Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- Je vous prédis, tout à l'heure, dans quelques minutes, un très bel accueil à l'Elysée pour votre premier Conseil des ministres. Depuis votre expérience spatiale, vous ne connaissez plus le trac ni la tension ?
- "Il y a toujours une forme de tension quand il y a des enjeux importants. Et, effectivement, dans ma carrière d'astronaute, il y a eu des moments de grande vigilance, concentration, préparation. Et là, j'ai toutes les forces tendues vers les nouveaux enjeux qui sont les miens actuellement."
Sachez que ce sont les autres qui vont être plus intimidés que vous dans certaines circonstances.
- "C'est surtout un travail d'équipe pour faire avancer les choses. Donc, j'ai toujours besoin de ce support autour de moi."
Un de vos collègues, P. Perrin, tourne en ce moment avec la navette Indevour de la Nasa. La navette a été retardée - en tout cas, son retour sur terre - à cause du mauvais temps. Est-ce que vous vous imaginez ce qu'ils sont en train de vivre et ce qu'ils ressentent là où ils sont ?
- "Ce sont des missions, sur le plan opérationnel, bien définies. Ils viennent de faire des choses tout à fait remarquables avec cette mission, ces trois sorties extra-véhiculaires dans l'assemblage de la station spatiale internationale. Sur les contraintes opérationnelles du retour, il y a un petit moins de flexibilité avec le système de la navette. J'espère qu'ils ont un petit peu de temps pour profiter des à-côtés opérationnels de la mission..."
Quand vous étiez en train de régler les opérations de bord, quelles qu'elles aient été, est-ce que vous aviez le temps de regarder, d'observer ? Pas nous, parce que nous somme tout petits, mais d'observer ?
- "J'ai souvent dit qu'on avait plusieurs activités à bord. Il y a bien sûr un important programme scientifique, technique, opérationnel pour des tas d'équipes qui sont mobilisées. Et puis, il y a aussi ce qui est le domaine de la recherche en général : ce qu'on y apprend, ce qu'on y voit, c'est aussi pour le transmettre, pour le faire partager. Donc, par exemple, cette perception de son corps en apesanteur, ce regard par le hublot, c'est aussi des choses qu'on doit prendre pour les transmettre ensuite. Donc, il faut se réserver un peu de temps pour cela et il faut toujours essayer de se mettre au service de ceux qui n'ont pas la chance de tout partager et essayer, justement, de leur en faire profiter."
Quand on dit qu'il y a du retard, qu'ils sont retenus par le mauvais temps, qu'ils ne vont peut-être pas se poser, etc..., est-ce que vous, à un moment ou à un autre, bien que tout ce qui était imprévisible vous l'aviez prévu - avec ceux qui étaient autour de vous -, il y a eu la crainte de mauvaises surprises ? Et comment est la préparation pour y faire face ? Est-ce que quelque chose pouvait encore surprendre ? Et est-ce que cela s'est produit ?
- "Dans ce domaine spécifique - je crois que c'est assez commun à d'autres domaines de recherche et d'activités technologiques -, on essaie d'être le mieux préparé possible, d'anticiper tout ce qui peut se produire. Donc, on est formé pour cela et on a un maximum d'informations et des soutiens techniques pour résoudre ces situations "non nominales", comme on peut les appeler. Effectivement, cela peut se produire, ces grands enjeux techniques ne sont pas des choses à risque zéro. Donc, il faut toujours se tenir prêt. Dans tous les engagements importants, on doit se confronter à cela, et il vaut mieux s'y préparer le mieux possible, tout en laissant aussi la place à l'initiative, à la créativité. C'est cela qui est important aussi."
R.-G. Schwartzenberg, qui a été ministre de la Recherche et qui vous a remis en mars dernier la Légion d'honneur, et qui ne cache pas son admiration pour vous, a relancé les vols habités dans l'espace. Est-ce que vous êtes favorable à la poursuite des vols habités dans l'espace ?
- "On a une station spatiale internationale en orbite, un grand projet en partenariat international. Notre exigence est qu'elle soit utilisée, exploitée de la façon optimale pour la communauté scientifique, la communauté technique, pour tout un chacun qui se sent concerné par ce pas de l'homme, toujours plus loin, avec tous les aspects de recherche fondamentale ou des applications de cette recherche qui peut être menée. Il faut que cela soit fait dans des conditions qui sont dans le respect des engagements que chacun des partenaires a pris..."
