Image principale 1
Image principale 1
© Anthony - stock.adobe.com

Délinquance : que dit l'enquête "vécu et ressenti en matière de sécurité" en 2024 ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Violences physiques ou sexuelles, menaces, vols, escroqueries, actes de vandalisme... L'analyse conduite par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) sur la base d'enquêtes réalisées entre 2022 et 2024 montre la hausse de nombreux indicateurs. Cette analyse souligne également la hausse du sentiment d'insécurité en 2024.

L'édition 2024 du rapport d'enquête "vécu et ressenti en matière de sécurité" a été publiée le 31 octobre 2025 par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).

Les méthodes d'enquêtes ont évolué depuis 2019 (plus large champ de répondants, intégration de partenaires sociaux, de chercheurs, d'un conseil scientifique, élaboration de nouveaux questionnaires...). Les moyens électroniques ont également permis de prendre en compte des données "plus localisées ou plus précises".

Des atteintes aux biens ou aux personnes en hausse

Sur les atteintes subies en 2023 et l’évolution sur la période 2022-2023, les statistiques montrent une prédominance d’actes de vandalisme sur les voitures, de délits frauduleux, d’injures et de discriminations.

Les atteintes qui connaissent la plus forte hausse en 2023 par rapport à 2022 sont les vols ou tentatives de vols sur les voitures (+31%), les violences sexuelles – physiques ou non (+20%) – et les discriminations (+17%). 

De nombreux autres indicateurs poursuivent leur hausse en 2023 mais plus faiblement : menaces sur personnes (+12%), injures (+6%), harcèlement moral (+6%), débits frauduleux (+9%), arnaques (+10%), violences physiques (+7%).

Les atteintes par des moyens numériques (hors atteintes à caractère sexuel), sont en légère baisse (-1%), mais elles restent élevées (34%). 

Quel sentiment d'insécurité ?

En 2024, le sentiment d'insécurité continue de croître (+15%) mais plus faiblement qu'entre 2022 et 2023, à l’exception de l'insécurité à domicile (+13% en 2024 contre +10% entre 2022 et 2023). Ce sentiment d'insécurité est souvent lié à l'observation de phénomènes délinquants ou gênants dans son environnement immédiat (quartier, village, transports). Il n'est pas nécessairement lié à une atteinte subie par la personne elle-même. Il peut s'agir du constat d'infractions au code de la route, de dégradations, de consommation exagérée d’alcool, de consommation ou de trafic de drogues… 

Des catégories de personnes plus souvent victimes

S'il est considéré que seulement une victime sur cinq porte plainte (contre une sur seize pour les victimes de violences sexuelles), l'enquête permet de distinguer des catégories de personnes plus souvent victimes que d'autres pour certains types d'atteintes :

  • les femmes pour les violences sexuelles et le harcèlement moral (probabilité cinq fois supérieure aux hommes) ;
  • les hommes pour les violences liées à des vols ou à des tentatives de vol (64%) ou pour les menaces de violence (59%) ;
  • les 18-24 ans, particulièrement pour les violences sexuelles, qu'elles soient non physiques (probabilité 2,5 fois supérieure) ou physiques (4 fois supérieure).

D’autres facteurs sociodémographiques accroissent la probabilité d’être victime :

  • l’appartenance à une minorité ethnique (pour les faits de discriminations) ou sexuelle (pour les faits de violences, de harcèlements, d'injures, d'atteintes à la vie privée) ;
  • la situation de handicap ;
  • l’exercice d’une profession au contact avec du public ;
  • le cadre de vie urbain (unités de plus 100 000 habitants).

 

La satisfaction à l'égard des forces de l'ordre (gendarmerie, police) reste majoritaire au sein de la population, qu'il s'agisse de l'action au niveau national (56%) ou en proximité (53%).