Texte intégral
COMMISSION GENERALE FRANCO-CHILIENNE (séance d'ouverture) à Santiago le 25 juin 1999
Monsieur le Ministre,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames,
Messieurs,
C'est la première fois que je pose le pied sur le sol chilien. Je dois dire que c'est avec une émotion très réelle. Je veux surtout vous dire à mon tour la satisfaction que je ressens à engager avec vous aujourd'hui cette étape nouvelle de notre coopération bilatérale que représente la réunion, pour la première fois, de la Commission générale franco-chilienne. Celle-ci a été créée il y a déjà de deux ans, l'échange de lettres qui l'institue remonte à août et septembre 1997. Mais son existence concrète commence aujourd'hui. Nous vivons donc un moment important dans l'histoire des relations entre nos deux pays. Une histoire qui est marquée par beaucoup d'amitié. Sans doute les circonstances que chacun connaît avaient-elles éloigné nos gouvernements pendant plus de quinze ans, mais les liens entre nos peuples, je le disais en commençant mes propos, sont toujours restés très forts. Le retour de la démocratie au Chili aura permis, il y aura bientôt dix ans, l'essor d'une coopération étroite et diversifiée, d'autant plus aisée que nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes objectifs, les mêmes préoccupations aussi face aux défis de la mondialisation.
Il s'agit maintenant de donner à cette coopération une impulsion nouvelle tout en assurant sa cohérence globale. Tel est le sens des travaux qui nous réunissent aujourd'hui et qui revêtent une triple dimension : politique, économique et culturelle.
Sur le plan politique, dans quelques instants, nous aurons sur des thèmes d'intérêt commun, un dialogue que nous avons commencé lors de notre première rencontre qui devrait être à la fois productif et facile, compte tenu de la proximité des vues et des analyses de nos deux pays à laquelle je viens de me référer.
Sur le plan économique, commercial et industriel, les entreprises françaises et chiliennes n'ont certes pas attendu cette rencontre pour accroître leurs échanges et coopérer. Mais la richesse et la variété des sujets qui vont être abordés aujourd'hui par nos hauts fonctionnaires compétents montrent bien la nécessité d'une implication résolue des administrations pour faire en sorte que cette coopération bénéficie d'un cadre favorable, de nature à faciliter son développement. La partie française s'efforcera de lever certaines incertitudes que pourraient ressentir nos partenaires chiliens, notamment dans le secteur de l'agriculture. Et dans ce domaine, le succès de l'arrangement de 1997 entre les deux ministères de l'Agriculture atteste que bonne volonté, confiance réciproque et pragmatisme permettent de surmonter les difficultés et de progresser.
Permettez-moi aussi de rappeler, pour m'en réjouir, l'accord intervenu le 21 juin, entre les ministres des Affaires étrangères européens et qui permet d'envisager beaucoup plus sereinement les discussions qui vont s'ouvrir entre l'Union européenne, et le Mercosur d'une part et l'Union européenne et le Chili d'autre part.
En matière d'échanges culturels, scientifiques et techniques, enfin, je souhaite souligner deux aspects particuliers de notre coopération :
- en premier lieu, celle-ci s'est orientée plus nettement, depuis quelques années, vers le domaine scientifique et technique, en se proposant trois grands axes :
- favoriser l'insertion des chercheurs chiliens dans le mouvement d'internationalisation de la science ;
- contribuer au développement de la croissance économique du pays par la recherche appliquée et la formation des responsables d'entreprises ;
- accompagner des politiques novatrices en ce qui concerne notamment la modernisation de l'Etat, la santé publique, l'urbanisme.
En second lieu, notre coopération doit refléter à nos yeux une volonté de préserver et développer une diversité culturelle et un pluralisme intellectuel actuellement menacés par certains effets pervers de la mondialisation. C'est dans cette perspective que nous souhaitons organiser nos échanges dans les domaines de l'éducation, de la création artistique, de l'audiovisuel, de la langue, en privilégiant tout ce qui renforce la connaissance mutuelle de nos cultures.
