Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, en réponse à une question sur le paritarisme et le dialogue social, au Sénat le 16 janvier 2003.

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Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Monsieur le sénateur,
Vous avez raison de dire que quand on se bat pour l'emploi, on doit dialoguer avec tous les acteurs de l'emploi, les entreprises et les salariés, ensemble. Et d'ailleurs, je suis toujours disponible pour les invitations des instances des partenaires sociaux.
J'ai été invité à l'Union professionnelle artisanale, 1 200 000 entrepreneurs qui font de l'emploi tous les jours, toutes ces petites entreprises du bâtiment, de l'alimentation, qui font dans nos départements, dans nos communes, l'emploi de tous les jours. Et que, souvent, on mésestime, ici ou là.
Il faut les écouter, il faut être attentif. Je suis attentif à toutes les entreprises et je suis très attentif à l'ensemble des organisations syndicales, représentatives des salariés et je dois dire, d'ailleurs, à EDF - puisque le mot était cité tout à l'heure -, comme dans l'ensemble des confédérations et des différentes fédérations, que nous avons en France, une chance qui est la qualité des femmes et des hommes qui représentent l'ensemble de ces organisations. Et je suis toujours disponible pour les rencontrer et je les vois régulièrement. Je crois qu'il est très important, en effet, de renforcer le dialogue social qui a trop souffert dans le passé. Car l'exécutif s'est souvent pris pour le seul spécialiste du dialogue social, décidant au nom de tous, alors que l'on a vu qu'il était nécessaire d'avoir ce dialogue de manière approfondie.
Et si nous avons pu, par exemple, remédier à une anomalie de la réforme sur la réduction du temps de travail qu'était l'éclatement des Smic, par l'harmonisation par le haut, c'est-à-dire par la hausse des Smic, c'est grâce à un dialogue approfondi avec les organisations syndicales, et c'est grâce à ce partenariat que nous avons pu avoir, au fond, ce qui est une augmentation importante du Smic, qui a été faite par le dialogue social.

Vous me demandez, monsieur le sénateur, quelles sont les initiatives à venir. Il y en a deux grandes. Et je l'ai dit aux chefs d'entreprise tout récemment : j'attends vraiment une avancée sociale majeure pour l'année 2003, sur ce qui est pour nous un dossier essentiel, qui est l'assurance emploi, le dossier de la formation professionnelle. Comme le président de la République s'y est engagé, c'est un dossier majeur du quinquennat. Sur le plan social, c'est un des dossiers les plus prioritaires, de faire en sorte qu'un parcours professionnel puisse se faire par l'alternance entre non pas l'emploi et le chômage, mais l'emploi et la formation. Et de faire que tout au long d'une vie professionnelle, on puisse avoir les phases d'emploi et les phases de formation. Ce dossier est très important, le dialogue social doit le prendre vraiment à fond, le traiter. Nous comptons sur les partenaires sociaux pour que cette avancée sociale soit inscrite avant la fin 2003.
Deuxième dossier : c'est le dossier des retraites, mais comme j'en ai parlé tout à l'heure, nous le mènerons avec les partenaires sociaux, avec cette discussion approfondie, car en effet, le dialogue social fait partie de ce modèle démocratique, spécifique, qu'a la France et dont elle peut être fière."

(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 17 janvier 2003)