Texte intégral
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d'être à Brest parmi vous, en ce jour de fête nationale. Les festivités organisées à l'occasion de Brest 2000 me donnent l'occasion, au nom de toute la collectivité nationale, de m'adresser à la Marine nationale pour la féliciter du dévouement et de l'efficacité avec lesquels elle effectue ses missions au service de la défense de la Nation et ses missions de service public. Cette année, le défilé de nos forces a été le signe à la fois de notre détermination à défendre notre place dans le monde et de notre volonté de jouer un rôle moteur dans le développement de l'Europe de la défense. Le défilé des euroforces sur les Champs-Elysées en a été ce matin le symbole. Par l'excellence de ses matériels, de ses personnels, la Marine nationale apporte une contribution décisive à la réalisation de ce double objectif.
Je voudrais vous dire également ma satisfaction d'être à nouveau à bord du porte-avions CHARLES DE GAULLE. Il y a un an, j'étais sur le FOCH avec vos camarades rentrés d'Adriatique, et je leur disais combien allait être précieux l'appui donné à la Marine par son nouveau porte-avions, après sa période d'essai. Aujourd'hui, c'est une réalité.
Les débuts furent naturellement difficiles. Il ne pouvait pas en être autrement, compte-tenu du défi technologique et industriel que représentait la réalisation de ce porte-avions. Un bâtiment unique aussi complexe nécessite un patient travail de mise au point. L'audace de la conception doit être accompagnée de la confiance dans les choix effectués et de la persévérance dans la mise en uvre.
Nous voyons aujourd'hui le résultat. Le CHARLES DE GAULLE est un grand succès pour notre pays, pour la Marine et toute la communauté de défense. Il a parcouru 35 000 milles nautiques en 136 jours de mer, effectué plus de 500 appontages et catapultages, de jour comme de nuit. La quasi-totalité des essais est déjà achevée. Tout fonctionne aujourd'hui, et notre nouveau porte-avions sera définitivement opérationnel après l'été. Avec son groupe aérien, il formera un système de combat parmi les meilleurs au monde.
J'associe bien sûr à ce succès la DGA et DCN, et cela me donne l'occasion d'aborder la situation de DCN Brest. Le rôle de cet établissement est essentiel pour le maintien en condition de notre marine du ponant, comme pour la construction neuve de bâtiments de fort tonnage. Après la baisse de charge temporaire que subit DCN Brest en 2000-2001, son activité devrait retrouver un niveau satisfaisant à la fin de l'année 2001.
D'ici là, des mesures importantes pour soutenir son activité sont prises : solidarité entre établissements DCN, embauche exceptionnelle par le ministère de la Défense de personnels de la sous-traitance. En outre, j'ai décidé le 11 mai dernier de lancer la phase de définition des nouveaux Transport de Chalands de Débarquement (TCD) et de confier la maîtrise d'uvre de la conception et de la production de ces deux navires à DCN. Mon objectif est de notifier un contrat à la fin de l'année 2000.
Ces TCD, comme le CHARLES DE GAULLE sont à l'image de la Marine : une Marine du large qui s'inscrit dans l'ambition française de défendre sa position dans le monde et d'être moteur dans la construction de l'Europe.
La Marine doit être capable d'opérer loin et de remplir les missions que l'exécutif lui donne sur toutes les mers pour la défense de ses intérêts et la résolution des crises.
Le déploiement MYRRHE 2000 du FOCH et du groupe qui l'accompagnait autour du continent africain en début d'année, pendant plus de trois mois, loin de ses bases, a montré la volonté de la France d'entretenir sa capacité d'action lointaine autonome.
C'est cette capacité qui a permis à la Marine de participer à la résolution de la crise au TIMOR, avec le SIROCO, en provenance de Toulon, frégates de surveillance et bâtiments de transport léger prépositionnés dans le Pacifique.
Je peux citer d'autres exemples de cette capacité de la Marine à agir loin : la permanence des missions CORYMBE le long des côtes d'Afrique, de la mission KOR ANGAR en mer Rouge ; les missions de présence dans l'Océan Indien et le Golfe Arabo-persique. Enfin, je citerai l'intégration de la FREGATE ACONIT à un groupe britannique pour un tour du monde de plus de six mois.
