Texte intégral
F. Laborde - Nous allons évoquer l'actualité politique et ce début de campagne du président de la République qui s'est dévoilé en Avignon Hier. Mais peut-être qu'avant d'évoquer cela, un mot sur la garde à vue de R. Teulade. C'est l'ancien ministre des Affaires sociales, qui a été interpellé dans la cadre d'une enquête à propos d'une plainte sur la gestion de la mutualité. Etes-vous surpris par cela ? Est-ce que, comme le dit M. Bocquet du groupe communiste à l'Assemblée, c'est après, l'affaire Schuller, l'affaire Teulade et que la campagne prend de mauvaises allures ?
- "Moi et tous les amis socialistes avec qui nous préparons cette campagne, nous nous sommes interdits de commenter politiquement les affaires de justice. C'est une ligne de conduite que le Gouvernement s'est fixé aussi depuis cinq ans. Ni les commenter ni intervenir encore moins dans ces affaires de justice. Je ne vois pas pourquoi, si nous nous l'interdisions pour une affaire concernant un conseiller général RPR qui, lui-même, avoue avoir financé d'une manière illicite le parti RPR..."
Vous parlez de M. Schuller en l'occurrence.
- "On s'était interdit d'intervenir dans cette affaire et de la commenter. Je garde la même position sur une autre affaire qui concerne un de nos amis, R. Teulade."
C'est le suppléant de M. Hollande à l'Assemblée.
- "Pas d'intervention, pas de commentaire. Laissons faire la justice. Je ferai juste un commentaire politique : ce qui s'est passé, hier, concernant R. Teulade, est bien la preuve que les socialistes ne manipulent pas la justice, contrairement à ce que racontent certains."
Sans parler des individus et sans commenter les décisions de justice : est-ce qu'il n'y a pas quand même dans cette campagne une tonalité un peu particulière, qui fait qu'il y a beaucoup de choses qui semblent remonter. Alors, est-ce que c'est propre à toute période pré-électorale ?
- "Si des choses "remontent", comme vous dites, c'est du fait de la justice, pas du fait du Gouvernement. Ce gouvernement, celui de L. Jospin, a rompu avec une pratique politique qui était inacceptable en démocratie, c'est-à-dire des interventions politiques dans des affaires individuelles. C'est l'honneur de ce Gouvernement et de L. Jospin, qui a imprimé cette ligne politique. C'est l'honneur de ses gardes des sceaux successifs, E. Guigou et M. Lebranchu, qui ont mis en oeuvre cette politique de rupture radicale - que j'espère définitive, je voudrais en être sûr - avec des procédures d'interventions politiques sur la justice que nous avons connues. Je me souviens de cette histoire célèbre d'hélicoptère pour aller chercher dans l'Himalaya un juge, pour qu'il protège des amis politiques du temps de M. Toubon. Tout cela, c'est fini. Nous n'avons pas, nous, à intervenir dans ces affaires de justice. La campagne n'a pas à intervenir dans ces affaires."
Prenons les choses autrement. Dans les derniers sondages, on voit que les Français, au fond, n'arrivent pas vraiment à s'intéresser à cette campagne - c'est ce qu'ils disent en tout cas. Est-ce que le fait que les deux principaux ténors, challengers ne soient pas véritablement entrés en campagne, qu'il n'y ait pas encore véritablement un débat d'idées, n'explique pas cette sorte de désintérêt des Français ?
- "Je ne sais pas. Peut-être que l'offre politique actuellement sur le "marché", c'est-à-dire [celle qui est proposée] par tous ceux qui sont en campagne, n'arrive pas à satisfaire cette envie des Français. On verra le moment venu, quand tout le monde sera en campagne. Ce que je souhaite, c'est qu'effectivement la campagne porte sur les projets politiques et non pas sur tel ou tel remugle d'affaires judiciaires. Nous sommes là pour parler de l'avenir de la France et les Français veulent juger les candidats sur leurs projets. C'est pour cela qu'est faite une campagne électorale. C'est à nous de promouvoir des idées, des convictions, des projets et une certaine idée de la France pour les cinq ans qui viennent."
