PMA, PED, NPI, quelles différences ?

Relations internationales

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L’essentiel

Des notions pour décrire les inégalités de richesse et de développement entre États ont été créées et ont évolué en adaptation aux transformations de la scène internationale. Ce découpage a longtemps été binaire : les "pays développés" étaient opposés aux "pays sous-développés" ou "pays en développement", les "Nords" aux "Suds"… L’émergence de certains des pays moins développés a conduit à opérer des distinctions en leur sein, entre : 

  • les pays les moins avancés (PMA) ; 
  • les pays en développement (PED) ou pays en voie de développement (PVD) ; 
  • les nouveaux pays industrialisés (NPI) ou pays émergents.

En détail

Les pays les moins avancés (PMA) correspondent aux États les plus pauvres de la communauté internationale et les plus vulnérables aux aléas économiques, environnementaux, humains et épidémiques. L'Organisation des Nations unies (ONU) les détermine en fonction de trois critères cumulatifs :

  • un revenu national brut (RNB) par habitant inférieur à un certain niveau ;
  • un indice du capital humain (ICH) faible, composé d'un sous-indice de santé (taux de mortalité, retards de croissance) et d'un sous-indice d'éducation (scolarisation dans l'enseignement secondaire - et parité entre les sexes en la matière -, taux d'alphabétisation des adultes) ;
  • un indice de vulnérabilité économique et environnementale (IVE) élevé, calculé en fonction de plusieurs éléments : part du secteur agricole dans le produit intérieur brut (PIB), diversité des produits exportés, instabilité de la balance commerciale, densité de la population, proportion de la population victime de catastrophes naturelles...

Une liste des PMA est établie en fonction de ces critères par le comité des politiques de développement, groupe d'experts indépendant rattaché aux Nations Unies. Elle est revue tous les trois ans. Fin 2023, les Nations Unies recensent 45 PMA, dont 33 sur le continent africain et 8 sur le continent asiatique. 

Les notions de pays en développement (PED) et de pays en voie de développement (PVD) ont vu le jour afin de mieux décrire le "nouvel ordre économique mondial", composé de pays en transition engagés sur la voie d'un rattrapage économique. Ces termes permettent de distinguer les États engagés dans un processus de progression fondé sur une évolution positive de leur croissance économique et un progrès social des pays les moins avancés (PMA).

Les PED ou PVD sont sur la voie de la croissance économique et sociale, sans pour autant avoir rattrapé les pays développés, ce qui les distingue des nouveaux pays industrialisés (NPI). 

Les nouveaux pays industrialisés (NPI) sont des anciens PVD qui sont parvenus à combler leur retard économique par rapport aux pays développés. Leur industrialisation et leur forte croissance leur ont permis d’intégrer ce dernier groupe.

L'expression "pays émergents" naît dans les années 1990 et est rapidement reprise par la Banque mondiale. Ce terme désigne des pays autrefois en voie de développement disposant d’un fort potentiel économique et/ou financier, en dépit de fortes disparités sectorielles et/ou sociales persistantes. Malgré leur croissance économique, ils ne sont pas considérés comme des pays développés, notamment en raison d'un PIB par habitant insuffisant. Les contours exacts de cette notion sont encore controversés.

Que sont les BRICS+ ?

L'appellation BRICS+ désigne un groupe d'États émergents, de puissances régionales, de puissances pétrolières ou d'États moins développés mais à forte croissance économique. Initialement composé du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine, ce groupe s'est ensuite élargie à l'Afrique du Sud en 2011 puis à l'Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l'Iran en 2024.

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