Et dans ce cas-là, vous seriez favorable ?
- "Si cette station spatiale internationale permet de travailler dans les conditions que l'on souhaite, il faut qu'il y ait non seulement un travail scientifique technique mais qu'il y ait aussi une présence et une visibilité, ce qui veut dire des astronautes à bord..."
Des astronautes français et européens ?
- "Des astronautes européens, bien sûr. Et dans le cadre de ce XXIème siècle, c'est important d'avoir un élan, un projet. Et c'est probablement au-delà de l'orbite-base dans laquelle on est actuellement, en coopération entre les missions automatiques et les missions habitées. On continue à avancer et à découvrir."
Comme il faut anticiper, par exemple, la prochaine grande étape pour les hommes - on dit, j'ai lu - pourrait être en 2030, c'est-à-dire la planète Mars. Et là, il faut 18 mois pour aller, 18 mois pour revenir. Est-ce que l'aventure vaut la peine d'être préparée ?
- "C'est un projet intéressant que d'envisager l'homme au-delà de l'orbite-base vers la planète Mars. Il y a beaucoup de facteurs encore limitants sur ce projet : des facteurs techniques, des facteurs humains, parce que c'est une aventure dans laquelle on n'est pas encore parfaitement sûr de tous les éléments psychologiques, physiologiques, radiatifs de l'homme dans l'espace. Cela fait beaucoup de choses à faire..."
Mais vous dites que cela vaut le coup ?
- "Cela vaut le coup, parce que c'est la nature de l'homme. Le XXIème siècle, c'est cela : c'est l'homme qui va continuer à explorer. Mais l'exploration, c'est la quête de la connaissance. Donc, c'est une association de la présence de l'homme avec tout ce qu'on essaie de découvrir. Ce sont des missions d'exploration du système solaire. C'est beaucoup plus que cela : c'est une vision, c'est un projet."
Comment de vos étoiles et de vos planètes, après votre deuxième mission spatiale, vous êtes entrée dans l'atmosphère gouvernementale ?
- "Essentiellement, c'est un engagement autour de ce thème de la recherche, de la technologie, dans lequel je vis depuis de nombreuses années. C'est un milieu passionnant où il y a beaucoup de choses à faire, où on peut aller encore plus loin. Et c'est un peu la réflexion que j'avais depuis ma deuxième mission spatiale, de me mettre un peu en recul, de réfléchir à comment toutes ces connaissances, cette science pouvaient être mieux..."
Comment servir ?
- "Voilà. Mieux partagées, mieux être mises au service, mais au service de tous, aussi bien de la communauté des chercheurs que de la communauté des gens de la technologie qui doivent pouvoir exprimer toute leur créativité. Et tout cela, au service du citoyen, des jeunes."
Vous dites souvent qu'il faut associer les jeunes et les citoyens. Vous dites qu'il faut les rapprocher de la science à cause des enjeux du XXIème siècle. Comment fait-on ? Comment avez-vous envie de faire ? Et avec le langage qui convient, les mots qui conviennent, la simplicité qui convient et que l'on entend aujourd'hui quand vous êtes dans l'espace ? Comment nous mobiliser ?
- " Il y a effectivement un problème de langage pour faire partager et pour transmettre ; c'est ce que j'ai appris dans mon expérience précédente. Il y aussi une interaction : ce n'est pas simplement passer un discours vers ceux qui sont en face de vous, c'est aussi les faire participer à l'élaboration des choix. C'est un élément important et cette interaction, je crois qu'il faut qu'on essaie de la mettre en place. Et puis, c'est la valorisation : que les gens se sentent bien, que les gens se sentent présents dans l'ambition. Je crois que c'est cela qui est mobilisateur, aussi bien pour le jeune qui va vouloir s'engager avec nous, aussi bien pour la femme ou la personne de la rue qui se dit : "Est-ce que je suis moi aussi associée à cela ?"
La science, c'est pour moi aussi ?
- "La science, c'est pour moi, et j'y participe."
Depuis 24 heures, vous êtes responsable de la Recherche, c'est-à-dire des Nouvelles technologies de l'espace. La Recherche, qu'est-ce que c'est ?
