La coopération intercommunale et les EPCI

Collectivités territoriales

Temps de lecture  2 minutes

Podcast Quiz

L’essentiel

L’intercommunalité désigne une forme de coopération entre les communes qui peuvent se regrouper pour :

  • gérer en commun des équipements ou des services publics (ramassage des ordures ménagères, assainissement, transports urbains…) ;
  • élaborer des projets de développement économique, d’aménagement ou d’urbanisme à l’échelle d’un territoire plus vaste que celui de la commune.

Cette coopération est mise en œuvre au sein d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).

Dans chaque département siège une commission départementale de la coopération intercommunale (CDCI).

En détail

Les différentes catégories d'EPCI, énumérées à l'article L5210-1-1A du code général des collectivités territoriales (CGCT), sont les suivantes :

Les EPCI, en tant qu'établissements publics, sont soumis au principe général de spécialité qui ne leur donne compétence que pour les domaines et les matières que la loi leur attribue ou pour ceux qui leur sont délégués par les communes membres.

À noter

La catégorie des syndicats d’agglomération nouvelle (créée par la loi du 13 juillet 1983) a été supprimée en janvier 2017 par la loi NOTRe.

Une commission départementale de la coopération intercommunale (CDCI) est instaurée dans chaque département conformément aux articles L5211-42 et suivants du CGCT.

Présidée par le préfet, elle est composée :

  • à 50% de représentants des communes du département ;
  • à 30% de représentants des EPCI à fiscalité propre ;
  • à 5% de représentants des syndicats mixtes et des syndicats de communes ;
  • à 10% de représentants du conseil départemental ;
  • à 5% de représentants du conseil régional dans la circonscription départementale.

Elle établit et tient à jour un état de la coopération intercommunale dans le département. Elle peut formuler toute proposition tendant à renforcer la coopération intercommunale. Elle est consultée par le préfet, notamment sur tout projet :

  • de création, de modification de périmètre ou de fusion d'EPCI ;
  • de création d'un syndicat mixte.

Podcast

Municipales 2020 - L'intercommunalité (4/10)

PODCAST SÉRIE LES ÉLECTIONS MUNICIPALES 2020

ÉPISODE 4. L’intercommunalité

[GÉNÉRIQUE]

Vous écoutez « L’Actualité de la vie publique », un podcast du site Vie-publique.fr.

Signature sonore

Patrice : Bonjour à tous, Bonjour Stéphanie

Stéphanie : Bonjour Patrice

Patrice : Au sommaire de ce quatrième épisode, l'intercommunalité.

  • 1. Première question Stéphanie : qu'est-ce que l'intercommunalité ?

    L’intercommunalité c'est une forme de coopération entre les communes, c'est pour ça qu'on parle aussi de coopération intercommunale.

    Concrètement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les communes peuvent se regrouper. Et pourquoi elles se regroupent ? Eh bien elles le font dans le but de gérer en commun des équipements qui sont très lourds à financer ou à gérer. C'est par exemple une piscine ou un service public de transport urbain comme un réseau de bus de villes. C’est pourquoi on parle d’une « intercommunalité de gestion ».

    Mais l'intercommunalité ça peut être également des communes qui se regroupent pour élaborer des projets de développement économique, d'urbanisme ou d’aménagement d’un territoire qui serait plus vaste que celui de la commune. Dans ce cas on parle d’ « intercommunalité de projet ».

    Dans les deux cas, l’intercommunalité est gérée par un établissement public qu'on appelle établissement de coopération intercommunale : le fameux EPCI dont on a commencé à parler dans l'épisode 3.

  • 2. Petit rappel historique, à quand remontent les premières formes de coopération communale ? Je suppose que ce n'est pas nouveau...

    Non effectivement c'est pas nouveau. Puisque les premières formes de coopération communale remontent à la fin du XIXe siècle. Et à l'époque elles étaient mises en place dans le domaine des infrastructures de réseaux. Et c'est quoi les infrastructures de réseaux à cette époque ? C'est la distribution d’eau, et aussi la distribution d’électricité: et donc on voit bien que ce sont des domaines qui dépassent le simple territoire de la commune. On est donc sur des infrastructures lourdes qui dépassent le simple territoire de la commune.

