Communiqué du secrétariat d'Etat chargé de la francophonie, en date du 31 octobre 1995, sur le référendum au Québec et la place du Québec dans le monde francophone.

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Circonstance : Référendum sur l'indépendance (souveraineté) du Québec le 30 octobre 1995

Média : Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères - Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères

Texte intégral

Le Québec constitue le principal point d'ancrage de la Francophonie en Amérique du Nord. La lutte pour le droit à l'usage du français dans la vie quotidienne a été indissociable de la quête identitaire du Québec.
- Le Québec a très tôt exprimé son intérêt pour la Francophonie multilatérale, forum lui permettant d'asseoir une existence internationale. A ce titre, le Québec est membre depuis 1961 de l'Association des Universités Partiellement ou Entièrement de Langue Française - Université des Réseaux d'Expression Française (AUPELF-UREF), dont le siège est à Montréal, ainsi que de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) depuis sa création en 1970.
- L'organisation des sommets d'Etats francophones s'est longtemps heurtée à la question de la place que le Québec devait y occuper. Le Canada estimait que le Québec n'avait pas à participer en tant que tel à des réunions et conférences de chefs d'Etat et de gouvernement réservées aux seuls Etats souverains. Le Québec, soutenu par la France, exigeait d'avoir sa propre représentation au sein des instances politiques francophones à mettre en place. Le compromis de 1985, élaboré par M. Lucien Bouchard, alors ambassadeur du gouvernement de M. Mulroney à Paris, permit de débloquer la situation en faisant participer le Québec - de même que le Nouveau-Brunswick - aux sommets de la Francophonie au titre de "gouvernement participant".
- Le Québec joue un rôle de premier plan au sein de la communauté francophone, tant par la vigueur avec laquelle il défend l'usage de la langue française - on rappellera à cet égard l'importance de la loi 101 adoptée en 1977 - que par l'avance technologique dont il dispose par exemple dans le domaine des autoroutes de l'information.
- Le climat pré-référendaire, quelque passionné qu'il soit, n'a cependant pas affecté la préparation du VIème sommet de la Francophonie, qui se tiendra à Cotonou au début du mois de décembre prochain. La relation nouée par Mme Margie Sudre, secrétaire d'Etat chargé de la francophonie, avec ses homologues canadien et québécois a permis de faire prévaloir une étroite et confiante concertation entre les trois partenaires, notamment sur la question de l'amélioration des institutions francophones.
- Mme Sudre avait été, dans la perspective du sommet, accueillie en visite officielle au Québec et à Ottawa au mois de septembre dernier.
- Interrogée sur le référendum, elle a tenu à rendre hommage aux "conditions démocratiques exemplaires" dans lesquelles s'est tenue la consultation et l'esprit de responsabilité avec lequel le résultat avait été accueilli, tant à Québec qu'à Ottawa. Elle a réaffirmé l'importance que la France attachait à des relations directes et privilégiées avec le Québec, notamment au sein de la communauté des pays francophones dont le Québec est un membre fondateur et à laquelle il apporte une dimension irremplaçable. La France ne peut que souhaiter voir le Québec continuer à jouer un rôle de premier plan au sein de la Francophonie. Mme Sudre a exprimé le souhait que la vitalité de l'identité québécoise demeure au service de la langue et de la culture françaises et de la communauté francophone tout entière.