- "La Recherche et les Nouvelles technologies, c'est un des enjeux importants, en particulier dans le domaine des sciences de la vie, des sciences plus dures, des sciences humaines également, bien sûr. Le secteur de l'espace et de l'aéronautique font partie, bien sûr, de ces prérogatives. Dans le domaine des nouvelles technologies, il y a beaucoup de choses à faire, beaucoup de choses qui avancent. Il y a toute la société de l'information à essayer d'organiser..."
C'est énorme, c'est un immense secteur !
- "C'est une responsabilité très importante sur un secteur important, avec des enjeux importants que je souhaite relever."
Est-ce que vous vous dites : "Moi, j'ai réalisé beaucoup de mes rêves" ? Faites-nous rêver ! Comment allez-vous nous faire rêver avec de grands projets à long terme ? Quand on a travaillé dans l'espace, comme vous, on peut donner ces perspectives si lointaines.
- "J'espère pouvoir avoir cette possibilité d'un élan, d'une mobilisation, définir des grandes thématiques qui sont porteuses, de visibilité. Tout cela dans une intégration européenne où chacun essaiera de trouver sa place, montrer son excellence, sa compétence. C'est là que l'Europe et la France pourront avoir leur représentativité au niveau international, non seulement au niveau du monde de la recherche, mais aussi au niveau du monde de l'entreprise, de l'innovation et des gens qui vont permettre cette visibilité."
Quand on voit ce que vous avez fait pour passer de médecin à astronaute, pour passer d'astronaute à ministre, le chemin sera très court et aisé pour vous. J'ai lu que vous vous intéressiez beaucoup à l'art et à l'art contemporain. Quelle création, quelle oeuvre esthétique peut rivaliser avec ce que vos yeux ont déjà vu ?
- "C'est vrai qu'on a cette chance extraordinaire d'avoir la possibilité d'accès à un monde plein de mystères et de poésie. Je crois que c'est aussi important à faire partager dans l'imaginaire. C'est pour cela qu'on parlait de cette mise au service du citoyen : je pense que cela passe aussi par un aspect culturel, au-delà de l'aspect social et de l'aspect recherche, et c'est aussi quelque chose qui fait partie du projet."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 20 juin 2002)
- "Il y a toujours une forme de tension quand il y a des enjeux importants. Et, effectivement, dans ma carrière d'astronaute, il y a eu des moments de grande vigilance, concentration, préparation. Et là, j'ai toutes les forces tendues vers les nouveaux enjeux qui sont les miens actuellement."
Sachez que ce sont les autres qui vont être plus intimidés que vous dans certaines circonstances.
- "C'est surtout un travail d'équipe pour faire avancer les choses. Donc, j'ai toujours besoin de ce support autour de moi."
Un de vos collègues, P. Perrin, tourne en ce moment avec la navette Indevour de la Nasa. La navette a été retardée - en tout cas, son retour sur terre - à cause du mauvais temps. Est-ce que vous vous imaginez ce qu'ils sont en train de vivre et ce qu'ils ressentent là où ils sont ?
- "Ce sont des missions, sur le plan opérationnel, bien définies. Ils viennent de faire des choses tout à fait remarquables avec cette mission, ces trois sorties extra-véhiculaires dans l'assemblage de la station spatiale internationale. Sur les contraintes opérationnelles du retour, il y a un petit moins de flexibilité avec le système de la navette. J'espère qu'ils ont un petit peu de temps pour profiter des à-côtés opérationnels de la mission..."
Quand vous étiez en train de régler les opérations de bord, quelles qu'elles aient été, est-ce que vous aviez le temps de regarder, d'observer ? Pas nous, parce que nous somme tout petits, mais d'observer ?
- "J'ai souvent dit qu'on avait plusieurs activités à bord. Il y a bien sûr un important programme scientifique, technique, opérationnel pour des tas d'équipes qui sont mobilisées. Et puis, il y a aussi ce qui est le domaine de la recherche en général : ce qu'on y apprend, ce qu'on y voit, c'est aussi pour le transmettre, pour le faire partager. Donc, par exemple, cette perception de son corps en apesanteur, ce regard par le hublot, c'est aussi des choses qu'on doit prendre pour les transmettre ensuite. Donc, il faut se réserver un peu de temps pour cela et il faut toujours essayer de se mettre au service de ceux qui n'ont pas la chance de tout partager et essayer, justement, de leur en faire profiter."
