Texte intégral
Monsieur le Président du GIMAC - Forum francophone des Affaires,
Monsieur le Président du Club jeunesse et entreprise du Val de Marne,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Je suis naturellement très heureux d'être parmi vous ce matin et de pouvoir saluer la très remarquable manifestation que le GIMAC - Forum francophone des Affaires et le club Jeunesse et entreprise du Val de Marne ont eu l'heureuse initiative d'organiser aujourd'hui, afin de favoriser les contacts entre les entreprises, les élèves et le milieu enseignant.
Ce "Carrefour des métiers" témoigne au plus haut point de cette priorité qui est depuis longtemps la vôtre, Messieurs les Présidents, et que vous poursuivez avec une inlassable détermination : travailler au rapprochement de l'école et de l'entreprise, dans le but de faciliter l'emploi des jeunes et notamment leur première insertion professionnelle.
Je tiens à féliciter les organisateurs de cette journée, dont l'ampleur et la richesse d'informations offertes sont la preuve d'un travail considérable. Je voudrais également remercier tous les cadres d'entreprise qui ont tenu à être présents aujourd'hui pour faire mieux connaître, à un millier d'élèves de 3ème, les réalités du monde professionnel.
Cette rencontre montre à l'évidence que le partenariat entre l'école et l'entreprise est devenu une démarche dont la nécessité est unanimement admise.
Pourtant, si ce rapprochement nous paraît aujourd'hui si naturel, est-il besoin de rappeler à quel point son existence est récente ? Combien de préjugés et même de tabous il a fallu combattre pour faire admettre que le système éducatif devait prendre en compte les réalités et les besoins de l'économie ?
Si les mentalités ont évolué, c'est que les attitudes face à l'emploi, face à l'entrée sur le marché du travail ont considérablement changé. Angoissés par la menace du chômage, les jeunes et leurs familles demandent à l'école qu'elle prépare, autant que possible, à l'insertion professionnelle.
Ceci ne veut pas dire - entendons-nous bien - que l'école doive viser prioritairement, dans la définition de ses missions et de ses apprentissages, l'efficacité productive. Ce serait contraire à sa mission qui est avant tout de délivrer une formation générale. Ce serait en outre inefficace au plan économique puisque nous savons que, même si la formation doit tenir compte des besoins immédiats du monde productif, elle doit plus encore, dans un monde en rapide évolution, assurer l'adaptabilité des personnes à moyen terme.
Dans ces conditions, même du point de vue des entreprises et des salariés, l'opposition entre formation générale et formation professionnelle perd de sa pertinence. Là encore, le dialogue entre le monde enseignant et le monde professionnel s'impose à nous, moins comme un choix idéologique que comme une nécessité.
Cette nécessité, nous en avons tiré les conséquences depuis de longues années. La création des baccalauréats professionnels hier et, plus récemment, le développement de la "voie des métiers" en témoignent assez. Tout l'appareil de la formation professionnelle initiale repose sur une étroite coopération entre le monde professionnel et les établissements. Cette coopération a atteint un degré très poussé d'institutionnalisation et de formalisation, signe de son dynamisme et de sa richesse.
Conscient de son importance, le ministère de l'éducation nationale a créé en 1994 un bureau des partenariats, qui a en charge l'élaboration et le suivi du partenariat avec les organisations professionnelles et les entreprises. Il a signé pas moins de 35 conventions cadre et de 12 accords avec des partenaires aussi divers que la Fédération française du bâtiment, la Fédération du commerce et de la distribution, l'Association nationale des industries agro-alimentaires ou la Fédération de la plasturgie. La semaine prochaine, nous signerons une importante convention avec le ministre en charge des petites et moyennes entreprises.
Tout ceci a fait que l'entreprise n'est plus pour les jeunes cette terre inconnue qu'elle a été autrefois, mais, pour un nombre toujours plus important d'entre eux, un univers familier. Environ 900 000 lycéens, principalement en provenance des lycées professionnels, y passent chaque année 6 millions de semaines de stage et près de 250 000 apprentis lui consacrent la moitié de leur temps de formation.
Cette situation n'a naturellement été rendue possible que grâce à un effort concordant des entreprises qui ont compris la nécessité de participer très directement et très volontairement, à l'uvre commune de formation. Malgré les contraintes de compétitivité et de rentabilité qui sont les leurs, elle se sont engagées dans toutes les actions permettant de faciliter l'entrée des jeunes sur le marché de l'emploi, de mieux définir les connaissances ou les compétences exigées par la pratique professionnelle ou encore, comme c'est le cas aujourd'hui avec le Carrefour des métiers, de faire découvrir aux élèves leur univers et leurs réalités.
