Déclarations de M. Michel Barnier, ministre délégué aux affaires européennes, en réponse à une question sur la situation politique en Algérie en Albanie et en Serbie, à l'Assemblée nationale le 29 janvier 1997.

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Aux portes de l'Europe, la région des Balkans est en effet très fragile sur les plans économique et politique. On le voit à Belgrade, où se multiplient les manifestations, avec une grande ténacité, pour exiger simplement que la démocratie soit respectée. On le voit au Kosovo, où ont eu lieu des troubles importants. La France souhaite que cette région accède à une très large autonomie. Celle-ci passe par un vrai dialogue politique, que nous entendons favoriser par tous les moyens dont nous disposons.

Quant à l'Albanie, les manifestations qui se multiplient trouvent leur origine dans la faillite d'un système d'épargne qui a trompé les gens. Un Albanais sur trois en est victime ! Le président hésite encore entre l'indemnisation et la répression. Faut-il faire porter toute la responsabilité sur les anciens communistes ? Je n'en suis pas sûr. Là encore les autorités européennes et françaises veulent favoriser le dialogue et la mise en place de véritables réformes, sur des bases assainies.

Nous ressentons tous la même émotion, la même horreur devant tant de sauvagerie. Au côté des victimes appartenant au peuple algérien, innombrables - 250 tués sauvagement depuis le début du ramadan le 10 janvier -, nous pensons à nos compatriotes victimes eux aussi, les sept pères de Tibéhérine et Monseigneur Claverie.

Comme vous, Monsieur le Député, nous sommes convaincus que l'assassinat, il y a quelques heures de M. Benhamouda est une étape supplémentaire dans l'aggravation de la situation. C'était une personnalité remarquable - nous avons exprimé notre sympathie à sa famille et à ses amis - et il va beaucoup manquer dans le débat politique algérien et la recherche d'une solution.

Oui, la France condamne fermement le terrorisme d'où qu'il vienne. Oui, ce drame que vit l'Algérie bouleverse tous les Français. Oui, la France et l'Algérie ne sont pas l'une pour l'autre des pays comme les autres. C'est pourquoi nous avons exprimé, depuis des années, le souhait d'un vrai dialogue politique et d'une réconciliation, qui est la condition du retour à la paix. Mais cela dépend des Algériens et d'eux seuls.

Je vous le dis en pesant bien le fait que l'Algérie reste et restera pour nous un pays proche ; cela ne traduit donc pas un silence gêné du gouvernement et encore moins une quelconque indifférence. C'est simplement la reconnaissance de l'indépendance d'un Etat souverain./.

Aux portes de l'Europe, la région des Balkans est en effet très fragile sur les plans économique et politique. On le voit à Belgrade, où se multiplient les manifestations, avec une grande ténacité, pour exiger simplement que la démocratie soit respectée. On le voit au Kosovo, où ont eu lieu des troubles importants. La France souhaite que cette région accède à une très large autonomie. Celle-ci passe par un vrai dialogue politique, que nous entendons favoriser par tous les moyens dont nous disposons.

Quant à l'Albanie, les manifestations qui se multiplient trouvent leur origine dans la faillite d'un système d'épargne qui a trompé les gens. Un Albanais sur trois en est victime ! Le président hésite encore entre l'indemnisation et la répression. Faut-il faire porter toute la responsabilité sur les anciens communistes ? Je n'en suis pas sûr. Là encore les autorités européennes et françaises veulent favoriser le dialogue et la mise en place de véritables réformes, sur des bases
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 octobre 2001)