Quand on dit qu'il y a du retard, qu'ils sont retenus par le mauvais temps, qu'ils ne vont peut-être pas se poser, etc..., est-ce que vous, à un moment ou à un autre, bien que tout ce qui était imprévisible vous l'aviez prévu - avec ceux qui étaient autour de vous -, il y a eu la crainte de mauvaises surprises ? Et comment est la préparation pour y faire face ? Est-ce que quelque chose pouvait encore surprendre ? Et est-ce que cela s'est produit ?
- "Dans ce domaine spécifique - je crois que c'est assez commun à d'autres domaines de recherche et d'activités technologiques -, on essaie d'être le mieux préparé possible, d'anticiper tout ce qui peut se produire. Donc, on est formé pour cela et on a un maximum d'informations et des soutiens techniques pour résoudre ces situations "non nominales", comme on peut les appeler. Effectivement, cela peut se produire, ces grands enjeux techniques ne sont pas des choses à risque zéro. Donc, il faut toujours se tenir prêt. Dans tous les engagements importants, on doit se confronter à cela, et il vaut mieux s'y préparer le mieux possible, tout en laissant aussi la place à l'initiative, à la créativité. C'est cela qui est important aussi."
R.-G. Schwartzenberg, qui a été ministre de la Recherche et qui vous a remis en mars dernier la Légion d'honneur, et qui ne cache pas son admiration pour vous, a relancé les vols habités dans l'espace. Est-ce que vous êtes favorable à la poursuite des vols habités dans l'espace ?
- "On a une station spatiale internationale en orbite, un grand projet en partenariat international. Notre exigence est qu'elle soit utilisée, exploitée de la façon optimale pour la communauté scientifique, la communauté technique, pour tout un chacun qui se sent concerné par ce pas de l'homme, toujours plus loin, avec tous les aspects de recherche fondamentale ou des applications de cette recherche qui peut être menée. Il faut que cela soit fait dans des conditions qui sont dans le respect des engagements que chacun des partenaires a pris..."
Et dans ce cas-là, vous seriez favorable ?
- "Si cette station spatiale internationale permet de travailler dans les conditions que l'on souhaite, il faut qu'il y ait non seulement un travail scientifique technique mais qu'il y ait aussi une présence et une visibilité, ce qui veut dire des astronautes à bord..."
Des astronautes français et européens ?
- "Des astronautes européens, bien sûr. Et dans le cadre de ce XXIème siècle, c'est important d'avoir un élan, un projet. Et c'est probablement au-delà de l'orbite-base dans laquelle on est actuellement, en coopération entre les missions automatiques et les missions habitées. On continue à avancer et à découvrir."
Comme il faut anticiper, par exemple, la prochaine grande étape pour les hommes - on dit, j'ai lu - pourrait être en 2030, c'est-à-dire la planète Mars. Et là, il faut 18 mois pour aller, 18 mois pour revenir. Est-ce que l'aventure vaut la peine d'être préparée ?
- "C'est un projet intéressant que d'envisager l'homme au-delà de l'orbite-base vers la planète Mars. Il y a beaucoup de facteurs encore limitants sur ce projet : des facteurs techniques, des facteurs humains, parce que c'est une aventure dans laquelle on n'est pas encore parfaitement sûr de tous les éléments psychologiques, physiologiques, radiatifs de l'homme dans l'espace. Cela fait beaucoup de choses à faire..."
Mais vous dites que cela vaut le coup ?
- "Cela vaut le coup, parce que c'est la nature de l'homme. Le XXIème siècle, c'est cela : c'est l'homme qui va continuer à explorer. Mais l'exploration, c'est la quête de la connaissance. Donc, c'est une association de la présence de l'homme avec tout ce qu'on essaie de découvrir. Ce sont des missions d'exploration du système solaire. C'est beaucoup plus que cela : c'est une vision, c'est un projet."
Comment de vos étoiles et de vos planètes, après votre deuxième mission spatiale, vous êtes entrée dans l'atmosphère gouvernementale ?
