Texte intégral
Nous voici réunis pour la septième fois après Angoulême, Clermont-Ferrand, Nantes, Strasbourg, Lille, Marseille.
Le MEDEF s'est fixé une tâche, un objectif, une ambition : remettre l'entreprise, et les entrepreneurs, au coeur de la société française ;
Faire reconnaître l'entreprise, ses attentes, ses aspirations par l'administration et le pouvoir politique, faire en sorte que l'on cesse de faire la politique sur le dos de l'entreprise, comme c'est trop facile, comme c'est coutumier, comme on n'a pas cessé de le faire depuis quatre ans ;
Faire aimer l'entreprise par les jeunes, la jeunesse, pour qu'elle s'y investisse, qu'elle s'y consacre, qu'elle s'y réalise ;
Réconcilier les Français avec l'entreprise, et, pour cela, en liaison avec les partenaires sociaux, mettre en oeuvre la refondation sociale dont le pays a besoin ;
Faire de la France un territoire accueillant, favorable à l'entreprise, privilégié par les investisseurs, où on ait envie de créer, d'innover, de se développer ;
Car, vous le savez, notre pays n'a pas de salut hors de l'entreprise, hors du travail, hors du projet, de la créativité.
Il nous revient de remobiliser la France et les Français autour de l'entreprise.
I. Le risque, une morale
L'entreprise, ce n'est pas d'abord le profit, c'est un état d'esprit, l'esprit d'entreprise.
A la base de l'entreprise, avant même les capitaux, il y a le projet. Les capitaux viendront se mettre au service du projet. A la base de l'entreprise, il y a l'association autour d'un projet. L'entreprise, c'est l'association, le partenariat. Association de capitaux, association de partenaires, association de salariés. Association du travail intellectuel et du travail manuel. Association de l'argent et de l'intelligence. Association souvent même du producteur et du consommateur. Association pour le progrès, association pour le développement, association pour la création, pour améliorer la condition des hommes et des femmes de notre pays.
L'entreprise, c'est le contraire de la conservation. C'est le dépassement, l'invention, repousser les limites, se donner de toujours nouvelles frontières.
Oui, l'entreprise, c'est le risque, la prise de risque. C'est s'engager. C'est le risque pris par tous les partenaires à la réussite du projet. Entreprendre, c'est s'engager, c'est se risquer. C'est le risque du succès comme de l'échec pour tous ceux qui auront été associés et qui en auront partagé l'espoir et l'espérance.
Parce que nous valorisons le risque nécessaire, nous ne valorisons pas pour autant tout risque, toute prise de risque, les aventures aventureuses. L'entrepreneur ne valorise pas le risque pour le risque. Ce n'est pas un joueur de casino. L'entrepreneur valorise le risque qui est un pont nécessaire vers de nouveaux territoires, de nouvelles conquêtes. Pas de prise de risque sans
responsabilité.
Un jour, on critique l'investisseur, l'entrepreneur parce qu'ils feraient courir des risques trop importants, parce que ses produits seraient trop hasardeux ; un autre, on les critique parce qu'ils ne prennent pas assez de risques, qu'ils sont trop timorés. Et ceux qui le font sont souvent installés dans le confort de statuts garantis par le monopole, assurés contre le déficit par l'argent des autres.
Pas de risque sans responsabilité. L'entrepreneur revendique la responsabilité des risques qu'il prend. Nous l'avons dit, affirmé à Clermont-Ferrand, nous sommes pour une entreprise responsable, dans le cadre d'un développement durable.
Pas de risque non plus sans mutualisation des risques, sans association, sans des formes de socialisation. On nous accuse parfois, au nom du risque, de vouloir détruire les formes de protection existantes, en particulier les formes de protection sociale héritées de l'Etat providence. C'est tout l'inverse qui est vrai. Un individu solitaire ne prendra jamais de risques, les risques seront vite trop élevés pour lui. Aujourd'hui les conséquences des gestes les plus quotidiens sont telles que l'on veut être protégé contre tout. Pas de prise de risque sans mutualisation des risques. Nous l'avons rappelé pour les risques sociaux à Strasbourg en proposant une nouvelle architecture de la protection sociale, visant à conforter, confirmer les droits individuels et sociaux face aux risques de l'existence.
II. Entreprendre, c'est prendre des risques
C'est un constat qui n'est pas seulement le nôtre qu'aujourd'hui l'esprit de rente, de conservation, de droits acquis, de refus du risque ont pris une importance telle qu'elle déséquilibre la société, qu'elle en compromet l'avenir, qu'elle menace de nous mettre sous la dépendance d'autres pays, d'autres nations moins conservatrices, plus conquérantes.
Les mesures sociales qui sont prises en France visent de plus en plus à " fonctionnariser " le salarié de l'entreprise, et en même temps à l'en désolidariser. Exemplaire de ce point de vue la loi des 35 heures, qui donne aux salariés le signal que, désormais, la vraie vie, c'est la vie privée, la vie du foyer, la vie du repos, la vie oisive, - autant de formes de vie qui précisément revendiquent d'être protégées de tout risque.
