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Loi du 13 mai 2025 visant à réduire et à encadrer les frais bancaires sur succession

Temps de lecture  5 minutes

La loi encadre les frais facturés par les banques pour clôturer les comptes de leurs clients décédés, couramment appelés "frais bancaires de succession". D'après l'association UFC - Que Choisir, ces frais ont explosé. Fin 2023, ils s'élevaient à 291 euros en moyenne, en hausse de 25% par rapport à 2021 et de 50% par rapport à 2012.

Où en est-on ?

  1. Étape 1 validée

    Dépôt au parlement

    16 janvier 2024

  2. Étape 2 validée

    Examen et adoption

    5 mai 2025

    Adoption définitive

  3. Étape 3 validée

    Promulgation

    13 mai 2025

Qu'est-ce que la procédure législative ?

Consulter

La loi a été promulguée le 13 mai 2025. Elle a été publiée au Journal officiel du 14 mai 2025.

En cas de décès d'un client, les banques effectuent certains contrôles débouchant sur des opérations bancaires : gel des avoirs, échanges avec le notaire, désolidarisation éventuelle des comptes joints, transfert de l'argent aux héritiers...Les banques ont pour usage de facturer ces frais de traitement de la succession, couramment appelés frais bancaires de succession.

Actuellement, ces frais ne sont pas réglementés. Librement déterminés par les banques, ils sont très variables selon les établissements, y compris au sein d'un même groupe bancaire, et vont du simple au sextuple. Ainsi d'après une étude de février 2024 de l'association de consommateurs UFC - Que Choisir, les frais bancaires acquittés en moyenne par les héritiers pour une succession de 20 000 euros s’échelonnent entre 80 et 527,50 euros, soit un rapport de 1 à 6,5 pour une succession. Les frais facturés en France sont presque trois fois supérieurs à ceux pratiqués en Belgique et en Italie et près de quatre fois plus élevés qu'en Espagne, selon cette même étude.

En outre, si certaines banques proposent la gratuité des frais de succession dès lors que le solde du compte de défunt n'excède pas un certain montant, ce montant n'est pas uniforme. Il varie entre 200 euros et 25 000 euros selon les établissements. Certaines banques réclament aussi des frais pour la clôture des comptes des enfants décédés. 

L'essentiel de la loi

La loi vient mettre fin à l'opacité et à la grande disparité des frais bancaires de succession qui, pour son auteure, "sont déconnectés des coûts réellement supportés par les banques". 

Elle prévoit la gratuité des opérations bancaires (clôture de comptes, évaluation des avoirs de l'époux survivant...) dans trois cas :

  • pour les successions les plus modestes, à savoir lorsque le solde total des comptes et produits d'épargne du défunt est inférieur à 5 910 euros au 1er janvier 2025. Ce montant est fixé par référence à un arrêté du 3 décembre 2024 et sera révisé tous les ans en fonction de l'inflation ;
  • pour les successions des comptes et produits d'épargne détenus par des enfants mineurs décédés, sans condition de montant ;  
  • pour les successions les plus simples, c'est-à-dire lorsque le ou les héritiers produisent un acte de notoriété ou une attestation signée pour l’ensemble des héritiers à la banque lors des opérations liées à la succession, peu importe le solde des comptes. Ces opérations ne devront pas présenter de complexité manifeste (absence d'héritiers en ligne directe, présence d'un contrat immobilier en cours, compte professionnel...).

Seront notamment concernés les comptes de dépôt, de paiement et sur livret, le livret A, le livret d’épargne populaire (LEP), le plan d’épargne populaire (PEP), le livret jeune, l’épargne logement, le livret de développement durable et solidaire (LDDS) ou encore le plan d’épargne en actions (PEA). 

Hors ces trois cas de gratuité, les opérations bancaires liées aux successions pourront donner lieu à des frais mais ils seront plafonnés à 1% maximum du montant total des sommes détenues et selon un barème dégressif qui sera fixé par décret. Les banques seront donc soumises à un double plafonnement, en pourcentage et en valeur. 

Le dispositif s'appliquera également aux établissements de paiement (tels que Nickel et Revolut)

Ces nouvelles règles d'encadrement seront applicables dans les six mois de la promulgation de la loi. Un décret d'application doit venir les préciser. 

Leur respect sera contrôlé par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Le gouvernement devra remettre au Parlement, dans les un an suivant la publication de ce décret, un rapport afin d'évaluer les effets de la loi.

Plusieurs propositions depuis 2021

Depuis quatre ans, de nombreuses initiatives ont appelé à la régulation et à l’encadrement des frais bancaires de succession : 

  • des dizaines de questions écrites de parlementaires de divers groupes au gouvernement ;
  • plusieurs propositions de loi qui n'ont pas été inscrites à l'ordre du jour des Assemblées ;
  • des amendements déposés sur des textes en lien avec les frais bancaires mais non définitivement adoptés.

Le gouvernement avait privilégié, dans un premier temps, la concertation avec le secteur bancaire, qui devait se traduire par un "accord volontaire de place". Cet accord n'a pas vu le jour.

C'est dans ce contexte que la présente loi intervient, après consensus avec le gouvernement.

Cette page propose un résumé explicatif du texte pour le grand public. Elle ne remplace pas le texte officiel.

Où en est-on ?

  1. Étape 1 validée

    Dépôt au parlement

    16 janvier 2024

  2. Étape 2 validée

    Examen et adoption

    5 mai 2025

    Adoption définitive

  3. Étape 3 validée

    Promulgation

    13 mai 2025

Qu'est-ce que la procédure législative ?

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