Ce domaine de l'information et de l'orientation, ou plutôt de l'éducation aux choix d'orientation, me paraît une des plus essentiels du partenariat entre l'école et l'entreprise. Nous le savons bien, l'entrée dans le monde professionnel, tout particulièrement chez les jeunes adolescents que sont les collégiens, ne va pas sans quelques inquiétudes et aussi quelques préjugés. Il est donc très important de les informer, de lever le voile sur l'entreprise. A cet égard, même si une documentation nombreuse et de qualité est mise à leur disposition, rien n'est plus utile que les rencontres directes et les échanges avec les acteurs du monde professionnel. D'où l'intérêt absolu de manifestations telles que celle que vous avez organisée aujourd'hui, qui contribuent à donner une vision vivante et concrète de l'entreprise.
Cet effort est particulièrement nécessaire en direction des 14/16 ans qui se trouvent en situation d'échec et risquent de décrocher. Luc Ferry et moi-même avons fait de cette population de jeunes qui quittent le système éducatif sans qualification ni diplôme une priorité.
En effet, les dispositifs mis en place jusqu'à présent par l'Education nationale n'ont pas permis de réduire le nombre de ces jeunes " décrocheurs ". Or nous savons que la plupart d'entre eux ont déjà bifurqué vers la voie technologique lorsqu'ils quittent le système éducatif les mains vides. Autrement dit l'alternative voie générale/voie professionnelle n'a pas suffi à les ramener dans le sein de l'école. Pourquoi ? Généralement parce qu'ils ont fait un choix erroné, qu'ils n'ont pas pu obtenir de place dans la section qu'ils avaient demandée ou encore, tout simplement, que ladite formation ne leur a pas permis de mobiliser leur talent et leur énergie. Nous pouvons remédier à ces échecs. Il faut pour cela véritablement diversifier les parcours aux collège. C'est pourquoi nous encourageons dans les établissements la création de dispositifs en alternance, selon des formules variables : stage en lycée professionnel ou en entreprise, afin que ces jeunes trouvent leur voie et ne renoncent pas à se former et à trouver leur place dans la société.
C'est un chantier de longue haleine même si de nombreuses et excellentes initiatives ont déjà été prises dans les établissements. Une chose est certaine : nous abordons, avec l'alternance au collège, un domaine où le GIMAC - Forum francophone des Affaires et les clubs Jeunesse et Entreprises ont certainement un rôle à jouer, parce qu'ils reposent sur un tissu de relations sociales étroites au niveau local qui peuvent s'avérer particulièrement utiles.
Je crois, Mesdames et Messieurs, que nous avons là un partenariat nouveau à explorer.
Voilà, ce que je tenais à vous dire brièvement ce matin, en vous félicitant une fois encore pour la remarquable réussite de ce Carrefour des métiers et en souhaitant que nous ayons bien d'autres occasions de dialoguer, d'échanger et de coopérer.
(source http://www.education.gouv.fr, le 28 février 2003)
Monsieur le Président du Club jeunesse et entreprise du Val de Marne,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Je suis naturellement très heureux d'être parmi vous ce matin et de pouvoir saluer la très remarquable manifestation que le GIMAC - Forum francophone des Affaires et le club Jeunesse et entreprise du Val de Marne ont eu l'heureuse initiative d'organiser aujourd'hui, afin de favoriser les contacts entre les entreprises, les élèves et le milieu enseignant.
Ce "Carrefour des métiers" témoigne au plus haut point de cette priorité qui est depuis longtemps la vôtre, Messieurs les Présidents, et que vous poursuivez avec une inlassable détermination : travailler au rapprochement de l'école et de l'entreprise, dans le but de faciliter l'emploi des jeunes et notamment leur première insertion professionnelle.
Je tiens à féliciter les organisateurs de cette journée, dont l'ampleur et la richesse d'informations offertes sont la preuve d'un travail considérable. Je voudrais également remercier tous les cadres d'entreprise qui ont tenu à être présents aujourd'hui pour faire mieux connaître, à un millier d'élèves de 3ème, les réalités du monde professionnel.
Cette rencontre montre à l'évidence que le partenariat entre l'école et l'entreprise est devenu une démarche dont la nécessité est unanimement admise.
Pourtant, si ce rapprochement nous paraît aujourd'hui si naturel, est-il besoin de rappeler à quel point son existence est récente ? Combien de préjugés et même de tabous il a fallu combattre pour faire admettre que le système éducatif devait prendre en compte les réalités et les besoins de l'économie ?
Si les mentalités ont évolué, c'est que les attitudes face à l'emploi, face à l'entrée sur le marché du travail ont considérablement changé. Angoissés par la menace du chômage, les jeunes et leurs familles demandent à l'école qu'elle prépare, autant que possible, à l'insertion professionnelle.
Ceci ne veut pas dire - entendons-nous bien - que l'école doive viser prioritairement, dans la définition de ses missions et de ses apprentissages, l'efficacité productive. Ce serait contraire à sa mission qui est avant tout de délivrer une formation générale. Ce serait en outre inefficace au plan économique puisque nous savons que, même si la formation doit tenir compte des besoins immédiats du monde productif, elle doit plus encore, dans un monde en rapide évolution, assurer l'adaptabilité des personnes à moyen terme.
Dans ces conditions, même du point de vue des entreprises et des salariés, l'opposition entre formation générale et formation professionnelle perd de sa pertinence. Là encore, le dialogue entre le monde enseignant et le monde professionnel s'impose à nous, moins comme un choix idéologique que comme une nécessité.