- "Essentiellement, c'est un engagement autour de ce thème de la recherche, de la technologie, dans lequel je vis depuis de nombreuses années. C'est un milieu passionnant où il y a beaucoup de choses à faire, où on peut aller encore plus loin. Et c'est un peu la réflexion que j'avais depuis ma deuxième mission spatiale, de me mettre un peu en recul, de réfléchir à comment toutes ces connaissances, cette science pouvaient être mieux..."
Comment servir ?
- "Voilà. Mieux partagées, mieux être mises au service, mais au service de tous, aussi bien de la communauté des chercheurs que de la communauté des gens de la technologie qui doivent pouvoir exprimer toute leur créativité. Et tout cela, au service du citoyen, des jeunes."
Vous dites souvent qu'il faut associer les jeunes et les citoyens. Vous dites qu'il faut les rapprocher de la science à cause des enjeux du XXIème siècle. Comment fait-on ? Comment avez-vous envie de faire ? Et avec le langage qui convient, les mots qui conviennent, la simplicité qui convient et que l'on entend aujourd'hui quand vous êtes dans l'espace ? Comment nous mobiliser ?
- " Il y a effectivement un problème de langage pour faire partager et pour transmettre ; c'est ce que j'ai appris dans mon expérience précédente. Il y aussi une interaction : ce n'est pas simplement passer un discours vers ceux qui sont en face de vous, c'est aussi les faire participer à l'élaboration des choix. C'est un élément important et cette interaction, je crois qu'il faut qu'on essaie de la mettre en place. Et puis, c'est la valorisation : que les gens se sentent bien, que les gens se sentent présents dans l'ambition. Je crois que c'est cela qui est mobilisateur, aussi bien pour le jeune qui va vouloir s'engager avec nous, aussi bien pour la femme ou la personne de la rue qui se dit : "Est-ce que je suis moi aussi associée à cela ?"
La science, c'est pour moi aussi ?
- "La science, c'est pour moi, et j'y participe."
Depuis 24 heures, vous êtes responsable de la Recherche, c'est-à-dire des Nouvelles technologies de l'espace. La Recherche, qu'est-ce que c'est ?
- "La Recherche et les Nouvelles technologies, c'est un des enjeux importants, en particulier dans le domaine des sciences de la vie, des sciences plus dures, des sciences humaines également, bien sûr. Le secteur de l'espace et de l'aéronautique font partie, bien sûr, de ces prérogatives. Dans le domaine des nouvelles technologies, il y a beaucoup de choses à faire, beaucoup de choses qui avancent. Il y a toute la société de l'information à essayer d'organiser..."
C'est énorme, c'est un immense secteur !
- "C'est une responsabilité très importante sur un secteur important, avec des enjeux importants que je souhaite relever."
Est-ce que vous vous dites : "Moi, j'ai réalisé beaucoup de mes rêves" ? Faites-nous rêver ! Comment allez-vous nous faire rêver avec de grands projets à long terme ? Quand on a travaillé dans l'espace, comme vous, on peut donner ces perspectives si lointaines.
- "J'espère pouvoir avoir cette possibilité d'un élan, d'une mobilisation, définir des grandes thématiques qui sont porteuses, de visibilité. Tout cela dans une intégration européenne où chacun essaiera de trouver sa place, montrer son excellence, sa compétence. C'est là que l'Europe et la France pourront avoir leur représentativité au niveau international, non seulement au niveau du monde de la recherche, mais aussi au niveau du monde de l'entreprise, de l'innovation et des gens qui vont permettre cette visibilité."
Quand on voit ce que vous avez fait pour passer de médecin à astronaute, pour passer d'astronaute à ministre, le chemin sera très court et aisé pour vous. J'ai lu que vous vous intéressiez beaucoup à l'art et à l'art contemporain. Quelle création, quelle oeuvre esthétique peut rivaliser avec ce que vos yeux ont déjà vu ?
- "C'est vrai qu'on a cette chance extraordinaire d'avoir la possibilité d'accès à un monde plein de mystères et de poésie. Je crois que c'est aussi important à faire partager dans l'imaginaire. C'est pour cela qu'on parlait de cette mise au service du citoyen : je pense que cela passe aussi par un aspect culturel, au-delà de l'aspect social et de l'aspect recherche, et c'est aussi quelque chose qui fait partie du projet."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 20 juin 2002)