Premier chancelier de la République fédérale d’Allemagne (RFA) de 1949 à 1963, c’est lui qui signe :
- le traité de Paris (1951) créant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) ;
- le traité de Rome (1957) créant la Communauté économique européenne (CEE).
Membre du comité directeur de son parti (Zentrum : parti catholique allemand, centre-droit), il tente de faire obstacle à la montée du nazisme. Après la guerre, il participe à la création d’un nouveau parti, la CDU (parti démocrate-chrétien).
Son long mandat de chancelier est marqué par son engagement dans la construction européenne et sa volonté de réconciliation avec la France, aux côtés du général de Gaulle. Adenauer voit dans l’unité européenne un moyen de relever son pays. L’entente avec la France lui apparait comme la clef de la paix en Europe.
Cette entente franco-allemande se concrétise par le traité d’amitié franco-allemand de l’Élysée en 1963.
Il est chef du gouvernement italien de 1945 à 1953, fonction qu’il cumule avec celle de ministre des affaires étrangères.
Après la Première Guerre mondiale, il s’engage dans le Parti populaire italien (centre droit) et devient député. Opposant à Mussolini, il est arrêté en 1926 et emprisonné.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie au Vatican. Après 1945, il s’impose comme le leader de la démocratie chrétienne italienne. Son action au gouvernement est marquée par la volonté de faire retrouver à l’Italie une influence internationale et par son investissement dans la construction européenne. Il fait adhérer l’Italie à la CECA. Il meurt en 1954, sans voir la création de la CEE.
Il est considéré comme l’inspirateur de la construction européenne.
Commissaire général au Plan en France de 1947 à 1952, il devient, de 1952 à 1955, le premier président de la Haute Autorité de la CECA.
Ses premières fonctions le mènent à participer, entre 1914 et 1918, à l’organisation interalliée du ravitaillement à Londres. En 1919, il est nommé secrétaire adjoint de la Société des nations (SDN), ancêtre de l’organisation des Nations Unies (ONU), mais démissionne en 1923.
En 1945, il est chargé par le général de Gaulle de préparer un plan de reconstruction et de modernisation de la France, dont il surveille l’application en tant que commissaire général au Plan. Son expérience d’homme d’affaires le conduit à penser que la construction de l’Europe doit se faire à partir de réalisations concrètes :
- il conçoit le projet de la CECA, qu’il propose à Robert Schuman de défendre politiquement ;
- il œuvre au projet de la Communauté européenne de défense (CED), signé en 1952, dont l'échec le renforce dans la conviction que l’Europe politique ne peut se bâtir que sur la base d’une union économique.
Il est également un des inspirateurs du traité de Rome de 1957 créant la CEE.
En 1955, il fonde un comité d’action pour les États-Unis d’Europe, qu’il dirige jusqu'à sa dissolution en 1975.
Il est président du Conseil, c’est-à-dire chef du gouvernement français en novembre 1947, puis ministre des affaires étrangères de juillet 1948 à janvier 1953.
Après le retour à la France de l’Alsace et de la partie de la Lorraine perdues lors de la guerre de 1870, il devient député de la Moselle. Constamment réélu, il siège à l’Assemblée nationale jusqu’en juillet 1940.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est emprisonné puis placé en résidence surveillée dans le Palatinat. Il s’évade en 1942 et gagne la zone libre.
À la Libération, il rejoint le Mouvement républicain populaire (MRP), d’influence démocrate-chrétienne. Il sera tour à tour ministre des Finances en 1946, président du Conseil en 1947, et ministre des Affaires étrangères de 1948 à 1953. Toute sa politique étrangère est marquée par la recherche d’une réconciliation franco-allemande.
Il endosse politiquement le plan de Jean Monnet sur la CECA et prononce la déclaration historique du 9 mai 1950 qui lance le processus de construction européenne. Il signe :
- le traité de Paris qui crée la CECA en 1951 ;
- le traité créant la CED en 1952, qui ne sera pas ratifié, l’Assemblée nationale française mettant un terme à cette entreprise le 30 août 1954.
Entre 1958 et 1960, il préside l’assemblée des Communautés européennes (ancêtre du Parlement européen), dont il reste membre jusqu'à sa mort en 1963.
Ce socialiste belge a joué un rôle fondamental dans l’élaboration du traité de Rome de 1957 créant la CEE, car il a présidé le comité d’experts chargé de faire des propositions pour la poursuite de l’intégration européenne après l’échec de la CED en 1954. Le rapport du "comité Spaak" a ainsi servi de base pour la rédaction du traité de Rome.
Député socialiste de Bruxelles en 1932, il participe à différents cabinets ministériels à partir de 1935, particulièrement au portefeuille des affaires étrangères. Il est Premier ministre de 1938 à février 1939, de nouveau ministre des affaires étrangères de 1946 à 1949, puis de 1954 à 1957.
En 1946, il est élu premier président de l’Assemblée générale des Nations unies. Il préside également :
- le conseil de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), future Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) ;
- l’assemblée du Conseil de l’Europe ;
- l’assemblée parlementaire de la CECA.
Il joue ensuite un grand rôle dans la préparation de la CEE.
Secrétaire général de l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) de 1957 à 1961, il est à nouveau ministre des affaires étrangères de 1961 à 1966, date à laquelle il se retire de la vie politique.
Paul-Henri Spaak voulait ancrer la Belgique dans le camp des grandes puissances occidentales. Il défendait l’idée d’une Europe supranationale, au sein de laquelle les "petits pays" pourraient faire entendre leurs voix, s’opposant en cela à la conception gaulliste.