L'augmentation du nombre d'États s'explique d'abord par la généralisation du modèle étatique, au regard du déclin des empires.
Ce phénomène est illustré par le démembrement des vastes empires austro-hongrois et ottoman, à l'issue de la Première Guerre mondiale. D'empires multiethniques et multilingues sont nés plusieurs États actuels :
- l'Empire ottoman recouvrait les territoires de nombreux États, s'étendant de l'Europe centrale et de l'Est à l'Asie occidentale et l'Afrique du nord ;
- l'Empire austro-hongrois recouvrait une grande partie de l'Europe centrale.
L'un des principaux facteurs de la fragmentation de la scène internationale a ensuite été la décolonisation, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et donc l'accession à l'indépendance de nouveaux États par un processus de sécession – l'État originel se maintient mais perd une partie de son territoire au profit d'un nouvel État.
Cette dynamique repose sur le principe d’autodétermination promu par l'Organisation des Nations unies (ONU). Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et donc à déterminer librement leur statut politique, est proclamé dès le premier article de la Charte des Nations unies, puis repris au fondement de résolutions historiques de l'Assemblée générale, comme la résolution 1514 adoptée en 1960 (Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux).
Outre la décolonisation, des conflits politiques ou ethniques ont par la suite abouti à la création de nouveaux États : disparition de l'URSS en 1991 et accession à l'indépendance de nouvelles républiques, scission en 1993 de la Tchécoslovaquie en deux États indépendants, la République tchèque et la Slovaquie, éclatement de la Yougoslavie... Ces dissolutions apparaissent comme une modalité de résolution des différends.
Les exemples les plus récents sont l'indépendance du Kosovo en 2008 et du Soudan du Sud en 2011. Plus largement, la partition sur une base ethnique repose sur la généralisation du modèle de l’État-Nation.
À l’inverse, la fusion d’États, à savoir la volonté de ne former qu’une seule entité souveraine, est plus rare (exemple de la Syrie et de l’Égypte, rassemblées au sein de la République arabe unie entre 1958 et 1961).
