Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
Je veux saluer la coïncidence, pas fortuite, entre la tenue de la Commission générale franco-chilienne et la venue à Santiago d'une délégation de chefs d'entreprises français conduite par le président du MEDEF International, François Périgot.
Certes, ce sont les entreprises qui ont plus que jamais vocation à assurer le développement des relations d'affaires entre nos deux pays, mais il arrive que les politiques puissent aussi y aider dans le cadre des relations bilatérales.
Les relations entre la France et le Chili ont connu, au cours des dernières années, après une longue absence, un développement très important.
Depuis le retour du Chili à la démocratie, de nombreuses entreprises françaises ont repris le chemin du marché chilien.
La France est désormais le 2ème fournisseur européen du Chili et a assuré, en 1998, près de 4 % des approvisionnements de ce pays. Ce bon résultat est lié, évidemment, à quelques grands contrats (métro de Santiago, centrales électriques...). D'autres domaines fonctionnent parfaitement : produits pharmaceutiques, parfumerie, cosmétiques, arts de la table, équipements pour la vini-viticulture, et même camions de pompiers. Il est certain que les PME françaises n'ont pas encore atteint sur ce marché des résultats à la mesure de leurs possibilités. Le succès de l'exposition FRANCIA 2000 était pourtant riche d'espérances.
Pour les investissements, la situation était presque inverse. Pour l'essentiel, c'était surtout beaucoup d'implantations modestes qui caractérisaient la présence française. Le succès de la Lyonnaise des eaux associée à Aguas de Barcelona dans la privatisation partielle de la distribution de l'eau dans la région de Santiago vient modifier cet équilibre. Il faut se féliciter que nos investissements participent à la diversification et au développement de l'économie chilienne.
Les efforts des entreprises françaises ou chiliennes sont évidemment soutenus par les pouvoirs publics des deux pays. Les rencontres de la Commission mixte sont susceptibles de donner une impulsion administrative à l'action des entreprises. Je prends deux exemples : dans le domaine agricole, il est évident que l'existence de contrôles sanitaires encourage la coopération. Dans un autre domaine, la signature d'un accord de non double-imposition, dont nous avons décidé d'accélérer la négociation, constituera un élément très positif, de nature à donner une impulsion supplémentaire à l'établissement des entreprises françaises dans votre pays.
Je voudrais rappeler que, pour encourager l'action de nos PME, il y a deux programmes de coopération commerciale, industrielle et technologique qui sont en place, qui associent un réseau constitué d'organismes français et chiliens privés et para-publics et l'agence française CFME-ACTIM.
Je voudrais, à la veille du premier sommet euro latino-américain de Rio de Janeiro, rappeler la volonté commune de la France et du Chili de promouvoir un développement harmonieux des relations économiques internationales.
Je rappellerai que la France, soutenue par l'Espagne, a été à l'origine de ce sommet. La France est très attachée à la réussite de cette toute première rencontre des chefs d'Etat et de gouvernement des deux régions et c'est un élément qui a pesé dans l'accord intervenu à Bruxelles le 21 juin et qui permettra d'aborder au sommet de Rio la question des négociations entre l'Europe et le Mercosur d'une part et l'Europe et le Chili d'autre part.
Je saisis cette occasion pour contredire l'affirmation selon laquelle que la France était opposée à ces négociations. Il est vrai que la France, premier pays agricole d'Europe, est un peu plus sensible à ce sujet que les autres. Je suis le ministre en charge de la Coopération mais j'ai été également président de la délégation de l'Union européenne à notre Assemblée nationale et, durant cette période, j'ai pu mesurer l'importance pour l'Europe de se développer plus largement dans le monde latino-américain.
L'Europe est très sensible à la manière dont le Chili conduit sa transition démocratique.
Il faut que nos opinions publiques soient aussi acteurs de ces éléments internationaux et appuient le travail de nos entreprises.
A l'échelon régional, comme au plan multilatéral, la France et le Chili oeuvrent à l'émergence d'un monde plus harmonieux. Il était utile, à la veille du Sommet de Rio, riche de nouvelles perspectives, que des entretiens bilatéraux nous permettent un large échange de vues, et il me parait particulièrement fécond que les entreprises y aient tenu toute leur place.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 juin 1999)