Les pouvoirs publics ne cessent d'accumuler des lois qui visent, à l'image de la fonction publique, à dissocier les salariés des risques de l'entreprise. A l'entrepreneur les risques, aux salariés la protection contre les risques. Ainsi de la loi dite de "modernisation sociale ".
La dérive des gouvernements, c'est les risques, la peine, aux entrepreneurs ; les résultats des entreprises, les bénéfices, les profits aux impôts pour être redistribués, en en revendiquant le mérite, sous formes de droits, le plus souvent à buts électoraux.
Cela ne peut pas durer.
Il appartient aux gouvernements futurs, quels qu'ils soient, de favoriser l'esprit d'entreprise, la création, de favoriser l'investissement, de faire, à nouveau, de l'entreprise, et de la prise de risques une valeur.
Rapprocher l'école, le lycée, l'université, les grandes écoles de l'entreprise, et non pas les opposer. Développer donc tout ce qui peut être formation en alternance.
Il appartient à tous les gouvernements de favoriser la création d'entreprises, d'instituer des formes de partage de risques entre la puissance publique et l'entreprise. Il appartient au gouvernement de favoriser l'investissement dans l'entreprise.
Il appartient aux gouvernements de faire en sorte que les risques de l'entrepreneur ne soient pas multipliés, compliqués, renforcés par un climat d'incertitude législative, réglementaire et judiciaire. L'entrepreneur a besoin de confiance, de stabilité, de pouvoir, autant que faire se peut, compter sur le long terme. N'ajoutons pas l'incertitude au risque.
Il appartient au gouvernement de faire que les salariés du secteur public, qui jouissent de la protection de l'emploi, ne bénéficient pas en outre d'avantages par rapport à ceux du secteur privé. On sait ce qu'il en est comme le montre l'exemple des retraites. Non seulement les régimes obligatoires du secteur public sont plus favorables, mais les fonctionnaires jouissent de régimes en capitalisation interdits aux salariés du privé.
III. L'entreprise, comme partage de risques
Une entreprise, c'est une association, une combinaison de forces et de talents. On a parlé de l'association du capital et du travail. En fait, c'est beaucoup plus que cela. Il y faut l'intelligence, les talents, l'idée. L'entreprise de demain, dans la société de connaissance, comprendra une part toujours plus grande d'intelligence, de savants, de recherche. Le temps est passé où le travail de la mine pouvait servir à illustrer le monde du travail. Le temps de la peine physique des hommes s'estompe. L'exploitation de la force de l'homme par l'homme dans nos sociétés a vécu. L'entreprise mobilise désormais d'autres ressources, plus immatérielles. De plus en plus le travailleur est un travailleur intellectuel. Ce que l'on mobilise est son intelligence, son initiative, sa capacité à innover.
Voilà qui transforme les conditions de travail, comme les formes du travail. Le salariat était un régime de subordination. La grande entreprise taylorienne était organisée comme une armée. Sa force, sa performance était dans une discipline de fer qui permettait l'articulation des gestes de chacun avec tous, illustrée par le travail à la chaîne. Aujourd'hui, le salarié et le management attendent une plus grande autonomie. S'affranchissant de l'ordre disciplinaire qui l'a longtemps définie, l'entreprise peut ainsi s'organiser sur la base de véritables contrats entre partenaires où chacun sait à quoi il s'engage, et peut s'engager complètement, intensément dans la tâche ou la mission qui est la sienne. Le temps des paternalismes est révolu, que ce soient les paternalismes patronaux ou les paternalismes sociaux : le salarié revendique à juste titre davantage d'autonomie ; il supporte de moins en moins les purs rapports de subordination. Ce mouvement accompagne naturellement l'évolution de l'instruction. On veut pouvoir s'engager complètement, mais on veut en même temps que les termes de l'engagement soient les plus précisément définis. Les plus jeunes ne revendiquent pas l'emploi à vie. Ils se sentent plus liés à un métier, une compétence, où ils ont le sentiment de se réaliser plutôt qu'ils revendiquent de lier leur sort pour la durée de leur vie à telle ou telle entreprise.
Aussi bien assistons-nous à de nouvelles formes de partages de risques au sein de l'entreprise entre employeurs et employés, comme au sein de la société entre les protections qui relèvent du rapport de travail (et donc de l'entreprise) et celles qui relèvent des droits du citoyen (et des pouvoirs publics).
A l'entreprise, et à ses acteurs, revient la protection contre les risques liés au travail : accidents, retraite, chômage, formation professionnelle. A l'entreprise revient aussi le partage des risques du succès, par de nouvelles formes de rémunération, comme l'intéressement, les stocks-options, l'épargne-entreprise et l'actionnariat des salariés.
Mais la protection contre le risque maladie, les risques de la famille, les risques de l'exclusion, qui sont désormais des droits universels, ouverts à tous, ne relève plus, selon nous, désormais de l'entreprise, mais de la solidarité nationale.