Nos deux délégations vont pouvoir dresser le bilan, je le crois positif, des actions entreprises dans cet esprit de partenariat depuis la réunion spécialisée de 1994, et tracer quelques pistes nouvelles pour améliorer encore la qualité de cette coopération.
Bref, nous avons beaucoup à faire ensemble pour démontrer - et je suis sûr que nous y parviendrons - qu'entre la France et le Chili, l'histoire, cette histoire d'amitié que j'évoquais tout à l'heure, l'emporte sur la géographie, qui ne parvient pas à nous éloigner.
(Séance de clôture) à Santiago le 26 juin 1999
Monsieur le Ministre,
Voici donc venu le moment de clore cette première session de notre Commission générale.
Celle-ci a certes été brève, mais cette brièveté a été largement compensée par la densité et la qualité de nos échanges. Nous avons fait, je crois, du bon travail.
Nous avons pu constater combien notre relation politique était étroite, sur la base d'une vision du monde largement analogue. Cette relation, marquée par une grande confiance réciproque, nous permettra d'oeuvrer ensemble, dans les enceintes internationales de même que dans le cadre de la coopération inter-régionale qui connaîtra dans quelques jours, à Rio, une avancée décisive. Il va de soi que cette entente politique se manifestera de manière particulièrement éclatante lorsque le président de la République française pourra, à une date que j'espère rapprochée, faire à Santiago la visite que les circonstances que chacun connaît l'ont obligé à reporter.
Les entretiens économiques ont été riches et prometteurs. Ainsi que je le souhaitais, nous sommes parvenus à aplanir nombre de difficultés et à tracer le cadre qui nous aidera à trouver les solutions aux problèmes pouvant se poser à plus long terme. La partie française a constaté combien le champ de coopération avec le Chili pouvait être large et combien le dialogue était aisé et transparent. L'environnement des affaires au Chili est favorable, et nos entreprises, qui en sont conscientes, manifestent un intérêt de plus en plus marqué pour votre pays. En témoigne, notamment, le succès de la rencontre de ce matin entre les hommes d'affaires chiliens et la délégation du MEDEF conduite par François Perigot. La signature d'un important contrat vient donner des espérances nouvelles. Au regard de ce rendez-vous réussi qui ouvre de nouvelles perspectives, je forme le voeu que les milieux économiques chiliens seront maintenant incités à utiliser encore davantage la porte d'entrée française pour aborder le grand marché européen. Les opportunités y sont réelles et la France offre les conditions d'un appui fiable.
Egalement fructueuses ont été les conversations entre les responsables français et chiliens des affaires culturelles, scientifiques et techniques. Nous voulons ensemble promouvoir la diversité culturelle et le pluralisme dans le monde. Nous avons dans cet esprit une volonté partagée de poursuivre et d'élargir notre coopération sous la forme d'un véritable partenariat, sur une base réciproque, chacun des deux pays contribuant aux échanges de tous ordres, qu'ils soient techniques, scientifiques, ou artistiques et s'enrichissant à la faveur des actions menées en commun. Je crois utile de souligner également l'importance des relations directes entre institutions des deux pays, notamment entre universités et centres de recherche, qui ne cessent de renforcer leurs liens et s'emploient avec succès à les institutionnaliser par la conclusion de conventions telles que celle que viennent de mettre au point les recteurs chiliens et la Conférence des présidents des universités françaises.
Je veux en outre noter que notre coopération s'étend au champ de la sécurité sociale. L'accord entre nos deux pays permettra en effet à tous les ressortissants chiliens ayant travaillé dans notre pays de liquider la pension correspondant à leur période de résidence en France, et réciproquement pour les ressortissants français ayant travaillé au Chili.
Les divers accords qui vont être signés dans quelques instants, traduisent bien ce souci d'encourager toutes les initiatives de nature à intensifier les contacts entre responsables publics et privés de nos deux pays au bénéfice d'une coopération que nous voulons le plus nourrie et la plus étendue possible.
Malgré la distance qui nous sépare, mais pour tout ce que nous avons en commun, et tout ce qui nous unit. "Le Chili est à la fois si loin de nous et pourtant si près".