On a eu le sentiment qu'après la déclaration de J. Chirac, il y avait une réaction assez forte à gauche et qu'à peu près tout le monde, du président de l'Assemblée en passant par tous les représentants du PS avaient eu pour mission de contre-attaquer là-dessus ?
- "Ce n'est pas n'importe qui, J. Chirac : il est le Président sortant et il repart en campagne. On a quand même le droit de lui poser des questions ou d'exprimer des attentes à son égard. Je m'étonnais de voir des jeunes députés RPR dirent qu'après l'intervention de J. Chirac, des coups ont plu en dessous de la ceinture. Quels coups en dessous de la ceinture ? Il n'y a pas eu un coup en dessous de la ceinture après son intervention. Simplement, il est quand même normal qu'en démocratie, on puisse poser des questions à un Président sortant. Comment avez-vous gouverné ? Quel bilan est le vôtre ? Qu'avez-vous fait de vos engagements ? Avez-vous tenu vos engagements que vous aviez pris à l'égard des Français il y a sept ans ? Cette fracture sociale, qu'en avez-vous fait, alors que vous vous êtes fait élire sur cette idée que vous alliez la combattre ? Votre bilan s'arrête-t-il en 1997 ? Ce sont quand même des questions que l'on peut poser sans qu'aussitôt, on nous disent qu'on attaque en dessous de la ceinture. Ce sont des questions que l'on pose parce qu'elles font partie du débat démocratique. Comme on est en droit de dire après son intervention : qu'est-ce que vous proposez pour la France ? Qu'en répondrez-vous à cette question ? Pourquoi voulez-vous en reprendre pour cinq ans ? Quels sont vos engagements ? Et cette fois-ci, pourquoi les tiendriez-vous plus qu'avant ? Ce sont des questions qui ne sont pas en dessous de la ceinture. Ce sont des questions que tous les Français se posent et que l'on pose parce que c'est l'objet d'une campagne électorale que de répondre à ces questions."
Le président de la République, à la télévision, s'est comporté comment à l'égard de L. Jospin : de façon élégante, habile, quand il dit qu'il ne veut pas s'en prendre à la personne du Premier ministre et qu'il le crédite absolument de jouer le jeu en ce qui concerne l'image de la France à l'étranger ? Vous trouvez que c'est tactique ou élégant ?
- "Je ne sais pas. Il peut y avoir des éléments tactiques. Je pense que s'il agit de la sorte c'est que c'était aussi dans son intérêt. Mais je m'en réjouis si la campagne se fait dans le respect de l'autre et dans le débat d'idées. C'est mieux."
Vous ne voulez pas de victoire par forfait. Vous ne voulez pas de victoire à la Pyrrhus où le président de la République serait empêché ?
- "Je pense que l'honneur de la démocratie, de ce que nous faisons et de notre engagement politique est de voir nos électeurs, aussi bien dans une commune que dans un canton ou une circonscription, ou lors de l'élection présidentielle et de prendre des engagements sur un projet. Qu'est-ce qu'on veut faire pour la France en matière de sécurité ? Le Président l'a évoquée, mais il n'a donné aucun détail sur ce qu'il voulait faire comme mobilisation du pays pour lutter contre ce mal qui ronge tout sur son passage. En matière de chômage, il n'a rien dit sur le chômage. L'Europe a été totalement absente du discours du président de la République. Quand on a un Président sortant qui dit : "Voilà la France que je veux construire pour les cinq ans" et qui ne dit rien sur l'Europe..."
Mais c'est Jospin qui gouverne depuis cinq ans, ce n'est pas J. Chirac !
- "Cela veut dire que c'était un Président potiche et que son bilan s'est arrêté en 1997. Alors pourquoi s'est-il fait élire en 1995 ?"
Mais sur les retraites, la sécurité, sur le dialogue social, ce n'est pas le président de la République qui va convoquer les partenaires sociaux à l'Elysée. Que ne dirait-on !
- "Un président de la République est fait pour montrer un cap, en prenant des grands engagements pour le pays. Et demain, s'il est élu, en les tenant. Je pense qu'un des grands enjeux de cette élection présidentielle est aussi qu'on élise quelqu'un qui tiendra ses engagements. Parce que c'est un des grands enjeux de la démocratie. Si les élus sont faits pour être élus en disant cette formule célèbre que l'on doit, hélas, à J. Chirac : "Les promesses n'engagent que ceux qui les entendent", ce sont des coups terribles portés à la démocratie."