Il appartient aussi aux entreprises d'aider les salariés à retrouver un emploi par l'organisation d'un marché du travail efficient, d'une politique active d'accompagnement du demandeur d'emploi comme cela est fait avec le Pare grâce à la réforme de l'assurance chômage. Mais ce n'est pas suffisant, la vraie protection contre les risques d'aujourd'hui et de demain réside dans la formation, dans la capacité pour un salarié de faire évoluer ses compétences aussi bien dans un but de réalisation personnelle, que pour faire en sorte que ses capacités soient toujours en accord avec des offres d'emplois perpétuellement changeantes. Dans le monde qui vient, la vraie garantie du salarié n'est pas dans un emploi à vie ; il est dans la possibilité d'accéder à une formation professionnelle tout au long de la vie. La vraie protection demain, c'est l'éducation.
Alors qu'on cesse de dire, en toute mauvaise foi, qu'au titre de la refondation sociale, nous voudrions supprimer la protection sociale, priver le salarié de garanties, l'abandonner seul à son propre sort. C'est absurde. C'est tout l'inverse qui est vrai. La nouvelle architecture de la protection sociale que nous proposons dans le cadre de la refondation sociale ne vise pas à diminuer les protections, mais à les adapter à une nouvelle conjoncture pour qu'elles profitent plus complètement aux salariés, pour faire en sorte que la protection sociale soit moins vue comme une charge que toujours plus comme un investissement individuel et collectif.
Les entreprises françaises ne pourront gagner que si l'entreprise France se met elle-même en position de gagner. Cela veut dire qu'elle soit unie, qu'elle ne soit pas divisée entre inclus et exclus, entre exposés et abrités, entre ceux qui sont intégrés et ceux qui sont déclassés. C'est pour cela que les entrepreneurs de France souhaitent que les risques soient couverts de manière optimale, et que leur mutualisation ne se transforme pas en déresponsabilisation. La réforme de la protection sociale doit aboutir à une nouvelle pyramide des droits et des devoirs.
IV. L'entreprise, son environnement
La responsabilité des entrepreneurs s'est longtemps arrêtée au territoire de l'entreprise ; elle ne dépassait guère les limites de sa propriété, les murs de l'usine. Les entrepreneurs avaient des responsabilités vis-à-vis de leurs salariés parce que ceux-ci vivaient dans l'entreprise. Ils n'avaient pas la même responsabilité vis-à-vis de leurs clients, qui restaient libres d'acheter ou non leurs produits. L'entrepreneur devait livrer des produits de qualité sans quoi il perdrait ses clients. Là s'arrêtait, en principe, sa responsabilité vis-à-vis de l'extérieur.
Mais les choses ont changé, profondément. Aujourd'hui les responsabilités de l'entrepreneur sortent des limites traditionnelles de l'entreprise, à la fois dans l'espace et dans le temps. Dans l'espace, parce que l'entreprise est responsable de son environnement, des pollutions qu'elle peut engendrer, des éventuels changements climatiques, des risques courus par les riverains -qui peuvent s'étendre fort loin.
Dans le temps, parce que les entrepreneurs sont aussi responsables vis-à-vis des générations futures, parce que nous devons, dans l'usage des ressources, dans le choix des procédés, dans la définition de nos produits respecter les impératifs d'un développement durable.
Précisément, nos responsabilités se mesurent désormais aux risques que nos entreprises peuvent faire courir, à nos clients, au voisinage, comme à l'environnement. Ces nouvelles responsabilités nous sommes prêts à les assumer, nous les faisons nôtres, c'est ce que nous entendons par " développement durable ".
Mais nous ne sommes pas dupes. Les revendications que l'on voit naître et se développer autour du risque et des risques sont aussi un terrain de bataille que cherchent à occuper les détracteurs de l'entreprise.
Cette contestation peut prendre des formes violentes, contre des établissements, des installations - souvenons-nous du nucléaire, de Mac do - et contre des personnes. Elle vise les conditions de production de nos produits, comme nos produits eux-mêmes. Elle vise en particulier la qualité de l'expertise de nos ingénieurs, de nos laboratoires, des grands organismes de recherche. Elle vise l'alliance toujours plus nécessaire entre l'entreprise et la science. Elle cherche à insinuer le doute partout. On cherche aujourd'hui à faire apparaître la science comme dangereuse, le savant comme un apprenti sorcier. On conteste la notion de progrès. Et l'on cherche à faire triompher la nouvelle idéologie par des lois, des réglementations, des moratoires, des interdits.
Et, dans le même temps, dans des secteurs comme ceux de la santé, mais il pourrait en aller de même dans celui de l'alimentaire, on pose par solidarité que dès lors qu'une substance, une molécule a été découverte qui permet de se prémunir efficacement contre tel ou tel risque, telle ou telle maladie, celle-ci doit être immédiatement disponible, partout dans le monde où le besoin s'en fait sentir. Mais ceci a une conséquence, il faut le savoir et le mesurer : c'est le droit de la propriété intellectuelle qui se trouve mis en cause, le droit des brevets, le droits des inventeurs, et de ce fait la possibilité pour les entreprises de développer la recherche et d'aller vers de nouveaux progrès dans la lutte contre la maladie.
