La mondialisation est un processus d’intensification et de dérégulation des échanges (de biens, de services, de capitaux mais également de personnes), ainsi que d’intégration des marchés. Si elle revêt une dimension financière forte, elle ne s’y réduit pas, puisqu’elle concerne aussi la politique, la culture ou l’environnement.
Sur un temps long, plusieurs phases de mondialisation peuvent être identifiées :
- pour l’historien Fernand Braudel, la traversée de l’Atlantique par les explorateurs européens, aux XVe et XVIe siècles, serait la première mondialisation moderne ;
- de la fin du XIXe siècle au début de la Première Guerre mondiale, les progrès technologiques et la diminution des coûts de transport pour les marchandises et les populations font naître un espace mondial, avec des échanges multipliés par six entre 1860 et 1914 ;
- après le coup d’arrêt brutal de la "Grande Guerre", si la mondialisation connaît un recul avec la crise des années 1930 et le retour du protectionnisme, elle reprend progressivement après la Seconde Guerre mondiale, pour se développer dans les années 1970.
La mondialisation contemporaine se distingue des précédentes formes sur plusieurs aspects :
- une contraction sans précédent de l’espace et du temps ;
- l’enjeu numérique ;
- la généralisation du libre-échange et les politiques de dérèglementation des échanges portées par des institutions internationales.
Selon l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le volume du commerce mondial est 45 fois supérieur à celui enregistré lors des premières années d'existence de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), auquel succède l'OMC : l'augmentation est de 4500% entre 1950 et 2022.
Cette situation est illustrée par la métaphore du "village global" de Marshall McLuhan (1967).
La mondialisation entraîne un traitement commun des enjeux et une uniformisation des pratiques ou comportements attendus de la part des États. Elle suscite en outre une multiplication d’acteurs, au-delà des États, avec une importance croissante prise par les réseaux transnationaux ou des entités comme les firmes multinationales.
Les regards sur les conséquences de la mondialisation divergent :
- pour les libéraux, la mondialisation a des vertus pacificatrices car elle impose aux États, interdépendants, de coopérer entre eux, rendant la guerre contre-productive ;
- pour les antimondialistes et les altermondialistes, la mondialisation conduit à l’accroissement des inégalités, en laissant de côté des périphéries face à des métropoles intégrées. Ce phénomène suscite également des réactions identitaires contre ce qui est décrit comme une trop grande uniformisation.