La filière EPR
Disponible en ligne :
Pour lire les formats PDF et ePub vous avez besoin d’un lecteur adapté.
Présentation
Le projet de réacteur nucléaire européen à eau pressurisée (EPR) est issu d’une coopération franco-allemande engagée en 1989, dont l’Allemagne s’est retirée en 1998. À partir de 2001, le groupe Areva, nouvellement constitué, a développé une stratégie de vente d’EPR « clé en main », s’opposant à EDF qui se voulait chef de file du « nouveau nucléaire » en France et à l’étranger.
Les rivalités entre ces deux groupes publics, non arbitrées à l’époque, se sont traduites par le lancement précipité des chantiers des deux premiers EPR, en Finlande et à Flamanville. Cette préparation insuffisante a conduit à sous-estimer les difficultés et les coûts de construction, qui ont dérivé, et à surestimer la capacité de la filière nucléaire française à y faire face, au prix de risques financiers pour les entreprises du secteur.
Malgré un choix technologique désormais éprouvé en Chine et l’amélioration apportée au pilotage de ces grands chantiers, les gains financiers et techniques attendus du projet EPR 2 doivent être confirmés. La construction de nouveaux EPR en France ne saurait en tout état de cause être envisagée sans réponses préalables claires sur les modes de financement et la place de la production électronucléaire dans le mix électrique de demain.
La Cour invite à tirer les enseignements des difficultés rencontrées et à élargir l’horizon des documents actuels de programmation énergétique. Elle formule neuf recommandations.
Sommaire
Procédures et méthodes
Délibéré
Synthèse
Récapitulatif des recommandations
Introduction
Chapitre I La construction de l’EPR de Flamanville : un échec opérationnel, des dérives de coûts et de délais considérables
I - Une gouvernance et un pilotage défaillants
A - Un projet conçu dans des conditions défavorables
B - Des difficultés de réalisation de l’EPR sous-estimées
C - Une conduite de projet défaillante par EDF et un suivi insuffisant par l’État
II - Une succession de défauts mettant en cause la culture de la qualité de la filière industrielle
A - Une absence préjudiciable de dialogue technique entre EDF et ses prestataires et de trop nombreuses modifications apportées en cours de chantier
B - Les anomalies de la cuve du réacteur ayant nécessité une décision de l’ASN
C - Un dysfonctionnement grave dans la gestion du chantier : la question des soudures mal réalisées
D - Des contentieux affectant la situation financière d’entreprises dont le capital est détenu majoritairement par l’État
III - Des conséquences financières lourdes, une rentabilité affectée
A - Un retard supérieur à onze ans, un coût qui a plus que triplé par rapport à l’estimation initiale
B - Une estimation des coûts complémentaires au coût de construction
C - Un coût de production de l’électricité de l’EPR de Flamanville qui n’est plus calculé depuis plus de dix ans
Chapitre II Une stratégie internationale prise en défaut et la perspective d’un EPR « optimisé » à confirmer
I - À l’international, des déboires pour l’ex-Areva et des risques financiers élevés pour EDF
A - En Finlande, le réacteur d’Olkiluoto 3 : un projet pénalisant pour Areva
B - En Chine, les réacteurs de Taishan 1 et 2 : des travaux achevés avec succès, mais une rentabilité encore insuffisante
C - Au Royaume-Uni, les réacteurs d’Hinkley Point 1 et 2 : un risque financier élevé pour EDF
D - Les autres projets d’EDF au Royaume-Uni
E - Des projets incertains en Inde
II - La construction d’une série d’EPR2 en France : un choix technologique, économique et de politique énergétique
A - Un objectif de réduction du coût de construction à confirmer
B - Le financement de nouveaux réacteurs EPR et leur place dans le mix électrique à long terme à préciser
Annexes
Réponses des administrations et organismes concernés
Fiche technique
Type de document : Rapport d'étude
Pagination : 148 pages
Édité par : Cour des comptes
Collection :