Tout cela à l'évidence menace l'entreprise et l'esprit d'entreprise. Jamais, plus que jamais, l'alliance entre l'entreprise et la connaissance scientifique est nécessaire. Plus que jamais nous avons besoin de nouveaux partenariats entre scientifiques et entrepreneurs. Nous croyons fondamentalement aux progrès des sciences et de la connaissance, aux progrès de l'entreprise, et aux progrès de la France. Les quatre vont ensemble.
Parce que nous sommes conscients de nos responsabilités, parce que nous militons pour un vrai développement durable, parce que nous savons que l'entreprise utilisera, demain encore plus qu'aujourd'hui, les ressources fournies par la recherche scientifique, parce que nous sommes soucieux de nouvelles attentes qui se font jour au sein de la population, nous nous affirmons en faveur de l'application du principe de précaution. C'est une composante du développement durable. Mais celui-ci doit être organisé. Et ceci est une responsabilité de l'Etat. Il doit être encadré, défini dans des procédures, branches industrielles par branches industrielles, procédures claires qui doivent permettre de définir précisément les conditions raisonnables, socialement acceptables et acceptées de la prise de risque.
Et sans doute est-ce un domaine où nous aurions besoin d'un Etat fort, doté d'une véritable expertise, lui permettant de définir des politiques de long terme. Or malheureusement faute d'une telle expertise, les pouvoirs publics trop souvent tergiversent, définissent une position dont ils suspendent l'application dès lors que le plus petit mouvement d'opinion se fait sentir. L'incertitude sur les risques ne doit pas s'accompagner d'un surcroît d'insécurité pour les entrepreneurs. Réduire cette insécurité est la tâche des gouvernants.
V. Pour une démocratie d'entrepreneurs
Nous vivons une époque de grandes révolutions : révolution géographique de la mondialisation, révolution dans les technologies, révolution dans les horizons ouverts par la recherche scientifique, révolution dans les formes de la guerre et de l'agression, révolution dans la démographie, révolution des mentalités, révolution des valeurs, révolution dans la monnaie, révolution dans l'entreprise aussi. Il nous appartient de faire d'une époque aussi troublée une période de renaissance.
Le monde de la mondialisation est d'abord un monde d'entrepreneurs, un monde ouvert aux entrepreneurs, un monde où le pays, la nation qui refuserait l'entreprise se trouverait condamné à la dépendance, au déclin, au dépérissement, à la perte de bien-être individuel et collectif. C'est un monde où règne où doit régner la morale de l'entreprise.
Ce siècle sera un siècle d'entrepreneurs et d'entreprises. C'est à nous de le construire, de l'édifier, de proposer les formes d'organisation qui permettent que les entreprises puissent se développer harmonieusement dans la société, qu'elles soient un lieu de développement intellectuel et moral.
Certains craignent que tant de transformations, de bouleversements n'ouvrent sur un monde de régression, de réduction des protections, un monde d'insécurité accrue où le profit des actionnaires, sans régulation, pourrait impunément faire courir n'importe quel type de risques. Les périodes de grandes transformations sont aussi, naturellement, des moments où se manifeste l'aversion aux risques, où naissent des peurs irraisonnées.
Il nous appartient de proposer les conditions de la confiance. Il nous appartient d'abord de prendre des initiatives en nous organisant nous-mêmes,
- C'est pourquoi nous avons souhaité que le MEDEF soit aidé par un comité d'éthique, composé des très hautes autorités morales, dont les travaux commenceront dès ce mois-ci ;
- en multipliant les contacts, les ponts, les alliances et les contrats avec le monde de la recherche et de l'éducation ; en créant les conditions d'une expertise incontestable ;
- en développant des politiques locales d'information, en développant des partenariats avec les élus locaux afin que nos entreprises soient toujours mieux insérées dans leur environnement ;
Il nous appartient aussi de proposer les conditions d'une nouvelle gouvernance des risques :
- par la poursuite, avec les partenaires syndicaux, des chantiers de la refondation sociale, afin de créer les conditions d'une vraie protection sociale pour le monde qui vient ;
- par l'organisation des conditions de mise en oeuvre du principe de précaution.
Dans ces temps troublés, on nous dit, en ressassant une formule prêtée à André Malraux que "le XXI° siècle sera celui des religions". Comme si nos ambitions, pour ce nouveau siècle, devaient se tenir hors du monde. Non, la grande aventure des hommes dans la découverte et l'amélioration de leur condition n'est pas achevée. Elle appartient à l'entreprise et à l'esprit d'entreprise. Ensemble, nous l'affirmons : " Le XXI° siècle, sera celui de l'entreprise ".
En avant l'Entreprise, en avant la France !