Je crois que la formule est de Talleyrand !
- "Mais lui, il le répète. Comme il le dit à ses amis : "Il faudra ce coup-ci que l'on tienne nos promesses". C'est terrible."
Est-ce qu'au fond, ce n'est pas la limite de la cohabitation, ce que vous êtes en train de dire, tout simplement ?
- "La limite, en tout cas, on l'atteint dans le temps. Elle va prendre fin et maintenant, on va voter pour un nouveau président de la République et une nouvelle majorité ensuite pour les élections législatives. Ce que je crois, en tout cas nous, les socialistes, c'est que nous avons un projet. Un projet bâti par le Parti socialiste autour de M. Aubry, qui donne de grandes orientations qui sont pour l'essentiel : la sécurité - une mobilisation de tous les acteurs : élus, éducateurs, parents, la police et la justice ; il faut vraiment une vraie mobilisation pour ce sujet -, l'emploi - parce que nous avons marqué de grands points positifs sur l'emploi : moins un million de chômeurs par rapport à 1997. C'est un engagement tenu. Mais il faut poursuivre. Il y en a encore deux millions qui attendent. [Il y a aussi] l'Europe, la lutte contre les inégalités... Des grands sujets de mobilisation. Nous pouvons en débattre et j'attends que le Président sortant nous dise aussi qu'elles sont ses grands engagements, car cela était très absent avant hier. Pourquoi est-il candidat ?"
Vous êtes actuellement ministre de l'Agriculture. Vous serez demain sans doute directeur de campagne de L. Jospin. Est-ce que son calendrier va changer ?
- "On le dit : non. Si je faisais une petite remarque, je dirais que l'improvisation et la précipitation que l'on a vues avant-hier ne peuvent pas nous encourager à faire de même. Je pense que L. Jospin a, là encore, pris des engagements. Il les tient. Il a pris l'engagement de ne pas être en campagne tant que le Parlement serait en session, parce que c'est le rôle qu'on lui a confié d'aller devant le Parlement. Il répond aux questions du Parlement. Il représente le Gouvernement au Parlement. Il est responsable devant le Parlement. Quand la session parlementaire sera finie, on verra. Nous n'avons pas de raison, nous, de nous précipiter et d'improviser."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 février 2002
- "Moi et tous les amis socialistes avec qui nous préparons cette campagne, nous nous sommes interdits de commenter politiquement les affaires de justice. C'est une ligne de conduite que le Gouvernement s'est fixé aussi depuis cinq ans. Ni les commenter ni intervenir encore moins dans ces affaires de justice. Je ne vois pas pourquoi, si nous nous l'interdisions pour une affaire concernant un conseiller général RPR qui, lui-même, avoue avoir financé d'une manière illicite le parti RPR..."
Vous parlez de M. Schuller en l'occurrence.
- "On s'était interdit d'intervenir dans cette affaire et de la commenter. Je garde la même position sur une autre affaire qui concerne un de nos amis, R. Teulade."
C'est le suppléant de M. Hollande à l'Assemblée.
- "Pas d'intervention, pas de commentaire. Laissons faire la justice. Je ferai juste un commentaire politique : ce qui s'est passé, hier, concernant R. Teulade, est bien la preuve que les socialistes ne manipulent pas la justice, contrairement à ce que racontent certains."
Sans parler des individus et sans commenter les décisions de justice : est-ce qu'il n'y a pas quand même dans cette campagne une tonalité un peu particulière, qui fait qu'il y a beaucoup de choses qui semblent remonter. Alors, est-ce que c'est propre à toute période pré-électorale ?