    Pour dire les choses rapidement : plusieurs lois successives (notamment la réforme de 2010) ont permis au fil du temps de développer et de renforcer la coopération intercommunale.

    Pourquoi renforcer l'intercommunalité ? C'est-à-dire pourquoi inciter au regroupement des communes ? Eh bien pour lutter contre les problèmes posés par ce qu'on appelle l’émiettement communal de la France. L'émiettement communal de la France c'est le fait qu'il y a dans le pays un très grand nombre de communes : rappelons que la France a longtemps compté plus de 36 000 communes, pour se rendre compte, ça représente 40 % de l’ensemble des communes de l’Union européenne !

    Et parce qu'il y a beaucoup de communes, ces communes sont souvent petites et disposent donc de moyens (humains, financiers) limités ce qui complique la gestion de la commune et son développement.

  • 3. Et est-ce qu'aujourd'hui c'est obligatoire pour une commune d'être membre d'une intercommunalité ?

    Oui toutes les communes appartiennent à une intercommunalité ! A l'exception de 4 : il s'agit de communes insulaires (c'est-à-dire des îles) qui bénéficient d’une dérogation (elles ne sont donc pas tenues d'appliquer la règle commune) :

    • l’Ile d’Yeu,
    • Ouessant,
    • l’Ile de Sein
    • et l’Ile de Bréhat.

    Ce sont de petites îles situées en Bretagne et en Vendée pour ce qui est de l'Ile d'Yeu.

  • 4. Et pour agir, ces communes qui se regroupent, elles ont besoin de moyens financiers, alors comment est-ce qu'elles financent la coopération intercommunale ?

    Alors, comme on l’a vu au début de cet épisode, le regroupement de communes au sein d’EPCI peut répondre à deux objectifs très différents :

    • dans le premier cas, les communes se regroupent pour gérer ensemble certains services publics locaux (ramassage d’ordures, assainissement d’eau, etc.) ou construire des équipements locaux (piscine, stade, etc.). Dans ce cas-là l'objectif de ce regroupement  c'est de mieux répartir les coûts qui peuvent être très élevés.

    Cette forme de coopération intercommunale est relativement souple : c'est une intercommunalité de gestion. Et dans ce cas-là l'EPCI n'a pas de ressources propres, ce sont les communes membres qui contribuent à financer l'EPCI.

    • Dans le deuxième cas, les communes peuvent aussi se regrouper pour conduire ensemble des projets de développement local  (dans le domaine économique ou l’environnement : on va chercher par exemple au sein de l’intercommunalité à développer l’économie circulaire - l’économie circulaire rappelons-le désigne un modèle économique dont l’objectif est de produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et les gaspillages de ressources).

    Dans ce cas-là, la coopération intercommunale est beaucoup plus intégrée c'est-à-dire que les liens qui unissent les communes qui se sont regroupées sont beaucoup plus resserrés. L'EPCI dispose de recettes fiscales directes (c'est-à-dire que l'EPCI perçoit des impôts directement), et donc il a une fiscalité qui lui est propre.

  • 5. Et donc le fait que les communes se regroupent dans un EPCI, est-ce que cela signifie qu'elles transfèrent toutes leurs compétences à l'EPCI ?

    Non !

    Mais rappelons d'abord une chose importante : c'est que l'EPCI n'a pas les mêmes compétences que la commune. Si vous vous souvenez, on a évoqué dans l'épisode 3 la fameuse "clause générale de compétence " des communes. Ça veut dire que les communes disposent de compétences qui leur sont propres et étendues et ce ne sont pas des compétences attribuées par la loi.

    Les EPCI ne disposent pas de cette clause générale de compétences mais c'est la loi qui leur attribue des compétences spécifiques.

    Concernant maintenant les compétences transférées par les communes à l'EPCI, eh bien il faut savoir que dès lors qu'une commune transfère une compétence à l'EPCI, elle n'est alors plus compétente pour agir dans ce domaine.

    C'est pour ça qu'il faut définir très clairement quelles sont les compétences transférées à l'EPCI et celles qui demeurent au sein de la commune. Ces décisions relèvent des différents conseils municipaux et communautaires.

  • 6. Alors comment fonctionne un EPCI ? Qui le gère ou l'administre ? Est-ce que les personnes qui sont en charge de l'EPCI sont élues ?