Cette nécessité, nous en avons tiré les conséquences depuis de longues années. La création des baccalauréats professionnels hier et, plus récemment, le développement de la "voie des métiers" en témoignent assez. Tout l'appareil de la formation professionnelle initiale repose sur une étroite coopération entre le monde professionnel et les établissements. Cette coopération a atteint un degré très poussé d'institutionnalisation et de formalisation, signe de son dynamisme et de sa richesse.
Conscient de son importance, le ministère de l'éducation nationale a créé en 1994 un bureau des partenariats, qui a en charge l'élaboration et le suivi du partenariat avec les organisations professionnelles et les entreprises. Il a signé pas moins de 35 conventions cadre et de 12 accords avec des partenaires aussi divers que la Fédération française du bâtiment, la Fédération du commerce et de la distribution, l'Association nationale des industries agro-alimentaires ou la Fédération de la plasturgie. La semaine prochaine, nous signerons une importante convention avec le ministre en charge des petites et moyennes entreprises.
Tout ceci a fait que l'entreprise n'est plus pour les jeunes cette terre inconnue qu'elle a été autrefois, mais, pour un nombre toujours plus important d'entre eux, un univers familier. Environ 900 000 lycéens, principalement en provenance des lycées professionnels, y passent chaque année 6 millions de semaines de stage et près de 250 000 apprentis lui consacrent la moitié de leur temps de formation.
Cette situation n'a naturellement été rendue possible que grâce à un effort concordant des entreprises qui ont compris la nécessité de participer très directement et très volontairement, à l'uvre commune de formation. Malgré les contraintes de compétitivité et de rentabilité qui sont les leurs, elle se sont engagées dans toutes les actions permettant de faciliter l'entrée des jeunes sur le marché de l'emploi, de mieux définir les connaissances ou les compétences exigées par la pratique professionnelle ou encore, comme c'est le cas aujourd'hui avec le Carrefour des métiers, de faire découvrir aux élèves leur univers et leurs réalités.
Ce domaine de l'information et de l'orientation, ou plutôt de l'éducation aux choix d'orientation, me paraît une des plus essentiels du partenariat entre l'école et l'entreprise. Nous le savons bien, l'entrée dans le monde professionnel, tout particulièrement chez les jeunes adolescents que sont les collégiens, ne va pas sans quelques inquiétudes et aussi quelques préjugés. Il est donc très important de les informer, de lever le voile sur l'entreprise. A cet égard, même si une documentation nombreuse et de qualité est mise à leur disposition, rien n'est plus utile que les rencontres directes et les échanges avec les acteurs du monde professionnel. D'où l'intérêt absolu de manifestations telles que celle que vous avez organisée aujourd'hui, qui contribuent à donner une vision vivante et concrète de l'entreprise.
Cet effort est particulièrement nécessaire en direction des 14/16 ans qui se trouvent en situation d'échec et risquent de décrocher. Luc Ferry et moi-même avons fait de cette population de jeunes qui quittent le système éducatif sans qualification ni diplôme une priorité.
En effet, les dispositifs mis en place jusqu'à présent par l'Education nationale n'ont pas permis de réduire le nombre de ces jeunes " décrocheurs ". Or nous savons que la plupart d'entre eux ont déjà bifurqué vers la voie technologique lorsqu'ils quittent le système éducatif les mains vides. Autrement dit l'alternative voie générale/voie professionnelle n'a pas suffi à les ramener dans le sein de l'école. Pourquoi ? Généralement parce qu'ils ont fait un choix erroné, qu'ils n'ont pas pu obtenir de place dans la section qu'ils avaient demandée ou encore, tout simplement, que ladite formation ne leur a pas permis de mobiliser leur talent et leur énergie. Nous pouvons remédier à ces échecs. Il faut pour cela véritablement diversifier les parcours aux collège. C'est pourquoi nous encourageons dans les établissements la création de dispositifs en alternance, selon des formules variables : stage en lycée professionnel ou en entreprise, afin que ces jeunes trouvent leur voie et ne renoncent pas à se former et à trouver leur place dans la société.
C'est un chantier de longue haleine même si de nombreuses et excellentes initiatives ont déjà été prises dans les établissements. Une chose est certaine : nous abordons, avec l'alternance au collège, un domaine où le GIMAC - Forum francophone des Affaires et les clubs Jeunesse et Entreprises ont certainement un rôle à jouer, parce qu'ils reposent sur un tissu de relations sociales étroites au niveau local qui peuvent s'avérer particulièrement utiles.
Je crois, Mesdames et Messieurs, que nous avons là un partenariat nouveau à explorer.
Voilà, ce que je tenais à vous dire brièvement ce matin, en vous félicitant une fois encore pour la remarquable réussite de ce Carrefour des métiers et en souhaitant que nous ayons bien d'autres occasions de dialoguer, d'échanger et de coopérer.
(source http://www.education.gouv.fr, le 28 février 2003)