(source http://www.medef.fr, le 10 janvier 2002
Le MEDEF s'est fixé une tâche, un objectif, une ambition : remettre l'entreprise, et les entrepreneurs, au coeur de la société française ;
Faire reconnaître l'entreprise, ses attentes, ses aspirations par l'administration et le pouvoir politique, faire en sorte que l'on cesse de faire la politique sur le dos de l'entreprise, comme c'est trop facile, comme c'est coutumier, comme on n'a pas cessé de le faire depuis quatre ans ;
Faire aimer l'entreprise par les jeunes, la jeunesse, pour qu'elle s'y investisse, qu'elle s'y consacre, qu'elle s'y réalise ;
Réconcilier les Français avec l'entreprise, et, pour cela, en liaison avec les partenaires sociaux, mettre en oeuvre la refondation sociale dont le pays a besoin ;
Faire de la France un territoire accueillant, favorable à l'entreprise, privilégié par les investisseurs, où on ait envie de créer, d'innover, de se développer ;
Car, vous le savez, notre pays n'a pas de salut hors de l'entreprise, hors du travail, hors du projet, de la créativité.
Il nous revient de remobiliser la France et les Français autour de l'entreprise.
I. Le risque, une morale
L'entreprise, ce n'est pas d'abord le profit, c'est un état d'esprit, l'esprit d'entreprise.
A la base de l'entreprise, avant même les capitaux, il y a le projet. Les capitaux viendront se mettre au service du projet. A la base de l'entreprise, il y a l'association autour d'un projet. L'entreprise, c'est l'association, le partenariat. Association de capitaux, association de partenaires, association de salariés. Association du travail intellectuel et du travail manuel. Association de l'argent et de l'intelligence. Association souvent même du producteur et du consommateur. Association pour le progrès, association pour le développement, association pour la création, pour améliorer la condition des hommes et des femmes de notre pays.
L'entreprise, c'est le contraire de la conservation. C'est le dépassement, l'invention, repousser les limites, se donner de toujours nouvelles frontières.
Oui, l'entreprise, c'est le risque, la prise de risque. C'est s'engager. C'est le risque pris par tous les partenaires à la réussite du projet. Entreprendre, c'est s'engager, c'est se risquer. C'est le risque du succès comme de l'échec pour tous ceux qui auront été associés et qui en auront partagé l'espoir et l'espérance.
Parce que nous valorisons le risque nécessaire, nous ne valorisons pas pour autant tout risque, toute prise de risque, les aventures aventureuses. L'entrepreneur ne valorise pas le risque pour le risque. Ce n'est pas un joueur de casino. L'entrepreneur valorise le risque qui est un pont nécessaire vers de nouveaux territoires, de nouvelles conquêtes. Pas de prise de risque sans
responsabilité.
Un jour, on critique l'investisseur, l'entrepreneur parce qu'ils feraient courir des risques trop importants, parce que ses produits seraient trop hasardeux ; un autre, on les critique parce qu'ils ne prennent pas assez de risques, qu'ils sont trop timorés. Et ceux qui le font sont souvent installés dans le confort de statuts garantis par le monopole, assurés contre le déficit par l'argent des autres.
Pas de risque sans responsabilité. L'entrepreneur revendique la responsabilité des risques qu'il prend. Nous l'avons dit, affirmé à Clermont-Ferrand, nous sommes pour une entreprise responsable, dans le cadre d'un développement durable.
Pas de risque non plus sans mutualisation des risques, sans association, sans des formes de socialisation. On nous accuse parfois, au nom du risque, de vouloir détruire les formes de protection existantes, en particulier les formes de protection sociale héritées de l'Etat providence. C'est tout l'inverse qui est vrai. Un individu solitaire ne prendra jamais de risques, les risques seront vite trop élevés pour lui. Aujourd'hui les conséquences des gestes les plus quotidiens sont telles que l'on veut être protégé contre tout. Pas de prise de risque sans mutualisation des risques. Nous l'avons rappelé pour les risques sociaux à Strasbourg en proposant une nouvelle architecture de la protection sociale, visant à conforter, confirmer les droits individuels et sociaux face aux risques de l'existence.
II. Entreprendre, c'est prendre des risques
C'est un constat qui n'est pas seulement le nôtre qu'aujourd'hui l'esprit de rente, de conservation, de droits acquis, de refus du risque ont pris une importance telle qu'elle déséquilibre la société, qu'elle en compromet l'avenir, qu'elle menace de nous mettre sous la dépendance d'autres pays, d'autres nations moins conservatrices, plus conquérantes.
Les mesures sociales qui sont prises en France visent de plus en plus à " fonctionnariser " le salarié de l'entreprise, et en même temps à l'en désolidariser. Exemplaire de ce point de vue la loi des 35 heures, qui donne aux salariés le signal que, désormais, la vraie vie, c'est la vie privée, la vie du foyer, la vie du repos, la vie oisive, - autant de formes de vie qui précisément revendiquent d'être protégées de tout risque.