- "Si des choses "remontent", comme vous dites, c'est du fait de la justice, pas du fait du Gouvernement. Ce gouvernement, celui de L. Jospin, a rompu avec une pratique politique qui était inacceptable en démocratie, c'est-à-dire des interventions politiques dans des affaires individuelles. C'est l'honneur de ce Gouvernement et de L. Jospin, qui a imprimé cette ligne politique. C'est l'honneur de ses gardes des sceaux successifs, E. Guigou et M. Lebranchu, qui ont mis en oeuvre cette politique de rupture radicale - que j'espère définitive, je voudrais en être sûr - avec des procédures d'interventions politiques sur la justice que nous avons connues. Je me souviens de cette histoire célèbre d'hélicoptère pour aller chercher dans l'Himalaya un juge, pour qu'il protège des amis politiques du temps de M. Toubon. Tout cela, c'est fini. Nous n'avons pas, nous, à intervenir dans ces affaires de justice. La campagne n'a pas à intervenir dans ces affaires."
Prenons les choses autrement. Dans les derniers sondages, on voit que les Français, au fond, n'arrivent pas vraiment à s'intéresser à cette campagne - c'est ce qu'ils disent en tout cas. Est-ce que le fait que les deux principaux ténors, challengers ne soient pas véritablement entrés en campagne, qu'il n'y ait pas encore véritablement un débat d'idées, n'explique pas cette sorte de désintérêt des Français ?
- "Je ne sais pas. Peut-être que l'offre politique actuellement sur le "marché", c'est-à-dire [celle qui est proposée] par tous ceux qui sont en campagne, n'arrive pas à satisfaire cette envie des Français. On verra le moment venu, quand tout le monde sera en campagne. Ce que je souhaite, c'est qu'effectivement la campagne porte sur les projets politiques et non pas sur tel ou tel remugle d'affaires judiciaires. Nous sommes là pour parler de l'avenir de la France et les Français veulent juger les candidats sur leurs projets. C'est pour cela qu'est faite une campagne électorale. C'est à nous de promouvoir des idées, des convictions, des projets et une certaine idée de la France pour les cinq ans qui viennent."
On a eu le sentiment qu'après la déclaration de J. Chirac, il y avait une réaction assez forte à gauche et qu'à peu près tout le monde, du président de l'Assemblée en passant par tous les représentants du PS avaient eu pour mission de contre-attaquer là-dessus ?
- "Ce n'est pas n'importe qui, J. Chirac : il est le Président sortant et il repart en campagne. On a quand même le droit de lui poser des questions ou d'exprimer des attentes à son égard. Je m'étonnais de voir des jeunes députés RPR dirent qu'après l'intervention de J. Chirac, des coups ont plu en dessous de la ceinture. Quels coups en dessous de la ceinture ? Il n'y a pas eu un coup en dessous de la ceinture après son intervention. Simplement, il est quand même normal qu'en démocratie, on puisse poser des questions à un Président sortant. Comment avez-vous gouverné ? Quel bilan est le vôtre ? Qu'avez-vous fait de vos engagements ? Avez-vous tenu vos engagements que vous aviez pris à l'égard des Français il y a sept ans ? Cette fracture sociale, qu'en avez-vous fait, alors que vous vous êtes fait élire sur cette idée que vous alliez la combattre ? Votre bilan s'arrête-t-il en 1997 ? Ce sont quand même des questions que l'on peut poser sans qu'aussitôt, on nous disent qu'on attaque en dessous de la ceinture. Ce sont des questions que l'on pose parce qu'elles font partie du débat démocratique. Comme on est en droit de dire après son intervention : qu'est-ce que vous proposez pour la France ? Qu'en répondrez-vous à cette question ? Pourquoi voulez-vous en reprendre pour cinq ans ? Quels sont vos engagements ? Et cette fois-ci, pourquoi les tiendriez-vous plus qu'avant ? Ce sont des questions qui ne sont pas en dessous de la ceinture. Ce sont des questions que tous les Français se posent et que l'on pose parce que c'est l'objet d'une campagne électorale que de répondre à ces questions."
Le président de la République, à la télévision, s'est comporté comment à l'égard de L. Jospin : de façon élégante, habile, quand il dit qu'il ne veut pas s'en prendre à la personne du Premier ministre et qu'il le crédite absolument de jouer le jeu en ce qui concerne l'image de la France à l'étranger ? Vous trouvez que c'est tactique ou élégant ?
- "Je ne sais pas. Il peut y avoir des éléments tactiques. Je pense que s'il agit de la sorte c'est que c'était aussi dans son intérêt. Mais je m'en réjouis si la campagne se fait dans le respect de l'autre et dans le débat d'idées. C'est mieux."
