Comment sont prises les décisions au sein de l'Union européenne ?

Union européenne

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L’essentiel

La prise de décision au sein de l'Union européenne associe les institutions de l'UE (Commission européenne, Parlement européen) aux États dans le cadre de la procédure législative ordinaire. Cette procédure concerne 80% des actes pris par l'UE.

Le rôle du Conseil de l'UE, qui exprime la voix des États, est aussi important dans ce cadre que celui du Parlement, qui regroupe des députés élus directement par les citoyens européens. 

En détail

La grande majorité - environ 80% - des mesures européennes sont prises selon la procédure législative ordinaire (art. 294 TFUE) qui confère le même poids au Parlement européen et au Conseil de l'UE. Avant le traité de Lisbonne, on parlait de procédure de codécision.

Dans la procédure législative ordinaire :

  • la Commission européenne a le monopole de l’initiative, elle seule peut présenter des propositions d’actes ;
  • le Parlement, en tant colégislateur, amende et adopte la proposition législative et peut bloquer l’adoption d’un texte auquel il est opposé ;
  • le Conseil vote les projets de texte à la majorité qualifiée. Dans une Union à 27 États membres, l’unanimité est difficile à atteindre et les risques de blocage sont importants. Aussi, dans un objectif d’amélioration du processus de prise de décision, le traité de Lisbonne a étendu le vote à la majorité qualifiée à un grand nombre de domaines.

Cette procédure s’applique désormais à presque toutes les politiques européennes, à l’exception de certaines mesures de la PAC et de la politique commerciale.

Les quelques domaines échappant à la procédure législative ordinaire sont régis par des procédures législatives spéciales.

Dans certains cas, le Conseil légifère seul. Le rôle du Parlement est alors limité :

  • à la consultation : il donne un avis non contraignant (par exemple en matière fiscale) ;
  • ou à l’approbation (avis conforme) : il approuve ou désapprouve le texte qui lui est soumis sans pouvoir le modifier par des amendements, par exemple pour la conclusion d’accords internationaux.

À l’inverse, le Parlement légifère seul (après avis ou approbation de la Commission et approbation du Conseil) dans trois domaines liés au statut des députés européens, au règlement intérieur du Parlement et au statut du médiateur européen.

La politique étrangère et de sécurité commune (PESC) reste un cas particulier. Dans ce domaine, le processus de décision reste largement intergouvernemental et le vote à l’unanimité est le mode quasi exclusif de décision. En pratique, les décisions sont prises par consensus et les votes sont exceptionnels.

C’est le Conseil européen, et donc les chefs d’État et de gouvernement, qui détermine les objectifs stratégiques de l’UE. Le droit d’initiative revient aux États membres et au Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Le Conseil vote dans la quasi-totalité des cas à l’unanimité. Le Parlement européen, quant à lui, est informé, parfois consulté, sur les choix fondamentaux.

Une clause passerelle, introduite par le traité de Lisbonne, prévoit que le Conseil européen peut décider à l’unanimité d’étendre à la PESC le champ de la majorité qualifiée.

En vidéo

  • Pour adopter la législation européenne, la règle la plus fréquemment utilisée est la "procédure législative ordinaire".
  • Transports, énergie, environnement ou encore consommation, cette procédure concerne 80% des actes pris par l'Union européenne.
  • La procédure associe les trois grandes institutions de l'Union européenne.
  • La Commission européenne qui représente l'intérêt général de l'Union européenne.
  • Le Conseil de l'Union européenne qui agit, par le biais des ministres, au nom des gouvernements des États membres.
  • Le Parlement européen qui, par l'intermédiaire de ses députés, représente les citoyens de l'Union européenne.
  • Le droit d'initiative législative appartient à la Commission européenne.
  • Elle seule peut proposer des actes législatifs : règlements, directives ou encore décisions.
  • Les textes doivent ensuite être adoptés, sur un pied d'égalité, par les colégislateurs : le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne.
  • En première lecture, c'est d'abord le Parlement qui se prononce.
  • Le Conseil peut décider d'accepter la position du Parlement et l'acte législatif est adopté.
  • Il peut aussi adopter une position différente en première lecture, position qu'il transmet au Parlement en vue de sa deuxième lecture.
  • En deuxième lecture, chaque colégislateur dispose d'un délai de trois mois, qui peut être prolongé d'un mois, pour adopter sa position.
  • La procédure de conciliation s'enclenche si le Conseil n'approuve pas tous les amendements adoptés par le Parlement en deuxième lecture.
  • La conciliation consiste en des négociations entre les deux colégislateurs, en vue de parvenir à un accord sous la forme d'un "projet commun".
  • Ce projet commun doit ensuite être confirmé par le Parlement et le Conseil.
  • Tout au long de la procédure, des réunions informelles entre les trois institutions peuvent être organisées pour parvenir à un compromis. Ce sont les "trilogues".
  • S'il est voté, le texte s'applique alors dans les États membres, directement pour un règlement, ou après sa transposition en droit interne pour une directive. 

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