Les pouvoirs publics ne cessent d'accumuler des lois qui visent, à l'image de la fonction publique, à dissocier les salariés des risques de l'entreprise. A l'entrepreneur les risques, aux salariés la protection contre les risques. Ainsi de la loi dite de "modernisation sociale ".
La dérive des gouvernements, c'est les risques, la peine, aux entrepreneurs ; les résultats des entreprises, les bénéfices, les profits aux impôts pour être redistribués, en en revendiquant le mérite, sous formes de droits, le plus souvent à buts électoraux.
Cela ne peut pas durer.
Il appartient aux gouvernements futurs, quels qu'ils soient, de favoriser l'esprit d'entreprise, la création, de favoriser l'investissement, de faire, à nouveau, de l'entreprise, et de la prise de risques une valeur.
Rapprocher l'école, le lycée, l'université, les grandes écoles de l'entreprise, et non pas les opposer. Développer donc tout ce qui peut être formation en alternance.
Il appartient à tous les gouvernements de favoriser la création d'entreprises, d'instituer des formes de partage de risques entre la puissance publique et l'entreprise. Il appartient au gouvernement de favoriser l'investissement dans l'entreprise.
Il appartient aux gouvernements de faire en sorte que les risques de l'entrepreneur ne soient pas multipliés, compliqués, renforcés par un climat d'incertitude législative, réglementaire et judiciaire. L'entrepreneur a besoin de confiance, de stabilité, de pouvoir, autant que faire se peut, compter sur le long terme. N'ajoutons pas l'incertitude au risque.
Il appartient au gouvernement de faire que les salariés du secteur public, qui jouissent de la protection de l'emploi, ne bénéficient pas en outre d'avantages par rapport à ceux du secteur privé. On sait ce qu'il en est comme le montre l'exemple des retraites. Non seulement les régimes obligatoires du secteur public sont plus favorables, mais les fonctionnaires jouissent de régimes en capitalisation interdits aux salariés du privé.
III. L'entreprise, comme partage de risques
Une entreprise, c'est une association, une combinaison de forces et de talents. On a parlé de l'association du capital et du travail. En fait, c'est beaucoup plus que cela. Il y faut l'intelligence, les talents, l'idée. L'entreprise de demain, dans la société de connaissance, comprendra une part toujours plus grande d'intelligence, de savants, de recherche. Le temps est passé où le travail de la mine pouvait servir à illustrer le monde du travail. Le temps de la peine physique des hommes s'estompe. L'exploitation de la force de l'homme par l'homme dans nos sociétés a vécu. L'entreprise mobilise désormais d'autres ressources, plus immatérielles. De plus en plus le travailleur est un travailleur intellectuel. Ce que l'on mobilise est son intelligence, son initiative, sa capacité à innover.
Voilà qui transforme les conditions de travail, comme les formes du travail. Le salariat était un régime de subordination. La grande entreprise taylorienne était organisée comme une armée. Sa force, sa performance était dans une discipline de fer qui permettait l'articulation des gestes de chacun avec tous, illustrée par le travail à la chaîne. Aujourd'hui, le salarié et le management attendent une plus grande autonomie. S'affranchissant de l'ordre disciplinaire qui l'a longtemps définie, l'entreprise peut ainsi s'organiser sur la base de véritables contrats entre partenaires où chacun sait à quoi il s'engage, et peut s'engager complètement, intensément dans la tâche ou la mission qui est la sienne. Le temps des paternalismes est révolu, que ce soient les paternalismes patronaux ou les paternalismes sociaux : le salarié revendique à juste titre davantage d'autonomie ; il supporte de moins en moins les purs rapports de subordination. Ce mouvement accompagne naturellement l'évolution de l'instruction. On veut pouvoir s'engager complètement, mais on veut en même temps que les termes de l'engagement soient les plus précisément définis. Les plus jeunes ne revendiquent pas l'emploi à vie. Ils se sentent plus liés à un métier, une compétence, où ils ont le sentiment de se réaliser plutôt qu'ils revendiquent de lier leur sort pour la durée de leur vie à telle ou telle entreprise.
Aussi bien assistons-nous à de nouvelles formes de partages de risques au sein de l'entreprise entre employeurs et employés, comme au sein de la société entre les protections qui relèvent du rapport de travail (et donc de l'entreprise) et celles qui relèvent des droits du citoyen (et des pouvoirs publics).
A l'entreprise, et à ses acteurs, revient la protection contre les risques liés au travail : accidents, retraite, chômage, formation professionnelle. A l'entreprise revient aussi le partage des risques du succès, par de nouvelles formes de rémunération, comme l'intéressement, les stocks-options, l'épargne-entreprise et l'actionnariat des salariés.
Mais la protection contre le risque maladie, les risques de la famille, les risques de l'exclusion, qui sont désormais des droits universels, ouverts à tous, ne relève plus, selon nous, désormais de l'entreprise, mais de la solidarité nationale.
