Texte intégral
Dans les sondages, vous seriez désormais proche de la barre des 15 %...
Jean-Pierre Chevènement. Je ne suis pas étonné. Le débat auquel les Français ont droit est confisqué par les deux candidats sortants non candidats dont aucun ne porte une vision pour la France. Le corps électoral exprime une profonde lassitude parce qu'il est frustré d'un débat de fond, projet contre projet, alors que la présidentielle va décider pendant cinq ans des orientations politiques du pays. Les deux protagonistes, eux, préfèrent réduire le débat à un combat de boules puantes. Comment s'étonner qu'ils baissent régulièrement dans les sondages ?
Quel est votre objectif ?
Je veux d'ici au mois de mars faire entrer le système en turbulence pour donner aux Français la possibilité d'un vrai choix. Pour y parvenir, il faut que je dépasse la barre des 15 %, et que l'un des deux sortants (voire les deux) franchisse la barre des 20 %, mais en sens inverse... Pour atteindre cet objectif, je dois encore desserrer l'étau des deux grandes machines RPR et PS qui étouffent le débat. Les Français ont compris que je constitue la seule alternative au système que j'appelle " du pareil au même ".
Vous avez déclaré : " Je dois battre Jospin pour battre Chirac "...
Bien entendu, si je dois battre Chirac au deuxième tour, il faut que je batte Jospin au premier. Mais on peut dire aussi que, si je veux battre Jospin, il faut que je batte Chirac au premier tour. Peu m'importe, en réalité, l'ordre dans lequel ils se présenteront : je les battrai tous les deux.
Les affaires rebondissent. Didier Schuller est sur le point de regagner Paris, et Alain Juppé accuse le PS de " remuer la merde "...
Cette expression traduit une conception épouvantable de la démocratie. Nos concitoyens méritent mieux. Ils méritent qu'on les saisisse de tous les sujets qui engagent leur avenir. Mais je conçois que ce soit très difficile pour Chirac et Jospin puisqu'ils sont d'accord sur presque tout. Prenez la justice, l'éducation, l'indépendance du parquet, le destin de l'Europe, la mondialisation libérale... Chirac et Jospin n'ont pas de vision personnelle : ils communient dans les mêmes erreurs portées par l'air du temps.
Même sur la sécurité ?
Il y a, d'un côté, l'angélisme de la gauche, de l'autre, la démagogie de la droite. Chirac propose la municipalisation de la police nationale. Comme si la délinquance s'arrêtait à la frontière des communes ! Les Français sentent bien qu'on ne leur propose rien de sérieux.
Jean-Marie Le Pen doit-il obtenir les 500 signatures et pouvoir donc participer à la présidentielle ?
C'est l'affaire des maires qui accordent leur parrainage à ceux qu'ils estiment dignes d'occuper la magistrature suprême. Une candidature Le Pen ne pourrait que stériliser les voix de ceux qui aspirent à un vrai changement. Car 85 % des Français au moins rejettent sa personnalité, sa démarche et ses " petites phrases ".
Qui appelleriez-vous à Matignon si vous étiez élu ?
Le meilleur, qu'il vienne de la droite ou de la gauche. Les formules partisanes actuelles sont totalement épuisées. Je ne veux ni d'un Etat-PS ni d'un Etat-RPR : je veux rétablir un Etat républicain, un Etat au service des citoyens. J'annonce clairement la couleur : je ne suis pas l'homme d'un clan. Et, disant cela, je dessine le profil qu'avait tracé le général de Gaulle du président de la République. Je m'adresse, comme lui, à tous les Français. Je veux être l'homme de la nation tout entière. Mon élection débouchera sur une recomposition profonde de la vie politique française. Elle en a besoin.
(source http://www.chevenement2002.net, le 5 février 2002)
Jean-Pierre Chevènement. Je ne suis pas étonné. Le débat auquel les Français ont droit est confisqué par les deux candidats sortants non candidats dont aucun ne porte une vision pour la France. Le corps électoral exprime une profonde lassitude parce qu'il est frustré d'un débat de fond, projet contre projet, alors que la présidentielle va décider pendant cinq ans des orientations politiques du pays. Les deux protagonistes, eux, préfèrent réduire le débat à un combat de boules puantes. Comment s'étonner qu'ils baissent régulièrement dans les sondages ?
Quel est votre objectif ?
Je veux d'ici au mois de mars faire entrer le système en turbulence pour donner aux Français la possibilité d'un vrai choix. Pour y parvenir, il faut que je dépasse la barre des 15 %, et que l'un des deux sortants (voire les deux) franchisse la barre des 20 %, mais en sens inverse... Pour atteindre cet objectif, je dois encore desserrer l'étau des deux grandes machines RPR et PS qui étouffent le débat. Les Français ont compris que je constitue la seule alternative au système que j'appelle " du pareil au même ".
Vous avez déclaré : " Je dois battre Jospin pour battre Chirac "...
Bien entendu, si je dois battre Chirac au deuxième tour, il faut que je batte Jospin au premier. Mais on peut dire aussi que, si je veux battre Jospin, il faut que je batte Chirac au premier tour. Peu m'importe, en réalité, l'ordre dans lequel ils se présenteront : je les battrai tous les deux.
Les affaires rebondissent. Didier Schuller est sur le point de regagner Paris, et Alain Juppé accuse le PS de " remuer la merde "...
Cette expression traduit une conception épouvantable de la démocratie. Nos concitoyens méritent mieux. Ils méritent qu'on les saisisse de tous les sujets qui engagent leur avenir. Mais je conçois que ce soit très difficile pour Chirac et Jospin puisqu'ils sont d'accord sur presque tout. Prenez la justice, l'éducation, l'indépendance du parquet, le destin de l'Europe, la mondialisation libérale... Chirac et Jospin n'ont pas de vision personnelle : ils communient dans les mêmes erreurs portées par l'air du temps.
Même sur la sécurité ?
Il y a, d'un côté, l'angélisme de la gauche, de l'autre, la démagogie de la droite. Chirac propose la municipalisation de la police nationale. Comme si la délinquance s'arrêtait à la frontière des communes ! Les Français sentent bien qu'on ne leur propose rien de sérieux.
Jean-Marie Le Pen doit-il obtenir les 500 signatures et pouvoir donc participer à la présidentielle ?
C'est l'affaire des maires qui accordent leur parrainage à ceux qu'ils estiment dignes d'occuper la magistrature suprême. Une candidature Le Pen ne pourrait que stériliser les voix de ceux qui aspirent à un vrai changement. Car 85 % des Français au moins rejettent sa personnalité, sa démarche et ses " petites phrases ".
Qui appelleriez-vous à Matignon si vous étiez élu ?
Le meilleur, qu'il vienne de la droite ou de la gauche. Les formules partisanes actuelles sont totalement épuisées. Je ne veux ni d'un Etat-PS ni d'un Etat-RPR : je veux rétablir un Etat républicain, un Etat au service des citoyens. J'annonce clairement la couleur : je ne suis pas l'homme d'un clan. Et, disant cela, je dessine le profil qu'avait tracé le général de Gaulle du président de la République. Je m'adresse, comme lui, à tous les Français. Je veux être l'homme de la nation tout entière. Mon élection débouchera sur une recomposition profonde de la vie politique française. Elle en a besoin.
(source http://www.chevenement2002.net, le 5 février 2002)