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 juin 1999)
Monsieur le Ministre,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames,
Messieurs,
C'est la première fois que je pose le pied sur le sol chilien. Je dois dire que c'est avec une émotion très réelle. Je veux surtout vous dire à mon tour la satisfaction que je ressens à engager avec vous aujourd'hui cette étape nouvelle de notre coopération bilatérale que représente la réunion, pour la première fois, de la Commission générale franco-chilienne. Celle-ci a été créée il y a déjà de deux ans, l'échange de lettres qui l'institue remonte à août et septembre 1997. Mais son existence concrète commence aujourd'hui. Nous vivons donc un moment important dans l'histoire des relations entre nos deux pays. Une histoire qui est marquée par beaucoup d'amitié. Sans doute les circonstances que chacun connaît avaient-elles éloigné nos gouvernements pendant plus de quinze ans, mais les liens entre nos peuples, je le disais en commençant mes propos, sont toujours restés très forts. Le retour de la démocratie au Chili aura permis, il y aura bientôt dix ans, l'essor d'une coopération étroite et diversifiée, d'autant plus aisée que nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes objectifs, les mêmes préoccupations aussi face aux défis de la mondialisation.
Il s'agit maintenant de donner à cette coopération une impulsion nouvelle tout en assurant sa cohérence globale. Tel est le sens des travaux qui nous réunissent aujourd'hui et qui revêtent une triple dimension : politique, économique et culturelle.
Sur le plan politique, dans quelques instants, nous aurons sur des thèmes d'intérêt commun, un dialogue que nous avons commencé lors de notre première rencontre qui devrait être à la fois productif et facile, compte tenu de la proximité des vues et des analyses de nos deux pays à laquelle je viens de me référer.
Sur le plan économique, commercial et industriel, les entreprises françaises et chiliennes n'ont certes pas attendu cette rencontre pour accroître leurs échanges et coopérer. Mais la richesse et la variété des sujets qui vont être abordés aujourd'hui par nos hauts fonctionnaires compétents montrent bien la nécessité d'une implication résolue des administrations pour faire en sorte que cette coopération bénéficie d'un cadre favorable, de nature à faciliter son développement. La partie française s'efforcera de lever certaines incertitudes que pourraient ressentir nos partenaires chiliens, notamment dans le secteur de l'agriculture. Et dans ce domaine, le succès de l'arrangement de 1997 entre les deux ministères de l'Agriculture atteste que bonne volonté, confiance réciproque et pragmatisme permettent de surmonter les difficultés et de progresser.
Permettez-moi aussi de rappeler, pour m'en réjouir, l'accord intervenu le 21 juin, entre les ministres des Affaires étrangères européens et qui permet d'envisager beaucoup plus sereinement les discussions qui vont s'ouvrir entre l'Union européenne, et le Mercosur d'une part et l'Union européenne et le Chili d'autre part.
En matière d'échanges culturels, scientifiques et techniques, enfin, je souhaite souligner deux aspects particuliers de notre coopération :
- en premier lieu, celle-ci s'est orientée plus nettement, depuis quelques années, vers le domaine scientifique et technique, en se proposant trois grands axes :
- favoriser l'insertion des chercheurs chiliens dans le mouvement d'internationalisation de la science ;
- contribuer au développement de la croissance économique du pays par la recherche appliquée et la formation des responsables d'entreprises ;
- accompagner des politiques novatrices en ce qui concerne notamment la modernisation de l'Etat, la santé publique, l'urbanisme.
En second lieu, notre coopération doit refléter à nos yeux une volonté de préserver et développer une diversité culturelle et un pluralisme intellectuel actuellement menacés par certains effets pervers de la mondialisation. C'est dans cette perspective que nous souhaitons organiser nos échanges dans les domaines de l'éducation, de la création artistique, de l'audiovisuel, de la langue, en privilégiant tout ce qui renforce la connaissance mutuelle de nos cultures.
