Point de presse de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, sur l'appui de la France à la recherche d'une solution politique préconisée dans le cadre du processus de Dakar, à la crise malgache, Dakar le 5 juin 2002.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Voyage en Afrique les 4 et 5 juin 2002 de M. de Villepin : rencontre avec le président sénégalais, M. Abdoulaye Wade le 5 à Dakar sur le dossier de Madagascar

Texte intégral

D'abord, permettez-moi de dire que je suis très heureux d'être aujourd'hui à Dakar, à l'invitation du président Wade. Nous avons eu la possibilité, lors de notre rencontre, d'évoquer la crise malgache.
Cette crise est une préoccupation pour nous tous. Préoccupation d'autant plus grande que la détérioration de la situation à Madagascar s'accroît tous les jours. La détérioration est marquée par des affrontements, par des morts, ainsi que par une situation humanitaire et sanitaire très préoccupantes.
La rencontre de Libreville témoigne bien de cette inquiétude. La France, vous le savez, se réjouit du fait que le président Bongo, doyen des chefs d'Etat africains, et le président Wade, en tant que responsable du comité des facilitateurs, aient pu s'entendre sur un appel de Libreville qui fait date, qui marque cette préoccupation, mobilise l'ensemble de la communauté africaine et marque l'exigence de cette médiation africaine, pour aboutir très vite à un accord. Le fait que les parties soient sollicitées pour répondre à l'invitation d'une réunion à Dakar samedi marque bien l'urgence et la nécessité de trouver une solution.
La France se réjouit donc que la communauté africaine, le président Wade, le président Bongo, tous ensemble, essaient d'uvrer dans le sens d'une solution. La France appuie évidemment la recherche d'une solution. Elle est prête à contribuer et à mobiliser très largement la communauté internationale. Aujourd'hui, une réunion des Quinze se tient à Bruxelles. Elle va explorer la possibilité d'apporter un soutien à la situation malgache dès qu'un accord sera conclu.
Il est évident que la mobilisation pour la reconstruction économique - et la France, dans ce contexte, prendra toute sa part - pourra s'engager pour répondre aux problèmes de ce pays.
Q - (Sur la possibilité d'un accord à Dakar)
R - C'est tout le sens de l'engagement du président Wade au cours des derniers mois. Il s'agit maintenant de finaliser un accord sur la base du processus de Dakar qui a fourni un excellent travail et une excellente base. Il faut maintenant conclure un accord politique qui soit accepté par les deux parties.
Je veux croire que l'esprit de responsabilité, la retenue, exigent aujourd'hui véritablement une action, une mobilisation. Je veux croire que les deux parties malgaches s'engageront à cet accord, et que l'on pourra conclure véritablement cette réunion de Dakar samedi prochain.
Q - La diplomatie française sera plus orientée vers l'Afrique ?
R - Les relations entre la France et l'Afrique sont anciennes. Elles portent la marque de l'Histoire, elles portent la marque du cur. Il y a pour la France, et pour moi, un devoir de fidélité, un devoir d'amitié, un devoir de solidarité, que j'entends jouer à plein. La France sera auprès des Africains pour les aider dans les difficultés, dans la crise, comme pour régler les grands problèmes du monde. Nous sommes tous ensemble, côte à côte, pour faire en sorte de vivre dans un monde plus sûr et plus stable.
Q - Etes-vous optimiste pour Dakar II ?
Le président Wade a engagé beaucoup de lui-même dans cette négociation. Chacun doit poursuivre sa tâche. Il y a maintenant une urgence, un esprit de responsabilité. La position de la France est de soutenir l'effort des Africains. Il s'agit véritablement de tout faire pour encourager, appuyer la conclusion d'un accord, pour permettre une reconstruction effective.
Hier à Libreville, aujourd'hui à Dakar, la France est ici pour marquer cet engagement, pour marquer ce soutien. Nous accompagnons, nous aidons, nous appuyons ces efforts. Nous sommes auprès de nos amis africains pour les aider à trouver une solution.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 juin 2002)