Il appartient aussi aux entreprises d'aider les salariés à retrouver un emploi par l'organisation d'un marché du travail efficient, d'une politique active d'accompagnement du demandeur d'emploi comme cela est fait avec le Pare grâce à la réforme de l'assurance chômage. Mais ce n'est pas suffisant, la vraie protection contre les risques d'aujourd'hui et de demain réside dans la formation, dans la capacité pour un salarié de faire évoluer ses compétences aussi bien dans un but de réalisation personnelle, que pour faire en sorte que ses capacités soient toujours en accord avec des offres d'emplois perpétuellement changeantes. Dans le monde qui vient, la vraie garantie du salarié n'est pas dans un emploi à vie ; il est dans la possibilité d'accéder à une formation professionnelle tout au long de la vie. La vraie protection demain, c'est l'éducation.
Alors qu'on cesse de dire, en toute mauvaise foi, qu'au titre de la refondation sociale, nous voudrions supprimer la protection sociale, priver le salarié de garanties, l'abandonner seul à son propre sort. C'est absurde. C'est tout l'inverse qui est vrai. La nouvelle architecture de la protection sociale que nous proposons dans le cadre de la refondation sociale ne vise pas à diminuer les protections, mais à les adapter à une nouvelle conjoncture pour qu'elles profitent plus complètement aux salariés, pour faire en sorte que la protection sociale soit moins vue comme une charge que toujours plus comme un investissement individuel et collectif.
Les entreprises françaises ne pourront gagner que si l'entreprise France se met elle-même en position de gagner. Cela veut dire qu'elle soit unie, qu'elle ne soit pas divisée entre inclus et exclus, entre exposés et abrités, entre ceux qui sont intégrés et ceux qui sont déclassés. C'est pour cela que les entrepreneurs de France souhaitent que les risques soient couverts de manière optimale, et que leur mutualisation ne se transforme pas en déresponsabilisation. La réforme de la protection sociale doit aboutir à une nouvelle pyramide des droits et des devoirs.
IV. L'entreprise, son environnement
La responsabilité des entrepreneurs s'est longtemps arrêtée au territoire de l'entreprise ; elle ne dépassait guère les limites de sa propriété, les murs de l'usine. Les entrepreneurs avaient des responsabilités vis-à-vis de leurs salariés parce que ceux-ci vivaient dans l'entreprise. Ils n'avaient pas la même responsabilité vis-à-vis de leurs clients, qui restaient libres d'acheter ou non leurs produits. L'entrepreneur devait livrer des produits de qualité sans quoi il perdrait ses clients. Là s'arrêtait, en principe, sa responsabilité vis-à-vis de l'extérieur.
Mais les choses ont changé, profondément. Aujourd'hui les responsabilités de l'entrepreneur sortent des limites traditionnelles de l'entreprise, à la fois dans l'espace et dans le temps. Dans l'espace, parce que l'entreprise est responsable de son environnement, des pollutions qu'elle peut engendrer, des éventuels changements climatiques, des risques courus par les riverains -qui peuvent s'étendre fort loin.
Dans le temps, parce que les entrepreneurs sont aussi responsables vis-à-vis des générations futures, parce que nous devons, dans l'usage des ressources, dans le choix des procédés, dans la définition de nos produits respecter les impératifs d'un développement durable.
Précisément, nos responsabilités se mesurent désormais aux risques que nos entreprises peuvent faire courir, à nos clients, au voisinage, comme à l'environnement. Ces nouvelles responsabilités nous sommes prêts à les assumer, nous les faisons nôtres, c'est ce que nous entendons par " développement durable ".
Mais nous ne sommes pas dupes. Les revendications que l'on voit naître et se développer autour du risque et des risques sont aussi un terrain de bataille que cherchent à occuper les détracteurs de l'entreprise.
Cette contestation peut prendre des formes violentes, contre des établissements, des installations - souvenons-nous du nucléaire, de Mac do - et contre des personnes. Elle vise les conditions de production de nos produits, comme nos produits eux-mêmes. Elle vise en particulier la qualité de l'expertise de nos ingénieurs, de nos laboratoires, des grands organismes de recherche. Elle vise l'alliance toujours plus nécessaire entre l'entreprise et la science. Elle cherche à insinuer le doute partout. On cherche aujourd'hui à faire apparaître la science comme dangereuse, le savant comme un apprenti sorcier. On conteste la notion de progrès. Et l'on cherche à faire triompher la nouvelle idéologie par des lois, des réglementations, des moratoires, des interdits.
Et, dans le même temps, dans des secteurs comme ceux de la santé, mais il pourrait en aller de même dans celui de l'alimentaire, on pose par solidarité que dès lors qu'une substance, une molécule a été découverte qui permet de se prémunir efficacement contre tel ou tel risque, telle ou telle maladie, celle-ci doit être immédiatement disponible, partout dans le monde où le besoin s'en fait sentir. Mais ceci a une conséquence, il faut le savoir et le mesurer : c'est le droit de la propriété intellectuelle qui se trouve mis en cause, le droit des brevets, le droits des inventeurs, et de ce fait la possibilité pour les entreprises de développer la recherche et d'aller vers de nouveaux progrès dans la lutte contre la maladie.
