En 1952, le politiste Arnold Wolfers indique que "la sécurité, dans un sens objectif, mesure l'absence de menaces sur les valeurs centrales [...] ou, dans un sens subjectif, l'absence de peur que ces valeurs centrales fassent l'objet d'une attaque".
Selon les théories, les critères constitutifs de la sécurité varient :
- les acteurs centraux concernés par la question de la sécurité sont, pour les réalistes, les États, qui font de la recherche de sécurité une dimension centrale de leur politique. D'autres théories remettent en cause ce référent stato-centré, notamment en considérant que l'objet de la sécurité ne doit pas être l’État, mais l'entité qui assure la sécurité des individus. Or cette entité n'est pas toujours l’État, qui peut lui-même être une menace pour la sécurité des individus, comme l'illustre l'émergence de la notion de "responsabilité de protéger" ;
- les menaces principales ont longtemps été considérées par les études de sécurité comme militaires, avant d'être élargies à d'autres types de menaces : politique, économique, environnementale ou encore sociétale ;
- les valeurs centrales des États sont généralement la survie étatique, l'indépendance nationale ou encore l'intégrité territoriale.
La notion de "dilemme de la sécurité" a été posée par John Herz. Ce dilemme se pose dans le contexte d'anarchie qui caractérise la scène internationale : en l'absence d'autorité centrale supérieure aux États, ceux-ci risquent - ou du moins estiment risquer - de voir un autre État recourir à la force armée à leur encontre, menaçant leur sécurité.
Les États sont dès lors incités à acquérir la puissance destinée à se protéger des autres, sur un mode défensif, par exemple en augmentant leurs capacités militaires. Cette augmentation des capacités apparaît néanmoins comme une menace pour les autres États, qui craignent qu'elle n'ait pas une visée défensive mais offensive. Quelle que soit la réaction des autres États à cette acquisition de puissance, leur insécurité augmente - c'est pourquoi on parle d'un dilemme :
- si un État A ne réagit pas à l'augmentation des capacités d'un État B, l'insécurité de l’État A augmente directement, puisque ses capacités demeurent inférieures à celles de l’État B ;
- si l'État A, au contraire, y répond par une augmentation de ses capacités, il risque d'inciter l'État B à continuer d'augmenter ses capacités à son tour, et se trouve alors à nouveau en situation d'insécurité, générant un cercle vicieux.
L’incertitude sur les intentions de l’autre peut ainsi expliquer la course aux armements.
Pour certains théoriciens des relations internationales, des communautés ou régimes de sécurité, composés d'États partageant une même perception des menaces et considérant que les réponses à y apporter sont collectives, peuvent atténuer ce phénomène et ainsi stabiliser la situation.