Le suffrage universel a été proclamé en France en 1848. Il n’avait alors d’universel que le nom. Les femmes, les domestiques et les personnes sans revenus en étaient exclues (décret du 11 août 1792). On y verra malgré tout une conquête significative mettant fin au suffrage censitaire, réservé aux seuls citoyens suffisamment riches pour payer l’impôt au-dessus d’un seuil donné (le cens). C'est l'abandon de la distinction entre les citoyens actifs et les citoyens passifs.
Le suffrage a connu depuis cette date divers élargissements, les principaux étant liés au vote des femmes en 1944 et à l’abaissement de la majorité de 21 à 18 ans en 1974.
L’histoire du suffrage universel a été ponctuée de débats, aujourd'hui dépassés. Les interrogations portaient sur l’opportunité de faire voter ou non certaines catégories de personnes : les domestiques (leur employeur fera-t-il pression sur leur vote ?), les indigènes dans le cadre de l’Empire français, les militaires (doivent-il rester à l’écart des questions politiques ?), les femmes (risque d'emprise de l'Église selon la gauche radicale).
Les interrogations actuelles portent sur le droit de vote des étrangers extracommunautaires (immigrés non européens) aux élections politiques. La question de l'abaissement du droit de vote à partir de 16 ans reste également débattue.
N'ont pas le droit de voter :
- les étrangers : le droit de vote suppose la nationalité française. Depuis le traité de Maastricht (1992), les ressortissants de l’Union européenne peuvent cependant participer aux élections locales et européennes. L’élargissement à tous les étrangers aux élections locales et européennes n'a pas eu lieu ;
- les personnes condamnées privées de leurs droits civiques.
Depuis la loi du 23 mars 2019, les personnes sous tutelle ne sont plus privées de leur droit de vote.