Texte intégral
Au cours des trois derniers mois, plusieurs événements sont intervenus dans la vie et la situation de plusieurs pays d'Europe centrale et orientale.
Il y a eu les élections présidentielles en Roumanie. Elles ont donné la victoire à des candidats face au candidat sortant qui était issu de l'ancien parti communiste.
Il y a eu une élection présidentielle en Bulgarie. Le même mouvement s'est produit. Et aujourd'hui s'il y a une situation politique complexe, elle vient de ce que le Parlement de Bulgarie n'est pas en accord avec le résultat des élections intervenues au niveau de la présidence. Donc je crois qu'à la suite des manifestations qui ont eu lieu, on s'achemine en Bulgarie très probablement vers de nouvelles élections législatives qui devraient contribuer à régler la situation de crise que vous avez évoquée.
Et puis il y a la situation en Serbie. En Serbie, le calendrier électoral était chargé puisqu'il y avait des élections municipales en novembre dernier qui doivent être suivies par des élections présidentielles en 1997 et par des élections législatives en 1998. Tout cela a commencé, hélas, dans une situation de crise puisque, comme vous le savez, l'opposition a gagné dans beaucoup des principales villes de Serbie et que les élections n'ont pas été reconnues. Pour l'essentiel, les victoires de l'opposition ont été récusées, dans des conditions que nous jugeons condamnables. Nous l'avons dit de la façon la plus claire à l'occasion de déclarations publiques et nous l'avons fait savoir aux autorités de Serbie. J'ai reçu à Paris l'un des leaders de l'opposition serbe. Nous avons exprimé le même langage extrêmement clair : le temps où l'on pouvait, en Europe, considérer pour rien le résultat des élections, s'asseoir sur les processus démocratiques, annuler les votes émis par le suffrage populaire, ce temps doit être révolu.
Pour que l'Europe - l'Europe occidentale mais aussi centrale et orientale - puisse se rassembler, se réunir, comme c'est notre idée, qu'elle puisse s'engager dans la voie du progrès économique, comme c'est son intérêt, pour que cela se fasse, il faut d'abord que ces pays vivent sur la base d'institutions démocratiques respectant le suffrage universel. C'est la position de la France. C'est à quoi nous travaillons. Croyez-moi, je crois que c'est la bonne direction.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 octobre 2001)