Une étude publiée le 23 octobre 2025 par le ministère de l’intérieur dresse un état des lieux des violences conjugales enregistrées en France en 2024.
84% des victimes sont des femmes
Parmi les victimes de violences conjugales répertoriées en 2024 :
- 64% ont porté plainte pour des violences physiques, dont 42% sans incapacité totale de travail (ITT) et 20% avec une ITT ne dépassant pas huit jours. Les violences physiques criminelles (homicides, actes de barbarie) concernent moins de 1% des victimes. 134 personnes sont mortes à la suite d’une agression de leur partenaire ou ex-partenaire ;
- 31% pour des violences verbales ou psychologiques, dont 17% pour harcèlement et 12% pour menace. Des infractions instituées par la loi du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales progressent, notamment l’atteinte à la vie privée (+15% en un an) et l’usurpation d’identité (+7%) ;
- 5% pour violences sexuelles (+12%).
La proportion de victimes rapportant des faits antérieurs à leur année d’enregistrement reste stable par rapport à 2023 (30%). Comme les années précédentes, les victimes sont en majorité :
- des femmes (84% du total mais 98% pour les violences sexuelles) ;
- âgées de 20 à 44 ans (74%). 6% des victimes ont moins de 20 ans, 17% entre 30 et 34 ans, 4% plus de 60 ans ;
- françaises (86%).
214 469 individus ont été mis en cause en 2024, dont 67% pour violences physiques conjugales, 28% pour violences verbales ou psychologiques, 5% pour violences sexuelles. La plupart sont des hommes (85%), âgés de 25 à 44 ans (61%), de nationalité française (84%).
Une sous-déclaration massive
Selon une enquête menée en 2022 auprès de 200 000 majeurs vivant dans l’Hexagone, en Martinique, en Guadeloupe ou à La Réunion, 9 répondants sur 1 000 ont subi des violences de la part de leur partenaire ou ex-partenaire durant l’année écoulée. Les femmes sont plus souvent victimes de violences physiques conjugales (3‰ contre 1‰ pour les hommes) et psychologiques (9‰ contre 3‰) ; elles constituent la quasi-totalité des victimes de violences sexuelles. Seules 14% des victimes ont signalé les faits à la police ou à la gendarmerie.
Moins de violences conjugales en zone rurale
Sur l’ensemble du territoire français, les services de sécurité ont enregistré 4 victimes de violences conjugales pour 1 000 habitants en 2024 (1,3 homme et 6,5 femmes). Le taux de victimes dans la population la plus touchée par ces violences, les femmes de 15 à 64 ans (83% des victimes), est en moyenne de 10,6 pour 1 000 habitantes. Il est :
- moindre dans les communes rurales (7,6). Il croît avec la taille des communes jusqu’à atteindre 13,3 dans celles de 100 000 à 199 999 habitants ;
- plus élevé dans le nord et le sud-est de l’Hexagone et les Outre-mer. Comme en 2023, il culmine dans le Pas-de-Calais (16,1‰), à La Réunion (14,9‰), dans la Somme (14,4‰), le Nord et la Seine-Saint-Denis (14,1‰ chacun).