Texte intégral
J'ai été en effet très heureux de recevoir pour un déjeuner de travail approfondi le vice-président Khaddam, M. Farouk al-Charaa, faisant suite à l'entretien que l'un et l'autre ont eu avec le président de la République à
l'Elysée.
Nous avons bien entendu fait le point ensemble des sujets de l'actualité, en particulier, nous avons longuement travaillé ensemble sur le processus de paix pour analyser la situation actuelle, rechercher ensemble les moyens de lui donner de nouvelles impulsions, regretter les difficultés que nous connaissons aujourd'hui. Nous avons parlé aussi d'autres sujets, notamment de la préparation de la Conférence de Barcelone prévue à Malte les 14 et 15 avril prochains, ainsi que les relations bilatérales entre la France et la Syrie qui, vous le savez sont à un niveau d'excellence remarquable.
J'aurai l'occasion la semaine prochaine de poursuivre ce travail commun entre Français et Syriens - qui est maintenant un des éléments et une des données de la vie du Proche-Orient - avec des dirigeants syriens au début de la semaine.
Q - Allez-vous au Proche-Orient la semaine prochaine avec des propositions pour sortir de l'impasse actuelle des négociations ?
R - En effet, je vais au Proche-Orient au début de la semaine prochaine : d'abord, en Israël, puis en Syrie et au Liban. Il va de soi que j'y vais avec la volonté de rechercher quels peuvent être les moyens de réouvrir le processus en ce qui concerne les rapports entre Israël d'un côté, la Syrie et le Liban de l'autre. Comptez sur moi pour rechercher de façon très active et très pratique, si cela peut être fait. Suis-je optimiste ? Je dirai qu'aujourd'hui, cela me paraît prématuré de l'être. Il y a beaucoup d'obstacles sur cette route. Je me rends compte que ces obstacles seront difficiles à surmonter et c'est pourquoi j'attends beaucoup de mon voyage au Proche-Orient pour y voir plus clair et pour relancer, si c'est possible, ce processus.
Q - La France va-t-elle jouer un rôle dans les futures négociations ?
R - Paris est toujours prêt à aider quelque façon que ce soit la réouverture de ce processus de paix. Et, vous pouvez d'ailleurs constater que nous parlons aujourd'hui de ce sujet au présent. Nous parlons du rôle de la France aujourd'hui au présent, alors qu'il y a un an, à pareille époque, sans doute cette question-même ne vous serait pas venue à l'esprit. La France est donc, comme je viens de le dire, tout à fait déterminée à peser de tout son poids pour faire en sorte que ce processus puisse être ouvert. Pour cela, il faut naturellement que l'on s'inspire directement de ce qui a été convenu, de ce qui a déjà été discuté et des progrès déjà accomplis. Autrement dit, il faut reprendre une route qui avait été ouverte et non pas se mettre dans l'idée qu'il faut tout rebâtir à zéro.
C'est dans cet esprit que nous travaillons et je le répète nous sommes dans une phase de travail, d'examen, de recherche dans laquelle il est difficile aujourd'hui de faire des pronostics dans un sens ou dans l'autre.
Q - Avez-vous levé certaines ambiguïtés sur la position française quant à un
éventuel retrait unilatéral d'Israël du Sud-Liban ?
R - Je ne sais pas de quelles ambiguïtés vous voulez parler Monsieur, certainement pas d'une position ambiguë de la France, car celle-ci a toujours été d'une clarté absolue.
Q - Mais la France n'a-t-elle pas parfois manifesté son intérêt pour cette option ?
R - Cela n'a jamais été dit.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 octobre 2001)