Tout cela à l'évidence menace l'entreprise et l'esprit d'entreprise. Jamais, plus que jamais, l'alliance entre l'entreprise et la connaissance scientifique est nécessaire. Plus que jamais nous avons besoin de nouveaux partenariats entre scientifiques et entrepreneurs. Nous croyons fondamentalement aux progrès des sciences et de la connaissance, aux progrès de l'entreprise, et aux progrès de la France. Les quatre vont ensemble.
Parce que nous sommes conscients de nos responsabilités, parce que nous militons pour un vrai développement durable, parce que nous savons que l'entreprise utilisera, demain encore plus qu'aujourd'hui, les ressources fournies par la recherche scientifique, parce que nous sommes soucieux de nouvelles attentes qui se font jour au sein de la population, nous nous affirmons en faveur de l'application du principe de précaution. C'est une composante du développement durable. Mais celui-ci doit être organisé. Et ceci est une responsabilité de l'Etat. Il doit être encadré, défini dans des procédures, branches industrielles par branches industrielles, procédures claires qui doivent permettre de définir précisément les conditions raisonnables, socialement acceptables et acceptées de la prise de risque.
Et sans doute est-ce un domaine où nous aurions besoin d'un Etat fort, doté d'une véritable expertise, lui permettant de définir des politiques de long terme. Or malheureusement faute d'une telle expertise, les pouvoirs publics trop souvent tergiversent, définissent une position dont ils suspendent l'application dès lors que le plus petit mouvement d'opinion se fait sentir. L'incertitude sur les risques ne doit pas s'accompagner d'un surcroît d'insécurité pour les entrepreneurs. Réduire cette insécurité est la tâche des gouvernants.
V. Pour une démocratie d'entrepreneurs
Nous vivons une époque de grandes révolutions : révolution géographique de la mondialisation, révolution dans les technologies, révolution dans les horizons ouverts par la recherche scientifique, révolution dans les formes de la guerre et de l'agression, révolution dans la démographie, révolution des mentalités, révolution des valeurs, révolution dans la monnaie, révolution dans l'entreprise aussi. Il nous appartient de faire d'une époque aussi troublée une période de renaissance.
Le monde de la mondialisation est d'abord un monde d'entrepreneurs, un monde ouvert aux entrepreneurs, un monde où le pays, la nation qui refuserait l'entreprise se trouverait condamné à la dépendance, au déclin, au dépérissement, à la perte de bien-être individuel et collectif. C'est un monde où règne où doit régner la morale de l'entreprise.
Ce siècle sera un siècle d'entrepreneurs et d'entreprises. C'est à nous de le construire, de l'édifier, de proposer les formes d'organisation qui permettent que les entreprises puissent se développer harmonieusement dans la société, qu'elles soient un lieu de développement intellectuel et moral.
Certains craignent que tant de transformations, de bouleversements n'ouvrent sur un monde de régression, de réduction des protections, un monde d'insécurité accrue où le profit des actionnaires, sans régulation, pourrait impunément faire courir n'importe quel type de risques. Les périodes de grandes transformations sont aussi, naturellement, des moments où se manifeste l'aversion aux risques, où naissent des peurs irraisonnées.
Il nous appartient de proposer les conditions de la confiance. Il nous appartient d'abord de prendre des initiatives en nous organisant nous-mêmes,
- C'est pourquoi nous avons souhaité que le MEDEF soit aidé par un comité d'éthique, composé des très hautes autorités morales, dont les travaux commenceront dès ce mois-ci ;
- en multipliant les contacts, les ponts, les alliances et les contrats avec le monde de la recherche et de l'éducation ; en créant les conditions d'une expertise incontestable ;
- en développant des politiques locales d'information, en développant des partenariats avec les élus locaux afin que nos entreprises soient toujours mieux insérées dans leur environnement ;
Il nous appartient aussi de proposer les conditions d'une nouvelle gouvernance des risques :
- par la poursuite, avec les partenaires syndicaux, des chantiers de la refondation sociale, afin de créer les conditions d'une vraie protection sociale pour le monde qui vient ;
- par l'organisation des conditions de mise en oeuvre du principe de précaution.
Dans ces temps troublés, on nous dit, en ressassant une formule prêtée à André Malraux que "le XXI° siècle sera celui des religions". Comme si nos ambitions, pour ce nouveau siècle, devaient se tenir hors du monde. Non, la grande aventure des hommes dans la découverte et l'amélioration de leur condition n'est pas achevée. Elle appartient à l'entreprise et à l'esprit d'entreprise. Ensemble, nous l'affirmons : " Le XXI° siècle, sera celui de l'entreprise ".
En avant l'Entreprise, en avant la France !
(source http://www.medef.fr, le 10 janvier 2002