Conférence de presse conjointe de MM. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, et Igor Ivanov, ministre russe des affaires étrangères, sur la situation internationale.

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Circonstance : Voyage officiel de Mme Haigneré, ministre de la recherche et des nouvelles technologies, et de MM. Ferry, ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche et Galouzeau de Villepin à Moscou le 8 juillet 2002

Texte intégral

Je voudrais tout d'abord remercier le ministre des Affaires étrangères, M. Igor Ivanov, pour la qualité de son accueil, pour les échanges très fructueux que nous avons pu avoir aujourd'hui. Comme vous le savez, la relation entre la France et la Russie s'est beaucoup intensifiée. Nos deux présidents se sont récemment rencontrés à Kananaskis. Ils se rencontreront à nouveau dans quelques jours à Sotchi. Le Premier ministre russe était à Paris et j'ai déjà eu l'occasion de rencontrer quatre fois mon collègue russe, et deux fois d'avoir des entretiens longs et chaleureux avec lui. Il y a entre nous aujourd'hui une volonté forte de coopération qui est ancrée bien sûr dans l'ancienneté des relations entre la France et la Russie, la richesse des contacts culturels entre nos deux pays, mais aussi le développement de l'Union européenne et les relations équilibrées que cette Union européenne entretient aujourd'hui avec la Russie. Il y a enfin le choix stratégique fait par le président Poutine qui marque la volonté et l'esprit d'ouverture et de réforme de la Russie aujourd'hui. Les thèmes qui ont été abordés témoignent bien de notre volonté commune d'avoir un partenariat global, ouvert et tourné vers l'avenir.
Ainsi nous avons traité des relations bilatérales dans tous leurs aspects : culturel, économique, institutionnel. Nous avons abordé bien sûr les questions stratégiques internationales et donné une nouvelle impulsion à notre relation avec la création du Conseil de coopération pour les questions de sécurité, qui permettra de réunir tous les six mois les ministres des Affaires étrangères et les ministres de la Défense. Il s'agit là pour nous d'un nouvel outil de dialogue avec l'ensemble de ces partenaires sur des questions centrales. Enfin, nous avons abordé les points difficiles de la vie internationale, les situations de crise, qu'il s'agisse du Proche Orient, de la situation en Afghanistan ou dans d'autres régions.
Q - Sur une opération militaire contre l'Iraq
R - Je n'ai évidemment pas de commentaires particuliers à faire sur les informations de presse que vous avez mentionnées, mais, évidemment, nous suivons de près la situation et les négociations, toujours en cours. Nous appuyons les efforts du Secrétaire général des Nations unies pour essayer d'accélérer le retour des inspecteurs. Et nous pensons que l'Iraq serait bien avisé d'accepter ce retour rapidement.
Q - Sur le discours du président Bush et son attitude envers Yasser Arafat
R - Sur le discours du président Bush, nous soulignons les convergences qui existent entre ce discours et nos propres préoccupations, le souci de faire avancer la lutte contre le terrorisme, le souci d'accélérer les réformes de l'Autorité palestinienne et de prévoir rapidement des élections conformément à ce que souhaitent d'ailleurs les Palestiniens eux-mêmes. Nous estimons qu'au-delà de ces nécessités d'avancer sur ces points importants il faut par ailleurs développer une approche politique, une vision politique de ce problème pour travailler justement à la recherche d'une solution qui ne peut être que politique et globale pour l'ensemble de la région. Dans ce contexte, nous estimons qu'il faut un outil pour avancer et que la conférence internationale offre le cadre le mieux approprié, à condition bien sûr qu'elle soit soigneusement préparée, que des termes clairs de référence soient fixés, qui sont aujourd'hui disponibles sur la scène internationale : les résolutions 242 et 338, les principes de Madrid, la terre contre la paix. Il y a là des éléments très forts qui permettent rapidement d'avancer sur ce sujet. Concernant Yasser Arafat, nous estimons qu'il est le représentant élu et qu'il appartient au peuple palestinien de décider lui-même par qui il veut être représenté
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 juillet 2002)