Ce dernier exemple illustre notre volonté de concilier ces missions avec l'ambition, pour la Marine, de participer activement au développement de l'Europe de la défense.
Ce 14 juillet est placé sous le signe de l'Europe de la défense. Il s'agit là d'un des grands chantiers de la présidence française de l'Union européenne. Nous nous situons dans la continuité des progrès spectaculaires accomplis depuis 18 mois, et nous allons travailler à mettre au point l'outil de défense dont les Quinze ont décidé de se doter à Helsinki, pour pouvoir participer en commun à la gestion des crises dans notre région et au-delà.
Le rôle de la Marine est ici essentiel. Pour atteindre leurs objectifs, les Européens doivent pouvoir disposer d'une véritable capacité autonome d'action navale couvrant l'ensemble des aptitudes requises pour la maîtrise du milieu aéro-maritime et le soutien des opérations terrestres.
Pour développer cette dimension maritime de l'Europe de la défense, nous pouvons nous appuyer sur les nombreuses coopérations bilatérales déjà engagées avec succès. Mais le moment est venu de se fixer des objectifs plus ambitieux.
Tout d'abord, nous souhaitons donner à l'état-major de l'EUROMARFOR, à l'instar de l'EUROCORPS dans le domaine terrestre, la capacité de commander la composante maritime de la force interarmées européenne déployée, en s'appuyant par exemple sur l'expérience des opérations navales de projection de puissance d'ALFAN.
Ensuite, nous nous employons à favoriser les convergences européennes dans le domaine de la mobilité stratégique maritime. C'est bien l'objectif de l'initiative franco-néerlandaise présentée à l'Union européenne le 28 avril, qui vise à créer une cellule de coordination des moyens amphibies, des moyens de transport maritime opérationnel et des moyens civils affrétés.
Enfin, il s'agit de favoriser l'émergence d'une identité européenne dans les différentes composantes de l'engagement naval que sont la projection de puissance, la patrouille maritime, la guerre des mines, la projection amphibie.
Cette recherche de la complémentarité avec nos alliés sera d'autant plus fructueuse que nous saurons développer nos "pôles d'excellence". Grâce à son groupe aéronaval, à ses bâtiments amphibies et à ses sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire, la Marine nationale dispose d'un savoir-faire et de capacités uniques en Europe. Ces pôles d'excellence participent des attributs qui permettent à la France d'occuper un rang particulier dans le concert des nations européennes et de jouer un rôle moteur dans la construction d'une défense commune.
Ma visite aujourd'hui à Brest a aussi été l'occasion pour moi de participer à ce bel événement qu'est BREST 2000. Je n'aurais pas voulu rater cela, et le spectacle offert est à la hauteur du défi que représentait la concentration d'un si grand nombre de bâtiments.
Mais j'ai trouvé ici beaucoup plus qu'un rassemblement de vieux gréements. Il y a là une véritable rencontre " autour de la mer ", rencontre de ceux qui en vivent, de ceux qui conservent son patrimoine, de ceux qui préparent son avenir, de tous ceux qui l'aiment. Je suis vraiment admiratif devant l'effort de mobilisation qui a été nécessaire pour mener à bien ce projet, et je félicite la ville de Brest, la communauté urbaine, et tous les partenaires de cette fête internationale.
La Marine se devait de prendre part à cet événement. Le port militaire a ouvert ses portes à la ville de Brest, une douzaine de bateaux et sous-marins de la Marine nationale sont accessibles au public, et une quinzaine de stands sont proposés. Plus largement, je crois que la qualité des liens qui unissent la ville et la Marine, cette complicité séculaire, ont compté pour beaucoup dans la réussite de ce rendez-vous préparé en commun. C'est là une preuve, parmi d'autres, que le lien entre la Nation et ses Armées est toujours aussi vivant. Je m'en réjouis plus particulièrement en ce jour de fête nationale, et renouvelle mes félicitations à tout les acteurs de cette belle réussite.
Je vous remercie.
