Qu'est-ce que l'indice de développement humain et autres indices ?

Relations internationales

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L’essentiel

  • L'indice de développement humain (IDH) est calculé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour évaluer la qualité de vie dans chaque pays. Espérance de vie, niveau d'éducation et de revenus sont pris en compte dans son calcul. 
  • De nouveaux indicateurs ont été créés pour mesurer l'étendue des inégalités et de la pauvreté : l'indice de développement de genre (IDG), l'indice d'inégalité de genre (IGG), l'IDH ajusté aux inégalités (IDHI) et l'indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM). 
  • Un autre indicateur est expérimenté afin de prendre en compte les enjeux environnementaux : l'IDH ajusté aux pressions planétaires (IDHP).

En détail

L’indice de développement humain (IDH) correspond à un indice calculé chaque année par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). L'IDH vise à évaluer le niveau de développement des pays en se fondant non pas sur des données strictement économiques, mais sur la qualité de vie de leurs ressortissants. Créé en 1990, cet indicateur est préféré au revenu par habitant qui apparaît trop réducteur pour évaluer le niveau de développement. 

L’IDH se présente sous la forme d’un nombre situé entre zéro et un, ce dernier chiffre symbolisant le niveau le plus élevé. Il est calculé selon trois facteurs :

  • l’espérance de vie à la naissance, car elle est significative des conditions de vie à venir des individus (alimentation, logement, eau potable…) et de leur accès à la médecine ;
  • le niveau d’éducation, qui détermine l’autonomie tant professionnelle que sociale de l’individu ;
  • le produit intérieur brut (PIB) par habitant, révélateur du niveau de vie des individus et ainsi de leur accès à la culture, aux biens et services, aux transports…

Quatre autres indices ont été créés pour affiner la perception du niveau de développement :

  • l’indice de développement de genre (IDG), qui permet de mesurer les disparités entre les femmes et les hommes dans les trois domaines relevant de l'IDH (santé, éducation et accès aux ressources économiques) ;
  • l’indice d’inégalité de genre (IIG), qui se concentre sur les inégalités entre les femmes et les hommes dans les domaines de la santé reproductive, de l'autonomisation et de la participation au marché du travail ;
  • l’IDH ajusté aux inégalités (IDHI), dont le calcul tient compte des inégalités ;
  • l’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM), qui permet de mesurer différents aspects de la pauvreté, à l'exclusion du revenu. Il examine les privations des habitants en matière de santé (mortalité infantile, malnutrition), d'éducation et de niveaux de vie (électricité, eau potable...).

La prise en compte des enjeux environnementaux

Un autre indicateur mondial expérimental a été proposé par le PNUD : l'IDH ajusté aux pressions planétaires (IDHP), qui permet de prendre en compte les pressions exercées par les activités humaines sur l'environnement. Son calcul repose sur les émissions de CO2 et l'empreinte matérielle par habitant. 

En vidéo

STÉPHANIE : Camille, est-ce que t’es heureuse ?
CAMILLE : Oh oui, globalement, je dirais que je suis plutôt heureuse.
STÉPHANIE : Et sur une échelle de 1 à 10, 1 étant le désespoir total, et 10 le bonheur absolu, tu te situes où ?
CAMILLE : Hmm… c’est pas facile comme question… Je suppose que ça dépend des jours, mais je dirais que ça oscille entre 7 et 9 !

