Déclaration de Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication, sur les festivités de l'an 2000, notamment "l'Université de tous les savoirs", Paris le 23 novembre 1999.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Présentation à la presse de "l'Université de tous les savoirs" à Paris le 23 novembre 1999

Texte intégral

Au delà de sa dimension purement symbolique, le changement de siècle et surtout, de millénaire, constitue une formidable occasion de renforcer la cohésion nationale autour des valeurs essentielles qui nous unissent.
A chacun de nos rendez-vous avec la presse pour la présentation des projets phares de la mission " 2000 en France ", nous cheminons entre la volonté de faire le bilan du passé dont nous sommes les héritiers, d'explorer les enjeux de l'avenir avec lucidité et confiance, enfin d'affirmer les valeurs qui nous guident, à savoir l'ouverture sur le monde et l'ouverture sur les autres dans le souci d'une plus grande solidarité.
L'Université de tous les savoirs est peut être, de tous nos projets, la plus parfaite incarnation de cette ambition.
Avant la fête, le 31 décembre, l'accent a été mis sur la réflexion et la solidarité à travers deux grands projets :
Les 18 Forums de l'an 2000 organisés en région, ont permis, et permettront pour les derniers, d'évoquer les grandes questions que se posent nos concitoyens : l'éducation, la santé de démocratie, la nature du lien social... - par exemple.
L'Europe des 2000 jeunes, quant à elle, a permis à 2000 jeunes gens qui auront 20 ans en l'an 2000 de voyager pendant un mois dans quatre villes de la grande Europe, à la recherche d'autres cultures.
Dès le 1er janvier, c'est l'Université de tous les savoirs qui prendra le relais. Il s'agira de réfléchir au passage du siècle et du millénaire, pendant toute l'année du passage, avec un regard résolument tourné vers l'avenir. En effet, ce passage symbolique ne devait pas se limiter aux festivités et autres événements populaires qui marquent, dans toutes les sociétés humaines, les passages, à la seule fin de mieux les apprivoiser. Nous avons voulu profiter de l'occasion pour procéder à un vaste bilan de la situation de notre planète au regard des grands problèmes scientifiques, économiques, sociaux et culturels auxquels nos sociétés sont confrontées et plus encore pour réfléchir aux perspectives d'évolution d'un monde qui change de plus en plus vite.
C'est pourquoi le projet de l'Université de tous les savoirs revêt une signification exemplaire qui me tient particulièrement à coeur.
Son ambition est simple : vivre avec la connaissance, chaque jour de l'année. Tous les esprits curieux y seront conviés.
Le programme proposé permettra, j'en suis sûre, de faire de ces rendez-vous une université hors frontières, permettant d'explorer de nouveaux territoires.
Notre société est marquée par le désir de connaître et de comprendre et l'Université de tous les savoirs permettra d'aborder de nombreux sujets, sans exclusive.
Plus fondamentalement il nous faut réfléchir à la place du savoir, de l'acquis et de la culture. Cher Claude, ce projet est une passerelle entre nos deux ministères, il recherche la meilleure façon de transmettre la culture scientifique et s'intéresse aussi aux cultures du travail.
L'Université propose un programme qui tente de parcourir non seulement le savoir mais aussi les questions qui se posent et se poseront. Elle a une visée encyclopédique mais plus encore propose un effort de mise en perspective et de questionnement sur l'avenir : le pouvoir de la génétique, les progrès de la médecine, le développement des villes, les technologies de la communication et leurs impacts, les matériaux de l'avenir ou la commercialisation de la culture....
Jamais la science n'a eu autant de pouvoirs et jamais elle n'a soulevé plus de questions et d'interrogations justifiées.
D'avance on pourrait s'interroger sur le rapport entre cette Université et le Ministère de la culture et de la communication. Or le lien est évident, le rôle profond de la culture n'est pas seulement d'enrichir les loisirs et le temps libre mais d'être source de dialogue et de questionnement, exercice de communication et d'échange. Là est sa véritable signification.
La culture, c'est aussi l'aptitude à faire se croiser les perspectives et les approches, à faire se rencontrer les pensées.
En ce sens l'Université de tous les savoirs n'a pas l'ambition de se substituer aux lieux d'éducation proprement dits, mais elle doit éveiller les curiosités, faire traverser les frontières des institutions et des savoirs.
Nous voulons tous simplement contribuer à ouvrir des débats.
Avec l'Université de tous les savoirs, nous allons offrir à nos concitoyens, à toutes celles et à tous ceux qui s'intéressent aux autres, au monde, 366 leçons de vie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 1er décembre 1999)