tranches d'âge reste concerné par ce type d'infraction.

Qui sont les mis en cause ?

En 2024, 1 700 individus ont été mis en cause par les services de sécurité pour des crimes ou délits anti-LGBT+ en France (83% sont de nationalité française).

Les mis en cause pour crimes ou délits anti-LGBT+ sont très majoritairement des hommes (83%).

Si la répartition par tranche d'âge des mis en cause est relativement homogène, les 13-17 ans sont sur-représentés. Les mineurs représentent à eux seuls 25% des mis en cause alors qu'ils représentent seulement 12% pour l'ensemble des crimes et délits commis en France. La tranche d'âge des 60 ans et plus est elle aussi sur-représentée (6%), soit 50% de plus que leur part dans l'ensemble des crimes et délits (4%).