(Source : http://www.defense.gouv.fr, le 31 juillet 2000)
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d'être à Brest parmi vous, en ce jour de fête nationale. Les festivités organisées à l'occasion de Brest 2000 me donnent l'occasion, au nom de toute la collectivité nationale, de m'adresser à la Marine nationale pour la féliciter du dévouement et de l'efficacité avec lesquels elle effectue ses missions au service de la défense de la Nation et ses missions de service public. Cette année, le défilé de nos forces a été le signe à la fois de notre détermination à défendre notre place dans le monde et de notre volonté de jouer un rôle moteur dans le développement de l'Europe de la défense. Le défilé des euroforces sur les Champs-Elysées en a été ce matin le symbole. Par l'excellence de ses matériels, de ses personnels, la Marine nationale apporte une contribution décisive à la réalisation de ce double objectif.
Je voudrais vous dire également ma satisfaction d'être à nouveau à bord du porte-avions CHARLES DE GAULLE. Il y a un an, j'étais sur le FOCH avec vos camarades rentrés d'Adriatique, et je leur disais combien allait être précieux l'appui donné à la Marine par son nouveau porte-avions, après sa période d'essai. Aujourd'hui, c'est une réalité.
Les débuts furent naturellement difficiles. Il ne pouvait pas en être autrement, compte-tenu du défi technologique et industriel que représentait la réalisation de ce porte-avions. Un bâtiment unique aussi complexe nécessite un patient travail de mise au point. L'audace de la conception doit être accompagnée de la confiance dans les choix effectués et de la persévérance dans la mise en uvre.
Nous voyons aujourd'hui le résultat. Le CHARLES DE GAULLE est un grand succès pour notre pays, pour la Marine et toute la communauté de défense. Il a parcouru 35 000 milles nautiques en 136 jours de mer, effectué plus de 500 appontages et catapultages, de jour comme de nuit. La quasi-totalité des essais est déjà achevée. Tout fonctionne aujourd'hui, et notre nouveau porte-avions sera définitivement opérationnel après l'été. Avec son groupe aérien, il formera un système de combat parmi les meilleurs au monde.
J'associe bien sûr à ce succès la DGA et DCN, et cela me donne l'occasion d'aborder la situation de DCN Brest. Le rôle de cet établissement est essentiel pour le maintien en condition de notre marine du ponant, comme pour la construction neuve de bâtiments de fort tonnage. Après la baisse de charge temporaire que subit DCN Brest en 2000-2001, son activité devrait retrouver un niveau satisfaisant à la fin de l'année 2001.
D'ici là, des mesures importantes pour soutenir son activité sont prises : solidarité entre établissements DCN, embauche exceptionnelle par le ministère de la Défense de personnels de la sous-traitance. En outre, j'ai décidé le 11 mai dernier de lancer la phase de définition des nouveaux Transport de Chalands de Débarquement (TCD) et de confier la maîtrise d'uvre de la conception et de la production de ces deux navires à DCN. Mon objectif est de notifier un contrat à la fin de l'année 2000.
Ces TCD, comme le CHARLES DE GAULLE sont à l'image de la Marine : une Marine du large qui s'inscrit dans l'ambition française de défendre sa position dans le monde et d'être moteur dans la construction de l'Europe.
La Marine doit être capable d'opérer loin et de remplir les missions que l'exécutif lui donne sur toutes les mers pour la défense de ses intérêts et la résolution des crises.
Le déploiement MYRRHE 2000 du FOCH et du groupe qui l'accompagnait autour du continent africain en début d'année, pendant plus de trois mois, loin de ses bases, a montré la volonté de la France d'entretenir sa capacité d'action lointaine autonome.
C'est cette capacité qui a permis à la Marine de participer à la résolution de la crise au TIMOR, avec le SIROCO, en provenance de Toulon, frégates de surveillance et bâtiments de transport léger prépositionnés dans le Pacifique.
Je peux citer d'autres exemples de cette capacité de la Marine à agir loin : la permanence des missions CORYMBE le long des côtes d'Afrique, de la mission KOR ANGAR en mer Rouge ; les missions de présence dans l'Océan Indien et le Golfe Arabo-persique. Enfin, je citerai l'intégration de la FREGATE ACONIT à un groupe britannique pour un tour du monde de plus de six mois.