Vous ne voulez pas de victoire par forfait. Vous ne voulez pas de victoire à la Pyrrhus où le président de la République serait empêché ?
- "Je pense que l'honneur de la démocratie, de ce que nous faisons et de notre engagement politique est de voir nos électeurs, aussi bien dans une commune que dans un canton ou une circonscription, ou lors de l'élection présidentielle et de prendre des engagements sur un projet. Qu'est-ce qu'on veut faire pour la France en matière de sécurité ? Le Président l'a évoquée, mais il n'a donné aucun détail sur ce qu'il voulait faire comme mobilisation du pays pour lutter contre ce mal qui ronge tout sur son passage. En matière de chômage, il n'a rien dit sur le chômage. L'Europe a été totalement absente du discours du président de la République. Quand on a un Président sortant qui dit : "Voilà la France que je veux construire pour les cinq ans" et qui ne dit rien sur l'Europe..."
Mais c'est Jospin qui gouverne depuis cinq ans, ce n'est pas J. Chirac !
- "Cela veut dire que c'était un Président potiche et que son bilan s'est arrêté en 1997. Alors pourquoi s'est-il fait élire en 1995 ?"
Mais sur les retraites, la sécurité, sur le dialogue social, ce n'est pas le président de la République qui va convoquer les partenaires sociaux à l'Elysée. Que ne dirait-on !
- "Un président de la République est fait pour montrer un cap, en prenant des grands engagements pour le pays. Et demain, s'il est élu, en les tenant. Je pense qu'un des grands enjeux de cette élection présidentielle est aussi qu'on élise quelqu'un qui tiendra ses engagements. Parce que c'est un des grands enjeux de la démocratie. Si les élus sont faits pour être élus en disant cette formule célèbre que l'on doit, hélas, à J. Chirac : "Les promesses n'engagent que ceux qui les entendent", ce sont des coups terribles portés à la démocratie."
Je crois que la formule est de Talleyrand !
- "Mais lui, il le répète. Comme il le dit à ses amis : "Il faudra ce coup-ci que l'on tienne nos promesses". C'est terrible."
Est-ce qu'au fond, ce n'est pas la limite de la cohabitation, ce que vous êtes en train de dire, tout simplement ?
- "La limite, en tout cas, on l'atteint dans le temps. Elle va prendre fin et maintenant, on va voter pour un nouveau président de la République et une nouvelle majorité ensuite pour les élections législatives. Ce que je crois, en tout cas nous, les socialistes, c'est que nous avons un projet. Un projet bâti par le Parti socialiste autour de M. Aubry, qui donne de grandes orientations qui sont pour l'essentiel : la sécurité - une mobilisation de tous les acteurs : élus, éducateurs, parents, la police et la justice ; il faut vraiment une vraie mobilisation pour ce sujet -, l'emploi - parce que nous avons marqué de grands points positifs sur l'emploi : moins un million de chômeurs par rapport à 1997. C'est un engagement tenu. Mais il faut poursuivre. Il y en a encore deux millions qui attendent. [Il y a aussi] l'Europe, la lutte contre les inégalités... Des grands sujets de mobilisation. Nous pouvons en débattre et j'attends que le Président sortant nous dise aussi qu'elles sont ses grands engagements, car cela était très absent avant hier. Pourquoi est-il candidat ?"
Vous êtes actuellement ministre de l'Agriculture. Vous serez demain sans doute directeur de campagne de L. Jospin. Est-ce que son calendrier va changer ?
- "On le dit : non. Si je faisais une petite remarque, je dirais que l'improvisation et la précipitation que l'on a vues avant-hier ne peuvent pas nous encourager à faire de même. Je pense que L. Jospin a, là encore, pris des engagements. Il les tient. Il a pris l'engagement de ne pas être en campagne tant que le Parlement serait en session, parce que c'est le rôle qu'on lui a confié d'aller devant le Parlement. Il répond aux questions du Parlement. Il représente le Gouvernement au Parlement. Il est responsable devant le Parlement. Quand la session parlementaire sera finie, on verra. Nous n'avons pas de raison, nous, de nous précipiter et d'improviser."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 février 2002