STÉPHANIE : Mais sur quels critères tu te bases pour cette note ? L’argent ? La famille ? Le travail ? Ton moral ? 
CAMILLE : Un peu de tout ça, oui, mais pas que !
FIN DU DIALOGUE, DEBUT EXPLICATIONS FACE CAM :
STÉPHANIE : Bon, si on parle de ça, c’est parce que le 20 mars, c’est la journée internationale du bonheur 
Le bien-être de la population et son bonheur devraient être le but ultime de toute société et de toute action publique ! Mais comment on peut mesurer le bonheur ? ça se mesure le bonheur ?
GENERIQUE ATTENDS J’T’EXPLIQUE !
CAMILLE : On associe souvent le bien-être à la croissance économique mesurée par le produit intérieur brut (c’est-à-dire : la richesse créée au cours d’une année par toutes les entités d’un territoire (les entreprises, les individus, les administrations par exemple…). 
Notre bien-être serait directement lié à notre capacité à acheter et à jouir des biens et des services comme le logement, l’habillement, la nourriture, les loisirs, et bien d’autres.
STÉPHANIE : Mais prenons par exemple un pays dans le monde qui enregistre en 2024 un très fort taux de croissance : la Libye, avec 12,6 %. Alors qu’en France, ce taux est à 0,7%, et aux Etats-Unis, il est à 2,5 %. Mais alors est-ce que ça voudrait dire qu’on est plus heureux et qu’on vit mieux en Libye plutôt qu’en France ou aux Etats-Unis ?
Pour le savoir, on doit se poser cette question : que disent vraiment ces taux de croissance ? 
La richesse que mesure le PIB correspond à la richesse qui a été créée en plus au cours d’une année N par rapport à l’année précédente (N-1) : c’est ce que les économistes appellent la valeur « ajoutée » ! 
CAMILLE : Et en fait, les 12,6 % de croissance en Libye équivalent à une augmentation de 2 milliards de dollars de la valeur nationale produite tandis que les 0,7 % de croissance en France correspondent à une augmentation de plus de 1 000 milliards de dollars de la valeur nationale produite !
La richesse créée en plus est donc plus importante en France qu’en Libye.
STÉPHANIE : Cette richesse supplémentaire est créée par la production de marchandises (des voitures, du pain, même des boulons, etc.) et de services comme l’activité des administrations.
CAMILLE : Mais il y a des activités que le PIB n’inclut pas ! 
Stéphanie, tu parlais des voitures. Prenons l’exemple de la production d’une voiture : elle contribue à la richesse d’un pays. Mais elle a aussi des effets négatifs : la pollution qu’elle émet quand on la fait rouler par exemple. Et c’est pareil pour la production d’un smartphone, qui utilise des ressources rares (comme les métaux précieux) et ça a des conséquences sur l’environnement. 
Cette pollution et cet épuisement des ressources rares entraînent des répercussions sur la santé des individus, sur leur manière de vivre, sur leur futur…. Ce sont des éléments liés au moral des personnes et à leur bien-être. Et pourtant, le PIB ne les prend pas en compte !
STÉPHANIE : La richesse créée par un pays n’est pas non plus perçue de la même façon par tout le monde !
Et elle n’est pas toujours également répartie sur un territoire : elle peut donc produire des inégalités. Et l’appréciation du bien-être peut varier d’un individu à l’autre : quelqu’un peut être très heureux avec peu de choses et un autre s’estimera malheureux dans les mêmes conditions !
CAMILLE : Alors comment faire si on veut quand même mesurer le bonheur ?
STÉPHANIE : Le PIB par habitant, par exemple, est un indicateur qui permet d’apprécier le partage de la richesse d’un pays en fonction de son nombre d’habitants. Il permet une comparaison plus juste des richesses entre les pays. 
Mais ça reste une évaluation basée sur le PIB et on a vu que le PIB ne prenait pas en compte certaines activités qui influent sur notre bien-être…
D’ailleurs en 2014, la Commission européenne a demandé aux Etats membres de prendre en compte les activités liées à la prostitution et au trafic de drogue dans le calcul de leurs PIB.
Et puis des indicateurs spécifiques ont été créés pour intégrer le bien-être dans les indicateurs classiques de mesure de la croissance et de la richesse :
CAMILLE :
-    L’Indice de Développement Humain est sans doute le plus connu. Il a été élaboré en 1990 par le programme de développement des Nations unies (PNUD) et l’IDH évalue sur une échelle de 0 à 10 le niveau de développement d’un pays, selon le niveau de vie (revenu national brut par habitant), l’espérance de vie à la naissance, et l’accès à l’éducation : trois critères censés influencer le bien-être des individus.

STÉPHANIE :
On parlait en début de vidéo de la journée internationale du bonheur. Eh bien c’est le Bhoutan qui est à l’initiative de la création de cette journée, rien d’étonnant puisqu’en 2008, le pays a remplacé le PIB par le BIB : bonheur intérieur brut, dans sa Constitution.

-    Et tu savais Camille que, depuis 2012, il existe aussi l’indice international du bonheur ? Chaque année, l’ONU publie le « rapport du bonheur dans le monde » qui classe 150 pays environ en fonction du ressenti subjectif des populations : la Finlande se trouve souvent en tête du classement et l’Afghanistan régulièrement en dernière position.

CAMILLE :
-    En France aussi on a notre indicateur du bonheur Stéphanie ! Depuis 2004, l’Insee mène l’enquête annuelle Statistiques sur les ressources et conditions de vie auprès de ménages résidant en logement ordinaire. Grâce à cette enquête, l’INSEE publie chaque année des statistiques sur la « satisfaction dans la vie » des Français. 
En 2023, les personnes interrogées attribuent une note de satisfaction subjective moyenne de 7,2 sur 10 à la vie qu’elles mènent. Ce niveau est stable depuis dix ans et est proche de la moyenne européenne.
Mais ces mesures du bonheur et du bien-être ont des limites : une même personne peut changer de note avec le temps par exemple.
STÉPHANIE :
Et vous, sur une échelle de 1 à 10, à quel point vous êtes satisfait de votre vie ?

 

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