    Commençons par le mode de désignation des membres de l'EPCI. Les membres de l'EPCI sont appelés "conseillers communautaires" et depuis les dernières élections municipales, celles de 2014, ils sont, dans les communes de plus de 1 000 habitants, élus au suffrage universel direct en même temps que les conseillers municipaux (les conseillers se présentent pour un mandat de conseiller municipal et de conseiller communautaire le même jour mais figurent sur deux listes distinctes lors du scrutin). Cela rend leur désignation plus démocratique et ça crée un lien entre le citoyen et le conseiller communautaire. Dans les communes de moins de 1 000 habitants, les conseillers communautaires sont désignés dans l’ordre du tableau : d’abord le maire, puis le 1er adjoint, etc.

    Alors maintenant concernant le mode de fonctionnement des EPCI les plus intégrés c'est-à-dire ceux à fiscalité propre : les conseillers communautaires siègent dans ce qu'on appelle le conseil communautaire qui fonctionne pour l’essentiel exactement comme le conseil municipal. C'est lui qui règle les affaires qui sont de la compétence de l’EPCI. C'est lui qui vote le budget ou qui vote les délégations de gestion d’un service public, car on peut déléguer la gestion d'un service public à une entreprise.

    Et celui qui est à la tête de l'exécutif de l'EPCI, c'est-à-dire celui qui administre l'EPCI c'est le président de l’EPCI qui a ce rôle. Il prépare et il exécute les délibérations du conseil, donc les décisions qui sont arrêtées par le Conseil. Il ordonne les dépenses, il est le chef des services de l’EPCI et c'est également lui qui représente l'EPCI en justice lorsque c'est nécessaire. Il est assisté de vice-présidents auxquels il peut déléguer une partie de ses fonctions qui vont l'aider dans l'exécution de ses tâches.

EN GUISE DE CONCLUSION

Fin de l’épisode :

Patrice : Merci beaucoup Stéphanie ! C’est la fin du 4e épisode. Au sommaire du prochain : les communes nouvelles !

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Et pour en savoir plus, RDV sur notre site internet.

A très vite !

Stéphanie : Au revoir Patrice !

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Quiz : La Loi NOTRe et les intercommunalités

QUIZ

Quiz : La Loi NOTRe et les intercommunalités Étape 1 sur 10

Score : 0

Quand la loi NOTRe a-t-elle été promulguée ?

Bonne réponse

La loi a été promulguée le 7 août 2015. Elle a été publiée au Journal officiel du 8 août 2015.

Mauvaise réponse

La loi a été promulguée le 7 août 2015. Elle a été publiée au Journal officiel du 8 août 2015.

Quiz : La Loi NOTRe et les intercommunalités Étape 2 sur 10

Score : 0

NOTRe est l'acronyme de :

Bonne réponse

La loi sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République d'août 2015 (loi NOTRe) constitue le troisième volet de la réforme territoriale après la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles et la loi relative à la délimitation des régions.

Mauvaise réponse

La loi sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République d'août 2015 (loi NOTRe) constitue le troisième volet de la réforme territoriale après la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles et la loi relative à la délimitation des régions.

Quiz : La Loi NOTRe et les intercommunalités Étape 3 sur 10

Score : 0

Quel est l'objectif de la loi NOTRe ?

Bonne réponse

La loi confie des compétences précises à chaque niveau de collectivités et renforce les solidarités territoriales (intercommunalités).

Mauvaise réponse

La loi confie des compétences précises à chaque niveau de collectivités et renforce les solidarités territoriales (intercommunalités).

Quiz : La Loi NOTRe et les intercommunalités Étape 4 sur 10

Score : 0

Qu'est-ce qu'une intercommunalité ?

Bonne réponse

L'intercommunalité permet aux communes de se regrouper au sein d'un établissement public soit pour assurer certaines prestations (collecte des ordures ménagères, assainissement, transports urbains...), soit pour élaborer de véritables projets de développement économique, d'aménagement ou d'urbanisme.

Mauvaise réponse

L'intercommunalité permet aux communes de se regrouper au sein d'un établissement public soit pour assurer certaines prestations (collecte des ordures ménagères, assainissement, transports urbains...), soit pour élaborer de véritables projets de développement économique, d'aménagement ou d'urbanisme.