Ce dernier exemple illustre notre volonté de concilier ces missions avec l'ambition, pour la Marine, de participer activement au développement de l'Europe de la défense.
Ce 14 juillet est placé sous le signe de l'Europe de la défense. Il s'agit là d'un des grands chantiers de la présidence française de l'Union européenne. Nous nous situons dans la continuité des progrès spectaculaires accomplis depuis 18 mois, et nous allons travailler à mettre au point l'outil de défense dont les Quinze ont décidé de se doter à Helsinki, pour pouvoir participer en commun à la gestion des crises dans notre région et au-delà.
Le rôle de la Marine est ici essentiel. Pour atteindre leurs objectifs, les Européens doivent pouvoir disposer d'une véritable capacité autonome d'action navale couvrant l'ensemble des aptitudes requises pour la maîtrise du milieu aéro-maritime et le soutien des opérations terrestres.
Pour développer cette dimension maritime de l'Europe de la défense, nous pouvons nous appuyer sur les nombreuses coopérations bilatérales déjà engagées avec succès. Mais le moment est venu de se fixer des objectifs plus ambitieux.
Tout d'abord, nous souhaitons donner à l'état-major de l'EUROMARFOR, à l'instar de l'EUROCORPS dans le domaine terrestre, la capacité de commander la composante maritime de la force interarmées européenne déployée, en s'appuyant par exemple sur l'expérience des opérations navales de projection de puissance d'ALFAN.
Ensuite, nous nous employons à favoriser les convergences européennes dans le domaine de la mobilité stratégique maritime. C'est bien l'objectif de l'initiative franco-néerlandaise présentée à l'Union européenne le 28 avril, qui vise à créer une cellule de coordination des moyens amphibies, des moyens de transport maritime opérationnel et des moyens civils affrétés.
Enfin, il s'agit de favoriser l'émergence d'une identité européenne dans les différentes composantes de l'engagement naval que sont la projection de puissance, la patrouille maritime, la guerre des mines, la projection amphibie.
Cette recherche de la complémentarité avec nos alliés sera d'autant plus fructueuse que nous saurons développer nos "pôles d'excellence". Grâce à son groupe aéronaval, à ses bâtiments amphibies et à ses sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire, la Marine nationale dispose d'un savoir-faire et de capacités uniques en Europe. Ces pôles d'excellence participent des attributs qui permettent à la France d'occuper un rang particulier dans le concert des nations européennes et de jouer un rôle moteur dans la construction d'une défense commune.
Ma visite aujourd'hui à Brest a aussi été l'occasion pour moi de participer à ce bel événement qu'est BREST 2000. Je n'aurais pas voulu rater cela, et le spectacle offert est à la hauteur du défi que représentait la concentration d'un si grand nombre de bâtiments.
Mais j'ai trouvé ici beaucoup plus qu'un rassemblement de vieux gréements. Il y a là une véritable rencontre " autour de la mer ", rencontre de ceux qui en vivent, de ceux qui conservent son patrimoine, de ceux qui préparent son avenir, de tous ceux qui l'aiment. Je suis vraiment admiratif devant l'effort de mobilisation qui a été nécessaire pour mener à bien ce projet, et je félicite la ville de Brest, la communauté urbaine, et tous les partenaires de cette fête internationale.
La Marine se devait de prendre part à cet événement. Le port militaire a ouvert ses portes à la ville de Brest, une douzaine de bateaux et sous-marins de la Marine nationale sont accessibles au public, et une quinzaine de stands sont proposés. Plus largement, je crois que la qualité des liens qui unissent la ville et la Marine, cette complicité séculaire, ont compté pour beaucoup dans la réussite de ce rendez-vous préparé en commun. C'est là une preuve, parmi d'autres, que le lien entre la Nation et ses Armées est toujours aussi vivant. Je m'en réjouis plus particulièrement en ce jour de fête nationale, et renouvelle mes félicitations à tout les acteurs de cette belle réussite.
Je vous remercie.
(Source : http://www.defense.gouv.fr, le 31 juillet 2000)