Nos deux délégations vont pouvoir dresser le bilan, je le crois positif, des actions entreprises dans cet esprit de partenariat depuis la réunion spécialisée de 1994, et tracer quelques pistes nouvelles pour améliorer encore la qualité de cette coopération.
Bref, nous avons beaucoup à faire ensemble pour démontrer - et je suis sûr que nous y parviendrons - qu'entre la France et le Chili, l'histoire, cette histoire d'amitié que j'évoquais tout à l'heure, l'emporte sur la géographie, qui ne parvient pas à nous éloigner.
(Séance de clôture) à Santiago le 26 juin 1999
Monsieur le Ministre,
Voici donc venu le moment de clore cette première session de notre Commission générale.
Celle-ci a certes été brève, mais cette brièveté a été largement compensée par la densité et la qualité de nos échanges. Nous avons fait, je crois, du bon travail.
Nous avons pu constater combien notre relation politique était étroite, sur la base d'une vision du monde largement analogue. Cette relation, marquée par une grande confiance réciproque, nous permettra d'oeuvrer ensemble, dans les enceintes internationales de même que dans le cadre de la coopération inter-régionale qui connaîtra dans quelques jours, à Rio, une avancée décisive. Il va de soi que cette entente politique se manifestera de manière particulièrement éclatante lorsque le président de la République française pourra, à une date que j'espère rapprochée, faire à Santiago la visite que les circonstances que chacun connaît l'ont obligé à reporter.
Les entretiens économiques ont été riches et prometteurs. Ainsi que je le souhaitais, nous sommes parvenus à aplanir nombre de difficultés et à tracer le cadre qui nous aidera à trouver les solutions aux problèmes pouvant se poser à plus long terme. La partie française a constaté combien le champ de coopération avec le Chili pouvait être large et combien le dialogue était aisé et transparent. L'environnement des affaires au Chili est favorable, et nos entreprises, qui en sont conscientes, manifestent un intérêt de plus en plus marqué pour votre pays. En témoigne, notamment, le succès de la rencontre de ce matin entre les hommes d'affaires chiliens et la délégation du MEDEF conduite par François Perigot. La signature d'un important contrat vient donner des espérances nouvelles. Au regard de ce rendez-vous réussi qui ouvre de nouvelles perspectives, je forme le voeu que les milieux économiques chiliens seront maintenant incités à utiliser encore davantage la porte d'entrée française pour aborder le grand marché européen. Les opportunités y sont réelles et la France offre les conditions d'un appui fiable.
Egalement fructueuses ont été les conversations entre les responsables français et chiliens des affaires culturelles, scientifiques et techniques. Nous voulons ensemble promouvoir la diversité culturelle et le pluralisme dans le monde. Nous avons dans cet esprit une volonté partagée de poursuivre et d'élargir notre coopération sous la forme d'un véritable partenariat, sur une base réciproque, chacun des deux pays contribuant aux échanges de tous ordres, qu'ils soient techniques, scientifiques, ou artistiques et s'enrichissant à la faveur des actions menées en commun. Je crois utile de souligner également l'importance des relations directes entre institutions des deux pays, notamment entre universités et centres de recherche, qui ne cessent de renforcer leurs liens et s'emploient avec succès à les institutionnaliser par la conclusion de conventions telles que celle que viennent de mettre au point les recteurs chiliens et la Conférence des présidents des universités françaises.
Je veux en outre noter que notre coopération s'étend au champ de la sécurité sociale. L'accord entre nos deux pays permettra en effet à tous les ressortissants chiliens ayant travaillé dans notre pays de liquider la pension correspondant à leur période de résidence en France, et réciproquement pour les ressortissants français ayant travaillé au Chili.
Les divers accords qui vont être signés dans quelques instants, traduisent bien ce souci d'encourager toutes les initiatives de nature à intensifier les contacts entre responsables publics et privés de nos deux pays au bénéfice d'une coopération que nous voulons le plus nourrie et la plus étendue possible.
Malgré la distance qui nous sépare, mais pour tout ce que nous avons en commun, et tout ce qui nous unit. "Le Chili est à la fois si loin de nous et pourtant si près".
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 juin 1999)