Quiz : La Loi NOTRe et les intercommunalités Étape 5 sur 10

Score : 0

La loi NOTRe a prévu de transférer les compétences "eau et assainissement" aux établissements publics de coopération intercommunale au 1er janvier 2020. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Bonne réponse

Depuis la loi NOTRe, de nombreuses modifications ont été adoptées pour le transfert des compétences eau et assainissement. Une loi de 2018 report au 1er janvier 2026 la date du transfert, la loi engagement et proximité de décembre 2019 prévoit que ces compétences peuvent être facilement déléguées aux communes, la loi 3DS de décembre 2022 assouplit la nature du transfert.

Mauvaise réponse

Depuis la loi NOTRe, de nombreuses modifications ont été adoptées pour le transfert des compétences eau et assainissement. Une loi de 2018 report au 1er janvier 2026 la date du transfert, la loi engagement et proximité de décembre 2019 prévoit que ces compétences peuvent être facilement déléguées aux communes, la loi 3DS de décembre 2022 assouplit la nature du transfert.

Quiz : La Loi NOTRe et les intercommunalités Étape 6 sur 10

Score : 0

Depuis le 1er janvier 2017, combien d'habitants une intercommunalité doit-elle compter au minimum ?

Bonne réponse

La loi NOTRe a relevé ce seuil de 5 000 à 15 000 habitants.

Mauvaise réponse

La loi NOTRe a relevé ce seuil de 5 000 à 15 000 habitants.

Quiz : La Loi NOTRe et les intercommunalités Étape 7 sur 10

Score : 0

Que signifie le sigle EPCI ?

Bonne réponse

Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont des regroupements de communes ayant pour objet l'élaboration de "projets communs de développement au sein de périmètres de solidarité". Ils sont soumis à des règles communes, homogènes et comparables à celles de collectivités locales.

Mauvaise réponse

Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont des regroupements de communes ayant pour objet l'élaboration de "projets communs de développement au sein de périmètres de solidarité". Ils sont soumis à des règles communes, homogènes et comparables à celles de collectivités locales.

Quiz : La Loi NOTRe et les intercommunalités Étape 8 sur 10

Score : 0

À quel niveau de collectivités, les services de transport routier interurbains et les transports scolaires ont-ils été transférés ?

Bonne réponse

La loi NOTRe marque un tournant dans la répartition de la compétence transports-mobilité entre les collectivités territoriales. La région se voit confier la compétence des services de transports routiers interurbains et du transport scolaire, mais il est possible aux régions de déléguer leur compétence "transport scolaire" aux départements. Les départements conservent la gestion de la voirie départementale.

Mauvaise réponse

La loi NOTRe marque un tournant dans la répartition de la compétence transports-mobilité entre les collectivités territoriales. La région se voit confier la compétence des services de transports routiers interurbains et du transport scolaire, mais il est possible aux régions de déléguer leur compétence "transport scolaire" aux départements. Les départements conservent la gestion de la voirie départementale.

Quiz : La Loi NOTRe et les intercommunalités Étape 9 sur 10

Score : 0

Que supprime la loi NOTRe pour les départements et les régions ?

Bonne réponse

La loi NOTRe ne conserve la clause générale de compétence qu'au seul bénéfice des communes (art. L2121-29 du Code général des collectivités territoriales).

Mauvaise réponse

La loi NOTRe ne conserve la clause générale de compétence qu'au seul bénéfice des communes (art. L2121-29 du Code général des collectivités territoriales).

Quiz : La Loi NOTRe et les intercommunalités Étape 10 sur 10

Score : 0

Aujourd'hui, combien de communes ne sont rattachées à aucune intercommunalité ?

Bonne réponse

Depuis 2017, la carte intercommunale couvre la totalité du territoire. Seules 4 communes se situent en dehors des EPCI. Il s'agit de communes insulaires, bénéficiant de dérogations législatives : les Îles d’Yeu, d'Ouessant, de Sein et de Bréhat.

Mauvaise réponse

Depuis 2017, la carte intercommunale couvre la totalité du territoire. Seules 4 communes se situent en dehors des EPCI. Il s'agit de communes insulaires, bénéficiant de dérogations législatives : les Îles d’Yeu, d'Ouessant, de Sein et de Bréhat.

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